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30/09/2013

Non à l'extension de l'ouverture dominicale des grandes surfaces !

 

La question du travail le dimanche revient sur le devant de la scène sociale, mais dans de mauvaises conditions pour le débat sur ce sujet, au regard de la situation de l’emploi en France et dans le cadre d’une société de consommation qui survalorise la croissance quantitative quand il faudrait penser plutôt en termes qualitatifs, et pas forcément en termes de croissance, comme le rappelait Patrice de Plunkett dernièrement.

 

J’ai déjà écrit ici mes réserves, voire mon hostilité marquée au travail le dimanche, plus précisément pour le secteur de la Grande distribution, tout comme je dénonce régulièrement la disparition des jours fériés dans ce même secteur, le plus souvent au détriment des salariés eux-mêmes : on pourra le constater encore le jour de la Toussaint, cette année un vendredi, et le 11 novembre, un lundi… Ne restent plus fériés que Noël et le Jour de l’An dans le calendrier des grandes surfaces ! Toutes les autres fêtes, jadis occasions de fermetures, sont oubliées, et c’est la même affichette que l’on retrouve sur la porte de Parly2 et de beaucoup d’autres : « ouverture exceptionnelle » (sic !) quand c’est la fermeture qui, elle, est devenue exceptionnelle, voire rare !

 

Pour en rester à la question de l’ouverture ou de la fermeture le dimanche des magasins, plusieurs points sont discutés sur lesquels il n’est pas inutile d’y revenir : d’abord la question de l’emploi, évidemment primordiale en ces temps de chômage de masse structurel. Ainsi, les partisans de l’ouverture dominicale arguent que celle-ci permettrait la création de nombreux emplois, entre 32.000 jusqu’à 102.000 si l’on se réfère aux exemples des pays étrangers qui ont libéralisé l’ouverture des magasins le dimanche (Canada, Etats-Unis, etc.) : néanmoins, dans un article paru samedi 28 dimanche dans les pages économie du « Figaro », Cécile Crouzel relativise cette projection mirifique : « Reste que tout dépendrait de la souplesse des nouvelles règles et du nombre de magasins concernés. Les effets pourraient être différents selon les secteurs, une étude du Credoc de 2008 ayant estimé que 6.800 à 16.200 emplois postes seraient détruits dans l’alimentaire, les grandes surfaces cannibalisant le petit commerce. » J’ai d’ailleurs constaté que, lorsque Parly2 (grand centre commercial aux portes de Versailles) est ouvert les dimanche précédant Noël ou lors des soldes, le marché dominical de Versailles, mais aussi celui, un peu plus lointain, de Saint-Germain-en-Laye, étaient beaucoup moins attractifs et fréquentés : la déperdition de fréquentation du marché de Versailles a été estimée à environ 30 % (près d’un tiers d’un dimanche habituel !), ce qui est énorme ! Il est à noter que, depuis l’ouverture dominicale de plusieurs petites et moyennes surfaces alimentaires le dimanche de 9 heures à 13 heures (celles-ci appartenant à de grands groupes de distribution…), une partie des jeunes consommateurs s’est détournée du marché traditionnel pour lui préférer le « leader price » ou le « franprix » le plus proche… Au bout, ce sont effectivement les revenus des maraîchers ou des marchands de produits alimentaires frais qui stagnent dans le meilleur des cas, mais qui baissent la plupart du temps, au risque de se répercuter en définitive sur l’emploi…

 

Certains m’objecteront que je défends, par mon raisonnement, le travail dominical des uns au détriment de celui des autres : effectivement, mais comme une forme d’exception traditionnelle (légalisée depuis la loi de 1906) et comme moyen de rétablir un certain équilibre économique et social entre les « petits » et les puissants de la Grande distribution. De plus, ce travail dominical doit, à mon avis, rester l’exception et ne pas devenir la nouvelle norme, ce qui risquerait, d’ailleurs, d’entraîner la fin des avantages salariaux aujourd’hui valorisés par les partisans de l’ouverture dominicale…

 

De plus, l’ouverture des grandes surfaces le dimanche a des conséquences sur la structure même de l’emploi, qu’elle précarise, quand on y regarde de plus près : comme le souligne Cécile Crouzel, « Bref, il y aurait des créations d’emplois mais à temps partiels. » Etudiants ou précaires seraient donc le vivier dans lequel les grandes enseignes de la Distribution piocheraient pour ouvrir, à moindre frais, leurs magasins le dimanche… C’est d’ailleurs déjà le cas comme l’avouent benoîtement les professionnels du secteur : ce qui permet une main d’œuvre renouvelable et bon marché, très flexible et relativement peu exigeante sur les conditions sociales du travail puisque destinée à ne rester que quelques années, voire quelques mois dans ce genre d’emploi. Ce qui, surtout, permet aux employeurs de ne pas augmenter les salaires des employés diurnes et « habituels », des salaires qui sont fort peu élevés, souvent autour du SMIC (environ 1.121 euros net mensuels)…

