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18/05/2009

La Commission européenne brûle-t-elle ?

Au moment même où j’écris, en ce début d’après-midi de lundi, la radio annonce que, du toit du siège de la Commission européenne à Bruxelles se dégage une épaisse fumée noire, ce qui n’est évidemment pas bon signe et n’a visiblement rien de commun avec la fumée blanche vaticane annonçant l’élection d’un nouveau pontife… Il se trouve que, drôle de coïncidence, j’avais l’intention, ce matin, d’écrire une note sur le président de cette même Commission, José Manuel Barroso, qui me semble l’incarnation révélatrice des errements et des dérives de l’actuelle construction européenne.

 

Cet habile politicien, passé du maoïsme à l’ultralibéralisme, partisan de l’intervention états-unienne en Irak en 2003 et acharné alors à dénoncer la position prudente de la France incarnée par le couple Chirac-Villepin, a réussi à se faire nommer à ce poste grâce au veto britannique à la nomination de celui qui était alors pressenti, le Belge Verhofsatdt (« trop français », selon Londres qui voulait faire payer à Paris son attitude de 2003 en s’opposant à tout candidat qui ne serait pas conforme à « sa » propre vision de l’Europe…), puis à celle de Jean-Claude Juncker (« trop europhile », selon Londres…). En fin de compte, pour éviter une nouvelle crise en Europe, la France a cédé et a accepté, de mauvaise grâce, de ne pas s’opposer au candidat des Anglo-saxons. Ainsi va l’Union européenne : rapports de forces, négociations et compromis, parfois pour le meilleur ou pour le pire, le plus souvent pour « le moins gênant », cette dernière formule étant souvent, elle aussi, différemment interprétée par les uns et les autres !

 

Cette dernière année de mandat a montré que M. Barroso était plus intéressé par sa réélection que par ses responsabilités et ses devoirs politiques, et la Commission n’a guère brillé, ni face à la crise venue des Etats-Unis et d’un système financier qui, d’ailleurs, reprend aujourd’hui sans aucun scrupule ses mauvaises habitudes d’antan, ni face à la crise des institutions européennes et à la question constitutionnelle propre à l’UE. La réélection d’un Chef d’Etat ou d’un haut responsable politique pose toujours la question des moyens pour y parvenir et de ce temps « prisonnier » de l’échéance et, parfois, de la démagogie et de l’inaction ou, plutôt, de la volonté de celui qui, toujours en place, se comporte à la fin de son mandat en simple candidat, devant plaire plutôt que décider librement

 

La réélection de M. Barroso ne dépend pas exactement des résultats des élections parlementaires du 7 juin, ceux-ci s’annonçant d’ailleurs plutôt favorables aux partis libéraux-conservateurs regroupés au sein du Parti Populaire Européen (PPE auquel appartient le parti présidentiel français), mais bien des gouvernants des pays européens eux-mêmes regroupés au sein du Conseil européen : c’est donc eux que courtise M. Barroso, avec un certain succès d’ailleurs puisque les socialistes Zapatero (premier ministre espagnol) et Brown (premier ministre britannique) annoncent déjà qu’ils le soutiendront, malgré la grogne de leurs partisans respectifs…

 

D’ailleurs, la Commission européenne n’est parfois qu’un marchepied pour quelques politiciens en attente d’un destin « national » comme l’a montré il y a quelques années Romano Prodi, ancien président de la Commission devenu président du Conseil italien ou comme le démontre, actuellement, la commissaire lituanienne Dalia Grybauskaite qui a remportée hier, dimanche 17 mai, l’élection présidentielle de son pays (malgré une forte abstention de 49 %), situation que les médias semblent avoir « oubliée » pour ne pas « gêner » la campagne des élections européennes… Pour l’anecdote (mais est-ce seulement anecdotique ?), Mme Grybauskaite était commissaire au Budget européen… Il peut tout de même apparaître surprenant de débarquer ainsi du navire de la Commission alors que son mandat à Bruxelles ne s’achevait officiellement dans quelques semaines : doit-on en conclure que sa priorité n’était pas exactement « européenne » ?

