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29/07/2021

Les royalistes présents dans la campagne présidentielle de 2022 ? Oui, bien sûr...

 

La période des vacances estivales est normalement le moment où les esprits et les corps s’abandonnent au désœuvrement ou aux loisirs, même si l’histoire du XXe siècle nous rappelle que c’est aussi le temps des tensions géopolitiques et des déclarations de guerre (l’été 1914 ; septembre 1939, quand la rentrée des classes n’était pas encore faite…). Mais cette année, c’est la question sanitaire qui domine, qui écrase même (et c’est bien malheureux) l’actualité et ses débats, au risque de nous empêcher de voir l’essentiel, qui n’est pas forcément dans une pandémie relativement peu létale (au regard de l’histoire médicale, qui aurait beaucoup à nous apprendre). Les chaînes d’information jouent leur rôle de « distraction », mais suscitent de plus en plus la méfiance – compréhensible et souvent fondée - des citoyens, au risque de voir les autres modes de circulation des informations et des discussions occuper de plus en plus le terrain ainsi déserté par les « médias de masse » et s’imposer comme alternatives à ce qui paraît (à tort ou à raison, selon les interlocuteurs) comme une « propagande d’État » quand elle s’avère plutôt celle de l’idéologie dominante de ce que l’on pourrait qualifier, en paraphrasant Bertrand de Jouvenel, de « Minotaure » désormais mondialisé (1). Il me faudra revenir, néanmoins, sur la question des libertés (et j’emploie ce mot au pluriel à dessein), principales victimes des errements des politiques sanitaires d’une République capable de dire et de se dédire à quelques semaines d’intervalle, et sur celle des « gagnants » de la crise (ce dernier terme dont l’étymologie est révélatrice quand elle indique la « séparation » entre un avant et un après), que l’on peut synthétiser en trois lettres : BBC, soit Big Data/Big Tech (certains diraient plutôt Big Brother), Big Pharma et Chine…, sans pour autant négliger d’autres gagnants périphériques et, plus encore, idéologiques sur lesquels, là encore, je reviendrai ultérieurement (2).

 

Or, au-delà de la crise sanitaire, d’autres sujets méritent l’intérêt et l’action, tant sur le plan social qu’environnemental, sans négliger l’économique et le politique : la lourde dette publique de la France (à laquelle il faudrait rajouter les dettes privées qui fragilisent une part désormais importante de la population de notre pays) dont le journal Les Echos expliquait perfidement il y a peu qu’elle était « alourdie de 67 années » à cause du soutien aux entreprises et des politiques sociales liées à la crise de la Covid (mais sont-ce vraiment les causes profondes ?) ; le chômage structurel qui touche autant les jeunes que les plus anciens, alors même que – paradoxe ! - nombre de professions ne trouvent pas de candidats, que cela soit dans le monde agricole ou dans les métiers de bouche ; la question des retraites, relancée à la veille de l’élection présidentielle, les candidats de la Droite officielle proposant un report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans quand le président en exercice évoque 64 ans et que l’Union européenne souhaite 67 ans ; la transition énergétique qui, par le biais des institutions européennes et sous la pression de certaines féodalités financières mais aussi de quelques écologistes naïfs, sacrifie certains secteurs d’activité pour se rallier à des solutions (ou considérées telles) sans véritable stratégie d’ensemble sur le long terme ; etc. Si ces sujets (et tant d’autres) devaient être « oubliés » lors de l’année politique qui s’annonce, cela serait, non seulement dramatique, mais criminel : il importe de les mettre sur le tapis des discussions et d’en débattre librement et honnêtement, sans limiter la réflexion aux seules postures idéologiques dominantes. N’est-ce pas le rôle des royalistes, qui s’abstiendront sans doute de présenter un candidat à la présidentielle du printemps prochain, de poser les bonnes questions et d’y apporter quelques réponses, pas forcément dogmatiques mais pragmatiques sans oublier d’être imaginatives et toujours en cherchant le Bien commun, celui de la nation qui fait celui de ses citoyens et habitants ? Si les royalistes affichent « Plutôt le Roi que la présidentielle ! », cela ne signifie pas qu’ils se désintéressent de la politique réelle mais, au contraire, qu’ils s’engagent, sous leurs couleurs et sans concessions inutiles, en toute indépendance d’esprit et d’action, dans une campagne de long terme pour proposer « autre chose que ce qui domine aujourd’hui ». Le « combat des chefs » de 2022, s’il ne nous laisse pas indifférent, n’est pas notre préoccupation principale : nous n’attaquerons pas les candidats pour ce qu’ils sont (ou semblent être), mais sur leurs programmes si ceux-ci ne correspondent pas aux intérêts de la nation et de ses populations.

