06/09/2023
Les accidents du travail en France. Partie 1 : Trop de blessés, trop de morts...
Cela n’arrive pas qu’aux autres ! Mais il y a aussi des métiers qui sont plus touchés que d’autres par le fléau des accidents du travail : les secteurs industriels, le monde de l’hôpital, les métiers du bâtiment, etc., se révèlent beaucoup plus accidentogènes que les professions dites intellectuelles, les activités bancaires ou commerciales. Cela explique en partie que l’espérance de vie en bonne santé (« sans incapacité », en langage administratif) soit inférieure chez les ouvriers d’une bonne dizaine d’années au regard de celle des cadres et des enseignants, par exemple. Or, les dernières études montrent que la France est l’un des pays au bilan le plus lourd en ce domaine, même si les modes de calcul de l’accidentologie ne se sont pas les mêmes d’un État à l’autre. Ainsi que le signale Thomas Engrand dans son article des pages économiques du Figaro publié lundi 4 septembre : « (La France) arrive en quatrième place des pays ayant le plus fort taux d’accidents de travail mortels par an, derrière la Lettonie, la Lituanie et Malte, avec une fréquence de 3,32 pour 100 000 travailleurs en 2021, selon Eurostat. En Allemagne, ce taux n’est que de 0,84. En Suède, il tombe à 0,77 et à 0,33 aux Pays-Bas, le champion en la matière. » Quelles que soient les limites que les différences de mode de calcul d’un pays à l’autre peuvent entraîner dans la crédibilité de ces chiffres, ils n’en restent pas moins significatifs d’un véritable problème de santé publique dans le monde du travail, problème que les récents (et médiatisés) accidents mortels sur le chantier du Grand Paris Express (1) ont remis en valeur à défaut de le régler.
D’autres chiffres, plus parlants et non moins inquiétants, permettent de mieux saisir encore l’ampleur du problème qui, pour être peu abordé jusqu’alors dans les médias et encore moins dans les manuels scolaires et universitaires de nos établissements d’enseignement, mérite non seulement l’intérêt mais des réponses appropriées et, disons-le, urgentes : « Car la France a recensé 640 000 accidents du travail en 2021, dont « près de 35 000 se traduisent par une incapacité permanente », pointe Olivier Dussopt. Après avoir longtemps baissé, le chiffre connaît une stagnation depuis plusieurs années. Parmi eux, deux par jour sont mortels en moyenne – 693 en 2021 – (2), rien que sur le lieu de travail. Le chiffre est presque deux fois plus important si on ajoute les accidents de trajet domicile travail et les maladies professionnelles. » Sans oublier qu’un certain nombre « d’accidents moins graves passent sous les radars. La France est régulièrement classée parmi les pays où les accidents sont les plus nombreux en Europe. » Ce tableau sombre est d’autant plus inquiétant que notre pays traverse une « crise du travail » et que les jeunes générations, pour une large part, s’éloignent des métiers considérés comme « trop manuels » ou « trop éprouvants », au risque de renforcer les pénuries de main-d’œuvre déjà fort marquées dans certains secteurs de production et de service. Or, cette accidentologie trop élevée en France risque, si l’on n’y prend garde, d’accentuer la méfiance des nouveaux travailleurs à l’égard de secteurs déjà peu attractifs…
Le gouvernement a-t-il pris la mesure du problème ? Le fait qu’il engage une campagne de sensibilisation sur ce sujet dès la fin du mois de septembre peut le laisser entendre, à défaut de le croire… Mais cela sera-t-il suffisant et, au final, satisfaisant ? « Les branches professionnelles les plus accidentogènes vont être mobilisées pour améliorer la prévention, comme le bâtiment », nous est-il annoncé : l’intention est bonne, mais elle risque d’être freinée par le manque criant d’inspecteurs du travail (à peine 2 100 en France aujourd’hui pour une population active de plus de 31 millions de personnes…), pourtant nécessaires pour vérifier les avancées promises dans la sécurité des salariés. C’est aussi là que l’on mesure tout l’intérêt qu’il pourrait y avoir à