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16/09/2019

Quand les questions énergétiques posent celle du régime politique...

Quelques drones vont-ils faire vaciller l’économie mondiale ? Les frappes des rebelles yéménites Houthis contre les plus grandes installations pétrolières d’Arabie Saoudite ont fait de gros dégâts et entraînent désormais la suspension temporaire de la moitié de la production du pays, plus grand producteur pétrolier du monde, ce qui représente, à l’échelle mondiale, environ 6 % du commerce de brut. Cela entraîne aussi, naturellement, une hausse rapide des cours du pétrole qui sont loin, néanmoins, d’atteindre les sommets d’il y a quelques années, mais qui devrait se répercuter dans quelques semaines, voire dans quelques jours sur les prix de l’essence à la pompe, au risque de fragiliser une économie française (entre autres) qui n’est pas la plus florissante aujourd’hui… Au-delà de l’événement géopolitique et de ses conséquences économiques, cela doit nous interroger sur notre dépendance aux énergies fossiles et sur les moyens de s’en dégager.

 

En faisant le choix il y a quelques décennies de privilégier l’énergie nucléaire (ce qui n’a pas que des avantages, en particulier sur le plan de la dangerosité et sur celui de la gestion des déchets issus de sa production énergétique), le gouvernement français de l’époque pompidolienne pensait amortir les chocs pétroliers tout en répondant à la forte demande énergétique de la société de consommation alors en cours d’expansion et d’imposition. Mais l’extension du mode de déplacement automobile qui ne s’est jamais démentie depuis les années 1950 s’est faite sur la base du pétrole, sans alternative crédible jusqu’à ces dernières années, et cela malgré le fait que, dès les origines de l’automobile, l’électricité était présentée comme une possibilité intéressante : mais la pression et les manœuvres des grandes compagnies pétrolières états-uniennes ont ruiné cette alternative au pétrole (dès 1914), pour des raisons principalement de recherche de profit et d’intérêt des grandes sociétés et de leurs actionnaires… Le profit immédiat plutôt que le bien commun, en somme ! Nous le payons aujourd’hui, autant sur le plan environnemental qu’économique.

 

Tout cela doit inciter l’Etat à promouvoir une nouvelle stratégie énergétique sans oublier l’enjeu environnemental : un grand plan d’investissements et de créativité dans le domaine des énergies renouvelables et non-polluantes (ce qui n’est pas toujours le cas, si l’on pense à certains matériaux ou structures nécessaires pour la récupération de l’énergie du vent ou du soleil) devrait être pensé et engagé, dans des délais plus rapides qu’ils ne le sont ordinairement, et en recourant aussi aux méthodes qui ont permis jadis en quelques années de nucléariser l’électricité française. La France dispose d’atouts exceptionnels liés à la superficie non moins exceptionnelle de son domaine maritime et de ses possibilités, et cela fait plusieurs mandats présidentiels écoulés que des parlementaires comme Philippe Folliot (auteur avec Xavier Louy d’un livre qui devrait être lu par tous les hommes qui nous gouvernent et tous ceux qui aspirent à le faire : « France-sur-Mer : un empire oublié »), appellent à valoriser cet énorme potentiel marin. J’avais expliqué il y a quelques années, suite à la lecture d’articles scientifiques sur les énergies marines renouvelables (les EMR), que la France pourrait devenir « l’Arabie Saoudite de l’énergie houlomotrice » (l’énergie des vagues, de la houle) si elle voulait bien se donner la peine de penser et de pratiquer la mise en place de systèmes de récupération de cette énergie : notre pays dispose, rien qu’en métropole, de plus de 5.000 kilomètres de côtes, ce qui permet d’envisager une exploitation convenable et rentable de l’énergie houlomotrice, sans négliger d’autres formes d’énergies marines, comme l’énergie marémotrice par exemple : le barrage-usine de la Rance est un modèle qui permet, cinquante ans après sa construction et le début de sa mise en service, de ne pas refaire les erreurs commises alors et d’envisager d’autres implantations en s’appuyant sur un empirisme organisateur crédible, tout en réfléchissant aussi à minorer les effets sur l’environnement de cette installation.

