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03/05/2013

Royaliste, contre le chômage.

 

Il est plus facile de vitupérer contre le chômage que d’essayer d’en comprendre les causes et de trouver (ou, au moins, d’essayer) les moyens d’y remédier, certes… Depuis que je suis en âge de faire de la politique, le chômage est un sujet qui ne cesse d’être rebattu, discuté, et tous les partis se vantent de pouvoir le réduire si, quand ils ne sont pas eux-mêmes déjà aux affaires (terme d’ailleurs bien ambigu, aujourd’hui…), l’électorat veut bien leur confier les rênes du char de l’Etat ou les fouets du gouvernement : ah, que de promesses avant d’être, soi-même, dans la place du Pouvoir ! Vient vite alors le temps des désillusions, en particulier pour les électeurs, trop confiants ou simplement pleins d’espérance : « le changement, c’est maintenant », murmure-t-on amer après l’avoir chanté à pleins poumons la veille encore…

 

Cela doit-il nous empêcher d’y croire, ou de chercher de nouvelles pistes « pour en sortir » ? Etrangement, diraient peut-être certains, je suis de ceux qui pensent que, en ce domaine comme en d’autres, il n’y a pas de fatalité mais de trop rapides renoncements qui peuvent expliquer l’échec des stratégies engagées et, au-delà, la trop brève durée de la « volonté politique », limitée par « les prochaines élections »… Au lieu d’être un élément de motivation, celles-ci sont plutôt une occasion de remettre à plus tard (ou à jamais…) ce qui devrait parfois être engagé dans la durée d’une politique sociale et économique qui ne peut se régler dans une logique seulement présentiste.

 

Royaliste, je suis persuadé que c’est en enracinant le temps dans les institutions politiques, et en particulier au faîte de l’Etat, que l’on peut envisager de mener une véritable stratégie pour l’emploi en France… Mais nous ne sommes pas encore en Monarchie, et les exemples monarchiques autour de notre pays ne sont pas toujours, en fait, probants, comme on peut le voir dans une Espagne toute proche ravagée par un chômage de masse sans que le roi n’y puisse grand-chose. Ce qui permet, en définitive, de rappeler que la Monarchie que je prône, qui n’est pas une solution miracle ou un « sceptre magique », est une Monarchie active, c’est-à-dire qui ne se contente pas d’incarner l’Etat mais qui en impulse les grandes stratégies qu’elle garantit par sa présence pérenne et son mode de transmission héréditaire, et qui, pour autant, n’empêche ni l’expression ni la représentation démocratiques par le moyen du suffrage et de l’activité de débat et de confrontation politiques. Ce point-là méritait d’être souligné pour éviter tout malentendu : je ne suis pas un utopiste ni un partisan de « l’inutile » mais bien plutôt un politique qui ne s’interdit de réfléchir à aucune piste.

 

 

02/05/2013

Combattre le chômage, ce devoir de l'Etat.

 

Le chômage est un véritable fléau qui ronge nos sociétés contemporaines, et la France, depuis plus de quarante ans, n’arrive pas à sortir de cette situation de chômage de masse, celui-ci touchant plus de 2 millions de personnes depuis une bonne trentaine d’années, avec une durée qui ne cesse d’augmenter au fil du temps. J’ai, d’ailleurs, fait partie de cette « masse » de « sans-travail » au milieu des années 1980, et j’ai pu, par mon expérience propre, constater quelques carences de la politique de l’emploi, trop souvent limitée à des expédients plutôt qu’à une véritable politique d’initiatives et de motivation… Ce n’est pas à l’ANPE (nom à l’époque de ce qui est devenu « Pôle emploi ») que j’ai trouvé du travail ni les moyens de me sortir de ma situation de précaire, loin de là ! La volonté personnelle, une certaine rigueur dans les principes (merci le royalisme politique !), des amis, et en particulier la solidarité des Camelots du Roi, sans oublier le regard attentif de ma famille, m’ont permis de ne pas couler et de pouvoir, au bout d’une année de « galère », me payer mon inscription en Histoire à l’université de Rennes-2 et mener à terme mon rêve de devenir professeur d’histoire, ce que je suis, pour mon plus grand plaisir ! Comme quoi, il n’y a pas de fatalité !

 

Si j’ai pu m’en sortir sans l’aide de l’Etat, cela n’enlève rien à la nécessité d’une politique d’Etat pour faire reculer le chômage en tant que phénomène de masse, trop souvent lié, qu’on le regrette ou non, à la pratique de la mondialisation, et pour créer des emplois dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays : un Etat qui renoncerait à cette ambition économique et sociale n’aurait que peu de moyens pour exister sur la scène internationale et, même, nationale. De plus, si l’Etat n’a pas vocation à tout faire, et ne doit pas céder à cette tentation étatiste, il a néanmoins des devoirs sociaux autant qu’économiques, et la préservation d’une certaine sécurité sociale en fait partie, ne serait-ce que pour assurer l’équilibre et la pérennité de la société sans laquelle l’homme ne serait plus qu’un loup pour l’homme !

