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26/11/2008

République bipartisane.

J’ai carrément débranché de l’actualité pendant quelques jours, corrections de copies obligent… Ainsi, j’ouvre ce soir tous les journaux qui se sont accumulés depuis samedi dernier et, sans plaisir particulier, je lis le récit de l’affrontement Aubry-Royal dont j’ai déjà parlé ici. Sans plaisir car, sans avoir d’accointance avec les socialistes, je trouve que leur discrédit, qu’ils ont savamment valorisé ces jours derniers, déséquilibre un jeu politique qui, aujourd’hui, semble totalement être aux mains d’un Pouvoir sarkozyste dans lequel je ne peux me reconnaître.

Bien sûr, je peux rappeler, avec encore plus de force que d’ordinaire et de bonnes chances d’être écouté, ma défiance à l’égard des jeux politiciens et démocratiques, et mon souhait de voir l’Etat et en particulier sa magistrature suprême échapper aux luttes de factions qui l’affaiblissent. Dénoncer ces manipulations et ses fraudes (même pas honteuses aux yeux de certains qui se persuadent que la fin justifie les moyens…), toutes ces manœuvres qui discréditent le politique au risque de laisser le citoyen, l’ouvrier, le fonctionnaire… seuls face aux puissances économiques, au moment même où la crise permet aux grands groupes de liquider des milliers d’emplois sur notre territoire.

Bien sûr, je peux tirer sur cette ambulance qui s’appelle parti socialiste, et je ne m’en prive pas, aujourd’hui comme hier ! Mais je m’inquiète de l’absence d’un contrepoids politique au parti du Pouvoir actuel, conscient que les forces de droite et de gauche qui s’agitent sur les marges des deux grands partis de gouvernement et de notables ne sont pas suffisantes pour peser dans le jeu parlementaire, dont on mesure d’ailleurs ici tous les risques.

C’est aussi tout le danger d’un bipartisme plus ou moins assumé par notre société et qui s’avère, en définitive, un piège pour les citoyens, sommés de « voter utile » et de choisir entre les deux « grands », sous peine de ne pas être considéré et légitimé…

Qu’on se rassure : je n’ai pas l’intention de rentrer, même au nom de l’efficacité stratégique, dans l’une de ses grandes machines électorales qui se refilent, sous le nom d’alternance, le Pouvoir. Si je suis monarchiste, ce n’est pas pour rallier l’un de ces partis qui font, non du service public, mais de la conquête électorale et des places leur fonds de commerce. Mais, à défaut que, pour l’heure, le mouvement royaliste français (quand je dis royaliste, je pense « partisan du roi » et non pas de Madame Royal, bien sûr…) soit en mesure de peser sur les événements, il faut souhaiter que le Pouvoir sarkozyste ne soit pas seul à occuper le terrain politique et que les socialistes, aussi lointains de mes idées que possible, soient en mesure de contrecarrer les mesures les plus oublieuses du Bien commun que le gouvernement Fillon met aujourd’hui à son agenda, telles que la fin du repos dominical ou l’extension des grandes surfaces sur notre territoire

Décidément, cette République, dans son système bipartisan, est vraiment une « machine à mal faire »… En fait, ce ne sont pas les partis qu’il faut dissoudre, mais c’est ce système qu’il faut ravaler au rang le plus bas, pour redonner du lustre au politique, avec ou sans socialistes : le jour venu, le souverain roi devra savoir utiliser toutes les compétences, au-delà des étiquettes, et sans vains préjugés… Ce jour-là, les partis ne seront plus autre chose que ce qu’ils doivent être : des lieux de débats, de propositions, de représentation, mais pas, en tant que tels (et je les distingue alors de leurs membres), de gouvernement !

17/11/2008

Royal ? Non, seulement la royauté.

Le spectacle donné ce ouiquende par le congrès du Parti socialiste était assez misérable et n’avait rien pour plaire aux citoyens qui, tous les matins, conciliabulent au comptoir des cafés, ce « parlement du peuple » évoqué par Balzac. Si la rose est le symbole du PS, ce n’est pas exactement l’odeur qui montait aux narines des militants ni des électeurs, et les petites manœuvres assez médiocres d’un Delanoë au matin du lundi suivant n’ont guère été appréciées par ceux qui, la veille encore, lui faisaient crédit de sa retenue au Congrès. Du coup, Ségolène Royal en devenait presque sympathique à ceux-là mêmes qui, encore il y a deux jours, la brocardaient…

Ces quelques phrases sur le congrès me sont suggérées par l’écoute attentive de quelques émissions de radio et, en particulier, par les réactions des auditeurs et, dans le café parisien dans lequel je me suis trouvé ce matin à la Porte Maillot, par celles des consommateurs. Bien sûr, certains moquaient le lyrisme de madame Royal et les « étoiles » qu’elle a vantées, sans savoir qu’il s’agissait en fait d’une citation de… Jean Jaurès ! En somme, elle a fait fort, et les railleries de certains « camarades » se sont vite retournées contre ceux-ci, piteux d’avoir moqué Jaurès quand ils pensaient avoir dénoncé une nouvelle « crétinitude » de cette « folle mystique » (formules que j’ai entendu prononcées par des socialistes hier dimanche, visiblement peu favorables à la Dame du Poitou…).

A ce jour, personne ne sait exactement qui va emporter le poste de premier secrétaire du Parti socialiste, et, en fait, cela agace plus que cela n’émeut… Cette guerre des roses, si inopportune au moment où la crise économique se traduit chaque jour un peu plus en crise sociale, ajoute encore au discrédit de ce régime des partis qui caractérise la République actuelle, toujours coincée entre deux élections et en « présidentielle permanente » au risque de négliger les vrais enjeux et de penser sur le long terme.

Entre une UMP qui joue le rôle de porte-flingues du président et un PS qui se confond avec la foire d’empoigne, où sont l’intérêt général de notre pays et le service public que doit normalement être la politique ? Les « ego » surdimensionnés de quelques uns qui veulent « se servir » avant de « servir » me navrent et me fâchent : mais n’est-ce pas tout le système de la République électorale lui-même qui, en faisant des partis les maîtres du jeu démocratique, tend à cette logique de division et de confiscation des « voix citoyennes » ?

Qu’on me comprenne bien : si je n’apprécie pas les petits jeux scabreux des politiciens, je ne remets pas en question l’existence des partis, qui peuvent être des médiateurs nécessaires entre les citoyens et les institutions. Mais je souhaite que l’Etat n’en soit pas la victime ni la proie : d’où mon combat pour libérer la magistrature suprême de l’Etat des jeux électoraux ! Tout l’intérêt d’une monarchie royale est de ne pas faire dépendre le temps politique du seul « tournoi démocratique » mais de lui fixer d’autres limites, d’autres règles qui sont celles de la vie d’un homme, d’une famille même, d’un père et d’un fils…

Un roi ne se désigne pas au sortir d’un congrès ou un dimanche de querelle, au fond des urnes : il naît pour être roi sans l’avoir lui-même choisi ! C’est cette charge qu’il est préparé, éduqué à assumer et qu’il n’a pas à récupérer dans le ruisseau des vanités après de multiples tirades guerrières et assauts fratricides… Il attend sans impatience la mort de l’être cher, de ce père qui l’a conçu avec sa mère, car la monarchie « naît d’un coup de rein » comme le disait crûment Vladimir Volkoff…

Remettre les partis à leur place et à l’honneur, c’est d’abord leur ôter ce hochet présidentiel qui est, pour certains ambitieux, l’unique objet de leur sollicitude envers les citoyens. Et rendre un sceptre à la France