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21/08/2022

Arguments pour la Monarchie royale active "à la française". Partie 5 : Le rôle du roi aujourd'hui.

 

Quel rôle pour un roi aujourd’hui, si la Monarchie royale venait à être réinstaurée ?

 

 

 

Dans la Monarchie active « à la française » que nous prônons et que nous souhaitons, le roi n’est pas un simple coupeur de rubans : il « est » l’État pour le monde extérieur car il incarne la France et sa longue durée, et cela malgré les atermoiements du passé et les différents régimes autres que la royauté qui se sont succédé depuis le XVIIIe siècle, en une histoire complexe et parfois cruelle dont il se doit de tout assumer, sans esprit de revanche, mais sans être obligé, en son for intérieur, de tout accepter ; il « est » aussi l’État pour les citoyens français, non l’administration tatillonne ou le gouvernement, mais l’État comme symbole de la « haute politique », des grandes stratégies politiques qui nécessitent du temps et l’autorité d’un corps politique de décision pour s’enraciner et s’épanouir. Il ne s’agit pas pour le roi de tout faire et d’être omniprésent comme un président soucieux d’apparaître dans tous les médias pour ne pas disparaître dans les sondages ou dans les urnes. La liberté du roi préserve l’État de cette obligation de l’activisme. Le roi assure la continuité de l’action politique sans avoir besoin de la rappeler tous les jours : sa simple présence permet de saisir que ce qui est en cours ira jusqu’au bout et ne sera pas remis en cause à la prochaine législature pour des raisons bassement idéologiques ou politiciennes : « les arbres plantés ne seront pas déracinés », et, pour reprendre la fable monarchiste de Jean de La Fontaine (8), « Mes arrière-neveux me devront cet ombrage ».

 

 

La Monarchie sera-t-elle pour autant un régime « parfait » ? Il serait présomptueux de l’affirmer et il serait dangereux de le vouloir, car ce serait nier, injustement, l’essence de toute politique humaine qui est de viser, non une perfection hypothétique, mais, d’abord, le Bien commun et le Service du pays comme des personnes. Les royalistes conséquents et fervents ne sont pas des charlatans de la Monarchie, ils sont des militants du « possible » et de la recherche du « moins mauvais » pour la Cité : et c’est cette recherche qui les fait, d’hier à demain, les promoteurs et fondateurs de la Nouvelle Monarchie royale, celle qui n’est pas à rêver mais qui est à bâtir

 

 

 

 

 

(Fin, évidemment provisoire…)

 

 

 

 

Notes : (8) : « le vieillard et les trois jeunes hommes », une fable qu’il conviendrait de relire et que l’on peut considérer comme une véritable page de sagesse politique, à bien y regarder…   

 

17/08/2022

Quand le révolutionnaire Barras compare Monarchie et Empire.

Barras (1755-1829) fut un révolutionnaire de 1789, ardent républicain qui vota la mort du roi Louis XVI en 1793 et celle de Robespierre dont il craignait les foudres en 1794, puis cheville ouvrière du Directoire, avant de fuir la France après le coup d’État du général Bonaparte en 1799. Il a eu l'occasion, revenu en France sous Louis XVIII, d'apprécier tous les régimes et les hommes de cette époque. Aussi, son jugement n'est-il pas totalement insignifiant quand il écrit dans ses Mémoires : « Mieux vaut pour un peuple un roi chassant qu'un empereur belligérant »... Il est vrai que, entre un Louis XVI, chasseur invétéré et peu amoureux des choses militaires (sans les méconnaître, puisqu’il est l’artisan de l’intervention française qui va permettre la victoire des Insurgents américains face à la Couronne britannique), et un Napoléon 1er, conquérant et belliciste qui s’en alla jusqu’à Moscou par orgueil plus que stratégie réfléchie, et qui nous ramena les Russes à domicile en 1814, le choix de celui qui aime son pays est vite fait, le principal étant toujours d’éviter l’invasion militaire étrangère ! Sans oublier que Barras vécut sous la Restauration et vit l’œuvre de Louis XVIII et de Talleyrand pour préserver le pays et ses frontières et pour clore le cycle des guerres révolutionnaires et impériales débuté en 1792…

 

Voici donc une citation à dédier à tous ceux qui rêvent de l'homme providentiel (qu’il s’appelle M. Macron ou M. Mélenchon, par exemple) et se font de l'Autorité une idée fausse, la confondant avec la Dureté d’un Napoléon 1er ou avec l’aventurisme géopolitique qui, de la Libye au Mali, nous a fait tant de mal ces dernières décennies. Mais, en poursuivant la comparaison entre le roi et l’empereur, nous pouvons aller plus loin et rappeler, dans la foulée, que la Monarchie est l'Autorité incarnée nécessaire aux libertés et aux citoyens, celle qui se conjugue à la Justice, ainsi que l'a maintes fois évoquée feu le comte de Paris (1908-1999) dans ses écrits. Aussi, le roi n’est pas un Père Fouettard, mais un père tout court, un maillon dans la longue chaîne des temps qui s’incarne dans la dynastie, et qui a vocation à laisser un héritage, si possible enrichi par rapport à celui qu’il a lui-même reçu jadis : oublier cette part de la définition de la Monarchie royale serait commettre un impair, et l’oublier sciemment serait une malhonnêteté intellectuelle autant que politique.

