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05/03/2012

Le royalisme n'est pas une nostalgie, qu'on se le dise !

J'ai profité des vacances scolaires qui s'achèvent désormais pour suivre de près les débats présidentiels, n'y trouvant pas toujours, d'ailleurs, mon compte, comme je l'ai déjà indiqué ici même...

 

Chaque jour a été, aussi, l'occasion de discussions au café, dans le métro, voire dans la rue, sur les questions politiques et je n'ai jamais caché mon royalisme qui, en fait, surprend plus qu'il ne choque : il y a bien quelques moqueries mais pas d'agressivité à mon égard. Il est vrai que le royalisme que je défends se veut approprié aux défis contemporains et que je n'éprouve guère de nostalgie à l'égard d'un Ancien Régime passé et qui ne reviendra pas ! Cela ne veut pas dire qu'il n'était pas compréhensible et défendable en son temps, mais il ne l'est plus aujourd'hui, tout simplement.

 

La mondialisation, l'urbanisation, la société de consommation, si elles sont tout à fait critiquables au regard des déracinements, des atteintes à l'environnement et des guerres qu'elles provoquent, sont des faits qu'il faut intégrer à la réflexion, ce qui n'empêchent pas, bien sûr, de chercher d'autres modes d'appréhension et de direction du monde et de notre pays en particulier, d'autres modes de vie moins énergivores et plus respectueux de la nature humaine. Ce qui est certain, c'est qu'il faudra plus d'un jour et plus qu'une « révolution » politique pour changer les choses : mais j'insiste sur le fait que le moyen politique est nécessaire, à l'échelle de la France, pour impulser et accélérer les mutations qui permettront de surmonter ou de contourner les difficultés et les limites (tout en les connaissant) du moment et des lieux.

 

Et la politique, comme je l’explique à mes interlocuteurs, ne se limite pas au « cirque électoral » actuel : elle vaut beaucoup mieux que le spectacle que les hommes (et femmes) politiques en donnent aujourd’hui !

 

09/11/2011

La transmission héréditaire en monarchie.

De multiples questions sont posées au royaliste que je suis, en particulier sur ce que serait la Monarchie ré-instaurée, ou en quoi elle serait différente de l'actuel régime en place : il est vrai que, au début du quinquennat, certains voyaient en M. Sarkozy un monarque que, pourtant, il n'a jamais été ni ne peut prétendre être, au regard même de l'histoire et de la tradition monarchique française. La monocratie n'est pas la Monarchie !

 

Rappelons quelques éléments simples : tout d'abord et contrairement à ce que l'on pourrait croire par une trop rapide lecture des institutions, la Monarchie n’est pas forcément l’antithèse de tout ce qui fait une République aujourd’hui, bien sûr, mais elle a des fondations et souvent des fondements, des raisons d’être et d’agir différentes, ne serait-ce que par définition : quand la République (comprise ici dans un sens restrictif, historiquement et politiquement, et particulièrement dans notre pays) est « l’absence de Roi » (suivant la formule d’Anatole France), la Monarchie se caractérise, au regard du cas français et des exemples européens, par la règle de la transmission héréditaire de la magistrature suprême, du père au fils dans la meilleure configuration, règle résumée par deux formules que les légistes français ont souvent rappelée : « Le roi est mort, vive le roi ! » et « le roi ne meurt jamais », cette dernière formule rappelant que « l’Etat demeure toujours » (Louis XIV sur son lit de mort), au-delà de la mort physique de son dépositaire du moment.

 

Ce mode de transmission du Pouvoir est à la fois le plus simple, le plus naturel, mais aussi le plus contesté aujourd’hui dans notre société politique et par l’idéologie dominante d’un individualisme qui s’accommode mal d’une règle et d’une autorité qui lui échappent, celles-ci ne devant rien, dans leurs applications, à la volonté individuelle pure. Car le choix des électeurs n’est pour rien dans la montée sur « la première place », symbolisée longtemps par le trône, d’un homme qui s’est apparemment juste donné la peine de naître, et de « naître roi » avant que de le devenir concrètement, statutairement, politiquement. La naissance est à la fois l’argument fort et même principiel des monarchies, et son handicap dans l’Opinion publique : mais il est la base de l’autorité monarchique.