disposer, en plus de l’Inspection du travail, de structures véritablement corporatives et régionales (voire communales pour certaines) ordonnées à définir et à créer les meilleures conditions de travail possibles, autant dans la recherche de la qualité que dans celle de la sécurité au travail et de sa préservation. En fait, ces structures corporatives ont pu exister dans le passé, sous un Ancien régime aussi décrié que largement méconnu sur le plan social, et elles ont été dissoutes irrémédiablement en 1791, par les lois d’Allarde et Le Chapelier, avant que de renaître, de façon incomplète, au fur et à mesure des XIXe et XXe siècles. Aujourd’hui, ne serait-il pas plus efficace de confier plus largement le contrôle des règles de sécurité et de qualité à des corps socio-professionnels autonomes que de le laisser au gré des disponibilités de services de l’État débordés et parfois kafkaïens ? Non qu’il faille « défaire » l’Inspection du travail (3), utile mais parfois maladroite (voire néfaste dans certains cas, ce qui est le comble au regard de sa mission première…), mais il paraît nécessaire de la compléter, de la décharger de certaines tâches pour la rendre plus efficace et crédible, à défaut d’être toujours populaire… (4)
Il y a sans doute une autre limite à la lutte, pourtant nécessaire, contre l’accidentologie au travail : c’est le système même de la mondialisation libérale qui met en concurrence les travailleurs du monde entier, concurrence qui transforme une saine émulation entre secteurs productifs en compétition sauvage favorable aux plus grands prédateurs économiques mondialisés pour qui le sort des travailleurs, où qu’ils soient, n’est qu’une variable d’ajustement. Ainsi, nombre de multinationales ne se soucient guère des conditions de travail des salariés, pourvu que les machines tournent et produisent. Or, la France, après une industrialisation brutale et fort peu sociale à partir de 1791, a recréé peu à peu, au fil des lois sociales et des luttes qui, souvent au XXe siècle, les ont permises, un climat de travail plus favorable aux ouvriers et employés, haussant d’autant le coût de celui-ci et de ses productions matérielles comme immatérielles : trop souvent, ce dernier élément (pourtant éminemment positif et bienvenu pour les salariés) a servi d’alibi à de grands groupes industriels pour expliquer et assumer la délocalisation de leurs usines vers des destinations moins regardantes sur les droits (et les salaires…) des producteurs de base… Cela explique sans doute aussi pourquoi, à l’inverse des délocalisations spéculatives évoquées auparavant mais pas dans un meilleur esprit social, nombre d’entreprises utilisent aussi en France des « travailleurs détachés » issus majoritairement des pays de l’Europe orientale, plus souvent victimes d’accidents du travail que les travailleurs locaux. D’où la prise en compte de cette donnée par l’État lui-même : « En parallèle de cette campagne de sensibilisation destinée à tous les Français, l’exécutif veut en mener une autre spécifiquement pour les travailleurs détachés, avec des outils de prévention déclinés en plusieurs langues. » C’est déjà cela, même si l’on peut légitimement s’interroger sur le statut même de « travailleur détaché », surtout quand ceux-ci s’avèrent trop peu francophones pour recevoir directement et comprendre immédiatement les consignes et conseils de leurs collègues de travail ou des structures d’accueil et d’hébergement…
(à suivre : Partie 2 : Réduire les accidents du travail, c’est possible, malgré tout !)
Notes : (1) : « Ces derniers mois ont ainsi été marqués par plusieurs accidents graves sur le chantier du Grand Paris Express (…). Dernier en date, début juillet, un ouvrier de 46 ans a été écrasé par un chariot télescopique. En avril, un apprenti de 22 ans était tué par la chute d’un bloc de béton. Au total, cinq ouvriers ont déjà trouvé la mort depuis le début des travaux en 2015. Bien qu’aucun métro n’y ait encore roulé, la ligne 16 compte déjà trois décès. » Des précisions apportées dans l’article de Thomas Engrand.
