18/03/2012
C'est le moment de faire du royalisme !
La quête des signatures est achevée et leur dépôt au Conseil constitutionnel terminé : reste leur validation par les Sages présidés par M. Jean-Louis Debré. Cette année, quoi qu'il arrive, il y aura moins de candidats à la course présidentielle que lors des précédentes consultations des années 90 et 2000 : faut-il s'en réjouir comme le font tant de journalistes et de politologues ? Je n'ai pas vraiment d'avis là-dessus, même si, effectivement, il est possible de regretter que certains courants, certaines sensibilités politiques, parfois tout à fait honorables et légitimes à s'exprimer, soient absentes de ce qui constitue, dans la Ve République, « la reine des élections » : ainsi, l'absence de Corinne Lepage (si elle est confirmée lundi) me navre particulièrement, non que je sois un électeur potentiel de celle-ci, mais parce qu'elle incarne le souci environnemental beaucoup plus légitimement qu'une Eva Joly, caricaturale et si peu (et si tardivement...) écologiste !
Il n'y aura pas non plus de candidat royaliste, celui présenté par l'Alliance Royale n'ayant pas obtenu les précieux sésames : quelques articles par ci par là lui ont néanmoins assuré une certaine publicité, et sa présence au Salon de l'agriculture n'aura pas été inutile pour rappeler que les royalistes sont soucieux du devenir du patrimoine rural de la France.
Un de mes jeunes amis royalistes me demande alors : « Que faire ? ». Ma réponse est invariablement la même à chaque présidentielle : faire du royalisme !
Bien sûr, certains pourraient se contenter de se regarder dans un miroir pour ne pas être contredit et crier crânement « Vive le roi ! »... Intérêt politique absolument nul !
D'autres choisiront de rallier un candidat ou un autre, en se parant de l'alibi mille fois avancé et éculé depuis un certain temps déjà, de « l'utilité » au regard du « compromis nationaliste » (sic !), trop souvent compris par les intéressés comme une « compromission »... Je parle de ces royalistes affirmés hors des périodes électorales et qui, au clairon des élections, se rallient prestement et « oublient » opportunément leur royalisme pour être « plus efficaces »... Intérêt politique nul, le discrédit en plus, dans la plupart des cas, parfois le reniement...
Faire du royalisme, c'est affirmer son royalisme et les raisons d'être royaliste au milieu de la campagne présidentielle, ce n'est pas faire n'importe quoi, ce n'est pas insulter les autres ou cracher sur les affiches des candidats qui ne nous plaisent pas, ce n'est pas parader sur le marché en refusant tous les tracts au nom d'une pureté que nous serions, nous les royalistes, les seuls à incarner...
Faire du royalisme, c'est écouter ce qui se dit, et réagir, chercher les points d'accord et ceux de désaccord, c'est dévoiler les réalités au-delà des promesses électorales, c'est discuter avec tous et n'en rejeter aucun : il s'agit de faire entendre la « petite musique royaliste », non de s'isoler. Puisque nos concitoyens s'intéressent à ce moment-là à la politique, parlons-leur, tout simplement, des insuffisances de la constitution de la Cinquième République, de la faiblesse de la République actuelle face aux défis de la mondialisation, de la nécessaire indépendance de parole et d'action à recouvrer face aux directives européennes et aux féodalités financières, etc.
La campagne présidentielle est un moment privilégié pour moi : je ne cesse de parler politique, de présenter ce que pourrait faire une monarchie aujourd'hui, de réfléchir à voix haute sur les nécessités sociales et politiques du moment, etc. Et l'on m'écoute en tant que royaliste, et c'est comme tel que je parle et que j'agis ! Quand j'évoque, au gré des pages de ce blogue, ma « campagne présidentielle », c'est de tout cela dont il s'agit ! Les gens viendraient-ils me voir s'ils me savaient rallié à tel ou tel, ou enfermé dans une attitude de refus ?
De plus, c'est le moment idéal pour lire et critiquer, si besoin est, les programmes et les déclarations des principaux candidats mais aussi pour repérer les propositions qui peuvent être intéressantes, et elles ne manquent pas, y compris chez les « petits » candidats, moins soumis à la pression de l'Opinion ou d'une éventuelle victoire...