 

Mais, ce qui est valable pour les EMR l’est tout autant pour d’autres énergies renouvelables exploitées sur la terre ferme ou dans les airs, et l’expertise française en ce domaine doit être encore améliorée et soutenue, par l’Etat comme par les autres acteurs publics et, bien sûr, privés, qui peuvent y trouver quelques ressources nouvelles et profits certains sans être forcément excessifs ou injustifiés : l’ensoleillement et la ventosité, par exemple, méritent, malgré leurs caractères fluctuants, d’être mieux considérés encore, et cela en sortant aussi d’un modèle de « gigantisme » (comme dans le cas de l’éolien) qui s’avère plus coûteux et écologiquement dévastateur que des modèles « à taille humaine », mieux adaptés à la proximité et à la vie locale. Sans négliger pour autant les nécessaires économies d’énergie qui sont, à plus ou moins long terme, la solution la plus efficace pour ne plus être dépendant d’une « énergivoracité » qui paraît bien être celle de notre société de consommation contemporaine…

 

En relisant quelques documents des années 1970 qui encombrent mes archives sans que je le regrette forcément, je constate que ce que j’écris là n’a rien de novateur ni d’original : d’autres que moi, et bien avant que je ne le formalise sur le papier ou par le clavier, ont évoqué ces mêmes pistes énergétiques et économiques, mais ils n’ont pas empêché une constante progression des dépenses d’énergie et de recours aux sources fossiles de celles-ci, et cela malgré tous leurs valeureux efforts et leurs mises en garde parfois prophétiques. Et, même depuis (et malgré…) le passage de Nicolas Hulot au gouvernement, la France a vu ses rejets de gaz à effet de serre augmenter, preuve de la difficulté à sortir du modèle énergétique « fossile » et polluant. Cela me confirme dans l’idée que seule une politique d’Etat énergique, de cette énergie que procure la volonté de faire, peut changer ou orienter différemment le cours des choses : encore faut-il que la magistrature suprême de cet Etat qui doit investir dans l’avenir sans négliger les réalités du présent et les expériences du passé, soit « libre de tout lien » avec les promoteurs et les profiteurs d’un système qui pèse trop, par essence, sur les ressources de la terre et sur leurs capacités de renouvellement. Il n’est pas certain que la République, dépendante de ceux qui font l’opinion et alimentent les désirs en les décrivant comme « besoins », soit la mieux adaptée à relever les défis énergétiques et écologiques contemporains, et les vains efforts d’un Nicolas Hulot sûrement plein de bonne volonté mais désarmé devant celle des décideurs économiques, qu’ils soient nationaux ou multinationaux, ont largement démontré cette impuissance de l’écologie politique quand l’Etat n’est pas, par lui-même, « écologiste intégral ». Vous voulez une politique écologique d’Etat ? Alors, il vous faut conclure à un Etat politique écologique, à un Etat dont les racines plongent profondément dans le temps et la conscience de la fragilité des choses, et qui, par essence, incarne cette continuité dans le temps sans oublier sa nature « mortelle » et renouvelable : « Le roi est mort, vive le roi ! », disait l’ancienne formule de passation du pouvoir d’un souverain au suivant, et ces quelques mots signifiaient aussi le fait que la mort, « passage nécessaire de la vie », n’avait pas le dernier mot parce que l’Etat survivait à la défection naturelle du père par la transmission de l’héritage au fils survivant. Et quoi de plus « naturel », écologiquement parlant, que cette transmission du père au fils qui rappelle que la nature n’est pas « fixiste » mais toujours en perpétuel mouvement, non comme un fétu de paille emporté par le vent mais comme la ramure d’un arbre, changeante selon les saisons, dans ses feuillages colorés ou hivernalement absents…

 

 

18/03/2019

Grande America, 41 ans après l'Amoco Cadiz...

Le 16 mars 1978 au soir, le pétrolier Amoco Cadiz s’échouait, se brisait en deux, puis coulait au large de Portsall, libérant des centaines de milliers de tonnes de fioul saoudien et iranien : je m’en souviens comme si c’était hier, et c’était pourtant il y a 41 ans et c’est encore aujourd’hui, avec ce nouveau naufrage d’un « navire poubelle » comme le qualifie Le Figaro dans son édition de vendredi dernier. Le nom de ce nouveau cauchemar s’appelle « Grande America », et son carburant, ainsi que l’huile et l’essence des vieilles voitures qu’il transportait, s’apprête à souiller les côtes charentaises et guyennaises, au grand désespoir des Français des bords de l’Atlantique et de tous les amoureux du littoral français. Un désastre écologique, au moment même où deux manifestations d’importance viennent d’avoir lieu dans notre pays, vendredi et samedi, pour sensibiliser nos concitoyens aux questions environnementales et alerter les pouvoirs publics sur les dangers de notre société de consommation : triste concordance des temps et dramatique collision des événements !

 

Il y a quatre décennies, le bilan environnemental du naufrage de l’Amoco Cadiz avait été particulièrement lourd, comme le rappelle Aujourd’hui en France ce dimanche 17 mars : « L’« Amoco Cadiz » a tué plus de 20.000 oiseaux, vitrifié 5 % de la flore et 30 % de la faune marine sur une superficie de 1.300 km2 ». Pour moi, adolescent, c’était la crainte de voir arriver sur notre plage de Lancieux ce fichu mazout et de retrouver nos mouettes engluées et étouffées par ce maudit pétrole : en fait, ce ne fut que « la queue de la pollution », et quelques grosses flaques et boulettes noires, visqueuses, mais quelques oiseaux, trop nombreux, en furent aussi les victimes au pied de l’Islet. Ce ne fut pas le même tabac un peu plus à l’ouest, et la colère saisit alors tous les amoureux de la Bretagne, comme le présentateur de la Première chaîne de télévision de l’époque, Roger Gicquel, qui le fit bien comprendre aux auditeurs de ses journaux du soir !

