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29/06/2017

L'insincérité budgétaire : un scandale de onze milliards d'euros (au moins)...

Une « insincérité » à 11 milliards d'euros (si l’on en croit la presse économique qui avance ce chiffre), peut-être plus encore : c'est le petit cadeau d'adieu du gouvernement de M. Cazeneuve et particulièrement de son ministre des Finances M. Sapin, révélé par Le Canard enchaîné et la Cour des comptes dans son audit des finances publiques du pays. Cela mettrait ainsi le déficit de la France à 3,2 % du PIB quand M. Hollande avait promis qu'il serait à 2,8 % en 2017, pour se conformer aux exigences de l'Union européenne et plus exactement des règles issues du traité de Maëstricht, mais aussi aux promesses faites par la France à ses partenaires européens. Comme le signale dans son édition du 29 juin le quotidien libéral L'Opinion : « Pour la première fois, elle sera le seul et unique pays de la zone euro à être en déficit excessif », alors que les autres pays de la zone euro annoncent des déficits moins élevés, voire des excédents budgétaires comme le voisin allemand qui prévoit environ 15 milliards d'excédent (quand la France est, chaque année, à environ 70 milliards de déficit, qui se rajoutent à la dette actuelle)... Peut-on mieux résumer par ces quelques chiffres le désastre budgétaire de la République française en Europe ?

 

Cette situation, qui complique encore le travail de l'actuel gouvernement, affaiblit la France au moment même où elle cherche à retrouver sa place sur la scène internationale, et elle nous menace d'une situation « à la grecque », même s'il s'agit, pour l'heure, d'une menace plutôt que d'un risque avéré et immédiat.

 

Il serait bon et très pédagogique que les responsables du dernier dérapage budgétaire, de cette « insincérité », soient traduits en justice, au moins pour le principe et pour le symbole : après tout, n'est-ce pas ce qui arrive quand un Kerviel est accusé d'avoir fait perdre « quelques » milliards à la Société Générale ? Sa condamnation à 5 milliards d'euros, remise en cause depuis, avait été applaudie, à l'époque, par certains milieux économiques, alors que sa manœuvre financière ne concernait, à l'origine, que la banque dans et pour laquelle il travaillait. Quant à M. Cahuzac, il a été condamné à deux ans de prison pour une fraude de quelques centaines milliers d'euros qui en a fait perdre à l’État quelques dizaines de milliers, loin des 11 milliards d'aujourd'hui. La politique passée de M. Sapin, elle, affecte le pays tout entier, aujourd'hui, ses finances comme ses contribuables : pourquoi s'en tirerait-il à si bon compte, avec seulement quelques articles vengeurs qui ne l'affectent guère et ne provoquent, jusqu'à cette heure, aucune réaction de sa part, ni contestation ni regret ? Un grand procès qui permette de comprendre les mécanismes des dérives budgétaires et de « l'insincérité » financière serait aussi une occasion de responsabiliser ceux qui nous gouvernent.

 

Bien sûr, il ne s'agit pas de punir toute politique économique gouvernementale qui échouerait à atteindre ses objectifs initiaux et d'empêcher toute prise de risque qui, parfois, peut s'avérer utile, plus à moyen et long termes qu'immédiatement. Mais il s'agit d'en finir avec des pratiques irresponsables et surtout malhonnêtes et fort coûteuses pour les contribuables français.

 

Je suis surpris, je l'avoue, par la discrétion des médias et des politiques devant cette véritable « fraude en bande organisée » dont, à mon sens, les principaux coupables, peut-être plus que le Président ou le Premier ministre, sont le ministre des Finances et, plus encore, un système plus sensible aux quelques dizaines de milliers d'euros acquis immoralement par MM. Fillon et Ferrand (mais légalement, semble-t-il, et jusqu'à plus ample informé) qu'aux milliards pris dans la poche des Français...

 

En 1934, l'escroquerie de M. Stavisky, favorisée par les milieux politiques de la République et ses usages malvenus, dénoncée par Le Canard enchaîné et L'Action française, avait provoqué une crise de la République qui ne s'en était sortie qu'en faisant tirer sur la foule des indignés du moment et en jetant le discrédit sur les protestataires, qualifiés de « fascistes » ou de « factieux » : « qui veut noyer son chien l'accuse de la rage », dit le proverbe. En 2017, la République, en ses autorités les plus importantes et forcément temporaires, peut voler des milliards aux contribuables, rien ne semble devoir se passer... Où sont les justes colères du pays contre les voleurs ?

