Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/04/2011

La neutralité de l'école, vue par Marcel Pagnol.

 

Quelques débats récents sur la question de la neutralité à l’école m’ont conduit à évoquer Marcel Pagnol qui, lui-même fils d’instituteur de la IIIe République, ne croyait guère à cette supposée neutralité, expliquant dans son ouvrage « La Gloire de mon père » que « tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements », ce que je peux aisément confirmer au regard de ma propre expérience, autant comme élève qu’aujourd’hui comme professeur…

 

Dans ce même livre, Pagnol dénonce, avec esprit et un brin d’amertume, cette subjectivité républicaine qui, pourtant, a été un outil important de ce que l’on nomme aujourd’hui « l’identité nationale », identité qui se voulait collective mais oubliait la part provinciale (il faudrait d’ailleurs en parler au pluriel…) de ce qui formait « l’identité de la France », et maquillait les aspects les plus sombres de cette République qui se voulait « universelle » à défaut d’être « plurielle »… : « Les écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l’étude de la théologie y était remplacée par des cours d’anticléricalisme (…). Les cours d’histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine. (…) Les normaliens frais émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une époque idyllique, l’âge d’or de la fraternité poussée jusqu’à la tendresse : en somme, une expérience de bonté. Je ne sais pas comment on avait pu leur exposer – sans attirer leur attention – que ces anges laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s’étaient entreguillotinés eux-mêmes (…). »

 

L’Histoire est cruelle…  

 

11/04/2011

Nei, c'est "non" en islandais. Et nei, c'est nei !

 

C’était la deuxième fois en treize mois que les électeurs islandais étaient conviés aux urnes pour approuver le plan de remboursement par l’Islande du Royaume-Uni et des Pays-Bas, pays qui avaient indemnisés « 340.000 épargnants attirés par les rémunérations fort alléchantes d’Icesave [banque en ligne islandaise] sur les livrets d’épargne », lorsque cet établissement bancaire avait fait faillite en octobre 2008, entraînant une perte de 3,9 milliards d’euros pour ces investisseurs, comme le rappelle « Le Figaro » de ce lundi 11 avril.

 

Cette faillite retentissante était liée, il faut le souligner, à un système fondé, non sur le travail ou les richesses créées, mais sur la spéculation, celle-ci encouragée par les institutions financières mondiales et quelques banques états-uniennes et européennes, au nom de la doxa libérale et de la recherche du profit maximal inhérente au système même d’un capitalisme sans limites et sans morale : de nombreux épargnants ont été piégés, croyant faire une « bonne affaire » en oubliant (mais leur a-t-on rappelé les risques ?) que les jeux boursiers ne sont pas « gagnants à tout coup »…

 

Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, craignant un effondrement de tout leur système financier, avaient remboursé leurs épargnants locaux, mais souhaitaient obtenir réparation de la part de l’Islande et avaient négocié en 2010 un premier accord de remboursement, accepté par le gouvernement islandais d’alors et par le Parlement du pays, mais refusé par un référendum convoqué, habilement, par le président de la République, Olafur Ragnar Grimsson : 93 % des électeurs islandais avaient voté « Nei » en mars 2010, à la grande fureur des autorités britanniques et des banques des pays concernés. Ce n’était pourtant que le premier acte de ce qui apparaît bien désormais comme une « révolte citoyenne » contre le pouvoir financier et les abus du capitalisme boursier ! Une révolte, voire plus encore !

 

