03/05/2008
Etats unis d'Europe ?
Les Etats unis d’Europe ne sont pas pour demain mais on peut parier qu’ils serviront de prétexte à de nouveaux sacrifices que les Français seront pressés, non de consentir car leur avis ne sera pas demandé, mais de saluer d’enthousiastes approbations : simple question de presse. Et ce qui inquiète c’est que le mot d’ordre officiel est de minimiser l’idée de patrie au profit des ententes internationales, comme s’il y avait opposition formelle entre un patriotisme vigoureux et le goût de la paix. Signe des temps ! l’on a peine à voir, sous la conduite de pasteurs respectables, ordinairement plus avisés, une partie de la plus saine portion du peuple français, s’attacher à de telles billevesées. Il n’est pas besoin d’être prophète pour avoir la certitude que cela finira mal. (…)
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la démocratie universelle rendrait plus rigoureux encore l’esclavage de l’humanité. Servir anonymement des maîtres anonymes manieurs d’argent, sans aucun recours ni moyen de défense, tel serait le sort peu enviable préparé à l’immense multitude. Et, de même que dans le cadre national, la seule garantie des citoyens est d’appartenir à des sociétés naturelles bien organisées et solides : famille, région, métier, dont la nation elle-même se trouve renforcée, de même le citoyen du monde ne pourra sauvegarder son indépendance qu’à la condition de n’être pas seul en face des maîtres formidables – et anonymes, répétons-le – de la planète. Il sera donc prudent de ne pas s’écarter du vieux cadre national, aussi solidement établi que possible. En deux mots les Etats unis de l’Europe et du monde postulent, pour pouvoir se constituer sans être une effroyable régression pour la dignité humaine, des patries prospères, conscientes de ce qu’elles représentent et des intérêts qu’elles ont à faire valoir. »
On pourrait croire que ces lignes sont récentes et qu’elles évoquent, entre autres, le refus des Etats de l’Union européenne de faire voter leurs citoyens respectifs sur le nouveau traité constitutionnel européen, « dépossession » des citoyens de leur propre avis électoral, rupture affirmée entre le « pays légal » qui décide en arguant de la « démocratie représentative », et le « pays réel » qui se voit cantonné au simple choix démocratique des « partis de gouvernement »… Mais, ces lignes viennent de loin, et sont extraites d’un article du bulletin mensuel des groupes d’Action Française de la Mayenne, « Le Maine », publié à l’automne 1929. Elles restent, me semble-t-il, d’une étonnante actualité… Malheureusement, pourrait-on ajouter, car cela indique que, depuis cette année 1929, il manque toujours à la tête de l’Etat ce magistrat suprême qui ne doive rien aux oligarques, à ces « maîtres anonymes manieurs d’argent » comme l’affirme l’article, et qui puisse incarner la nation pour mieux la défendre devant les risques et les défis contemporains, en cultivant la mesure et la raison françaises… La régence du général de Gaulle, qui reprenait les méthodes de la « monarchie de guerre » du Clémenceau de 1917, n’a pas abouti à l’établissement d’une véritable Monarchie royale : on ne peut que le regretter, aujourd’hui mais moins encore que demain si la République poursuit son œuvre de désarmement politique face aux puissances du « Tout-économique »… En paraphrasant le titre du livre antisarkozyste de Sébastien Lapaque, royaliste impénitent et bernanosien éternel, « il faut qu’elle parte » !
12:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, patrie, régence, nation.
02/05/2008
1er mai férié.
Il est reproché à ce jour-là de faire perdre de la croissance à notre pays et à son économie, comme si c’était l’existence de quelques jours de repos « pour tous » au fil de l’année qui expliquait la crise économique actuelle, d’une part, et comme si la croissance était le seul élément d’appréciation de la qualité et du sens de la vie dans notre société, notre pays, d’autre part…
En fait, il semble bien qu’au-delà des arguments un peu mesquins de quelques économistes et néolibéraux extrémistes, il s’agit de s’en prendre au symbole même du 1er mai, symbole social, voire « socialiste » mais bien au-delà de sa simple définition idéologique marxiste ou proudhonienne, et de nier une certaine réalité du monde du Travail qui n’est pas « que » financière mais aussi faite de la sueur des ouvriers (entre autres) et de leurs peines, mais aussi de leurs luttes. Dire cela ne fait pas de moi, loin de là, un marxiste : je me rattache à la tradition du royalisme social incarnée par Albert de Mun, René de La Tour du Pin, Firmin Bacconnier, Jacques Valdour, noms bien oubliés aujourd’hui de personnalités politiques pourtant fort engagés sur la « question sociale » mais qui ne s’inscrivaient pas dans la tradition républicaine ou dans celle, plus marquée encore, du socialisme idéologique.
Personnellement, autant je suis hostile aux agitations démagogiques de certains syndicats, en particulier dans le monde enseignant auquel j’appartiens, autant je le suis à un capitalisme qui oublie les droits sociaux et les devoirs de ceux qui dirigent et possèdent envers ceux qu’ils emploient. Aussi, il me semble que cette polémique autour du caractère férié du 1er mai n’a guère de raison d’être : il faut permettre au monde du Travail de respirer, ne serait-ce que pour motiver les travailleurs eux-mêmes et ne pas les décourager en cette période de morosité et d’inquiétudes. Mais il est aussi clair que cette polémique vise surtout le caractère férié du dimanche, caractère gagné par les parlementaires chrétiens et les syndicats en 1906, et aujourd’hui remise en cause par les grandes surfaces et les parlementaires (pas tous, d’ailleurs…) de l’UMP.
Petite remarque : la radio évoquait ce matin le fait que le dimanche était toujours férié chez notre voisin allemand, et que cela n’empêchait pas l’Allemagne de connaître une situation économique plus favorable que la nôtre… Comme quoi !
13:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : social, royalisme, croissance, dimanche.
01/05/2008
Ne pas cacher la monarchie.
Le journaliste royaliste Edouard Hervé, qui dirigea le quotidien « Le Soleil » dans les années 1880, écrivait ces lignes il y a plus d’un siècle, lignes qui restent d’actualité pour les militants monarchistes : « Il ne faut pas cacher la monarchie ; il faut, au contraire, la montrer, rappeler ce qu’elle a été dans le passé, dire surtout ce qu’elle serait dans l’avenir ». Le travail des historiens soutient aussi le travail des militants et des prospecteurs.
Post-scriptum : cette citation est extraite du site : http://citationsroyalistes.blogourt.fr/ , petit blogue qui a pour but de collecter et de diffuser des propos en faveur de la Monarchie.
10:41 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : monarchie, citations royalistes, roi.