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19/07/2009

Le quinquennat présidentiel.

La France connaît, à l’instar des autres pays du monde, une crise économique qui a aussi des traductions financière et sociale, mais qui semble, étrangement, renforcer la monocratie républicaine si bien incarnée par l’actuel président, Nicolas Sarkozy ! Paradoxe qui n’est qu’apparent et qui démontre à la fois les complexités politiques françaises et les ambiguïtés d’une Cinquième République aux multiples couleurs et tentations, et qui singe, à défaut de pouvoir lui ressembler, l’ancienne et multiséculaire Monarchie fondatrice de la France : doit-on y voir là une marque d’un subconscient politique français qui survivrait au-delà des épreuves et des ruptures de l’Histoire nationale ? Sans doute…

 

En tout cas, l’année qui vient de s’écouler a vu la mise en pratique de la réforme constitutionnelle votée en l’été 2008, et les atermoiements, voire les déchirures profondes, de l’opposition officielle au Chef de l’Etat ont aidé grandement ce dernier à passer sans trop de dommage politique les douze derniers mois, de la présidence française de l’Union européenne aux élections au Parlement européen de Strasbourg-Bruxelles… En somme, le président de la République, fort de ses succès et surtout des échecs de ses adversaires tétanisés par son activisme et sa capacité de récupération des personnalités des autres camps que le sien propre (capacité digne d’un François Mitterrand, diraient certains…), pense déjà à son prochain quinquennat : l’élection présidentielle de 2012 peut lui apparaître comme une simple formalité, si l’on s’en tient à la situation présente. S’il semble d’ailleurs si peu s’en préoccuper, c’est aussi sans doute pour marquer sa différence avec tous ceux qui, antisarkozystes bruyants, ne pensent et ne parlent, en définitive, qu’en fonction de cette échéance, comme si nous étions dans une « présidentielle permanente »…

 

Ce dernier trait est d’ailleurs un des vices de la République qui s’est véritablement aggravé depuis l’adoption, par référendum (septembre 2000), du quinquennat : en réduisant le temps accordé à un président élu, il soumet également le calendrier politique à une pression plus forte de la part des prétendants à la magistrature suprême de l’Etat qui, lorsqu’ils ne sont pas déjà en place, à l’Elysée, ne pensent plus et n’agissent plus que par rapport à cette échéance. Celle-ci apparaît être et, en fait, est le véritable enjeu de la vie politique française, particularité que l’on ne retrouve pas avec une telle prégnance chez nos voisins européens, en particulier dans les Etats monarchiques (au nombre d’une dizaine en Europe) : chez ces derniers, il est vrai que, selon le mot célèbre, « la première place est prise », ce qui, à défaut d’empêcher les ambitions (ce qui ne serait pas vraiment politique, d’ailleurs, et peu souhaitable), les limite « par le haut », et en préserve la magistrature suprême, dans sa dignité comme dans son indépendance.

16/07/2009

Pour une alliance franco-indienne forte.

Ce 14 juillet 2009, c’est l’Inde qui était à l’honneur lors du traditionnel défilé militaire des Champs Elysées, et il faut souhaiter que cette présence d’un détachement indien et du premier ministre de ce pays asiatique soit l’annonce d’une nouvelle politique d’alliance, plus audacieuse, entre la France et l’Inde : c’est le souhait de Jean-Joseph Boillot exprimé dans « Le Monde » du 15 juillet, et c’est aussi le mien !

 

Il faut bien noter que, ces dernières décennies, notre pays a ignoré l’Inde, pour la simple raison que la Chine attirait à elle tous les regards et toutes les convoitises, par son ouverture économique et son marché prometteur de plus d’un milliard trois cents millions d’habitants (l’Inde en compte près d’un milliard deux cents millions…), et surtout par le fait que le système politique chinois évitait les « mauvaises surprises » sociales pour les investisseurs : pas de grève ni de contestation, a priori, dans une dictature communiste…

 

Or, l’Inde a de multiples atouts dans son jeu et il serait temps que la France, qui en a aussi quelques uns, se remette à « penser politiquement et géopolitiquement » et pas seulement en termes économiques, même s’il ne faut évidemment pas méconnaître ceux-ci, ce qui serait tout aussi absurde que de les survaloriser.