(2) : En 2018, le nombre d’accidents mortels était de 551, soit 142 de moins que trois ans après…
(3) : L’inspection du travail est d’ailleurs un héritage indirect des études sur les difficiles conditions de vie et de travail ouvriers du docteur Villermé à la suite de celles du préfet royaliste Villeneuve-Bargemont. C’est aussi une institution qui reprend, à un niveau national et sous contrôle étatique, la mission de protection du travail et des travailleurs assumée jadis par les corporations …
(4) : La proposition d’une nouvelle forme sociale institutionnelle impliquant plus nettement des corps socio-professionnels (que l’on pourrait qualifier, peut-être, de « corporations », du moins dans l’esprit ordonné et positif du terme) n’est, je le précise, qu’une proposition (même si elle me semble fondée et bénéfique pour le monde du travail de demain à défaut d’immédiatement…) qui mérite étude, réflexion et discussion : je rappelle que je ne souhaite pas, bien au contraire, la disparition de l’Inspection du travail qui, dans son principe même, me semble plus qu’utile, véritablement nécessaire malgré ses limites et défauts actuels. Mais le statu quo ne me semble pas plus profitable, et une réponse corporative peut être ainsi envisagée…
19:18 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : travail, travailleurs, accidents du travail, mondialisation, libéralisme, morts, ouvriers
04/09/2023
Quelle nécessaire politique scolaire française ?
Les écoliers de France rentrent ce lundi et demain mardi, après le retour des professeurs dès vendredi dernier dans la plupart des cas. Un nouveau ministre, aux ambitions politiques plus ostentatoires que le précédent, préside (mais est-ce le terme exact dans une République si « présidentielle » ?) aux destinées de l’Education nationale, et ses annonces tonitruantes et martiales, populaires dans le pays, laissent néanmoins sceptiques les enseignants. Sans doute parce que le ministre, tout à ses occupations de communication, n’évoque guère ce qui, aujourd’hui, peut être considéré comme des plus inquiétants : le déclin des connaissances générales des élèves ; leur difficulté à se concentrer et à travailler, réfléchir, écrire sur le long terme ; la concurrence des modes alternatifs de socialisation, d’éducation et d’instruction via les réseaux sociaux… La matière grise est l’une des principales richesses de notre nation et elle semble se dessécher dangereusement depuis quelques décennies, plus rapidement que nos nappes phréatiques pourtant déjà bien mal en point : c’est cela qui devrait, d’abord, inquiéter le gouvernement, ce qui n’empêche évidemment pas d’autres motifs d’inquiétude…
Il semble bien que la République ne s’intéresse plus que marginalement à l’école, laissant désormais (presque) ouvertement d’autres acteurs (privés et, parfois, communautaristes) se charger des fonctions d’instruction, d’éveil et de formation des intelligences. Cela, d’ailleurs, n’est pas toujours inutile ou néfaste, et je ne suis pas hostile, a priori, à une certaine séparation de l’Ecole et de l’Etat, voie ouverte à une régionalisation de l’enseignement en France, mieux adaptée aux enjeux sociaux et économiques des différents territoires de France : que les nécessités scolaires, au-delà d’un tronc commun national qu’il s’agit d’organiser principalement autour des matières scientifiques et techniques, soient diversement abordées selon l’endroit considéré serait plutôt une bonne chose, et cela existe déjà (un peu, au gré de quelques professeurs fort investis et souvent enracinés) dans la pratique, à défaut de s’inscrire dans les programmes parisiens de l’Education nationale.