 

Au regard de ces quelques éléments, le mieux ne serait-il pas, tout compte fait, de se passer de Commission européenne et de rendre ses attributions (en particulier, ce que rappelle l’hebdomadaire « Marianne » (9-15 mai 2009), son « droit d’initiative » exclusif qui fait que c’est « elle, et elle seule, qui propose les textes législatifs soumis au Parlement et au Conseil », selon le traité de Nice actuellement appliqué), aux Etats et aux parlements nationaux et, pourquoi pas, européen, en respectant à la fois le principe de subsidiarité évoqué par les traités européens et celui de la souveraineté des Etats (compris dans le sens particulier de la liberté d’action des Etats et de son application à sa sphère spatiale et fonctionnelle) ?

 

Evidemment, cette opération chirurgicale nécessiterait de repenser les institutions européennes et leurs mécanismes, mais aussi, sans doute, les liens d’alliance et d’interdépendance consenties des Etats de l’Union eux-mêmes. Le souci est, qu’aujourd’hui, l’imagination politique ne semble pas à l’ordre du jour au sein des « classes discutantes » (selon le mot de Max Weber) qui préfèrent l’utopie et le conformisme, les deux étant, ici, étonnamment liés dans ce que l’on pourrait qualifier de la formule « idéologie européenne », ou du terme « européisme ». L’imagination, elle, ne peut être fertile que si l’on tient compte des réalités, non pour s’en contenter, mais pour les transformer, en changer le sens et les applications, etc.

 

En fait, et cette campagne électorale, que j’essaye de mener tant bien que mal avec quelques heures arrachées à mes activités professionnelles et diverses, me le démontre chaque jour, il faut bien constater que « l’Europe est le grand impensé d’aujourd’hui »… Et ce ne sont évidemment pas les manœuvres des commissaires européens et du premier d’entre eux qui peuvent y changer grand-chose !

17/05/2009

Un tract monarchiste sur l'Europe...

Malgré mes activités professionnelles, j’essaye de mener une campagne électorale monarchiste digne de ce nom sur le terrain comme sur la Toile, et la semaine dernière, c’est à Rennes, à Vannes et à Lorient que je distribuais des tracts et collais des affiches. J’ai d’ailleurs rédigé plusieurs textes de tracts, dont celui ci-dessous qui, je l’avoue sans modestie, a suscité quelques intéressantes discussions… Et vous, lecteurs de ce blogue, qu’en pensez-vous ?

 

 

Européennes 2009

 

L’Europe légale se trompe, l’Europe légale nous trompe !

 

L’Union européenne compte 27 Etats et un demi-milliard d’habitants. Elle s’est construite sur de nombreuses promesses et quelques malentendus.

 

Aujourd’hui la crise mondiale frappe ses populations, plus durement que celles des pays émergents d’Asie, puissances montantes qui préparent déjà leur reprise économique. Les pays de l’Union européenne, par contre, sont en panne et voient le chômage exploser chez eux de façon dramatique alors que, il y a quelques années, les européistes promettaient que l’Europe nous apporterait forcément la prospérité…

 

Face à la crise et à ses effets sociaux dramatiques, que fait la Commission européenne de Bruxelles ? Que font M. Barroso (président de la Commission), M. Trichet (de la Banque centrale européenne) et leurs amis libéraux et sociaux-démocrates ? Que proposent les eurocrates et leurs administrations ? Personne ne le sait exactement… En fait, ils poursuivent la « libéralisation » de nos économies, le démantèlement de nos services publics au nom de la libre concurrence et continuent à réglementer notre vie, notre alimentation, notre pensée…

 

Cette Europe légale, ce n’est pas l’Europe des réalités, celle des Etats, des métiers, des familles, des citoyens !

 

Pour retrouver le fil de notre histoire ;

 

Pour refuser la destruction des Etats et des services publics ;

 

Pour protéger nos entreprises, nos emplois, notre cadre de vie et de travail, notre environnement et la biodiversité, terrestre comme marine ;

 

Pour fonder une Europe des solidarités entre Etats souverains !

 

L’Alliance Royale, au cœur des élections européennes, propose une France royale au cœur de l’Europe.

 

La Monarchie n’est pas une solution magique, mais elle est le levier institutionnel pour rendre la parole à la France et faire entendre la voix des citoyens dans le concert européen, au-delà des technocraties et des lobbies, ces nouvelles féodalités sans légitimité.

 

La Monarchie, c’est une ambition pour la France, une chance pour la France en Europe, une voix forte pour la France dans le monde !