 

Le combat contre le chômage n’est pas une tâche facile mais l’Etat ne doit pas renoncer à le mener, « par tous les moyens, même légaux »… Encore faudrait-il ne pas céder au fatalisme d’un François Mitterrand, assurant, au détour des années 1990, que « contre le chômage, on a tout essayé » : non, on n’a pas tout essayé ! Que la République et ses experts aient manqué, parfois, d’imagination, cela est certain ! Mais, justement, renoncer à combattre alors que tant de nos concitoyens connaissent la souffrance sociale, en leur propre sein, ce serait abandonner la France aux seules règles de la Finance, celle-là même que l’actuel François président prétendait combattre hier, lorsqu’il n’était que le candidat favori des sondages mais pas encore assuré du lendemain. Cela serait renoncer aux prérogatives du politique et aux devoirs de celui-ci envers les citoyens. Cela serait la pire des abdications, dans le déshonneur et la défaite sociale… Un véritable « Mai 40 » dont la France aurait bien du mal à se remettre, comme son sinistre précédent…

 

Non, décidément, non : il ne faut pas accepter la fatalité du chômage. Le haut de l’Etat a le devoir de montrer l’exemple d’un esprit de combat et de décision : mais le président, s’il le veut (peut-être), le peut-il ? Les institutions mêmes de la République élective sont-elles les mieux adaptées à ce nécessaire combat qui se livre, non sur un quinquennat, mais sur une ou plusieurs décennies, comme le rappelait il y a quelques années le philosophe Michel Serres ? La question mérite d’être posée…

 

 

 

 

 

30/04/2013

Les Pays-Bas changent paisiblement de souverain.

 

Ce mardi 30 avril, les Pays-Bas changent de Chef d’Etat sans drame ni querelle, sans grandiloquence des discours et sans programme de promesses démagogiques : la reine Beatrix, 75 ans, abdique en effet 33 ans exactement après sa mère la reine Juliana, et cède la place à son fils aîné, le prince Willlem-Alexander d’Orange. Un nouveau souverain qui rajeunit l’institution comme cela se fait, en général, à chaque transmission du pouvoir monarchique d’un père-roi ou d’une mère-reine à leur enfant : miracle toujours renouvelé de la monarchie qui suit la logique naturelle de la vie et de la suite des générations, et qui motive aussi la reine elle-même lorsqu’elle explique qu’elle quitte sa fonction, non pas parce qu’elle serait trop lourde à assumer, mais parce que son fils incarne une nouvelle génération, celle-là même qui est aujourd’hui à la manœuvre dans ces temps compliqués.

 

Aux Pays-Bas, l’abdication d’un souverain n’est pas extraordinaire, elle répond justement à cette particularité de la monarchie de s’adapter souplement aux volontés populaires sans rien céder sur le principe même de la transmission dynastique au sein de la même famille ni sur celui de la liberté du monarque « de durer » autant qu’il s’en sent la force et en ressent la nécessité. Après tout, pourquoi pas ? Cette retraite des souverains, de plus en plus fréquente, correspond aussi à une conception du temps politique qui prend en compte les rigueurs de l’âge et laisse la liberté au roi ou à la reine, liberté toute monarchique et quasi absolue, de gérer son calendrier en dehors de toute contingence électorale, montrant ainsi à nouveau que la magistrature suprême de l’Etat reste indépendante du temps démocratique sans forcément, d’ailleurs, remettre en cause les grands principes de la représentation ou de l’exercice démocratique pour les citoyens.

 

Bien sûr, la monarchie des Pays-Bas n’est qu’une monarchie parlementaire et peut sembler bien fade aux royalistes français partisans d’un Etat politique fort et engagé face aux féodalités financières et économiques, celles qui prônent la gouvernance pour mieux désarmer les gouvernements. Mais elle démontre néanmoins que la magistrature de l’Etat, lorsqu’elle échappe aux jeux électoraux et aux prétentions politiciennes, peut jouer son rôle de « trait d’union » entre tous les citoyens et toutes les communautés d’une nation, ce qui n’est pas négligeable, en ces temps d’inquiétudes et de replis communautaires. « La Croix » évoquait dans son édition de samedi dernier « une monarchie fédératrice très appréciée » et rappelait qu’elle « incarne le pays, qu’elle représente avec une forte dose de modernisme ».

 

Certes, les Pays-Bas ne sont pas la France et les traditions y sont différentes mais sans doute l’exemple néerlandais peut-il inciter nos propres concitoyens à réfléchir aux conditions institutionnelles de l’unité du pays au moment même où, chez nous, la magistrature suprême de l’Etat apparaît plus diviseuse que fédératrice et reconnue comme telle… Lorsque le nouveau roi Willem-Alexander déclare : « Je veux aussi être un roi du XXIème siècle qui peut rassembler, représenter et encourager la société », et qu’il insiste sur son « rôle de garant d’un processus législatif démocratique et conforme à la Constitution », il nous rappelle aussi, a contrario, que le président élu en France, lui, n’a pu que diviser profondément un pays par son absence d’indépendance à l’égard des groupes de pression, financiers ou autres, et par sa coupure avérée d’avec un pays réel trop souvent méconnu et mésestimé en République…