Mais, ici et maintenant, ce qui me semble importer avant tout (dans un temps de l’urgence qui ne doit néanmoins rien céder à la précipitation toujours mauvaise conseillère), c’est, d’une part un véritable renforcement et valorisation des savoirs et connaissances des élèves, d’autre part un (ré)enracinement de ces derniers dans la nation plurielle française, à la fois pour intégrer les jeunes populations dans « l’être français » aujourd’hui négligé au profit de la mondialisation et du « consommatorisme » prônés par les féodalités financières et industrielles, et pour « faire de la force française » dans un monde de plus en plus ensauvagé et « décivilisé » : l’avenir de la France mérite ce double effort, cette double politique, surtout au moment où nombre de nations, en particulier celles des « peuples jeunes », se réveillent et se créent, parfois artificiellement ou seulement idéologiquement, une identité conquérante (et la religion retrouve là, souvent, son rôle premier d’unification des groupes humains constitués autour de quelques idées simples – voire simplistes – d’une forte attractivité dans un monde déboussolé) et parfois fort intolérante. La matière grise et l’unité française (et non l’uniformité, qui est la négation même de l’unité historique de la France et de sa pluralité) sont les deux jambes sur lesquelles l’école devrait s’appuyer pour aller de l’avant et reprendre le terrain qu’elle a pu laisser aux féodalités mondialisées ou communautaristes. La République, qui n’a comme ligne d’horizon que la prochaine élection présidentielle (« ils » ne pensent plus qu’à cela et, déjà, les médias ne parlent plus de politique que par rapport à « 2027 »…), a montré, concrètement, qu’elle n’avait ni le ressort ni la volonté et sans doute même pas les moyens de mener cette nécessaire politique scolaire dont l’ambition doit être, encore et toujours, le service de la France et des Français, pour mieux aborder le vaste monde mais aussi y porter la parole de la France, puissance qui doit retrouver sa vocation première de grande médiatrice géopolitique et de modèle de civilisation…
11:17 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : école. matière grise, éducation nationale, richesse, réenracinement, unité française, unité de la france
18/08/2023
Le petit poussin brise sa coquille...
Le temps des vacances est le temps des lectures autant que des relectures, et la préparation d’un texte ou d’une conférence les oriente sans totalement les contraindre, la période des congés offrant quelques possibilités de vagabondages livresques autant que de rêveries intellectuelles qu’il s’agit ensuite de ramener à la raison sans se défaire de leur originelle et possible passion… Une prochaine intervention sur le thème du souci environnemental et de la réponse écologique-royale devant les étudiants de l’Université d’été royaliste de l’Action française (le fameux Camp Maxime Real del Sarte, ouvert chaque été depuis 1953…) m’a ainsi permis de sortir quelques ouvrages de ma bibliothèque (la verticale comme l’horizontale) et de replonger aussi dans les articles de quelques revues et collections, comme celles de Limite et de La Décroissance, par exemple, mais aussi du Paysan biologiste, moins connue et plus ancienne, dans laquelle il m’arrive de croiser quelques signatures réputées royalistes. Après tout, l’écologie, avant même d’entrer dans le vocabulaire politique, a souvent été une préoccupation de ceux qui souhaitaient la pérennisation de la magistrature suprême de l’État à travers la succession naturelle du père au fils (dans le cas français et sans préjuger d’évolutions prochaines sur le sexe des futurs monarques, suivant l’exemple des monarchies européennes), mode de désignation politique qui peut apparaître comme la plus simple et la plus naturelle. De plus, les royalistes français ont toujours relié très fortement les notions d’héritage avec la mention de l’héritier, comme le clamait l’Action française : « Sauvegarder l’héritage, ramener l’héritier », ce dernier étant la condition institutionnelle de la préservation du premier…