Car le deuxième acte vient de s’achever sur une nouvelle claque pour le « pays légal » islandais comme pour les institutions financières et le système jusque là bien huilé et toujours favorable aux puissances d’argent… La deuxième négociation entre les trois pays avait permis un accord qui revenait à faire payer environ 12.200 euros (selon « Le Figaro ») à chaque habitant sur une période allant jusqu’en 2046… Mais, là encore, le président islandais, soucieux d’associer ses compatriotes à la décision finale et non de se contenter d’un vote parlementaire, s’appuyant donc sur la « démocratie directe » plutôt que sur la seule « démocratie représentative », a organisé un nouveau référendum sur cette question : et là, alors que les sondages donnaient jusqu’à la semaine dernière la victoire au « Oui », c’est en définitive le « Non » qui l’a emporté, au grand dam des députés locaux, ainsi désavoués par le corps électoral de façon fort nette, avec près de 60 % des électeurs hostiles au nouveau règlement négocié ! L’argument des partisans du « Non » a porté : « pas question de payer pour les pertes d’une banque privée ! » et d’être l’otage des financiers et de leurs jeux dangereux, ont-ils ainsi redit ! En somme, ils ont renvoyé les banques et le système financier international à leur propre logique libérale du risque, en considérant que, eux, contribuables islandais, n’avaient pas à assumer les errements et les spéculations de quelques uns, ni les marchandages de quelques autres, les manœuvres de ces oligarques qui se moquent de l’Etat mais s’en servent comme d’une vache-à-lait lorsque cela va mal… Le libéralisme pris à son propre piège !

 

Cette affaire est révélatrice de l’exaspération des peuples à l’égard d’un système financier oublieux du « social », mais aussi à l’égard de ces gouvernants ou parlementaires qui se font élire et trahissent trop vite ceux-là mêmes qu’ils sont censés représenter. D’ailleurs, la peur de voir le « mauvais exemple » islandais se répandre explique sans doute la discrétion mise par la grande presse à rapporter ce qui constitue, véritablement, une révolte, voire une « révolution » par le bulletin de vote, révolution qui paraissait encore improbable il y a quelques années lorsque la Démocratie représentative balisait tous les chemins du politique pour éviter les « mauvaises surprises »…

 

Mais il faut bien noter aussi que cette révolution a été rendue possible par le courage et la rouerie d’un Chef de l’Etat, le président islandais, qui a joué la carte du « pays réel » contre les habitudes du « pays légal »… Une attitude maurrassienne, diraient certains ; gaullienne, diraient d’autres : en tout cas, une « divine surprise » pour le peuple islandais et pour tous les peuples qui ne supportent plus les oukases des institutions financières internationales ou européennes, des Strauss-Kahn ou des Trichet…

 

Un exemple à suivre !

 

Et si on parlait de l'émigration ?

Puisque la question de l’immigration revient sur le devant de la scène avec l’arrivée massive de migrants africains en Europe par l’île italienne de Lampedusa, il n’est pas inintéressant de se repencher sur l’autre face des migrations, celle de l’émigration française car celle-ci a pris, sans que personne ne s’y intéresse vraiment, une importance qui n’est pas négligeable, loin de là !

 

Je pense que l’Etat devrait réfléchir aux moyens de freiner l'émigration française vers les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, par exemple : car, aujourd'hui, plus d'un tiers des élèves passés par des prépas dans mon lycée vont partir, dès leurs concours obtenus, travailler pour des boîtes étrangères... Véritable fuite des cerveaux très coûteuse et dangereuse pour notre pays !

                    

Coûteuse à au moins deux titres : 1. Les études de ces jeunes sont "à fonds perdus" pour l'Etat et la France puisque la plupart de ces jeunes ne paieront pas un centime à l'Etat qui leur a permis et payé leurs études... La note est fort salée lorsque l’on sait que le coût d’une année d’un lycéen est d’environ 7.000 euros, si j’en crois ce qui nous a été annoncé lors d’un récent conseil de classe auquel j’assistais…

 

                                                  2. Les compétences acquises en France, grâce à un enseignement supérieur qui n'est pas si mauvais que cela (en particulier dans les grandes écoles) vont profiter à d'autres pays que la France, à des pays concurrents, voire adversaires sur le plan économique...

 

Donc, d'abord freiner l'émigration française ! Non par la seule contrainte, ce qui serait préjudiciable à tous et dangereux à terme, mais par une politique d’investissements dans la recherche et par des contrats attractifs en France, couverts par l’Etat, par exemple par des exonérations de charges durant les premières années d’installation des jeunes diplômés en France.

 

La matière grise est la principale richesse de la France, ne la laissons pas dilapider par un système qui se dit « mondialisation » et, en fait, n’est que « profitation », comme le disent en créole les Antillais français…