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27/10/2008

Chômage technique dans les entreprises automobiles françaises.

Coincé dans mon lit ce matin du fait d’une mauvaise sciatique, j’en profite pour écouter la radio : évidemment, c’est le thème de la crise qui occupe principalement les ondes et, en particulier celle qui frappe désormais l’industrie automobile française. Depuis ce matin, la plupart des usines de Renault, du groupe PSA, et de Ford par exemple, sont fermées et leurs ouvriers au chômage technique, certains jusqu’à… Noël ! Cela entraîne, pour eux, une perte importante de salaire et, donc, des difficultés à boucler les prochaines fins de mois, ainsi qu’un endettement qui peut s’avérer fatal pour l’équilibre de leurs budgets familiaux. Quant aux cadeaux de Noël, comme le disait tristement un ouvrier, ils deviennent un superflu qu’ils ne pourront s’offrir ni offrir : cette année encore, des enfants verront arriver le 25 décembre sans joie, sans l’espoir d’une fête qui, souvent, réunit toute la famille autour d’un repas un peu plus extraordinaire, un peu plus convivial, annonce de quelques échanges d’objets désirés. Bien sûr, les cadeaux matériels ne sont pas, sans doute, les plus beaux : mais, pour des enfants, ils sont importants, et ce ne sont pas forcément les plus chers ni les plus sophistiqués qui font le plus plaisir.

Les ouvriers automobiles français sont aussi en colère, une colère sourde, qui s’entend à travers leurs propos, leur ton de voix : et ils sont d’autant plus en colère que les grands groupes automobiles continuent à délocaliser et à chercher les moindres coûts salariaux pour dégager plus de profits. La plupart des voitures siglées d’une marque française sont désormais fabriquées en Europe de l’est, en Turquie ou encore plus loin, dans des pays où les droits syndicaux n’existent même pas, où la main-d’œuvre est bon marché et facile, autant à recruter qu’à licencier…

Et pourtant, il me semble que, si elles le voulaient vraiment, les grandes entreprises automobiles, sans forcément produire plus, pourraient avoir une autre attitude envers ceux qui leur permettent d’exister : par exemple, par une politique salariale plus avantageuse, en acceptant de privilégier le « partage » sur les seuls profits, mais aussi par un investissement plus important sur la recherche sur les nouvelles énergies (moins polluantes, bien sûr), sur la fabrication de nouvelles automobiles adaptées à la nouvelle donne urbaine, rurale et territoriale

Je ne suis pas favorable au « tout-automobile » et je n’ai pas eu le permis de conduire avant l’âge de… 37 ans… Mais je ne pense pas, pour autant, que l’automobile soit toujours inutile, en particulier dans le cadre de l’aménagement d’un territoire aujourd’hui trop urbain et rurbain, mais qui doit s’orienter vers de nouveaux espaces ruraux et villageois. Il y a là de la place pour une nouvelle politique de l’automobile, que l’Etat pourrait (devrait, même) impulser et soutenir : moins de voitures (en particulier dans les villes et leurs alentours), mais plus utiles. Des voitures produites au maximum au « plus près » des acheteurs, donc prioritairement en France.

Pour rendre l’espoir aux ouvriers de Renault, à Sandouville comme ailleurs… Et pour que Noël soit aussi souriant pour les enfants d’ouvriers des usines automobiles.

26/10/2008

Crise et questionnement...

Doit-on continuer à écrire sur la crise ? Bien sûr, mais cela ne sera pas suffisant pour la faire reculer et il n’est pas sûr que, d’ailleurs, cette crise soit totalement une mauvaise chose : au-delà de ses aspects économiques et du transfert de richesses qu’elle révèle et accélère (cf. mes notes précédentes sur ce thème), elle doit aussi être l’occasion de poser la question de la civilisation industrielle et consumériste dans laquelle nous vivons et de ses fondements, de ses conséquences et de ses dérives, et de ses oublis de ce qui fonde, d’ordinaire, une civilisation humaine historique, fondatrice et non seulement consommatrice… Si cette crise pose la grande question de la Civilisation, elle aura rempli utilement son rôle de transition, dans toutes ses dimensions. Nous en sommes loin, malgré les ébranlements de quelques préjugés qu’il serait bon de mettre complètement à bas !

L’actuelle crise remet en cause le système du capitalisme financier (qui n’est pas « tout » le capitalisme, précisons-le bien) et de la « main invisible » d’un Marché qui se régulerait par lui-même : en somme, c’est la fin de « l’illusion libérale », le terme « libéral » étant ici compris dans son acception idéologique économique plus que celle, politique, pour laquelle je serai moins sévère.

