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16/01/2019

Quand les royalistes présentent leurs doléances pour le grand débat national. (Partie 1)

Depuis quelques semaines, les cahiers de doléances sont de retour, et cela nous rappelle aussi à notre propre histoire nationale et politique : le précédent de 1789 a ouvert la période révolutionnaire, dénaturant d'ailleurs rapidement le sens même des doléances rédigées dans les 60.000 cahiers issus de tous les coins et recoins du pays. Il est intéressant de noter que certains républicains pur jus s'inquiètent de ce « retour » d'une forme de consultation « pré-révolutionnaire », voire « contre-révolutionnaire » car ne s'inscrivant pas exactement dans le cadre de la démocratie représentative qui, parfois, porte si mal son nom ! En fait, c'est la première fois depuis l'audacieuse demande du roi Louis XVI adressée aux « peuples du royaume », que l’État prend, à une telle échelle et sous cette forme ancienne, la responsabilité de demander à tous les Français, dans leur commune, leurs souhaits, leurs revendications, leurs propositions, au moment même où les colères, multiples et parfois incontrôlées, débordent et s'affirment en tumultes parfois incontrôlables. 230 ans que ce que l'on pourrait qualifier de « pays réel », entier et pluriel, n'a pas été ainsi appelé par « l’État légal » à prendre la parole...

 

Dans les cahiers de doléances finistériens et yvelinois étudiés par le quotidien Le Monde en son édition du dimanche 13-lundi 14 janvier 2019, et même si, à ce jour, la participation reste fort modeste et souvent œuvre de retraités, sans doute plus mobilisés par l'exercice du fait de la dévalorisation progressive des retraites, quelques revendications ressortent régulièrement, entre rétablissement de l'ISF (déjà repoussée par l'exécutif) et maintien, voire amélioration du pouvoir d'achat des gens modestes, entre suppression des avantages des anciens présidents de la République et mise en place du désormais célèbre Référendum d'Initiative Citoyenne, le RIC... Des revendications principalement matérielles avec une pointe de demande institutionnelle, comme pour rappeler que le « divorce » de plus en plus flagrant entre les classes dominantes « parisiennes » (au sens législatif du terme) et les classes dominées, souvent travailleuses et provinciales (sans méconnaître la part des populations franciliennes qui se sent aussi marginalisée au cœur même du système « parisien » mondialisé), mérite d'être évoqué et, surtout, surmonté.

 

Le grand débat national ne fait que commencer, et les cahiers de doléances n'en sont qu'un des aspects, mais que nous aurions tort de négliger ou de laisser à d'autres. Pourquoi bouder cette initiative, même si l'on peut légitimement être sceptique sur ses débouchés concrets et que l'on peut, même, s'inquiéter de certaines dérives liées aux effets de masse ou aux manipulations des groupes « féodaux », politiques comme syndicaux ? L'idée d'associer les maires à l'organisation du débat, ceux-là mêmes qui sont souvent les plus proches des préoccupations quotidiennes et qui forment, d'une certaine manière, « le pays réel des notables légaux » (mais sans grand pouvoir législatif, faute d'une décentralisation mieux ordonnée et plus poussée), est une bonne idée dont il faut souhaiter qu'elle ne soit pas le moyen de « court-circuiter » les citoyens actifs, ceux qui proposent et s'engagent dans les « discussions du concret ».

 