 

De plus, dans la Grande distribution, l’heure est aussi, dimanche ou pas, à la réduction pérenne des effectifs et chacun a pu constater la multiplication des « machines à payer » qui, en définitive, visent à remplacer, à plus ou moins long terme, les hôtesses (et hôtes…) de caisse : un cadre d’une enseigne fort connue dans le domaine culturel m’a récemment confirmé que cette tendance lourde n’avait pas vocation à s’inverser prochainement…

 

Dernier point (provisoire…) : il est intéressant de noter que l’Allemagne, dont les libéraux vantent tant les mérites par ailleurs, et qui semble se porter mieux que notre pays sur le plan de l’emploi et de l’économie en général, n’autorise pas l’ouverture des commerces le dimanche ! Apparemment, cela ne freine guère sa consommation intérieure ni ne l’empêche d’être la première puissance économique de l’Union européenne

 

 

18/09/2013

Exagérations fiscales contre justice sociale...

 

La rentrée est le moment douloureux de la découverte des diverses feuilles d’impôts qui encombrent la boîte aux lettres, et cette année n’a pas été très différente des autres selon le rituel fiscal. Ce qui est nouveau, c’est, au-delà du regroupement de plusieurs impôts sur la même feuille au nom de la simplification administrative (ce qui n’est pas une idée stupide, d’ailleurs), l’impression d’un « choc fiscal » mais aussi d’une certaine « exagération » de la République de Bercy qui exaspère jusqu’aux plus conciliants

 

Car, en définitive, ce sont les classes moyennes mais aussi les classes populaires et les petits entrepreneurs qui sont les principaux pourvoyeurs de fonds de l’actuelle République : les plus aisés, eux, semblent en partie épargnés, comme le montrent les « aménagements » destinés aux clubs de balle-au-pied pour leur permettre de poursuivre leurs embauches à coups de millions d’euros de joueurs venus, non pour la passion d’une équipe et d’un maillot, mais pour faire « le spectacle » à grands frais et sans payer trop d’impôts à l’Etat qui les accueille ! Sans oublier ces grandes entreprises, parfois françaises (Renault ou Total par exemple, dont l’Etat est pourtant actionnaire…), qui délocalisent une part de leurs activités ou de leur trésorerie pour éviter de remplir leurs devoirs à l’égard du fisc français mais en continuant à verser d’abondants dividendes à quelques gros actionnaires, qu’ils soient hexagonaux ou étrangers… La diatribe du candidat Hollande contre la Finance prédatrice n’était donc qu’un discours destiné à abuser des électeurs français soucieux de remettre l’Argent à sa place qui n’est pas la première, qui ne doit pas être la première si l’on veut faire respecter la nécessaire justice sociale.

 

M. Hollande a menti, et les contribuables en font les frais, y compris les moins aisés… L’un de mes voisins de Saint-Briac me confiait, à titre d’exemple, son propre cas, édifiant et révélateur : ayant commencé à travailler comme ouvrier à 14 ans, touchant une petite retraite et n’ayant jamais payé jusque là l’impôt sur le revenu (car ne gagnant pas assez d’argent pour cela…), voici que, pour ses 80 ans, le fisc lui demande de régler, au titre de cet impôt dont il était jusque là préservé, la somme de 416 euros ! Le cas n’est pas isolé et d’autres exemples de ce genre de situation m’ont été rapportés par quelques collègues du lycée, eux aussi indignés de ces « surprises fiscales » qui, parfois, mettent ces retraités souvent très âgés dans des conditions de précarité difficiles à surmonter. N’oublions pas que ces personnes ne sont pas exemptes d’autres impôts et taxes !

 

Pendant ce temps-là, l’Etat continue à s’endetter, refusant obstinément de faire les réformes et les économies qui s’imposent, et maintenant une inégalité désormais choquante entre salariés du privé et fonctionnaires, en particulier sur le calcul des retraites…

 

Bien sûr, la critique est facile, m’objectera-t-on : mais cela n’enlève rien à sa nécessité, au nom de la justice sociale, cette dernière formule étant d’ailleurs étrangement absente désormais du langage gouvernemental… La critique, néanmoins, ne suffit pas, et elle serait même vaine, voire dangereuse, si elle ne s’accompagnait pas de propositions : certaines, ici même, au travers de nombreuses notes, ont déjà été avancées, et il me faudra les reprendre, les compléter, parfois les amender, en tout cas les préciser. Cela constituera une bonne partie de mon travail politique de cette année qui s’annonce politiquement riche…

 

Propositions fiscales, suggestions économiques, réflexions institutionnelles, etc. dans le cadre d’un royalisme raisonné et constructif…

 

04/09/2013

Ma préface au manifeste royaliste de Frédéric Wincler.