 

D’autre part, comme le souligne M. Boillot : « Dans un monde en complète recomposition géopolitique et géoéconomique à la faveur de la crise, il est de notre intérêt que le deuxième géant asiatique prenne toute sa place dans la redéfinition d’une mondialisation à visage humain (…) ». Certes, il est possible de douter que la mondialisation puisse jamais avoir un « visage humain », de par ses principes mêmes et de par la nature des hommes (je ne suis pas rousseauiste…), mais il ne me semble pas inutile de l’humaniser tout de même puisque, de toute façon et à défaut d’être forcément un bienfait, la mondialisation est un fait, aujourd’hui et sans doute demain, et qu’il faut donc la prendre en compte si l’on veut, au moins, la maîtriser un peu.

 

La France a eu tendance, ces dernières années, à se « reposer » sur les alliances classiques, sinon traditionnelles, de l’Union européenne en négligeant, parfois par dilettantisme, sa propre diplomatie historique, cette diplomatie « capétienne » reprise (en partie) par le général de Gaulle, et en oubliant cette formule d’indépendance nationale qui faisait de la France une « puissance médiatrice » susceptible de rallier à elle les pays qui n’étaient pas « dominants » sur la planète : du coup, la France s’est peu à peu laissée piéger par la logique bipolaire du « G2 », de la confrontation-négociation « Chine-Etats-Unis », qui semble rattacher l’Union européenne au bloc atlantiste (d’où la récente réintégration de notre pays dans le commandement intégré de l’Otan, inévitable dans cette logique-là) et qui valorise, dans le même temps, le géant chinois comme principal vecteur productif de la mondialisation en cours (« la Chine, atelier du monde et puissance économique incontournable »).

 

La France doit jouer son jeu propre et l’Inde peut s’avérer un partenaire fiable et responsable, au moment où ce géant asiatique cherche à éviter le triomphe du G2 et veut jouer, lui aussi, sa partition dans la nouvelle « multipolarité » mondiale. Bien sûr, il y a beaucoup de travail à faire et l’Inde elle-même doit penser au-delà de sa propre attraction traditionnelle pour l’ancien colonisateur anglais : ne doit-elle pas, par exemple, permettre une ouverture plus large à la francophonie, et réactiver les liens anciens jadis créés par « l’Inde française », celle des comptoirs, de Pondichéry et Chandernagor ? Et inversement, la France ne doit-elle pas porter plus d’intérêt pour ce pays et sa culture ?

 

Comme le suggère M. Boillot, la France peut concrètement aider l’Inde en portant l’idée au prochain rendez-vous du G20 « d’une réforme d’ampleur du FMI, où l’Inde dispose de moins de 2 % des droits de vote pour 18 % de la population mondiale » (surtout que c’est un Français, M. Dominique Strauss-Kahn, qui préside ce FMI) mais aussi en soutenant à l’ONU la proposition d’ouvrir le Conseil de sécurité à l’Inde, etc.

 

Mais, contrairement à ce que pense M. Boillot, je ne pense pas que l’Union européenne soit le meilleur moyen d’agir, ne serait-ce que parce que la majorité des Etats de cette UE et la majorité des europarlementaires sont atteints d’un tropisme atlantiste qui les paralyse et les empêche de penser autrement que sur les vieux schémas géopolitiques de « l’Occident », c’est-à-dire d’un modèle dirigé par la puissance occidentale par excellence, les Etats-Unis… C’est à la France que revient la possibilité d’une politique nouvelle, d’une impulsion forte susceptible d’entraîner d’autres pays de l’UE sur cette « autre voie » post-occidentale et vers une prise en compte effective et ordonnée de la puissance indienne.

 

L’alliance franco-indienne n’est pas qu’une possibilité ou une nécessité, elle peut être une véritable chance pour la France comme pour l’Inde : la République saura-t-elle, au-delà du symbole de la présence indienne au défilé du 14 juillet, la saisir ? Souhaitons-le, espérons-le : elle a déjà pris assez de retard comme cela ! La Monarchie française, au regard de son histoire diplomatique, n’aurait pas, elle, hésité aussi longtemps

13/07/2009

Le 14 juilllet n'est plus un jour férié à Parly-2.