 

Le Président de la République s'honorerait en appelant les protagonistes de « l'insincérité » à assumer leurs responsabilités et leurs fautes. Le fera-t-il ? Il est vrai qu'en République, la morale est brandie plus qu'elle ne règne, en somme... Mais, en ce cas particulier, il s'agit de faire œuvre, plus encore que de morale, de justice. De justice sociale, pourrait-on ajouter...

 

 

 

23/06/2017

La Monarchie pour la vraie démocratie. Partie 4 : La Monarchie libératrice et médiatrice.

Les royalistes sont des serviteurs exigeants des libertés locales et professionnelles, et ils développent une forme de « libertalisme » (la doctrine royaliste des libertés au pluriel, conjugué à l'esprit de liberté sans conformisme et au-delà du « désordre établi ») que la République, même en se proclamant démocratique, a bien du mal à accepter, craignant toujours sa remise en cause et la perte de ses « privilèges » parfois bien mal acquis. Au Banquet du Groupe d'Action Royaliste du 18 juin dernier, j'ai rappelé la nécessité, pour qui aime la liberté et souhaite celles qu'il qualifie de « démocratiques », d'une Monarchie qui aille beaucoup plus loin en ce sens « libertal » que ne pourra jamais le faire une République issue des jeux politiciens ou électoraux.

 

 

 

 

Nous, royalistes, voulons les démocraties locales (et c'est bien le pluriel qui s'impose), les « républiques françaises », celles qui donnent aux citoyens le pouvoir de décision pour ce qui leur est le plus proche : la région ou la province, la commune ou le quartier, l'usine, l'université, voire même le lycée. C'est d'ailleurs une constante du combat royaliste car, dans les années 1920-30, les étudiants monarchistes évoquaient la défense des libertés universitaires mises à mal par la République, tandis que, dans les années 1970, les lycéens d'Action Française lançaient l'étrange formule du « Tiers-Pouvoir lycéen » et le journal AF-Université titrait « Communes, libérez-vous ! ».

 

Ces communautés de proximité, aussi bien affectives que professionnelles, se trouvent, dans la conception royaliste qui est la nôtre, sous l'arbitrage et le contrôle de dernier recours de la magistrature suprême de l’État, de cet État royal qui ne cherche pas à imposer des règles décidées d'en haut, de Paris et de son Pouvoir jacobin ou centraliste, mais simplement à ordonner les pouvoirs à l'intérêt commun, à ceux des « pays réels » mais aussi à éviter les débordements et les atteintes dangereuses à l'unité profonde et nécessaire des « provinces-unies du royaume », selon l'expression de Maurras, et parfois à les réunir sous sa houlette sans les opposer entre eux... La Monarchie est libératrice, et elle est, essentiellement, médiatrice...

 

Référendum à initiative populaire ou locale (ou les deux à la fois) ; institutions et élites communales, provinciales et professionnelles renforcées ; autonomie de celles-ci tant qu'elles ne fracturent pas l'unité de la nation historique : en somme, la Monarchie, c'est la confiance de l’État royal central dans la responsabilité de chacun !

 

Tout cela peut prendre de multiples formes, mais ce n'est pas à l’État de décider celles que prendront les provinces : l'organisation de la Bretagne, celles de la Normandie ou de la Corse, de l'Alsace et de la Franche-Comté, seront ce que les régions en feront, librement et souverainement. Voilà la vraie subsidiarité, inscrite dans le traité européen de Maëstricht mais oubliée dans la réalité ! Et l’État royal n'est que le trait d'union entre les provinces, les communautés (au sens historique et enraciné du terme, pas au sens du repli sur soi propre au communautarisme, caricature parfois sinistre de la vie communautaire traditionnelle), les citoyens... Ce n'est pas la barre de fer du jacobinisme parisien ou son carcan kafkaïen !