 

Les royalistes ne sont pas dupes d’eux-mêmes : ils savent que la Monarchie royale n’est pas et ne sera pas, en 2022, au centre des débats politiques, et qu’elle ne sera pas ré-instaurée à la fin de cette année-là. Mais il dépend d’eux, de nous, que le recours institutionnel que représente la Monarchie royale devienne, de plus en plus, visible, intelligible et crédible. « L’avenir dure longtemps », disait le comte de Paris à la suite du général de Gaulle qui le lui avait écrit : le saisir est le moyen de ne pas désespérer et de poursuivre ce nécessaire combat au bénéfice des générations de cette France qui, toujours, veut (doit !) vivre, libre et forte. « Demain, la Monarchie », n’est pas une formule de procrastination politique, mais un appel à réduire le délai avant qu’elle devienne réalité institutionnelle. L’histoire n’est jamais finie et ce qui semble impossible en un temps devient parfois naturel ou logique un peu plus tard : à nous de préparer cet avenir royal que, tout compte fait, la France mérite à défaut, pour l’heure, d’y penser déjà…

 

 

 

(à suivre, évidemment…)

 

 

Notes : (1) : Le livre « Du Pouvoir », publié dans les années 1940 par Bertrand de Jouvenel est une réflexion sur l’accroissement de la puissance des pouvoirs d’État au fil des siècles, les révolutions et les crises jouant souvent un rôle d’accélérateur de cette montée en puissance.

 

(2) : La lecture du livre « Bienvenue dans le pire des mondes », publié en 2016 sous la direction de Natacha Polony et du Comité Orwell, est tout à fait éclairante pour saisir ce qui se passe actuellement et qui n’est que l’accélération et la confortation de processus qui s’inscrivent dans celui, plus général, de globalisation : là encore, il sera nécessaire d’y revenir…

 

 

29/06/2017

L'insincérité budgétaire : un scandale de onze milliards d'euros (au moins)...

Une « insincérité » à 11 milliards d'euros (si l’on en croit la presse économique qui avance ce chiffre), peut-être plus encore : c'est le petit cadeau d'adieu du gouvernement de M. Cazeneuve et particulièrement de son ministre des Finances M. Sapin, révélé par Le Canard enchaîné et la Cour des comptes dans son audit des finances publiques du pays. Cela mettrait ainsi le déficit de la France à 3,2 % du PIB quand M. Hollande avait promis qu'il serait à 2,8 % en 2017, pour se conformer aux exigences de l'Union européenne et plus exactement des règles issues du traité de Maëstricht, mais aussi aux promesses faites par la France à ses partenaires européens. Comme le signale dans son édition du 29 juin le quotidien libéral L'Opinion : « Pour la première fois, elle sera le seul et unique pays de la zone euro à être en déficit excessif », alors que les autres pays de la zone euro annoncent des déficits moins élevés, voire des excédents budgétaires comme le voisin allemand qui prévoit environ 15 milliards d'excédent (quand la France est, chaque année, à environ 70 milliards de déficit, qui se rajoutent à la dette actuelle)... Peut-on mieux résumer par ces quelques chiffres le désastre budgétaire de la République française en Europe ?

 

Cette situation, qui complique encore le travail de l'actuel gouvernement, affaiblit la France au moment même où elle cherche à retrouver sa place sur la scène internationale, et elle nous menace d'une situation « à la grecque », même s'il s'agit, pour l'heure, d'une menace plutôt que d'un risque avéré et immédiat.

 

Il serait bon et très pédagogique que les responsables du dernier dérapage budgétaire, de cette « insincérité », soient traduits en justice, au moins pour le principe et pour le symbole : après tout, n'est-ce pas ce qui arrive quand un Kerviel est accusé d'avoir fait perdre « quelques » milliards à la Société Générale ? Sa condamnation à 5 milliards d'euros, remise en cause depuis, avait été applaudie, à l'époque, par certains milieux économiques, alors que sa manœuvre financière ne concernait, à l'origine, que la banque dans et pour laquelle il travaillait. Quant à M. Cahuzac, il a été condamné à deux ans de prison pour une fraude de quelques centaines milliers d'euros qui en a fait perdre à l’État quelques dizaines de milliers, loin des 11 milliards d'aujourd'hui. La politique passée de M. Sapin, elle, affecte le pays tout entier, aujourd'hui, ses finances comme ses contribuables : pourquoi s'en tirerait-il à si bon compte, avec seulement quelques articles vengeurs qui ne l'affectent guère et ne provoquent, jusqu'à cette heure, aucune réaction de sa part, ni contestation ni regret ? Un grand procès qui permette de comprendre les mécanismes des dérives budgétaires et de « l'insincérité » financière serait aussi une occasion de responsabiliser ceux qui nous gouvernent.

 

Bien sûr, il ne s'agit pas de punir toute politique économique gouvernementale qui échouerait à atteindre ses objectifs initiaux et d'empêcher toute prise de risque qui, parfois, peut s'avérer utile, plus à moyen et long termes qu'immédiatement. Mais il s'agit d'en finir avec des pratiques irresponsables et surtout malhonnêtes et fort coûteuses pour les contribuables français.

 

Je suis surpris, je l'avoue, par la discrétion des médias et des politiques devant cette véritable « fraude en bande organisée » dont, à mon sens, les principaux coupables, peut-être plus que le Président ou le Premier ministre, sont le ministre des Finances et, plus encore, un système plus sensible aux quelques dizaines de milliers d'euros acquis immoralement par MM. Fillon et Ferrand (mais légalement, semble-t-il, et jusqu'à plus ample informé) qu'aux milliards pris dans la poche des Français...

