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29/03/2010

L'euro, disiez-vous ?

Depuis quelques semaines, la Grèce est à la « une » de l’actualité de l’Union européenne mais aussi, par voie de conséquences, la monnaie unique de la zone euro, désormais fragilisée au point que la presse et les analystes s’interrogent sur sa pérennité ou sur sa « nouvelle géographie » (avec ou sans les pays méditerranéens, en somme) ! Ainsi, samedi dernier (28 mars 2010), « Le Journal du Dimanche » titrait : « L’euro va-t-il exploser ? » tandis que le site de l’hebdomadaire « Marianne » a déjà consacré de nombreux articles et tribunes à ce sujet avec des titres parfois surprenants, non au regard de sa ligne éditoriale mais de ce que le discours officiel (et les manuels de géographie et d’éducation civique, mais aussi d’histoire de Terminale) n’a cessé de proclamer depuis plusieurs d’années…

 

Qui nous aurait dit que, un jour, l’euro serait menacé dans ses fondements mêmes et que « l’Europe », ou plutôt sa caricature actuelle baptisée « Union européenne », ferait mentir la formule « l’union fait la force » ? Qui ? Mais, nous ! Je veux dire la poignée de militants royalistes qui, au sein de l’Action Française et parfois bien au-delà d’elle ou ailleurs, ne cessait de répéter « casse-cou » dans les années 90 et apposait des autocollants fleurdelysés « L’euro c’est le mark », constat dénié à l’époque d’un haussement d’épaules par les européistes et « progressistes » de tout poil, constat aujourd’hui répété dans tous les journaux, du « Figaro » aux « Echos », et sur toutes les radios !

 

Il ne s’agissait pas alors, de notre part, de « germanophobie » facile ou d’« euroscepticisme » frileux mais simplement de l’application de cette fameuse méthode de « l’empirisme organisateur » chère à Maurras : dans une fédération, fut-elle monétaire, il faut un fédérateur, et dans le cas de l’euro, ce ne pouvait être, au regard des finances et des économies des pays de l’UE mais aussi des stratégies de chacun, que l’Allemagne qui, d’ailleurs, vantait alors par la bouche des politiques allemands la monnaie unique sous le nom de… « europamark » ! Alors même que le premier nom de la monnaie européenne, voulu par le président Giscard d’Estaing dans les années 70, était « l’écu », récusé par ces mêmes Allemands car… « trop français » !

 

Ainsi, ceux qui découvrent aujourd’hui les « choses » (je parle de tous ces experts économistes qui ne juraient que par « l’Europe, l’Europe, l’Europe !!! » en négligeant les réalités, même les plus visibles et évidentes) manquent-ils souvent d’humilité et l’on pourrait, cruellement, les rappeler à leurs propres textes et déclarations. Il faudra le faire, mais non par revanche, toujours mal placée et, en définitive, inutile (car il n’est de pire sourd qui ne veut entendre, comme le dit le proverbe), mais pour éviter de refaire certaines erreurs et surtout pour sortir de la crise actuelle, par le haut ou par le côté, mais en évitant, autant que faire se peut, le pire, c’est-à-dire l’affaissement définitif de notre France et de ses partenaires européens, ou l’asservissement aux puissances financières, qu’elles soient étrangères ou non.

 

En tout cas, dans cette crise qui n’est pas « finale », contrairement à ce que certains affirment avec une sorte de joie malsaine à défaut de proposer des solutions de rechange, l’on peut constater que la solidarité européenne n’existe pas vraiment et que l’Allemagne est le vrai maître de l’UE sur le plan économique mais aussi financier, au point que c’est elle et elle seule qui semble détenir, sinon les cordons de la bourse, du moins les « réponses »… Que la crise ait révélé avec autant de force cette réalité que nous n’avons eue de cesse de répéter avant même la naissance de l’euro ne nous réjouit pas forcément, mais elle ne nous surprend pas non plus. L’urgence est, sans doute et le plus tôt possible (formule peut-être maladroite, mais qui rappelle que certains oublient « l’ordre des choses », même lorsqu’il y a le feu à la maison…), d’en tenir compte pour donner à la France les moyens de rétablir l’équilibre au sein de la zone euro, en attendant éventuellement mieux : c’est une urgence qui n’est pas qu’économique ou budgétaire, mais d’abord et avant tout politique !

 

26/03/2010

Ecologie en France : l'urgence d'un Etat durable.


Mauvaise semaine pour l’écologie, en France comme ailleurs : l’abandon par M. Sarkozy de la taxe carbone comme le refus par la conférence de Doha de classer le thon rouge, les coraux de même couleur et trois espèces de requins en cours d’extinction pour cause de surpêche, comme «espèces menacées » au niveau international, montrent, après l’échec de la conférence de Copenhague, la difficulté de sensibiliser à ces questions environnementales les décideurs tout autant que les populations plus consuméristes qu'écologistes… La planète et les espèces animales comme végétales n'ont guère de vrais défenseurs, une fois passée l'émotion liée à la vision de quelques images-choc des films de Nicolas Hulot ou Yann-Arthus Bertrand : tout cela peut paraître bien désespérant !


Et pourtant ! Il n'est pas question de désespérer mais d'agir, envers et contre tout, pour atténuer les effets d'une société qui « consume » la planète et ses richesses. C'est d'ailleurs un devoir pour tous ceux qui pensent que les générations présentes ne sont que dépositaires d'un patrimoine environnemental et non propriétaires ou usurières d'une Terre qui leur survivra, à moins d'un cataclysme qu'il ne faut évidemment pas souhaiter.