 

 

 

 

 

09/08/2022

La puissance chinoise contemporaine. Partie 2 : Quand la Chine pratique le "Politique d'abord" maurrassien.

 

Suite à ma dernière note, un de mes interlocuteurs semble me reprocher (courtoisement, et dans l’esprit de la « noble dispute ») de considérer que l’Occident est responsable de la montée en puissance de la Chine communiste et de minimiser les possibilités propres du grand pays asiatique qui, aujourd’hui, est devenu la grande préoccupation des Etats-Unis : en fait, et la précision s’impose, c’est la conjonction des deux phénomènes qui permet de saisir la situation présente, et le soutien de quelques autres éléments. Mais négliger les responsabilités de l’Occident dans ce processus débuté il y a une quarantaine d’années serait, plus qu’une erreur, ce serait une faute. Et je rappelle que Deng Xiao Ping, qui avait une conception du monde et de son avenir éminemment chinoise et communiste, a souligné lui-même ce que j’évoquais dans la note précédente (1) ! Il savait les faiblesses de l’Occident et il connaissait la « cupidité » des Occidentaux (ou plutôt de ceux qui, désormais, faisaient de l’Argent leur nouveau dieu, dans un double processus de sécularisation et de « triomphe de l’objet » en Europe, le supermarché remplaçant l’église ou le temple), d’où son appréciation des possibilités de développement de la Chine « grâce » à l’idéologie constitutive même de la société de consommation née en Occident et de son individualisme économique. D’ailleurs, la mise au point ce lundi 8 août de la firme Apple, qui fait suite à celle de Mars Wrigley et qui précède celle de toutes les firmes occidentales implantées sur le continent asiatique ou commerçant avec la puissance communiste, est révélatrice : elle reprend les termes mêmes du gouvernement chinois, et aucune, malgré les grands principes libéraux et « humanistes » qu’elles invoquent dans leurs chartes et communications (dont elles abreuvent les écrans publicitaires et « diversitaires » des pays d’Occident, un peu moins des pays du Sud…), n’évoque l’idée ou la trace même d’une indépendance ou d’une autonomie de Taïwan ! M. Mélenchon, qui a dit la même chose que toutes ces grandes entreprises multinationales occidentales, s’est fait lyncher, lui (surtout par les gens de Gauche, beaucoup plus virulents à l’égard de sa position que les gens de… Droite, étrangement muets), quand les firmes transnationales, elles, sont miraculeusement épargnées par les foudres de ces mêmes moralistes : quand les extrêmes se rejoignent, pourrait-on ironiser… Je pourrais attendre avec impatience l’appel des « libéraux » (je mets des guillemets car certains, rares néanmoins, sont plus attachés aux libertés civiques que les entreprises dont ils prônent la liberté…) à dénoncer et à boycotter toutes les firmes présentes en Chine, mais je risquerai de rester bien longtemps dans l’attente et, de toute façon, je ne suis pas certain que cela soit tout à fait efficace… Les féodalités économiques de la mondialisation n’ont que faire d’une île de 23 millions d’habitants, et s’il faut, à un moment ou à un autre, choisir entre sa liberté politique et les profits capitalistiques, le choix sera vite fait pour ces entreprises, sous la pression de leurs actionnaires eux-mêmes… La Chine le sait, et elle joue sur du velours. D’autant plus que, à bien y regarder, les Etats-Unis auraient bien du mal, désormais, à se passer de « l’atelier du monde » et de ses bas salaires, l’une des sources de la « mondialisation heureuse » vantée par les héritiers idéologiques de Ford et de Truman…

 

« Si la Chine s'est autant développée c'est tout simplement car elle a ouvert son économie, et qu'une nation travailleuse comme la Chine, première puissance démographique au monde, retrouve sa place "normale", dans le monde », souligne mon interlocuteur. Cela confirme exactement ce que j’explique plus haut, et cette « ouverture » est bien restée économique, évitant absolument une ouverture politique quelconque, la première confirmant la stratégie de Deng Xiao Ping de « faire de la force » et de se rendre indispensable à l’Occident… C’est même l’ouverture économique qui a financé la montée en puissance de la Chine communiste, puisque l’idée des libéraux (baignant dans cet optimisme qui consiste à croire que l’argent, en lui-même, est « le bien et le bonheur », en oubliant la sagesse des évangiles qui y voit un possible « bon serviteur » mais un « mauvais maître ») était, qu’à plus ou moins long terme, et reprenant la citation de Bernanos (mais dans un sens bien différent…), « la démocratie est (ndlr : ou plutôt serait, dans ce cas précis) la forme politique du capitalisme (2) ».