Mais la moralisation du capitalisme que certains évoquent avec gravité est-elle en cours ? Au regard de l’attitude actuelle des traders et de certains grands patrons, sans oublier quelques idéologues libéraux (il suffit d’écouter la radio BFM ou de lire « le cri du contribuable »…), il y a encore du chemin à faire ! Le mépris avec lequel ces gens parlent d’un Etat qui est accusé d’aider les pauvres « qui n’ont et n’auront pas les moyens de rembourser » (ce qui apparaît ainsi comme une tare absolue alors même que quelques traders ont disposé de l’argent des banques pour faire leurs affaires, sans d’autre risque, en cas de souci, que de perdre leur emploi mais pas leurs « indemnités »…) est consternant et prouve à l’envi qu’ils ont perdu tout sens moral et tout esprit de partage, pourtant nécessaires dans une société équilibrée.

Je doute, comme le faisait déjà René de La Tour du Pin en son temps, de la possibilité « en régime libéral, d’obtenir de la seule bonne volonté patronale la suppression des abus concernant, par exemple, l’emploi de la main d’œuvre ». Il est vrai que, lorsque l’on voit l’attitude des dirigeants de Renault, plus soucieux de préserver les intérêts des actionnaires que les emplois en France, ou des responsables d’Adidas qui ferment leurs usines en Chine, parce que les salaires (pourtant encore fort bas…) y seraient « trop hauts » (sic !) et qu’il vaut mieux maintenant produire au Vietnam où les conditions salariales sont « moins coûteuses pour l’entreprise », il y a de quoi se fâcher et s’inquiéter de l’égoïsme délirant de ces hommes d’argent : que l’on ne s’étonne pas de « la colère des humbles », dans ces conditions ! Si elle peut être violente et même meurtrière, absurde, elle a quelques raisons et, j’ose le dire, quelque légitimité.

Le rôle du Politique, en France à travers l’Etat et les forces politiques, est de rappeler à l’ordre les dirigeants économiques qui oublieraient que, comme le clamait le pape Jean-Paul II, « l’économie doit être au service des hommes et non l’inverse ».

20/10/2008

Coup de colère.

Sur un coup de colère lié aux récentes nouvelles sur la perte de 640 millions d'euros par la Caisse d’épargne, sur les ouiquendes fastueux et scandaleux des dirigeants d'AIG, société d’assurances états-unienne sauvée à coups de plusieurs milliards de dollars par l’Etat fédéral de Washington, sur les restos à plus de 150.000 euros de cadres de banques européennes rattrapées par les bretelles par les Etats, dont l'Etat français, avec l'argent des contribuables, j'ai fait une affichette manuscrite, maladroite et provocatrice, affichette peu amène à l’égard des financiers et des « traders » (dont il me semble que le nom exact en français est « courtiers »), sortes de flibustiers de la finance, affichette que j'ai scotché samedi-dimanche sur ma voiture, sur la vitre arrière gauche latérale avant de me frotter aux bouchons parisiens... Et là, surprise : durant 2 heures samedi, et rebelote le lendemain, des dizaines de voitures de toute fortune et de toute provenance française m'ont salué, fait des signes d'approbation, d'encouragement... Je n'en revenais pas : ce qui n'était que le coup de colère d'un royaliste excédé par l'arrogance des hommes d'argent se transformait en une véritable promenade triomphale, et le "vive le roi" final qui signait mon coup de gueule n'a pas semblé gêné ces automobilistes satisfaits de ma « provocation » !

Et pourtant ! Le slogan, je le répète, n'était pas vraiment fin, d’une ironie un peu « brutale » (je suis plus modéré d'ordinaire...), et même, j'en conviens, un peu injuste pour tous ces banquiers qui font honnêtement leur travail.

Alors, que penser de ces manifestations de sympathie à l’égard de mon message ? Je crois que la colère monte très fort dans notre pays et que toute opposition vive au « système » recueille la sympathie rageuse, iconoclaste, vengeresse de nos concitoyens: un Besancenot en profite dans les médias et l'opinion publique, mais mon affichette et ma petite promenade parisienne du ouiquende montrent qu'il n'a pas l'exclusivité de la colère et que les gens, si on le leur propose, sont parfois prêts, sans doute plus par dépit que par franche adhésion (mais, après tout, aux monarchistes de travailler pour que ça change), à suivre des royalistes, pourvu que nous parlions de « casser la baraque »... Ambiance délétère fin de IVe République

Du coup, j’ai l’impression étrange que ma petite affichette, toute provocatrice qu’elle soit, s’est avérée, surtout, révélatrice !