Il est des thèmes que les cahiers de doléances n'ont pas encore, semble-t-il, abordés et qui peuvent l'être en ces deux mois de débats et de rédactions, et que les royalistes auront à cœur d'évoquer : sur les questions régionales, par exemple, la nécessité d'un nouveau découpage territorial qui prenne aussi en compte les particularités historiques, comme en Alsace ou en Bretagne, avec le rattachement souhaitable de la Loire-Atlantique à la région administrative bretonne ; sur les questions d'aménagement du territoire avec un véritable « redéploiement rural » qui permette de redonner vie et vitalité à nos villages, et les nouvelles techniques de communication peuvent favoriser, par le télétravail par exemple, cette nécessaire politique ; sur les questions environnementales avec une meilleure prise en compte des intérêts locaux pour la préservation des paysages, ce qui éviterait bien des conflits et des blocages, comme on l'a vu jadis à Notre-Dame-des-Landes, dont la population a longtemps été tenue à l'écart des décisions prises « d'en haut » quand elles concernaient aussi les gens « d'en bas » ; sur les questions économiques, avec un soutien, étatique comme régional, plus actif au « Produire français » et un meilleur contrôle des pratiques de la grande Distribution ; sur les questions agricoles, avec le soutien aux agriculteurs qui veulent se dégager du productivisme et des jeux mortifères d'un Marché qui ne favorise plus que les « gros » quand il faut permettre à tous de vivre du travail de la terre et de la ferme ; sur les questions patrimoniales, avec une politique de rénovation et de valorisation à grande échelle de ce qui fait la richesse de notre pays en tous ses territoires, et pour lesquelles Stéphane Bern et tant d'autres ne cessent de se mobiliser malgré les petites manœuvres de Bercy ; sur les questions scolaires, avec la nécessité d'une plus grande autonomie de fonctionnement des établissements, de la maternelle à l'université, dans le cadre de la commune et de la région plutôt que dans celui de l’État qui ne doit jouer qu'un rôle d'arbitre et, éventuellement, d'investisseur (ou de facilitateur) pour certaines branches de la Formation des intelligences françaises...

 

Ne laissons pas à d'autres le monopole du débat et sachons, en tant que royalistes politiques et enracinés, soucieux du Bien commun et des libertés françaises, saisir l'occasion qui nous est donnée de faire entendre des idées que nous ne cessons de défendre depuis des décennies, non pour le plaisir mais pour le bien de la France, de ses territoires comme de ses habitants...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

31/12/2018

Comment sortir de la crise "par le haut" ? Quelques propositions royalistes...

L’année 2018 se termine sur l’incertitude, l’inquiétude et l’espérance, dans une sorte de valse endiablée que nul ne semble en mesure d’arrêter : le « Mai jaune », inattendue commémoration du précédent Mai d’il y a cinquante ans, n’en finit pas de rebondir, sous des formes diverses et parfois « scandaleuses » au regard de la démocratie représentative, fort malmenée par les manifestants au nom d’une forme de démocratie directe rebaptisée, peut-être abusivement ou maladroitement, « RIC » (Référendum d’Initiative Citoyenne). L’incertitude devant la suite du mouvement des Gilets jaunes, l’inquiétude des classes dominantes souvent malmenées par les slogans des manifestants, mais aussi l’espérance, sous des formes diverses et des points de vue différents, d’une sortie de crise : une équation compliquée, qu’il ne s’agit pas de négliger mais dont il faut chercher, et tenter autant que faire se peut, la résolution sans trop tarder.

 

Le président Macron, légalement et démocratiquement élu il y a moins de deux ans, se retrouve dans la situation la plus inconfortable qui soit, celle de la souveraineté impopulaire, voire discréditée, avec le risque de la paralysie et de la lente agonie d’un quinquennat désormais ensablé dans les mécontentements. La foudre qu’il était censé commander, en bon Jupiter présidentiel, s’est retournée contre lui, dans une sorte d’électrocution politique générale, et ni le gouvernement ni ses oppositions parlementaires n’en sont sortis indemnes. La défiance envers le président est devenue méfiance à l’égard de toutes les institutions de la démocratie partisane légale (y compris syndicales), et ce qui, aux dernières consultations électorales, se transformait en vote protestataire ou en abstention s’est tout d’un coup paré de jaune, désormais couleur de la colère !

 

Cette colère, cette sorte de fureur sociale incontrôlable, largement soutenue par les classes moyennes déclassées ou en voie de précarisation, n’est pas facile à calmer et la « classe discutante » (selon le mot de Weber) apparaît mal armée, intellectuellement et sémantiquement parlant, pour la comprendre complètement et, surtout, pour se faire entendre des manifestants devenus parfois émeutiers. En quelques semaines, la production éditoriale, avant la production universitaire et littéraire qui traitera du phénomène avec quelque recul temporel, a rempli les boîtes-archives de tous ceux qui, participants ou contestataires du mouvement, veulent garder une trace et un souvenir de « l’histoire en cours », mais elle n’a pas vidé les rues ni apaisé les réseaux sociaux et les sites de discussion électroniques. J’ai rarement vu, depuis que la toile régit notre temps de débat, une telle effervescence et de tels affrontements, confinant parfois à une sorte de « guerre civile verbale » qui n’est pas, en soi, forcément rassurante…