 

13/05/2009

Elections européennes parasitées ?

Je reviens d’un long ouiquende de campagne électorale, avec son cortège de distributions de tracts, de la main à la main ou sous les vitrines des commerces (de Rennes à Lorient), d’affichages et de collages d’autocollants, de discussions parfois passionnées, de rencontres improbables ou de retrouvailles… Cela ne me laisse pas beaucoup de temps pour entretenir ce blogue !

 

L’intérêt d’une campagne électorale monarchiste n’est pas exactement dans le décompte final des voix, pour l’heure peu nombreuses, mais dans l’obligation faite aux royalistes de sortir de leur « réserve » (au double sens du terme…) et du seul monde des idées. Car une campagne oblige à « convaincre », ou, au moins, à tout faire pour cela et, donc, à préciser le message et les analyses politiques, les propositions, le discours, mais aussi, surtout, à « aller au contact » des populations, et pas seulement des électeurs potentiels : cela oblige, pour ceux qui s’en seraient trop éloignés pour des raisons diverses, à retrouver le terrain, parfois rude, des réalités humaines, sociologiques, économiques, politiques. Il ne s’agit pas d’avoir des réponses à tout, bien sûr, mais d’être sérieux, rigoureux dans le traitement des questions posées (mon Dieu, voilà que je me remets à parler comme un prof !), et de savoir aussi écouter, réfléchir, discuter.

 

Je trouve d’ailleurs que ces campagnes électorales, au-delà de la course perpétuelle après le temps et de la fatigue qu’elles procurent, sont néanmoins une respiration politique nécessaire et pas seulement pour le royaliste que je suis, mais pour tous les mouvements qui se soumettent à ce rituel démocratique : bien sûr, ce sont aussi des moments de tension, de compétition, parfois de rage, et le tissu national peut s’en trouver, en particulier dans notre République fondée sur la « grande brisure révolutionnaire », déchiré, ne serait-ce que (dans le meilleur des cas) momentanément. Mais n’est-il pas déjà une véritable « marqueterie » de tissus différents et multicolores, aux coutures parfois grossières ?

 

Ce risque de déchirement national alimente le discours monarchiste depuis ses origines et les royalistes s’en servent pour prôner, logiquement, l’établissement d’un Etat dégagé de ces conflits épisodiques et capable d’assumer et d’incarner l’unité nationale et l’arbitrage entre les différentes forces concurrentes, voire antagoniques.

 

En effet, la Monarchie ne supprime ni les partis ni leurs luttes incessantes, mais en préserve la tête, la magistrature suprême de l’Etat, et c’est là le plus important. De plus, dans la tradition politique française, cela ne fait pas du Roi un simple spectateur, mais bien plutôt un véritable arbitre, capable de prendre et de rendre des décisions, mais aussi d’impulser de véritables politiques publiques et de les garantir dans la durée, par la continuité dynastique.

 

La République, avec sa présidence remise aux enchères électorales tous les 5 ans, n’offre pas le même apaisement, et le fait que la campagne électorale des européennes se déroule sur des thèmes finalement très franco-français et éminemment républicains (« pour ou contre Sarkozy ? ») le prouve à l’envi ! C’est d’ailleurs aussi ce dont se désolaient certains participants à la « journée de l’Europe » rennaise de samedi dernier à laquelle je me suis rendu en tant que candidat royaliste, tête de liste « Alliance Royale » dans l’Ouest.

 

Ainsi, au cœur même de la campagne européenne, le message royaliste, même s’il ne trouve pas toujours son public électoral, a de nombreuses et fortes raisons à développer. Au fil des discussions, les arguments que j’utilise s’affinent, se précisent, et, de plus en plus, je suis amené à insister sur le fait que la Monarchie libérerait les élections du seul objectif des partis et de quelques politiciens, celui de « conquérir le Pouvoir ». Lorsque l’Etat est royal, qu’il se transmet par le simple fait naturel de la suite des générations, les élections sont alors d’autant plus libres que « la première place est prise ». Ainsi, la Monarchie en finirait, si elle régnait en France, avec cette « arrière-pensée présidentielle » qui, aujourd’hui, parasite la campagne actuelle, comme elle parasitera, l’an prochain, les élections régionales, et les autres… Cela permettrait d’aborder les débats politiques et les campagnes électorales sans se tromper sur leur sens et leur portée véritables !