 

En 1934, l'escroquerie de M. Stavisky, favorisée par les milieux politiques de la République et ses usages malvenus, dénoncée par Le Canard enchaîné et L'Action française, avait provoqué une crise de la République qui ne s'en était sortie qu'en faisant tirer sur la foule des indignés du moment et en jetant le discrédit sur les protestataires, qualifiés de « fascistes » ou de « factieux » : « qui veut noyer son chien l'accuse de la rage », dit le proverbe. En 2017, la République, en ses autorités les plus importantes et forcément temporaires, peut voler des milliards aux contribuables, rien ne semble devoir se passer... Où sont les justes colères du pays contre les voleurs ?

 

Le Président de la République s'honorerait en appelant les protagonistes de « l'insincérité » à assumer leurs responsabilités et leurs fautes. Le fera-t-il ? Il est vrai qu'en République, la morale est brandie plus qu'elle ne règne, en somme... Mais, en ce cas particulier, il s'agit de faire œuvre, plus encore que de morale, de justice. De justice sociale, pourrait-on ajouter...

 

 

 

13/07/2015

Le bilan (temporaire) d'une crise.

Les derniers jours ont été éprouvants pour qui considère que la vie des sociétés et des personnes ne se limite pas à un taux de croissance ou à quelques statistiques, et pour qui suit le dramatique feuilleton grec ou, plus largement et exactement, européen. La volonté de quelques États de la zone euro, dont le plus puissant est incontestablement l'Allemagne, de briser la souveraineté grecque pour se venger de celui, M. Tsipras, qui a cherché à desserrer la mâchoire de fer de l'ordo-libéralisme, a rendu plus visible que jamais le côté « tyrannique » d'une Union européenne construite « hors-peuples » et plutôt amnésique quand cela l'arrange... Le rappel de la chance donnée à l'Allemagne en 1953 par la remise d'une grande partie de sa dette publique n'a guère ébranlé les gouvernements européens, et, même, les a agacés : pour beaucoup d'européistes, se souvenir de cette histoire-là et prôner une même solution pour l’État hellène, adaptée aux temps actuels et à ce pays précis, apparaît presque comme une sorte de revanchisme belligène ! Ce blocage mental de la part de l'Union qui se prétend européenne n'est guère rassurant, et ferait frémir un Bainville qui avait cette longue mémoire et cette compréhension intime d'une histoire qui ne doit pas se contenter d'être le récit des temps anciens.

 

Néanmoins, l'histoire est cruelle et elle a tendance à se venger de qui la néglige : la France pourrait bien en faire les frais d'ici peu de temps, si elle n'y prend garde !

 

Pour l'heure, c'est la Grèce qui souffrira un peu plus encore, et si la politique allemande semble triompher, c'est plus largement le libéralisme et l'économique qui motivent les eurocrates de Bruxelles, aux dépens des États et des peuples, selon la logique dont on me sait l'ennemi acharné, ce franklinisme qui énonce gravement, cléricalement même, « Time is money » : mais quand l'Argent devient la seule valeur dominante en économie, que le travail en devient l'esclave et que les personnes en sont « les variables d'ajustement », c'est trop souvent l'injustice sociale qui s'invite au bal ! Trop souvent, mais pas forcément automatiquement : si les États restent forts, sûrs d'eux-mêmes, volontaires mais aussi soucieux de leurs devoirs sociaux, ils peuvent encore agir et préserver les intérêts de la nation et de leurs citoyens ; mais s'ils sont affaiblis, ou qu'ils doutent d'eux-mêmes et se contentent d'être des administrations ou de simples relais des féodalités économiques ou financières, ils deviennent détestables et aussi tatillons qu'ils sont politiquement impuissants...

 

Les événements récents m'ont renforcé dans mon royalisme, s'il en était encore possible, et ils m'incitent à souhaiter, encore plus ardemment, l'instauration, en France, d'une magistrature suprême de l’État au-delà des partis et des acteurs économiques et financiers, c'est-à-dire monarchique, héréditaire et successible. Pour ne pas laisser les Fouquet prendre le pouvoir et imposer leur règne de fer et d'acier, encore faut-il un État digne de ce nom et de sa fonction, éminemment politique et qui puisse « faire de la force », comme le demandait Maurras quand Bernanos le pensait, d'abord et tout aussi sûrement, source et garantie de justice. Pour que la France ne connaisse pas le sort tragique d'une Grèce qui s'apprête, après une résistance honorable et solitaire, à entamer un nouveau cycle d'austérité pour les prochaines années, voire décennies, dans l’indifférence malvenue d’une Europe fatiguée de sa propre histoire, encore faut-il que la volonté politique s’incarne en une dynastie enracinée et décidée à faire tenir son rang à la France, dans le monde et, parfois, face aux autres

 

Mais le temps presse, et il n'est pas certain que notre entrée en période électorale, en ce régime qui vit en « présidentielle permanente », soit de bon aloi pour relever les défis que la Grèce nous annonce et que la mondialisation, mais aussi l’Allemagne, nous imposent...