 

La révolte débouchera-t-elle sur une révolution ? Une grande partie de la réponse dépend aussi de ce que l’on met sous le nom de révolution… S’il s’agit d’un changement d’état d’esprit, cela imposerait alors de rompre avec l’individualisme de masse et la société de consommation, avec cette « société distractionnaire » évoquée par Philippe Muray et cette « dissociété » dénoncée par le philosophe traditionaliste Marcel de Corte ; s’il s’agit d’un renversement des classes dominantes ou, mieux sans doute, de la fin de leurs féodalités financières et économiques, encore faudrait-il un Etat politique qui puisse assumer de recréer une forme de contrat social fondé sur les valeurs, non de jalousie et de ressentiment, mais de partage et d’équité, ce que certains nomment « justice sociale », et qui puisse imposer aux « puissants » d’intégrer un jeu social qui, sans renier leur liberté, leur rappelle leurs devoirs sociaux, comme cela pouvait être, en partie, le cas dans l’Athènes de Solon ; s’il s’agit d’un changement de régime politique, là encore la question de l’Etat est majeure, voire « première », et la nécessité de la sauvegarde et de la pérennisation du « pays ordonné » en relation, sans en être la vassale, avec les institutions internationales, d’Europe et d’ailleurs, s’imposerait…

 

En sommes-nous là ? Pas encore, sans doute, mais les révoltes accélèrent le temps et les processus, et il importe de savoir vers où elles peuvent mener, sans tabou, et vers quoi il serait bon qu’elles mènent ! En ce sens, le projet royaliste peut être un débouché intéressant et, surtout, positif autant qu’il peut nous sembler (mais je ne suis évidemment pas neutre, puisque « engagé car fidèle » selon la belle expression de Georges Bernanos) nécessaire : la Monarchie n’est-elle pas, en sa magistrature suprême, l’incarnation d’une autorité qui, aujourd’hui, manque au président, et d’une légitimité qui, désormais, ne se satisfait plus de la seule élection démocratique quinquennale ?

 

Renforcer l’Etat et sa force de dissuasion (et de persuasion) face aux grandes féodalités économiques, en particulier mondialisées ; décentraliser les pouvoirs, y compris législatifs, selon le principe intelligemment appliqué de la subsidiarité, et en rendre une partie aux citoyens par le biais de « votations » locales ou professionnelles, en s’inspirant, par exemple, de ce qui se fait en Suisse ; favoriser une économie de proximité, autant dans le cycle de production que dans celui de la distribution, et un redéploiement rural des populations et des activités ; mieux valoriser le travail et non la spéculation ; etc. Voici quelques pistes pour sortir « par le haut » de la crise, et pour aider à retrouver une concorde nationale, concorde aujourd’hui gravement menacée par le processus de désaffiliation dont mondialisation et métropolisation sont deux vecteurs importants sans être uniques.

 

Mais la République actuelle, tiraillée entre une tentation monarchique mal assumée et une tentation politicienne toujours vive, peut-elle répondre aux attentes, multiples, d’une France divisée et d’une société souvent conflictuelle ? Au regard des derniers quinquennats et des événements des dernières saisons, il est possible d’en douter. Le premier élément du projet royaliste, même s’il apparaît encore lointain (ce qui n’enlève rien à sa nécessité), est de « refaire l’unité française », entre bien commun accepté et convivialité sociale : il n’est pas certain que cela soit simple ou facile, mais c’est la condition première pour que la France sorte du cycle des révoltes et des crispations…

 

 

 

 

 

23/03/2015

Pour faire reculer la pollution...

 

En étant un brin provocateur, je dirai bien que la pollution atmosphérique n'a pas que des inconvénients ! Depuis samedi et au moins jusqu'à lundi soir, les transports en commun sont gratuits en Île-de-France, ce qui devrait, espère-t-on en haut lieu, faire diminuer la circulation automobile et, logiquement, les rejets de gaz à effets de serre et de ces fameuses (et fumeuses, si l'on veut faire un mauvais jeu de mots – et de maux...) particules fines, désormais considérées comme dangereuses pour la santé : il faut dire que le chiffre de 40.000 morts annuelles liées aux conséquences de cette pollution en France a de quoi faire réfléchir, tout comme les 3,2 millions de décès prématurés dans le monde dont elle est responsable, si l'on en croit les études de l'Organisation mondiale de la santé.