C'est aussi le moment pour montrer que les royalistes ne sont pas des « exilés de l'intérieur », qu'ils participent à la vie civique du pays et qu'ils cherchent à construire au-delà des clivages habituels du « Pays légal ». C'est cette capacité de réflexion, de proposition, de discussion qui fait l'originalité et la force des royalistes : alors, oui, il serait trop dommage de se ranger derrière une autre bannière : le drapeau fleurdelysé me suffit largement et il n'a pas vocation à être remisé au placard le temps de l'élection, bien au contraire !
Faire du royalisme, ici et maintenant, et ne pas attendre le lendemain d'une élection qui, de toute façon, sera décevante pour la France comme pour les Français, décevante face aux défis contemporains et à l'immense attente envers notre pays des peuples du monde, ceux qui ont de la mémoire et l'envie de vivre libre...
C'est ce royalisme militant qui ne se renie pas et n'oublie pas d'être au monde, au sein d'un Pays réel complexe et souvent paradoxal, qui a le plus de chance, à plus ou moins long terme, d'aboutir. Aboutir en monarchie, un jour qu'il faut tout faire pour rapprocher de notre calendrier...
14:38 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielle, royalistes, signatures, militantisme.
15/03/2012
Mon programme royaliste en couleurs...
Une petite mise au point sur le royalisme, suite à quelques discussions récentes sur la question et dans le cadre de ma « campagne présidentielle » 2012 :
Le royalisme aujourd'hui n'est pas, et ne doit pas être, que la dénonciation d'une République qui, née en 1792-1799 dans la manoeuvre des républicains ou des opportunistes du moment, et le sang des Basques, des Corses, des Vendéens, des Lyonnais, etc. (liste trop longue, malheureusement...), se contente aujourd'hui d'envoyer des Sarkozy ou des Hollande au pouvoir. Le royalisme ne doit s’appuyer ni sur le simple ressentiment, vain et malsain, ni sur la nostalgie, toute aussi vaine !
Le royalisme est un combat politique contemporain pour établir une monarchie libre et non vassale des forces d'Argent ; une monarchie fédérative des peuples de France quand la république ne sait pas décentraliser ; une monarchie sociale quand la république apparaît de plus en plus comme le règne des actionnaires et des financiers, des traders sans morale. En somme, un nouveau régime pour rompre avec cette république qui, de Danton à Sarkozy, privilégie l'argent et oublie les plus faibles sauf lors des campagnes électorales où les promesses sont nombreuses même si, en définitive, elles n’engagent que ceux qui y croient...
En même temps, le royalisme ne doit pas se contenter d’une simple posture mais être adapté aux défis contemporains, et proposer des pistes de réponse concrètes, sans a priori et sans démagogie : c’est la condition même de la crédibilité du mouvement royaliste français.
En ces temps de présidentielle durant lequel les monarchistes peuvent faire connaître leurs idées sans avoir besoin de rallier tel ou tel prétendant à l’Elysée (ce qui n’aurait pas beaucoup de sens et décrédibiliserait leur engagement), je mène une « campagne présidentielle » avec un programme de couleurs dont voici quelques pièces ici évoquées avant d’être ultérieurement développées : « les trois couleurs », ou un nationalisme mesuré et assumé ; « le pétrole vert de la France », ou le redéploiement agricole par un aménagement du territoire rénové ; « la houille blanche », ou le développement des énergies renouvelables telles que l’énergie hydraulique ou l’énergie houlomotrice ; « la planète bleue », ou la maîtrise et le développement intelligent de notre Zone économique exclusive maritime qui est, en superficie, la deuxième du monde ; « la matière grise », ou notre principal gisement de richesses, intellectuelles et culturelles ; etc.
Chacun de ces thèmes et quelques autres seront l’objet de futures notes, actuellement en préparation…
00:17 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : royalisme, république, campagne, présidentielle.
12/03/2012
Le quinquennat, c'est trop court...
La grande réunion sarkoziste de Villepinte a-t-elle relancée la campagne du président-candidat ? Les analystes ont besoin d'un peu de temps pour le dire mais est-ce, en fait, le plus important ? Dans ce combat des chefs qu'est une élection présidentielle au suffrage universel direct, ce qui m'intéresse, en définitive, ce sont les idées, les propositions, les projets et ce qu'ils peuvent entraîner, que cela soit en positif ou en négatif.
