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31/05/2009

Ma tribune pour "Ouest-France".

Mon blogue a, ces derniers temps, ralenti son activité : il est vrai que l’actuelle campagne électorale royaliste, conjuguée avec une fin d’année scolaire toujours chargée de corrections ultimes, ne me laisse guère le loisir d’écrire. Aussi, voici ci-dessous le texte que j’ai écrit à la demande du quotidien « Ouest-France » qui, comme à toutes les têtes des listes présentes aux élections européennes du 7 juin prochain, m’offre une « tribune », certes limitée (à 1.800 signes, espaces compris) mais évidemment bienvenue pour un mouvement royaliste qui, aujourd’hui, n’a pas la chance d’avoir d’accès régulier aux médias.

 

Evidemment, ce court texte est destiné à attirer l’attention des lecteurs et il mériterait des pages et des pages de développements et d’explications, voire de nuances, mais je le livre tel que je l’ai rédigé : j’admets qu’il est insatisfaisant, mais j’assume ! Il sera bien temps, dans quelques semaines, quand la campagne électorale sera terminée, de reprendre tout cela et de l’approfondir : il y a tant à dire ! Pour l’instant, je suis dans l’action de terrain, j’écoute les témoignages et les doléances, et je présente les idées monarchistes… Pas toujours simple, et, en tout cas, fort prenant…

 

Tribune de l’Alliance Royale : Une France royale au cœur de l’Europe.

 

Aujourd’hui la crise frappe durement les populations française et européennes. En France, le chômage augmente dramatiquement et la situation sociale s’aggrave, en particulier pour les plus faibles.

Face à cela, que font MM. Barroso, Trichet et leurs soutiens libéraux et sociaux-démocrates ? En fait, au lieu de proposer des solutions concrètes, ils poursuivent la « libéralisation » de nos économies au nom de la « libre concurrence » en même temps qu’ils veulent réglementer notre vie, notre alimentation, notre pensée…

Cette « Europe légale », celle de la Commission et des experts qui, pourtant n’ont rien prévu ni compris, ce n’est pas l’Europe des réalités, des familles, des citoyens, celle que nous aimons, celle des amitiés et des souverainetés.

Aussi, pour (re)fonder une Europe des solidarités et des coopérations entre Etats souverains, une Europe confédérale respectueuse des nations ; pour protéger nos entreprises, nos emplois, notre cadre de vie et de travail, notre environnement et la biodiversité, terrestre comme marine ; pour promouvoir la francophonie ainsi que les cultures régionales qui font la richesse et la beauté de la France et de l’Europe ; l’Alliance Royale propose, au-delà des solutions conjoncturelles, une véritable transformation structurelle des institutions, pour que la France soit capable de défendre sa liberté et celle de ses amis, en Europe comme ailleurs, mais aussi ses intérêts et son rôle dans le monde, rôle de médiation et d’action : une nouvelle Monarchie française, levier institutionnel pour rendre la parole à la France et, par une diplomatie libre et active, ouvrir de nouvelles perspectives européennes.

 

 

Jean-Philippe Chauvin.

27/05/2009

Campagne électorale dans l'Ouest.

Je viens à nouveau de passer plusieurs jours sur « ma » circonscription, celle de « l’Ouest », entre corrections de copies (nombreuses), affichages sur les panneaux électoraux, rencontres avec mes amis et les électeurs, et entretiens avec les médias, radiophoniques ou écrits, avec des fortunes diverses…

 

En tout cas, cette campagne me permet d’approfondir mes réflexions sur un thème peu traité par les monarchistes en tant que tel, l’Europe, mais aussi sur les perspectives du combat royaliste dans un monde globalisé, apparemment si contraire à ce que les royalistes prônent ou espèrent. C’est aussi l’occasion de connaître de nouveaux dossiers, d’appréhender de nouvelles idées, de peaufiner nos argumentations, voire de les remettre sur la table de travail. En somme, cette campagne est une bonne occasion de se confronter aux réalités, même si elles peuvent nous sembler peu favorables.

 

Cela veut-il dire, au nom d’un illusoire principe de réalité qui se voudrait intangible, ne pas remettre en question certaines de celles-ci ? Bien sûr que non ! Si, aujourd’hui, la réalité des institutions françaises est républicaine, cela ne doit pas empêcher de les critiquer et de vouloir les remplacer par d’autres institutions plus appropriées aux défis contemporains.

 

Mais les journées trop courtes ne me laissent guère le loisir de tout noter et d’en tirer autant de textes pour ce blogue que je le souhaiterai : il faudra, veuillez m’en excuser, attendre encore un peu… Pourtant, que de thèmes ai-je eu l’occasion d’aborder avec les journalistes qui ont eu la sympathique idée de m’interroger sur les idées monarchistes ! Que de discussions, parfois passionnées, avec des passants (et pas seulement des électeurs) à qui je tendais mon tract du jour ! Que d’anecdotes aussi, comme celles de l’Italien heureusement surpris de trouver des royalistes à Rennes et me félicitant avant de m’expliquer qu’il était sympathisant du journal monarchiste « Italia reale » (Italie royale), ou celle de ce conducteur quadragénaire qui, alors que je collais des affiches avec une belle France fleurdelysée dans le petit village de Saint-Domineuc, s’est arrêté quelques secondes pour me crier un clair « Bravo » et un non moins clair et tonitruant « Vive le Roi ! », ou encore cette rencontre improbable avec un cafetier « grande gueule » me parlant de la vie avec une gouaille toute… « parisienne »… Ou encore, lundi dernier, ces affichages sous une pluie battante sur des panneaux électoraux que j’étais le premier à honorer, comme à Lancieux, mon « village de cœur », et ma brosse de collage qui, évidemment, me lâche en plein milieu de l’effort…

 

J’ai aussi quelques souvenirs moins drôles, voire même assez rudes, mais je les garde pour moi.