 

Que la Chine soit aussi une « nation travailleuse » (ou, plus exactement et complétement, commerçante « d’abord », si on se réfère à son histoire plurimillénaire), c’est indéniable (même s’il faut se méfier des préjugés…), mais c’est surtout, depuis 1979, un pays-atelier qui ne va pas se contenter trop longtemps de ce statut. Autant le XIXe siècle avait été le siècle du déclin, autant le XXIe pourrait bien être celui de l’hégémonie (3) : mais, attention à ne pas oublier la particularité chinoise qui préfère le contournement plutôt que l’affrontement direct ou la colonisation proprement territoriale. Et il est douteux que la Chine cherche à devenir le gendarme du monde comme les Etats-Unis depuis 1945 et, surtout, depuis 1991 (4) : il est plus intéressant pour elle, et correspondant mieux à sa conception de la puissance, de se rendre incontournable sans se soucier du sort du monde ou des autres pays. La sino-mondialisation n’est pas la globalisation occidentale, et c’est peut-être pour cela aussi que certains évoquent une « fin de la mondialisation » qui n’est, en fait, que la fin de la « mondialisation globalisante » autour du seul modèle états-unien affirmé au XXe siècle (5), la société capitaliste de consommation et de distraction motivée par l’individualisme de masse financiarisé

 

Il y a aussi une formule de mon interlocuteur qui m’intrigue : c’est celle de la « place normale » que la Chine devrait occuper au regard de sa démographie, et qui, en fait, me semble survaloriser le nombre, la quantité en somme, au détriment des autres réalités sociales : en effet, la Chine est, pour quelques mois encore, la première puissance démographique, mais elle est en passe d’être doublée, en ce domaine, par l’Inde et, surtout, son taux de fécondité est devenu si bas qu’elle pourrait voir sa population diminuer dès 2025. C’est la conséquence de sa politique de l’enfant unique (1976-2016) et, malgré ses efforts pour inverser la tendance, rien n’y fait ! Cela n’empêche pas, néanmoins, qu’à elle seule, elle soit numériquement trois fois plus peuplée que l’Union européenne et quatre fois plus que les Etats-Unis : sans être déterminant, cet aspect-là de la démographie chinoise compte sur le plan géopolitique comme sur celui de l’économie, et il nous faudra en reparler, sans oublier, justement, que la démographie est éminemment politique. « Il n’est de richesses que d’hommes », disait le juriste français Jean Bodin : si cette formule peut être nuancée par le mode de développement et de société (2ème PIB mondial, la Chine n’est que vers le 20ème rang si l’on se réfère au PIB par habitant, par exemple), mais aussi par le niveau de puissance militaire (technologique en particulier), elle est tout de même une variable à prendre en compte dans la définition de la puissance.

 

Une fois ces choses dites, il faut souligner néanmoins que, dans l’histoire des derniers siècles, le nombre n’est pas toujours déterminant et, même, peut constituer un handicap s’il est mal maîtrisé par le pouvoir politique, comme la période de la décolonisation (1945-1962 environ) l’a amplement démontré alors, au détriment des pays nouvellement indépendants pourtant démographiquement très dynamiques. La Technique (et sa « domestication » d’abord pour des activités militaires, puis civiles dans un second temps) est sans doute plus importante que le nombre parce qu’elle le soumet à sa propre logique, et la Chine, d’ailleurs, a longtemps (au temps de notre Moyen âge) profité de celle-ci : mais c’est le pouvoir politique, en l’occurrence l’empereur, qui va mettre un terme à la conquête maritime que l’amiral navigateur Zheng He avait incarnée dans le premier tiers du XVe siècle en ordonnant la destruction de la flotte et des chantiers navals et en se repliant sur le continent depuis la Cité interdite… Ce sont les Européens qui allaient en tirer profit, et leur petit nombre ne fut en rien un inconvénient, comme le confirme ensuite la conquête des Amériques et la destruction totale des grands empires inca et aztèque au XVIe siècle !