Ainsi, les propos de M. Sarkozy sur l'Europe et la gestion de l'immigration ont-ils retenu toute mon attention, et suscité mon scepticisme, et j’en reparlerai dans une prochaine note. Contrairement à ce que je pourrai être tenté de faire si j'étais moi-même candidat et adversaire du président sortant, je ne m'attarderai pas sur le fait, indéniable, que M. Sarkozy n'a pas, en cinq ans de présidence, tenu une grande part de ses promesses de 2007 ni sur celui qu'il propose aujourd'hui ce qu'il a eu cinq ans à l'Elysée pour faire et qu'il n'a pas fait. Simplement parce que je suis persuadé que le temps du quinquennat est beaucoup trop court pour engager des politiques à long terme, surtout si elles doivent être impopulaires dans le court terme des 5 ans de la présidence, quel qu'en soit le représentant du moment. D'autre part, l'on sait que les 100 premiers jours d'un nouveau président sont déterminants et il faut bien avouer que ces 100 premiers du Sarkozy 2007 ont été brouillés dès le départ par des erreurs, voire des fautes, symboliques, entre le Fouquet's et le yacht Bolloré : plus rude ensuite fut le chemin d'un président qui passait pour le président des riches, et qui confondait « être populaire » et « être vulgaire », au risque de dégrader la figure présidentielle...
De plus, M. Sarkozy a eu à affronter une crise qui, en fait, couvait depuis longtemps et qui n'est que l'accélération de la « grande transition » entre pays de la Triade (et donc de la zone euro) et puissances émergentes (en fait, déjà émergées depuis quelques années), et globalisation de la domination des grandes féodalités financières mondiales au détriment des Etats politiques anciens.
Pas facile alors de mettre en place tout ce que l'on a annoncé ou promis, me semble-t-il, et ceux qui attaquent M. Sarkozy sur son seul bilan commettent une erreur dont ils pourraient avoir, eux aussi, à se repentir s'ils arrivent au pouvoir dans les mois prochains !
Je vous rassure, je ne suis pas devenu sarkoziste ! Mais je ne trouve pas heureux de faire de la démagogie, y compris contre l'actuel locataire en bail précaire de l'Elysée : ni heureux ni constructif ! De plus, faire porter à M. Sarkozy toutes les insuffisances, errements et malheurs de son propre quinquennat c'est laver la République de tout soupçon quand, justement, c'est son principe même d'un « temps politique raccourci » qui empêche toute politique du long terme pourtant nécessaire ! L'écueil sur lequel la présidence Sarkozy est en train de s'échouer est le même que celui qui risque, demain, de déchirer la coque d'une éventuelle (et déjà annoncée sans beaucoup de précautions) présidence Hollande...
Si l’on veut redonner sa juste place au temps dans la pratique politique de l’Etat, à l’inscription des politiques fondamentales dans la durée, encore faut-il penser à enraciner la magistrature suprême de l’Etat dans le long terme et dans la suite naturelle des générations… N’accusons pas M. Sarkozy de tous les maux : il en a sa part et elle est importante, bien sûr, mais la République quinquennale fait aussi son propre malheur et celui des Français. D’ailleurs, certains évoquent désormais de plus en plus ouvertement l’erreur qui fût faite de raccourcir le mandat présidentiel en 2000, erreur que les royalistes avaient signalé avec force arguments : ces derniers, dont j’étais et suis toujours, proposaient plutôt l’allongement du mandat du Chef de l’Etat, jusqu’à la « perpétuité » !
S’il est des règnes qui ont duré moins de temps qu’un quinquennat, la continuité dynastique a cet immense mérite de ne pas remettre en cause à chaque changement de souverain les « grandes politiques engagées » ou, plus sûrement, la pérennité de l’Etat et de sa représentation, ce qui est déjà beaucoup et plus rassurant que ces « inachèvements » présidentiels dont la France n’a pas eu, dans l’histoire politique, à se réjouir…
21:37 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : quinquennat, présidentielle, durée, temps, monarchie, dynastie, sarkozy.