 

En tout cas, quoiqu’il en soit, je suis heureux de faire cette campagne monarchiste : je suis persuadé que le rôle des royalistes n’est pas de rester à bouder au bord de la route ou de ruminer de vieilles nostalgies poussiéreuses, mais qu’il est de servir, concrètement, la cause de notre pays et de ce que l’on souhaite de mieux pour lui et ses habitants. Bien sûr, faîtes-moi confiance pour ne pas m’arrêter après cette élection : jusqu’au Roi, décidément !

23/05/2009

La libéralisation dangereuse du cabotage routier en France.

La libéralisation des transports voulue et désormais imposée par l’Union Européenne n’est pas toujours une bonne chose, loin s’en faut, sans doute parce qu’elle est faite sans forcément en penser les conséquences sociales… Dernières victimes en date : les transporteurs routiers français qui, depuis le 1er mai dernier, doivent faire face à l’ouverture du cabotage routier à 7 nouveaux pays de l’UE, principalement d’Europe centrale et orientale.

 

Le cabotage consiste à acheminer des marchandises d’une ville française à l’autre, et cela sur des parcours souvent mal ou pas desservis par les trains de fret, parfois en raison d’un surcoût d’exploitation trop important mais aussi du simple fait que n’existe aucune ligne de chemin de fer reliant ces deux villes. Ainsi, le cabotage permet une « desserte fine » au sein du territoire français, et il est difficile de le remplacer dans de nombreux cas. Mais cette libéralisation, déjà existante pour les sociétés de transport d’une bonne quinzaine de pays de l’UE depuis quelques années et encore renforcée le 1er mai, risque d’avoir un effet pervers, c’est de rendre le ferroutage ou le transport fluvial financièrement moins attractifs entre certaines villes aujourd’hui correctement connectées entre elles, et d’encombrer encore plus les routes de France, déjà surchargées.

 

Mais sur le plan social, la situation est encore plus inquiétante, car elle risque d’entraîner la mort de nombreuses entreprises de transports et la destruction de milliers d’emplois français. Effectivement, les transporteurs français ne sont pas à égalité avec leurs collègues des autres pays européens, pour la bonne (façon de parler…) et simple raison que la législation européenne se veut plus « libérale » que la française, et qu’elle privilégie « la liberté du travail » (chère aux constituants de 1791 dans notre pays) au détriment (dans ce cas précis mais aussi dans beaucoup d’autres) des droits de ceux qui travaillent.

 

En effet, comme le rapporte « Le Figaro » (samedi 2-dimanche 3 mai 2009), « à la différence des autres pays européens, la France a en effet conservé sa législation du travail pour les conducteurs de poids lourds. Le droit français comptabilise comme temps de travail « tout le temps passé au service de l’employeur », alors que la législation européenne exclut les temps d’attente qui sont légion dans ce métier.

Du coup, un conducteur français coûterait 1 000 à 1 200 euros plus cher par mois qu’un conducteur d’un autre pays européen. « Les prix des concurrents européens sont 15 à 20 % moins chers que les nôtres dans un secteur où les marges sont de 1,5 % », explique Jean-Paul Deneuville, délégué général de la FNTR. Conséquence : les entreprises françaises perdent des parts de marché sur leur sol et ne peuvent même pas aller caboter à l’étranger puisqu’elles ne sont pas compétitives. »

 

On voit là le problème que peut poser une législation européenne qui « uniformise sans distinguer », au risque de revenir sur des « droits sociaux acquis » qui, dans ce cas précis, n’ont rien d’injustes ou de choquants quand on connaît le travail des chauffeurs routiers. En somme, la législation de l’Union semble niveler les droits particuliers des uns et des autres acquis au sein des Etats qui, tous, ont une histoire sociale différente dans le temps comme dans les applications, au seul motif d’un libre-échange et d’une libre concurrence qui ne reconnaîtrait plus (ou avec mauvaise grâce) de droits collectifs catégoriels.

 

Néanmoins, il n’y a pas de fatalité à cette situation et la France peut encore, en arguant du principe de subsidiarité inscrit dans le traité de Maëstricht, légiférer pour protéger ses entreprises et ses emplois du transport routier, comme le réclament d’ailleurs les routiers français. Cela peut aussi s’accompagner d’une stratégie visant à favoriser un meilleur et plus fréquent recours des routiers au ferroutage, au transport fluvial et au merroutage, en échange d’un texte législatif protecteur, ce qui aurait l’avantage de diminuer l’impact des activités de transport sur les réseaux routiers et sur l’environnement : d’une pierre deux coups !

 

D’autre part, la France doit aussi savoir dire « non » à la Commission européenne quand celle-ci lui enjoint de libéraliser à tout crin : toute libéralisation n’est pas forcément bonne en soi. Là encore, ce n’est pas l’idéologie économique (dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs car l’étatisme et l’assistanat sont tout aussi néfastes) qui doit primer mais la juste conciliation entre la raison économique et le cœur social.