 

Bien sûr, des mesures ont été prises, au-delà de l'heureuse (mais coûteuse...) gratuité des transports en commun : ainsi, la demande réitérée des autorités publiques, proclamée sur les panneaux lumineux qui surplombent le périphérique parisien et les voies d'accès à la capitale, de diminuer la vitesse des véhicules de 20 km/h, donc de passer de 130 à 110, de 110 à 90 et de 70 à 50. Mais j'ai pu constater, de visu, que cette mesure est passablement négligée et, voulant la respecter l'autre jour non loin de Versailles, j'ai eu droit aux appels de phare et aux coups de klaxon de conducteurs visiblement analphabètes ou... simplement bêtes tout court ! Sans doute, pour faire respecter cette simple mesure de quelques jours, faudrait-il régler les nombreux radars qui encerclent Paris sur ces nouvelles limitations, aussi temporaires soient-elles : je suis certain que, là, les automobilistes seraient beaucoup plus « volontaires » pour suivre les conseils de la préfecture de police... Il est tout de même dommage d'en arriver à cette extrémité, et je préférerai largement une prise de conscience des automobilistes aux-mêmes, mais il me semble qu'elle n'est pas encore faite, ce que l'on peut regretter au regard des enjeux à court et, surtout, à long terme.

 

Mais tout cela n'est que pansements quand il faudrait une véritable médecine environnementale, non pas faite d'expédients, mais de mesures concrètes et profondes. J'en propose quelques unes, sans qu'elles constituent, évidemment, une liste exhaustive.

 

- La programmation d'une « sortie du diesel » pour le parc automobile français, par une politique d'incitation fiscale et de remplacement des voitures utilisant ce type de carburant ;

 

- L'augmentation temporaire des taxes sur les carburants en période de pollution dans tout le pays et, en attendant une mise en équivalence complète de la fiscalité du diesel avec celle de l'essence, une équivalence temporaire de la fiscalité des carburants pour inciter les automobilistes à moins rouler et à préférer, au moins le temps de l'épisode polluant, les transports en commun, avant que de s'engager, ensuite, pour des carburants ou des modes de locomotion plus respectueux (autant que faire se peut) de l'atmosphère ;

 

- L'amélioration des moyens de transports en commun et la mise en service de trains supplémentaires durant les épisodes de pollution, avec une gratuité incitative de quelques jours qui pourrait être compensée par l'augmentation des taxes sur les carburants évoquée plus haut ;

 

- L'interdiction de l'utilisation de pesticides ou d'autres produits phytosanitaires par les agriculteurs le temps des alertes de pollution, et l'incitation forte et fiscalement soutenue à l'usage de produits non-chimiques par et pour l'agriculture ; etc.

 

Ce qu'il faut au pays, c'est une volonté écologique ferme au sommet de l’État, et je doute, au regard des expériences passées et du silence de M. Valls sur ce sujet auquel il est visiblement (ostensiblement ?) peu sensible, que la République actuelle soit le régime approprié à la nécessaire prise de décisions protectrices de l'environnement. Il est vrai, certes, que le « temps démocratique » ou, plus exactement, électoral, semble peu adapté à une politique de long terme et de longue haleine, sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres : cela impose donc de réfléchir à des formes de médiation et de décision politiques qui font du temps leur allié et non un compte-à-rebours permanent avant la prochaine échéance électorale...

 

Libérer la magistrature suprême de l’État de la contrainte partisane sans, pour autant, empêcher la libre expression des opinions et le libre exercice de la démocratie à travers les institutions parlementaires, qu'elles soient fédérales, régionales ou communales, telle est la possibilité formidable qu'offre la Monarchie héréditaire « à la française », politiquement et écologiquement active, suivant son statut et son essence même : voici ainsi et aussi le meilleur moyen institutionnel, sans doute, de redonner « du temps au temps », de garantir cette durée qui permet d'enraciner les grandes politiques qui peuvent, ainsi, donner de beaux fruits...