 

Après l’Amoco Cadiz, il y eut l’Erika en 1999, puis le Prestige en 2002, avec des conséquences environnementales encore pires qu’en 1978 : les navires étaient devenus de plus en plus énormes et le rythme des circulations maritimes n’avait cessé de s’accélérer et de multiplier les flux, mondialisation oblige. Parmi tous les bateaux croisant sur les mers, combien de « navires poubelles » ? Trop, encore trop, toujours trop ! D’autant plus que celui de cette semaine emportait dans ses flancs et sur son pont des conteneurs de vieilles voitures, considérées comme trop polluantes en Europe et destinées aux marchés africains, moins regardants sur les questions environnementales au nom d’un « développement » qui consiste juste à préparer l’entrée de nouveaux pays et de nouvelles populations dans la société de consommation et de croissance : immense hypocrisie d’un système qui vante (parfois) l’écologie, en particulier lors des grandes marches pour le climat et des différentes COP, et qui se débarrasse de ses déchets pour quelques profits supplémentaires près de personnes qui, elles, n’ont visiblement pas droit aux mêmes attentions sanitaires !

 

Quels risques, aujourd’hui, pour nos côtes ? Dans Libération du lundi 18 mars, le maire de La Rochelle évoque une possible pollution au fioul de grande ampleur : « Ma plus grande préoccupation c’est la culture marine, les ostréiculteurs, les mytiliculteurs ou encore les sauniers. Sur les huitres ou les moules, les dommages peuvent être irréversibles et avoir un impact sur l’économie locale. » Et le journal de poursuivre : « S’il est impossible d’évaluer les répercussions, les conséquences sur l’activité des professionnels de la mer pourraient en effet être dramatiques, notamment en termes d’image. ». Car il ne faut pas oublier que toute catastrophe environnementale est aussi une catastrophe sociale, et qu’elle peut peser fortement sur certaines professions et sur l’emploi des régions touchées : ceux qui séparent l’environnemental du social commettent une erreur d’analyse, mais c’est une erreur désormais moins courante qu’il y a quelques décennies, et la réponse n’est plus seulement, et heureusement, de simples indemnités mais une stratégie visant à préserver et pérenniser les activités professionnelles locales. Est-ce suffisant pour autant ? Pas toujours, malheureusement, et cela ne répare pas ce qui est détruit, pour un temps plus ou moins long, c’est-à-dire la nature et ses richesses, aujourd’hui déjà fragilisées par les aspects et effets de la société de consommation.

 

Ce qui est certain, c’est que ce nouveau naufrage et la difficulté qu’il y a à savoir ce que contenaient exactement les conteneurs reposent crûment quelques questions sur un modèle économique et idéologique qui, pour être dominant, n’en est pas moins dangereux pour la planète et ceux qui la peuplent ou y vivent, du végétal à l’animal, sans oublier, évidemment, les humains. Penser l’avenir français, pour notre cas spécifique, force à penser l’écologie : pour le vieux royaliste que je suis, celle-ci ne peut être qu’intégrale, c’est-à-dire éminemment politique et, pour la France, royale.

 

 

 

 

 

 

03/09/2012

Enjeux et risques énergétiques.

 

L’industrialisation et la mondialisation n’ont pu être possibles depuis le XIXe siècle que grâce à la découverte scientifique et à la maîtrise, puis à l’usage varié et massif, des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) : dans le même temps, les énergies renouvelables traditionnelles (eau, vent, soleil) étaient, sinon totalement abandonnées, du moins reléguées à un rang quasi anecdotique sauf, en particulier en France, l’énergie hydraulique fournie par les moulins, eux-mêmes remplacés par les barrages hydroélectriques.