Ce qui est certain, au regard des renoncements sarkoziens de cette semaine, c'est que l'écologie mérite mieux que cette République démagogique qui, un jour promet ce qu'elle renie le lendemain. En fait, cette attitude d'un président qui, désormais, ne pense plus qu'à gagner sa réélection, est désastreuse pour le pays et, tout compte fait, enlève à la France le crédit que, peu à peu, elle était en train de gagner grâce à sa stratégie du « Grenelle de l'environnement » (fort incomplète certes, mais qui a eu le mérite d'exister...) sur la scène internationale en matière d'environnement.


Alors que la France a les moyens d'être un exemple pour le monde, elle laisse (encore !) passer sa chance, sa République étant plus préoccupée du court-terme (électoral et économique) que du long-terme, pourtant nécessaire lorsqu'il s'agit des grands enjeux planétaires et environnementaux. Combattre contre le « bougisme » de la République qui, en définitive, ramène toujours au même point de négation du Politique, n'est pas un simple exercice de style ou un amusement de dandy : c'est une nécessité, mais qui ne trouve sa pleine efficacité que par la volonté d'inscrire la magistrature suprême de l'État dans la longue durée, celle-là même que permet la transmission héréditaire du Pouvoir, au-delà des échéances électorales et par-delà les promesses éphémères d'une campagne présidentielle. On le constate aujourd'hui : il ne peut, en France, y avoir d'écologie durable que par l'établissement d'un État durable, c'est-à-dire d'un État royal, capable de résister, par son indépendance de position, aux pressions des groupes d'intérêts économiques comme politiques.: en somme, tout l'inverse d'un vulgaire État-Sarkozy !



22/03/2010

Discours devant la statue du roi Henri IV.

J’étais dimanche matin à Paris, devant la statue du roi Henri IV, pour participer à la commémoration annuelle organisée par le Groupe d’Action Royaliste auquel j’appartiens, commémoration qui a réuni plus d’une soixantaine de personnes sur le Pont-Neuf avant le banquet bimestriel traditionnel du même Groupe. L’ancien ministre de l’intérieur Pierre Joxe nous a fait la surprise (ou l’inverse…) de passer nous voir, avec un regard visiblement étonné, à la limite de l’inquiétude, devant les drapeaux fleurdelysés déployés et les couronnes de fleurs ceintes de rubans éminemment monarchistes…

 

A cette commémoration henricienne, en cette année du quadricentenaire de la mort brutale du roi Henri IV, j’ai, à la suite d’autres orateurs, prononcé un court discours politique dont voici, ci-dessous, le texte quasiment intégral :

 

« Le 14 mai 1610, le roi Henri IV est assassiné par Ravaillac, un fanatique religieux.

 

En commettant cet acte, il a, en définitive, rappelé, tristement et douloureusement, que le roi était d’abord un politique, c’est-à-dire l’homme d’un Etat qui, s’il ne méconnaît pas la question religieuse, est d’abord celui qui, par sa fonction de roi, représente l’union de tous les Français, au-delà de leurs divergences, privées ou publiques. Il les dépasse pour mieux incarner l’unité, pour mieux être la France, au-delà de son propre temps, de ses contemporains et de leurs querelles.

 

L’unité, l’unité française, non pas contre les divisions, mais au-delà de celles-ci…

 

C’est sans doute ce qui manque à l’actuelle République, cette capacité à « être la France », à l’incarner par son chef élu, aujourd’hui candidat perpétuel et éternel à sa propre réélection ou à la postérité.

 

Comme manque aujourd’hui à la magistrature suprême de la République d’être l’arbitre que l’on attend, mais aussi d’être la justice, en particulier sociale.

 

Certes, les mérites d’un homme ou d’un Etat lui sont souvent comptés après sa mort, et le roi Henri IV a aussi conquis sa popularité par la suite de son assassinat.

Car l’histoire de France ne s’arrête jamais, avec ses heurs et ses malheurs, et lorsque la Révolution laissera un goût de cendres dans la bouche, de promesses non tenues et de tragédies humaines, de folie et d’orgueil, parfois de bravoure, des soldats de l’an II face à l’invasion étrangère de 1793 comme des Vendéens et des Chouans face à la République dictatoriale et usurpatrice, le roi Henri, le « bon roi Henri » comme on disait alors, le « vert galant » nous rappelle que la haine, la destruction et la déchéance ne sont pas des fatalités obligatoires.

 

Henri IV reste le roi qui a fait la paix civile, recousu la toile française, relevé l’économie et permis « la poule au pot » du dimanche, si populaire dans le peuple des villes, par cet apaisement général imposé par sa volonté et rendu possible par la nature même de l’Etat royal.

 

Lorsque le 14 mai 1610 le roi tombe sous les trois coups de poignard maudits de Ravaillac, la France ne meurt pas.

 

A la reine Marie de Médicis qui pleure son époux en répétant dix fois « le roi est mort », le chancelier de France réplique poliment et fermement : « Votre Majesté m’excusera, mais les rois ne meurent point en France ». Et en se tournant vers le jeune fils d’Henri IV, le jeune Louis XIII pas encore adolescent : « Voilà le roi vivant ».

 

Oui, en France, même en République, les rois ne meurent pas, et, s’ils sont pour l’heure loin du Pouvoir, ils restent, dans la mémoire et l’être même de la France, et comme l’exprimait si bien et si fort Thierry Maulnier « l’unique et dernière chance de la liberté », de cette liberté qui a pour nom : France ! ».