Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/03/2017

La Monarchie au-dessus des partis.

Les actuelles joutes présidentielles nous démontrent à l'envi toute la dangerosité mais aussi le ridicule de cette course au Pouvoir de quelques ambitions personnelles et partisanes qui oublient les réalités pour s'attacher les votes des électeurs, du moins durant les jours de scrutin. Les promesses ne font pas un programme et les programmes ne tiennent pas leurs promesses, et les citoyens l'ont compris qui, pour beaucoup, désespèrent de voir des solutions concrètes et crédibles sortir des urnes printanières. La Nouvelle enquête sur la Monarchie est aussi l'occasion de rappeler qu'il existe, au-delà de la République et de ses différentes formes, un « autre régime » que l'on peut, au regard de l'histoire et de la contemporanéité républicaines qualifier de « nouveau », hors et au-dessus des partis et de leur système...

 

 

 

La transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’État est le meilleur moyen de l'indépendance royale, même si elle ne garantit pas forcément que le souverain soit totalement libre de toute influence. Ce qui est certain, en tout cas, c'est que l'hérédité libère l’État et que la Monarchie n'est pas, ne peut pas et ne doit pas être un parti, même royaliste, ce que le comte de Paris et son père, le duc de Guise, n'ont cessé de répéter en leurs temps respectifs, parfois aux dépens de l'Action Française qui, néanmoins et heureusement, restera toujours fidèle à la Maison de France.

 

Cela signifie-t-il que la Monarchie ne s'engage pas, et qu'elle reste politiquement neutre ? Dans la conception française de la Monarchie active, elle n'est pas un simple ornement institutionnel, et elle joue un rôle arbitral qui n'est pas, au contraire de la République encore mâtinée de jacobinisme (parfois très conscient et revendiqué, comme l'a prouvé le redécoupage des régions à la sauce « hollandaise » de ce quinquennat-là, qui n'a tenu aucun compte ni des réalités historiques ni des légitimes doléances régionalistes), un pouvoir arbitraire. Arbitrer n'est d'ailleurs possible que si les règles sont connues et l'arbitre reconnu : l'indépendance de nature de la magistrature suprême de l’État en Monarchie permet l'arbitrage dans de bonnes conditions, mais, dans le cadre de la Monarchie fédérative, les décisions royales ne sont pas aussi nombreuses que dans une République (plus « parisianiste » que française), ce qui au passage leur accorde aussi et ainsi plus de force et de crédibilité. Comme le disait un vieux sportif royaliste, « le roi laisse jouer » et il n'intervient que lorsque, faute de pouvoir dénouer une situation compliquée, l'on fait appel à lui. Au risque de surprendre, mais en reprenant une intuition de l'avocat monarchiste Jean-Marc Varaut, je dirai que la Monarchie joue, d'une manière certaine, le rôle de l'actuel Conseil constitutionnel ! Rien de moins, et sans doute un peu plus...

 

Car, contrairement au Conseil constitutionnel, le roi n'est pas nommé par des personnalités institutionnelles et partisanes, ni en fonction de choix politiques : là encore, sa naissance le préserve de ce choix fait par d'autres que le « hasard contrôlé » inhérent à la Monarchie héréditaire et successible. De plus, le roi est le symbole visible, l'incarnation de la nation plurielle sans parti-pris, le double trait d'union, temporel entre le passé et le présent, et politique entre les toutes les composantes constituées de la France : il n'est pas l'homme d'un parti ou d'une partie contre l'autre, il est au-dessus des partis et des parties, et sa force est de ne jamais dépendre d'eux puisqu'il ne leur doit rien, et sûrement pas sa légitimité, de nature et d'origine « extra-démocratique », ce qui lui permet de garantir le libre exercice par chacun de ses droits, libertés et pouvoirs, sans interférer sur ceux-ci. Le roi est l'autorité « au-dessus » qui permet les libertés à tous les niveaux de la nation ; il est le sommet de la pyramide des pouvoirs et la condition de la nécessaire subsidiarité qui fait vivre, à tous les degrés de l'échelle, les pouvoirs concrets. La Tour du Pin résumait cela en expliquant qu'il fallait remettre la Monarchie dans l’État et la Démocratie dans les provinces, les communes et tous les autres corps intermédiaires : c'est, encore et toujours, le sens même du combat royaliste, un combat qui ne cherche pas la victoire d'un parti royaliste mais l'établissement d'une Monarchie sans parti-pris, pour servir le pays et non « se servir ». L'actuelle présidentielle, avec son lot de promesses et de scandales, semble bien loin d'une telle perspective : elle est, aujourd'hui, le meilleur argument a contrario de la Monarchie et il serait bien dommage de ne pas le faire savoir à nos concitoyens...

 

 

 

09/01/2017

Le roi, selon Mme Ottenheimer, du magazine Challenges.

Dans le cadre de la nouvelle enquête sur la Monarchie, je traque toutes les interventions politiques, économiques ou sociales, qui évoquent la Monarchie, sa définition et ses aspects, et toutes celles qui, d’une manière ou d’une autre, positives ou négatives, répondent à notre interrogation politique, et elles sont, en définitive et malgré (ou à cause) de la République, plus nombreuses qu’on pourrait le penser ou l’imaginer…

 

Ainsi, dans le numéro de l’hebdomadaire Challenges daté du 5 janvier dernier, c’est l’éditorialiste même du magazine, Ghislaine Ottenheimer, qui répond à la question sur la définition de la Monarchie, en évoquant… François Hollande : en effet, c’est sous le titre simple et efficace, en trois lettres, de « Roi », qu’elle explique le rôle actuel du locataire quinquennal de l’Elysée, désormais en fin de bail ! Oublions M. Hollande lui-même, et citons ce qui, selon Mme Ottenheimer, définit le roi : « (il) s’est placé au-dessus de la mêlée. Il occupe (…) sa fonction de manière régalienne : armée, diplomatie, valeurs… laissant à son Premier ministre les affaires courantes. Selon les enquêtes d’opinion, les Français apprécient. Comme si, dans ces temps incertains, ils attendaient du chef de l’Etat qu’il soit impartial, défende l’intérêt général, bref qu’il se comporte en arbitre, avec une certaine hauteur de vue. » Pas grand chose à rajouter, pourrait-on dire, et Mme Ottenheimer ne s’est pas trompée en titrant son article !