 

Dans quelques semaines paraîtra un livre de Frédéric Wincler, président du Groupe d’Action Royaliste dont j’ai l’honneur d’être vice-président : cet ouvrage est un véritable « manifeste royaliste » qui reprend l’initiative des Marseillais de l’Union Royaliste Provençale des années 1970 (le fameux « Manifeste de Montmajour »), mais surtout une base de travail pour les militants et un outil de diffusion des idées monarchistes vers un public qui s’intéresse à la « chose politique », au-delà des clivages habituels.

 

Voici, ci-dessous et en « avant-première », la préface que j’ai rédigée pour ce manifeste, disponible dès l’automne.

 

 

 

Etre royaliste au XXIe siècle est-il encore possible, à l’heure d’une mondialisation qui apparaît inéluctable et qui nous est évoquée comme un sens obligatoire de l’histoire, vers une gouvernance abandonnée aux puissances financières et économiques, ces nouvelles féodalités des temps contemporains ? Cela fait déjà plus d’un siècle et demi que la France est privée de roi, et, malgré les tentatives nombreuses de ces deux derniers siècles, la monarchie est restée sur le bord de la route, servie par de grandes intelligences et de belles plumes, cantonnée aux souvenirs et aux livres d’histoire… Alors, « à quoi bon ? », pourrait-on dire en haussant les épaules et en se laissant aller à suivre le fil des événements sans vouloir en changer le cours.

 

Et pourtant ! Nous sommes royalistes, et nous n’en démordrons pas : l’histoire n’est pas finie et la politique n’est pas écrite une fois pour toutes sous le seul terme de « République » au sens institutionnel du terme. Il n’y a pas de fatalité et nous ne sommes pas fatalistes : au contraire, ce qui nous importe, c’est la nécessité d’institutions efficaces mais aussi justes, pour la France comme pour les Français, mais aussi pour l’équilibre du monde, que cela soit sur les plans géopolitique, économique et social, mais aussi environnemental. Nous avons conclu à la Monarchie, non par seul sentimentalisme (même s’il ne faut pas méconnaître l’importance des sentiments en politique, comme nous le montrent les exemples des monarchies et des familles royales ou princières d’Europe), mais par raison politique et par passion de cette France dont nous sommes, chacun d’entre nous, les héritiers, et que nous savons utile de servir et de transmettre aux générations qui viennent et qui viendront.

 

Etre royaliste, ce n’est donc pas être nostalgique car on ne fonde pas de politique sur la nostalgie, mais c’est être de son temps sans oublier ceux qui nous ont précédés et pour préparer ceux qui adviendront. C’est écouter, c’est réfléchir, c’est agir ! C’est vouloir la Monarchie mais se battre pour son instauration dans les meilleurs délais. C’est aussi agir, malgré la République, pour le bien commun du pays et de ses composantes multiples, sociales, professionnelles, provinciales, culturelles, etc.

 

Le Groupe d’Action Royaliste est né il y a quelques années sur ces idées et constatations simples, et avec l’ambition de donner aux royalistes les capacités d’agir dans la société française, « par tous les moyens même légaux » pourrait-on dire : ne se voulant pas mouvement politique mais structure de réflexion, d’action et de diffusion des idées royalistes, le Groupe a repris la tradition de banquets à la fois festifs et militants ; de la commémoration du roi Henri IV sur le Pont-neuf ; de discours, de conférences et de cercles d’études sur des thèmes très variés ; de brochures nombreuses sur (presque) tous les sujets ; d’affiches, d’autocollants et de tracts qui reprennent nos principaux messages politiques, sociaux et environnementaux ; de la promotion de produits siglés royalistes par notre Boutique royaliste ; etc. Des moyens classiques soutenus désormais par ceux liés aux nouvelles technologies, entre vidéos et sites internet. Tout cela permet d’assurer une présence politique royaliste sur la toile comme sur les murs et dans la rue !

 

Ce livre que vous tenez entre les mains n’est pas un objet inanimé, il est un essai, une sorte de manifeste royaliste qui a vocation à provoquer la discussion et, aussi, à donner quelques arguments pour une Monarchie sociale « à la française », active et politique : ce texte important rédigé par Frédéric Wincler est aussi un outil de travail qui peut être abordé et lu la plume à la main, et qui doit ouvrir de nouvelles perspectives pour le royalisme, sur des thèmes que les monarchistes avaient parfois un peu négligés, pris par d’autres combats. Lisez, discutez, diffusez, mais aussi complétez : cet ouvrage doit jouer le rôle d’une pierre fondatrice, comme il est aussi un pavé dans la vitrine du « politiquement correct » et du « désordre établi » !

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                 Jean-Philippe Chauvin