 

En fait, la naissance, aujourd’hui comme hier et sans doute demain, échappe aux jeux de clientèle et de concurrence pour la magistrature suprême : le futur roi n’a pas choisi de « naître roi », mais il n’est pas libre, dans une Monarchie « à la française », de renoncer aux responsabilités que cela impose. A partir de sa naissance, alors que la vie suit son cours et avant que la mort ne « libère » le trône de son prédécesseur, souvent de son propre père, le Dauphin (puisque c’est ainsi qu’on le nomme en France) est entretenu dans cette ambiance particulière qui fait de lui celui qui « attend », sans être pressé (car un fils n’espère pas la mort de son père…), et qui est préparé (et se prépare) à la tâche politique de régner : il apprend le métier de roi sans savoir, d’ailleurs, s’il l’exercera un jour, mais plus encore, quand il l’exercera. Dans cette situation, aucun choix, ni pour le roi ni pour le Dauphin ! Mais, paradoxalement, c’est cette absence de choix, c’est le fait de s’en remettre à la nature et à la vie familiale, à la filiation, qui permet la plus grande liberté à la Monarchie, à la magistrature suprême de l’Etat en monarchie.

 

Certains, malicieusement, m'objecteront que le président actuel semble avoir poussé son fils à prendre des responsabilités politiques dans un réflexe dynastique qui pourrait se retrouver dans les arguments évoqués plus haut : mais, justement, il s'agit là, dans une République de plus en plus oligarchique, d'une tentation liée à une conception « clientéliste » et « privatisée » du Pouvoir et non à une notion de Pouvoir comme « service public ». Quand la République et la monocratie pensent d'abord à « se servir », la Monarchie est là, d'abord et par principe même,  « pour servir » : la nuance est d'importance...

 

11/10/2011

Primaire socialiste : une envie de politique des Français ?

 

La primaire socialiste de dimanche est plutôt un succès et montre aussi, au-delà même de l'étiquette du parti organisateur, la soif de politique encore bien vivace dans notre pays : je trouve cela plutôt rassurant, tout compte fait, car cela rompt avec un certain fatalisme malsain et démobilisateur.

 

Oui, les Français sont un peuple éminemment politique, et ils n'ont jamais complètement renoncé à l'idée qu'il est possible de « faire bouger les choses », y compris contre les injustices sociales et les puissances financières et économiques qui « gouvernent » (ou y prétendent) le monde : le score même d'Arnaud Montebourg qui a fait campagne sur le thème explicite (mais difficile) de la « démondialisation » en est la preuve la plus éclatante !

 

Tout cela renforce ma conviction que la politique a encore un avenir et d'abord dans notre pays, et qu'il convient d'en discuter et de la pratiquer, non pour sa gloire personnelle ou de vils intérêts financiers, mais pour défendre ce qui doit l'être, notre nation française tout d'abord, première protection sociale des Français, mais aussi une certaine idée de l'équité et de l'honneur ; la liberté de l'esprit et la justice qui vaut encore mieux que l'égalité ; etc.

 

La présidentielle, qui a déjà commencé et qui aboutira au printemps 2012 par les deux tours de l'élection, est l'occasion privilégiée du débat et du combat politique, même si elle n'en est qu'un aspect et qu'il ne faudrait pas limiter toute politique à cette simple joute électorale. A défaut d'avoir un candidat, socialiste ou autre, qui convienne à mes convictions monarchistes, forcément exigeantes, j'ai bien l'intention de faire entendre ma « petite musique royaliste », et de rappeler que « dans le concert des libertés, le roi est le chef d'orchestre nécessaire », tout simplement !