 

Conjuguées à l’apparition, puis à la diffusion du modèle de la société de consommation, l’industrialisation et la mondialisation, de plus en plus invasives dans les pays européens et sur le continent nord-américain puis s’étendant au reste du monde, ont entraîné un véritable pillage, puis gaspillage des ressources fossiles que la nature avait mis plusieurs centaines de millions d’années à fabriquer : en moins de quatre siècles, si l’on en croit les géologues, c’est la quasi-totalité de ces richesses terrestres qui aura été consommée, c’est-à-dire consumée ! Déjà, certains affirment que le fameux « pic pétrolier » (en anglais, « peak oil ») serait atteint (ou sur le point de l’être), et qu’il n’est désormais plus possible de produire demain encore plus de pétrole qu’aujourd’hui…

 

Cette consumation a eu d’autres conséquences, moins bénéfiques que celles du développement technique des sociétés et de l’amélioration des conditions de transport ou de chauffage : la pollution atmosphérique, déjà dénoncée à la fin du XIXe siècle par l’écrivain royaliste Paul Bourget après son voyage dans le Londres enfumé par les cheminées d’usines et le chauffage au charbon, et qui, aujourd’hui, poursuit ses ravages d’une autre manière, sans doute, mais avec des conséquences sur la mortalité loin d’être anodines (40.000 morts par an en France ?) et sur la qualité de l’air, sans oublier ce qui pose le principal problème à la planète, c’est-à-dire le dérèglement climatique qui semble s’orienter vers un réchauffement accéléré et anormal de notre planète et se manifeste, concrètement, par un accroissement certain des « accidents » climatiques et la fonte de la banquise.

 

Mais il n’y a pas que la consommation des énergies fossiles qui entraîne des pollutions : la production elle-même s’avère souvent coûteuse pour l’environnement, comme au large de la Floride et dans le golfe du Mexique en 2010 avec l’explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon qui a provoqué une terrible marée noire destructrice d’une partie de la biodiversité marine et lagunaire locale, ou la dévastation de la forêt boréale au Canada, au nord de l’Alberta principalement, sur une superficie de 140.000 km2, pour exploiter des mines de sable bitumineux qui, elles-mêmes, polluent les rivières avoisinantes et provoquent des pluies acides… Même chose pour le transport des hydrocarbures : les côtes de Bretagne et de Vendée se souviennent des marées noires de l’Amoco Cadiz en 1978 et, plus proches de nous, de l’Erika et du Prestige autour de l’année 2000, qui ont entraîné la mort de millions d’oiseaux, de poissons et crustacés, mais aussi de mammifères marins, et qui ont souillé pour plusieurs années le littoral français.

 

Pourtant, notre société, désormais, ne peut se passer d’une abondante énergie : nous sommes dépendants de la Technique, des Machines, et de ce qui permet de les mouvoir, de les faire fonctionner, et de nous chauffer, de nous déplacer, de communiquer et de stocker, de nous éclairer et de nous divertir, etc. Par rapport aux sociétés du XVIIIe siècle, nous sommes des « géants » qui pouvons relier tous les coins de la France, voire bien au-delà, en quelques heures si nous nous déplaçons physiquement, mais en quelques dixièmes de seconde s’il s’agit de parler et de voir… Ces progrès immenses, et largement bénéfiques pourvu que nous en usions sans nous perdre nous-mêmes, nécessitent des quantités considérables d’une énergie dont nous ne saurions plus, pour l’heure, nous passer : après avoir eu le monopole de ce genre de vie très énergivore, en tant que citoyens d’un pays précocement industrialisé, nous sommes les spectateurs (impuissants et souvent indifférents pour nombre de nos concitoyens) des appétits et de la nouvelle voracité des puissances émergentes ou nouvellement émergées qui veulent atteindre notre niveau de vie, et cela coûte que coûte, sans toujours prendre en considération les risques que cette attitude, étendue à des populations fort nombreuses, fait peser à la planète toute entière. La Chine, l’Inde ou le Brésil, par exemple, ne sont guère sensibles aux préoccupations écologiques, il est vrai plutôt nouvelles et très « intéressées » de la part des Etats anciennement industrialisés qui y voient surtout un moyen de freiner la montée trop rapide des concurrences asiatiques ou sud-américaines…

 

Pour la France, les enjeux énergétiques sont énormes, au moment même où la question des ressources et de leur contrôle (et maîtrise…) se fait de plus en plus pressante, et nécessitent une véritable stratégie énergétique, mais aussi un changement des approches et des modèles jusque-là en cours : au-delà des questions habituelles de l’approvisionnement en énergie, il faut poser celles du modèle même d’énergie qui est le plus profitable à notre société et le moins dispendieux pour l’environnement, mais aussi celles du modèle de société qui est le mieux adapté à notre environnement propre et aux nécessités économiques et sociales, voire géopolitiques, de notre pays et de sa pérennité. L’équation française, qui doit tenir compte aussi des paramètres européens et mondiaux, économiques comme environnementaux, n’est pas facile à résoudre : une grande partie de la solution passe par le politique, qu’on le veuille ou non, et il y faut sans doute des institutions et une magistrature suprême, en particulier, qui disposent du temps, du long terme comme de la possibilité d’inscrire « l’urgence » dans celui-ci. Pour clamer que « l’énergie est notre avenir », encore faut-il que l’Etat, justement, s’inscrive dans « cet avenir que tout esprit bien né souhaite à sa patrie »…