 

Oui, pour rendre active la vie locale de nos « pays réels » et rendre leurs libertés et pouvoirs aux personnes dans leurs lieux de vie et de création, de production, il faut une royauté forte, politique, qui porte haut et loin les couleurs de notre pays et de son histoire, y compris dans ses aspects provinciaux et, parfois, antagoniques ; une royauté qui, comme le disait le Camelot du Roi Bébert de Maubert dans les années 1980, nous « lâche les baskets » pour que nous puissions bondir plus haut...

 

En somme, dans une Monarchie retrouvée, aujourd'hui de plus en plus nécessaire face à la mondialisation de la servitude économique et à la gouvernance oligarchique, dans le grand concert des libertés françaises, le Roi est, encore et toujours, le chef d'orchestre qui peut nous éviter la cacophonie... Il est ce « un », héréditaire et successible, qui autorise les « anarchies nécessaires », véritable foisonnement de libertés qui permettent la respiration démocratique de notre pays en tous ses coins et recoins.

 

 

 

 

 

22/06/2017

La Monarchie pour la vraie démocratie. Partie 3 : Cette République si peu respectueuse des libertés provinciales.

Les royalistes proposent, mais ils critiquent aussi, et c'est parce qu'ils sont insatisfaits qu'ils souhaitent une Monarchie soucieuse du Bien commun et protectrice des libertés, à l'inverse de la République qui, au fil de ses expériences constitutionnelles jusqu'à aujourd'hui, peut paraître parfois bien peu respectueuse des droits historiques des peuples de France et de leur exercice concret. C'est ce que j'ai rappelé dans mon petit discours du dimanche 18 juin, devant les auditeurs du Banquet du Groupe d'Action Royaliste. (3e partie)

 

 

 

 

 

Nous, royalistes, voulons un retournement politique, ce que certains pourraient nommer une « révolution », mais le terme peut tromper sur ses formes et conséquences, et rappeler de mauvais souvenirs à ceux qui ont la mémoire longue et sensible. Nous voulons donc la démocratie à la base et la monarchie à la tête, comme une remise en cause de ce qui est actuellement et une remise en ordre de la nation dans toutes ses particularités et dans son unité profonde. Nous voulons un nouvel équilibre des pouvoirs qui ne doit plus être cette disharmonie permanente et injuste issue de la Révolution jacobine.

 

Ce retournement, c'est une véritable décentralisation des pouvoirs et non une simple déconcentration ; c'est l'autonomie des pouvoirs régionaux, communaux et professionnels, dans le cadre de l'unité française.

 

Ce n'est donc pas cette République qui, en 2014, raye d'un trait de plume l'Alsace pour l'intégrer légalement et administrativement dans une super-région technocratique et sans âme. Ce n'est pas cette République qui refuse aux Nantais de pouvoir redevenir Bretons depuis 1955, contre l'avis même des populations locales et, aussi, contre l'histoire de la ville, capitale des ducs, et de la Bretagne toute entière ; ce n'est pas cette République qui refuse certains prénoms celtiques à l'état civil pour de mauvaises raisons administratives, comme cela est encore arrivé en avril dernier à Quimper ; ce n'est pas cette République qui impose, au nom de directives européennes qui lui sont supérieures (si l'on en croit les juristes), une libéralisation violente qui entraîne la disparition des services publics dans les villages et les villes moyennes de France sous prétexte de « rentabilité » et de « lutte contre les déficits » qui, pour ces derniers, ne cessent néanmoins de se creuser toujours plus au fil des années... Le « dessèchement » du monde rural, qui se traduit parfois par une désertification concrète des territoires et par la réduction du nombre d'écoles, de gares et de maternités, est aussi la destruction d'une part de ce que Fernand Braudel nommait « l'identité de la France » et, comme nous oserons le dire, de son « âme ».

 

Cette démocratie-là, qui se drape dans les plis d'une République qui se veut exemplaire à défaut d'être irréprochable (ce qui semble fort difficile comme de récents scandales nous le prouvent à l'envi), n'est pas royale : elle n'est qu'oligarchique et « libéraliste », et elle semble, sauf heureuses exceptions, oublier tous les devoirs politiques et sociaux de l’État, tout ce qui fait qu'un État est juste et légitime !

 

 

 

 

 

(à suivre)