Le 14 juillet est jour de fête nationale, officiellement depuis 1880, ce qui en faisait, jusque là, un jour férié : cette époque est désormais révolue ! En fait, les lecteurs de ce blogue (ou plus exactement de son prédécesseur…), se souviennent peut-être que j’avais dénoncé l’ouverture « exceptionnelle » (sic !) du centre commercial Parly-2 du Chesnay (non loin de mon domicile) il y a 2 ans, et je craignais que cette ouverture un 14 juillet ne devienne une habitude, pour des raisons purement commerciales… A l’époque, la direction du centre avait argué que c’était juste une exception (la première depuis l’ouverture de ce centre), pour ne pas perdre le bénéfice d’un « samedi » sur lequel tombait ce jour de fête nationale : or, cette année 2009, c’est un mardi, et Parly-2 sera ouvert ! Les masques sont tombés… Il s’agit d’ouvrir un jour de plus en espérant grignoter quelques parts de marché sur les petits commerces qui, eux, respectent encore le caractère férié du 14 juillet : concurrence déloyale, pourrait-on dire, mais notre République (ou, du moins, sa tête…) se moque bien, et le débat sur l’extension du travail dominical (une obsession du président Sarkozy) le montre à l’envi, de toute loyauté ou de l’intérêt des salariés.

Et s’il n’y avait qu’au Chesnay ! Mais, à Paris, les Galeries Lafayette ouvriront aussi le 14 juillet, poussant même le culot jusqu’à sanctionner d’un jour de retenue de salaire les employés qui ne voudront pas travailler ce jour-là ! Cynisme d’un certain capitalisme pour qui tous les moyens sont bons pour faire des profits, envers et contre toute morale sociale…

Que faire face à cette situation si peu favorable à ceux qui dépendent de ceux qui les emploient et les payent ? D’abord la dénoncer, inlassablement ! Je n’hésite pas à rajouter : « par tous les moyens, même légaux ! ». Ensuite, se détourner ostensiblement, ce jour-là, de ces lieux de grande consommation : se promener au grand air, lire sur l’herbe ou au bord de l’eau, écrire des lettres d’amour ou des articles pour son blogue, etc. Il y a tant de choses à faire un jour d’été !

Post-scriptum : voici, ci-dessous, le texte du tract de l’Action Sociale Corporative (association des Royalistes Sociaux) rédigé par mes soins en 2007 contre l’ouverture de Parly-2 le 14 juillet : il est, malheureusement, encore d’actualité !

Contre l’ouverture du 14 juillet !

Le Centre Commercial Parly-2 a décidé d’ouvrir ses portes le samedi 14 juillet, jour normalement férié puisque jour de « fête nationale » : cela crée un précédent fâcheux et est révélateur d’un certain état d’esprit qu’il appartient de dénoncer.

Ouvrir un jour férié est antisocial parce que cela revient à imposer aux salariés une journée de travail quand les autres sont au repos et à les exclure d’un congé reconnu à tous par le calendrier officiel.

Ouvrir un jour de fête nationale est un affront à la nation française puisque c’est un désaveu de celle-ci qui semble moins compter que les profits escomptés par la grande surface ce jour-là.

Les Royalistes Sociaux ne sont pas des fanatiques du 14 juillet qui rappellent de bien mauvais souvenirs au regard de l’Histoire si l’on pense à celui de 1789 mais apparaît comme le rappel de l’Unité française autour de l’Etat (et en l’occurrence du Roi Louis XVI) si l’on pense à la Fête de la Fédération de 1790.

Quoiqu’il en soit, c’est le symbole de la nation que nous défendons et non celui de la seule République ; c’est aussi un droit social des salariés aujourd’hui bafoué par ceux qui ne pensent qu’en termes de consommation, de « consom-nation » comme le disait le journaliste Louis Pauwels.

Refusons le « déni de nation » de Parly 2 !

Défendons le droit des travailleurs et salariés aux mêmes congés que les autres !