Dans toute la littérature royaliste d’un Maurras, il est un texte qui m’apparaît, sans qu’il ait été ainsi compris par ses propres lecteurs, comme une sorte de manifeste d’écologie humaine : c’est « l’inégalité protectrice », rédigé en 1937, mais pensé bien avant, sans nul doute. Je l’ai lu en 1981, sous la forme d’une petite brochure à la couverture orange publiée par La Documentation Royaliste de Tours, et ses premières lignes sont souvent répétées comme une sorte de mantra ou de signe de reconnaissance par les militants d’AF ou par les « anciens du 10 » (1) : « Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir. Peu de chose lui manque pour crier : « Je suis libre »… Mais le petit homme ? Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels. Le peu qu’il a d’instinct est impuissant à lui procurer les soins nécessaires, il faut qu’il les reçoive, tout ordonnés, d’autrui. » En quelques mots, Maurras cerne la condition humaine et nous rappelle que nous sommes, humains issus d’humains, dépendants d’une nature qui, malgré toutes les technologies possibles, inventées et inventables, ne peut être niée, au risque de violer notre propre humanité qui est, aussi, humilité devant ce qui est avant même que, nous, nous soyons. L’écologie, quand elle s’intéresse à l’homme-type, ne peut négliger ces éléments, et c’est pour cela que les tentatives d’imposer une notion de l’homme « seul maître de lui-même, de son être et de son destin, indépendamment de tous les autres et de tout passé » sont la négation de la nature humaine, et de la nature elle-même (2). Non que nous ne soyons aussi des êtres de culture, possibles créateurs et fondateurs (cela est aussi dans notre… nature !), capables de penser par soi-même et possiblement libres sans être contraints d’user de toutes les formes de liberté que notre nature nous autorise et que notre héritage culturel et notre pensée autonome, individuelle, nous permettent ; mais il importe de nous souvenir d’où nous venons, naturellement parlant, et de nous méfier des constructions intellectuelles ou, même, scientifiques qui oublieraient les conditions premières de la vie et de sa transmission ou voudraient les réduire à une simple opération technique entre les mains de quelques démiurges égotistes ou de grandes sociétés « philanthropiques » du type GAFAM… Cela explique pourquoi je suis fondamentalement hostile aux manipulations génétiques, mentales mais aussi parfois sociétales qui, en voulant s’émanciper de la condition humaine et de ses contraintes (qui peuvent être des limites, sinon infranchissables, du moins utiles pour que la vie en société ne soit pas la lutte de tous contre tous, de chacun contre chacun), en viennent à nier l’humanité même et la possibilité de ses amitiés… En somme, à artificialiser l’homme quand il s’agit, plutôt, de l’instruire, le cultiver, le construire au sens noble du terme.
Le combat politique et en particulier royaliste est aussi un combat pour l’homme, au-delà de la seule dimension institutionnelle. Certains ont pu parler jadis d’une anthropolitique maurrassienne au regard du texte de « L’inégalité protectrice », lui-même inscrit dans un chapitre intitulé « La politique naturelle » de l’ouvrage de Maurras « Mes idées politiques » (3), mais nombre d’autres écrivains et intellectuels s’inscrivent dans cette même anthropolitique sans être maurrassiens : les écrits de Georges Bernanos regroupés dans « La France contre les robots », par exemple, ou ceux des Anglosaxons comme Huxley ou Orwell, voire Rowling, témoignent, par la voie littéraire, des mêmes préoccupations et d’une même appréhension de la condition humaine. Que ceux que je viens de citer, en particulier J.K. Rowling, soient aujourd’hui les cibles d’un courant d’effacement puissant aux États-Unis et relayé en France par quelques groupes artificialistes, en dit long sur les dangers qui menacent notre société ancienne, son esprit et les civilisations qui en sont issues, dont la civilisation française et ses cultures particulières…
Notes : (1) : Il s’agit de l’adresse, depuis 1950, du siège central de l’Action française : le 10, rue Croix-des-Petits-Champs…
(2) : Être « seul maître » ne peut exister, en définitive, qu’après cette transmission d’une génération à l’autre, d’une communauté (famille, tribu, nation, etc.) à l’individu qui, ensuite, peut vouloir s’en défaire (sans, d’ailleurs, pouvoir vraiment oublier tout ce qui a précédé…). Nous savons que les « enfants sauvages », quand est dépassé un certain nombre d’années sans éducation humaine, ne peuvent jamais rattraper les retards cognitifs et intellectuels, et cela quelles que soient leur bonne volonté et les efforts de leurs enseignants.
(3) : Tout cela n’est-il pas éminemment révélateur et symbolique de ce qu’est la nature même de la pensée maurrassienne ?
11:58 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maurras, condition humaine, homme, petit poussin, inégalité protectrice, transmission