 

Ainsi, la « place normale » de la Chine dans l’ordre du monde est, surtout, un effet d’optique qui peut, si l’on y prend garde, nous faire oublier l’histoire et la nécessité du politique dans cette valorisation de la Technique et du pays concerné : sans Deng Xiao Ping et ses successeurs formés à la même logique sino-marxiste (les manuels de formation du Parti Communiste Chinois devraient être lus par tous nos politiques et nos économistes pour bien la saisir !), il n’y a pas de puissance chinoise, même économique. Il semble bien que le doctrinaire français Maurras ait eu raison, dans ce cas chinois, quand il explique que le politique constitue le meilleur moyen pour atteindre à la prospérité économique, comme l’arc nécessaire pour que la flèche atteigne son but : « Politique d’abord ! », non comme fin, mais bien comme moyen (6) ! Une prospérité économique qui ne s’émancipe pas, dans la Chine communiste, du contrôle de l’Etat, ce dernier poursuivant un objectif : « 2049, la première place dans le monde » (7). Il n’est pas interdit d’en tirer quelques leçons pour la France ! Des leçons, pas forcément un modèle…

 

 

 

 

 

(à suivre)

 

 

 

 

 

Notes : (1) : D’où l’importance que j’accordais à la formule attribuée à Lénine sur ces capitalistes qui vendraient même la corde pour les pendre, selon une logique du profit financier et économique qui n’est pas celle de la liberté et du bien commun… La logique économique n’est pas, en soi, « morale », et le libéralisme économique n’est pas, fondamentalement, l’ami des libertés politiques : il peut l’être, à l’occasion, mais ce n’est pas une règle absolue, loin de là ! La seule étude de l’histoire économique et sociale de la France, en particulier des trois derniers siècles, le confirme douloureusement, comme je l’ai déjà rappelé à l’occasion de notes ou d’interventions sur les lois libérales de 1791, leur idéologie, leur application et leurs conséquences, en particulier sociales…

 

(2) : Quand Georges Bernanos formule cette idée, il veut signifier que la démocratie (comprise dans le sens politique libéral du terme) est le régime qui privilégie le profit économique, le plus souvent au détriment de la société elle-même et de son harmonie, la démocratie divisant le corps civique en « monades » et en oubliant la nécessité d’une unité supérieure et d’un « bien commun » antérieur aux citoyens eux-mêmes. (Cf la note du début août sur Athènes, qui aborde aussi ce thème-là, en évoquant Créon et Antigone, comme le font Michel de Jaeghere dans Front Populaire de l’été 2022 et Charles Maurras dans Antigone, Vierge-mère de l’Ordre, texte publié après la Seconde guerre mondiale).

 

(3) : Il faut être prudent sur ce point : l’histoire n’est pas un sens unique et il n’est pas sûr qu’elle soit toujours écrite avant d’avoir lieu. Deux exemples modernes nous incitent à l’humilité : à la veille de la Révolution française, l’idée générale en Europe était que le XIXe siècle à venir serait français ; idem pour la Russie à la veille de 1914, alors que les Etats-Unis, qui venaient de donner naissance à la société de consommation, semblaient trop endettés pour pouvoir rester la 1ère puissance industrielle qu’ils étaient devenus à la suite de la Deuxième Industrialisation… Dans l’un et l’autre des cas, on sait ce qu’il en fut vraiment !

 

(4) : Les Etats-Unis ont néanmoins connu nombre d’échecs qui montrent aussi la vacuité d’une telle ambition, mais qui permettent de comprendre que, ce qui importe pour les Etats-Unis n’est pas de « gagner à l’extérieur » mais de « préserver le Mainland (la « métropole », le « pays principal », l’intérieur des Etats-Unis) » : et le but est largement atteint depuis 1866, hormis en septembre 2001 qui a vu le « sanctuaire » frappé en son cœur symbolique, New-York.

 

(5) : Le modèle états-unien peut être symbolisé par six noms, auxquels l’avenir adjoindra peut-être encore quelques patronymes contemporains : Franklin, Taylor, Ford, Sloan, Rostow, Disney. J’en reparlerai dans une prochaine note.

 

(6) : Le moyen du politique est absolument nécessaire à la prospérité économique, même s’il n’est pas le seul élément qui la détermine : « Faites-moi de bonne politique, je vous ferai de bonnes finances », disait le baron Louis en 1830 au roi français. Mais, à son tour, l’économie devient un nouveau moyen, une fois sa dynamique et les fondements de la prospérité bien établis, ou plutôt une « preuve » de l’efficacité du pouvoir politique, et celui-ci s’appuie sur ce nouvel étai pour renforcer sa légitimité aux yeux de ses citoyens-contribuables… Est-ce toujours aussi simple ? N’y a-t-il pas des velléités d’émancipation des forces économiques à l’égard du pouvoir politique qu’elles voient désormais comme un obstacle à leur propre réussite ou épanouissement ? Ne veulent-elles pas, alors, le conquérir pour mieux le soumettre ? C’est là un des nœuds de… la Révolution française du XVIIIe siècle…

 

(7) : 2049, soit la célébration du centenaire de la conquête totale par Mao Tsé Toung de la Chine continentale et l’établissement de la République populaire de Chine en 1949