 

La Monarchie, effectivement par essence et par statut, place le souverain au-dessus du champ (de bataille) politique, position qui permet d’exercer, non l’arbitraire, mais l’arbitrage : cela n’est pas neutre, car l’arbitrage, pour impartial qu’il soit, reste une prise de décision dont le principe, en démocratie royale (qui n’est pas forcément la Démocratie au sens idéologique du terme), n’est contesté par personne, l’indépendance de l’arbitre suprême étant garantie par sa simple naissance qui, elle, ne doit rien aux jeux de partis ou aux querelles de faction, mais juste à la rencontre au fond d’un lit d’un roi-père et d’une mère-reine.

 

Mais Mme Ottenheimer ne s’arrête pas là, elle donne des conseils pour la prochaine présidence issue des votes de 2017: « Le prochain président serait bien inspiré d’éviter la griserie du chef qui décide de tout, et de s’en tenir à une lecture des institutions plus partageuse avec son PM et sa majorité. » Là encore, elle rappelle, mine de rien, quelques aspects de la Monarchie « à la française » : le roi respecte les lois fondamentales politiques du pays (que l’on peut aussi appeler « constitution ») et se doit de les faire respecter par tous, comme son statut l’y oblige en tant que « premier magistrat de l’Etat » (ou « magistrat suprême ») ; il ne se « grise » pas d’un Pouvoir dont il n’est que le dépositaire et le gardien des institutions, et il n’est pas le chef d’une majorité qui, dans une logique démocratique électorale, a vocation à évoluer, voire à changer plus ou moins régulièrement, sans que le souverain doive prendre parti pour les uns ou pour les autres.

 

Arbitre suprême et axe majeur des institutions, le roi n’a donc pas de clientèle à satisfaire, il doit juste incarner la nation, son unité et sa pérennité : il est ainsi la « tradition intégrale », c’est-à-dire le symbole de la continuité et de l’histoire de France (avec tous ses bonheurs comme ses malheurs, tous ses aspects comme toutes ses couleurs), mais avec cette possibilité de remise en cause, de critique ou « d’amnésie » pour, parfois, refaire le « tissu français » déchiré par quelques moments ou débats vifs…

 

Que Mme Ottenheimer compare, de façon élogieuse pour l’actuel président, celui-ci à un roi montre, en définitive, que la Monarchie reste bien une référence importante et, même, positive dans le vocabulaire français : ce n’est pas rien, tout de même, et cela peut motiver un peu plus le combat pour un roi qui règne encore un peu dans l’inconscient des Français et, au moins, dans celui de Mme Ottenheimer…

 

 

30/11/2008

Les partis et l'arbitre.

Sur ma précédente note a été déposé un commentaire qui me permet de préciser utilement mon point de vue sur les partis politiques :


je suis effectivement opposé, assez logiquement, au régime des partis qui fait de l'Etat une proie et l'empêche d'assumer complètement ses devoirs, responsabilités et droits régaliens.
Mais cela ne veut pas dire que je souhaite la fin ou la disparition des partis, je souhaite juste qu'ils ne monopolisent pas le Pouvoir dont ils ne doivent pas être les maîtres, mais les conseillers, les critiques aussi, etc.
Dans une Monarchie "à la française", la magistrature suprême de l'Etat échappe aux jeux des partis dans le sens où le souverain n'est pas leur élu et qu'il n'est pas le résultat d'un choix mais au contraire celui d'un "hasard" et de la transmission du Pouvoir par une dynastie de hasards...
Dans cette optique le roi est donc indépendant et libre des partis sans, pour autant négliger leur présence, leur importance, leur rôle au sein des assemblées, des institutions régionales, municipales ou nationales,voire européennes.
Le jeu politique n'est pas exactement déséquilibré, il repose juste sur une autre architecture des rapports politiques et des institutions de Pouvoir au sein du pays : provinces, communes, chambres syndicales, professionnelles, agricoles, etc., exercent des pouvoirs qui peuvent, par rapport au pouvoir central, apparaître comme des contre-pouvoirs, capables de représenter des opinions et idées diverses, et de gouverner les collectivités locales et régionales.

En somme, cette structuration institutionnelle peut se résumer par "les pouvoirs locaux à la base, aux citoyens ; l'autorité de l'arbitrage au sommet". Coordonnateur, arbitre, éventuellement à l'origine des grandes impulsions, le roi n'est pas "seul" au pays, il laisse les communautés locales se gouverner par elles-mêmes, dans le cadre et les limites de l'unité française.
Cette nouvelle structuration institutionnelle permet une redistribution concrète des pouvoirs, ce qui n'empêchera pas tous les conflits mais contribuera à les "amortir"...
En tout cas, la monarchie peut jouer, de par son indépendance statutaire et réelle, ce pour quoi elle est faite en priorité : son rôle d'arbitre.
Ainsi, la lutte des factions, si elle peut se poursuivre, est-elle toujours surplombée et limitée par l'autorité de "l'arbitre-roi".
Mais, là encore, n'imaginons pas un roi omniprésent et "big brother", mais bien plutôt un souverain (et non un suzerain) capable d'écouter et de trancher, de décider...