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27/07/2010

Trente ans !

J’ai trente ans ! Enfin, trente ans de royalisme… Depuis ce samedi 26 juillet 1980 et cette lettre glissée à la Poste de Saint-Lunaire, avec, sur son enveloppe, le nom de Pierre Juhel (le dirigeant du mouvement d’Action Française) qui, étrange « intersigne » (diraient certains), décédait d’une longue maladie ce même jour : je n’ai pas vu dans cette coïncidence autre chose qu’une… coïncidence, autant qu’il m’en souvienne.

 

Trente ans de royalisme, de militantisme, de réflexion, de foi politique… Que de souvenirs, même si beaucoup sont effacés par l’accumulation d’actions, de discussions, d’épreuves, d’échecs et de (quelques…) succès ! Trente ans durant lesquels quatre présidents de la République se sont succédé, de Giscard d’Estaing à Sarkozy, plus d’une douzaine de premiers ministres, sans compter les scandales, des diamants offerts par l’empereur Bokassa à Giscard au financement douteux du microparti de Laurent Wauquiez par des industriels délocalisateurs au Royaume-Uni. Le communisme s’est effondré, le socialisme s’est amendé en libéralisme de gauche, le gaullisme est devenu commémoratif tandis que l’Union européenne est devenue le « nouvel horizon indépassable » (sic !) de la politique française… Jacques Martin et Jean Yanne sont morts, Giscard pas encore mais Lady Di, si…

 

En trente ans, mon royalisme ne s’est pas démenti mais il n’est plus forcément le même qu’en cet été 80 : il a mûri, ses thématiques se sont sans doute diversifié et approfondi, et j’ai fait ce devoir d’inventaire qui me fait, aujourd’hui, préférer le Bernanos de « La France contre les robots » au Maurras de « la revanche de Dreyfus »… Du Maître de l’Action Française, j’ai gardé quelques éléments qui en font une référence majeure dans mon Panthéon personnel, mais je peux dire aussi que, si je suis devenu royaliste grâce à Maurras et à ses fortes raisons, c’est aussi malgré Maurras que je le suis resté !

 

« La vraie tradition est critique », l’importance du « moyen politique » et du « levier institutionnel » (le fameux « Politique d’abord ! »), le « fédéralisme national » et la Monarchie active forment mon héritage « maurrassien ». Mais la lecture de Georges Bernanos, de Simone Weil, de Bertrand de Jouvenel (avant même que je ne me penche sérieusement sur Maurras), de Georges Balandier, et de beaucoup d’autres venus de tous les horizons politiques ou philosophiques, a irrigué un royalisme que j’ai toujours voulu actif, combatif et éminemment politique et « contemporain » : la nostalgie, si elle peut parfois exister et, même, m’envahir sentimentalement, ne fait pas une politique et en serait plutôt le tombeau.

 

Trente ans après ma découverte, par hasard, de l’hebdomadaire d’Action Française « Aspects de la France » (aujourd’hui redevenu « L’Action Française »), je suis plus royaliste que jamais, sans doute plus marqué par les questions sociales et environnementales qu’à l’époque de mes années d’études, mais toujours farouchement attaché à l’idée d’une France libre de son destin, utile au monde et nécessaire à l’histoire.

 

Bien sûr, la Monarchie n’est pas faite et, si j’en garde la forte espérance, sa proximité n’est pas encore avérée : cela n’enlève rien à sa nécessité et à l’ardente obligation d’accélérer la date de son recours, de son secours pour notre pays. Sera-t-elle telle que je la pensais il y a trente ans, solution « miraculeuse » à tous les maux de la France ? Non, bien sûr : mais elle sera, je le pense, le moyen institutionnel de « refaire France », à l’intérieur des frontières du pays comme sur la scène internationale. Et ce n’est pas rien !

 

Trente ans de royalisme, mais j’aimerai ne pas en fêter encore trop de décennies : car, comme je l’ai dit mille fois à la fin d’articles ou de réunions publiques, « il ne s’agit pas de mourir royaliste mais de vivre en Monarchie ! ».

 

A suivre ? Bien sûr, à suivre, encore quelques temps, tant qu’il me restera un souffle de vie… Et, toujours, ce cri multiséculaire de la fidélité créatrice, « vive le roi ! »…

 

 

24/07/2010

General Motors, à Strasbourg : l'insupportable silence de l'Etat !

En début de semaine, les ouvriers de l’usine strasbourgeoise de General Motors Company ont été appelés à se prononcer par référendum sur le gel de leurs salaires pendant deux ans, l’abandon de six jours de RTT (sur seize), la suppression de l’intéressement jusqu’en 2013 : l’enjeu était de diminuer les coûts de main-d’œuvre pour « sauver les 1.150 emplois » de l’usine menacée, par la multinationale états-unienne, d’être purement et simplement (et rapidement) fermée pour être réimplantée là où les coûts de production seraient moins élevés… Ainsi, les ouvriers, d’habitude écartés des décisions de l’entreprise, étaient-ils conviés à légitimer eux-mêmes une rigueur censée les sauver, en sacrifiant une part de leurs revenus !

 

Dans cette affaire, plusieurs éléments sont choquants : d’abord, le fait que ce sont toujours les ouvriers qui sont « la variable d’ajustement » et que les multinationales, dans la recherche d’un profit qui intéresse d’abord les actionnaires et non les travailleurs eux-mêmes, font peu de cas des conditions sociales de leurs salariés, et se réfugient derrière les « contraintes de la compétitivité » pour excuser ce qui est, le plus souvent, le résultat d’une certaine cupidité actionnariale ou patronale mais aussi parfois le résultat d’erreurs de gestion et de stratégie industrielle !

 

Ensuite, l’absence de l’Etat français dans cette affaire : bien sûr, nous ne sommes pas, et heureusement, dans une économie étatisée mais l’Etat a un rôle majeur, éminemment politique, qui est de protéger ceux qui sont ses citoyens, et en particulier de veiller à ce que les intérêts des plus faibles ne soient pas oubliés par les puissants, quels qu’ils soient, financiers ou industriels ! Or là, au moment même où l’Etat serait nécessaire, dans son rôle d’arbitre économique et de garant de l’équité sociale, il est silencieux, invisible, craignant sans doute que la Commission européenne (toujours au nom de son dogme fondamental de la « concurrence libre et non faussée »…) ne le tance s’il intervenait et s’il rappelait ses obligations sociales à cette entreprise étrangère qui voudrait bien appliquer des règles déjà pratiquées dans des pays où le Droit social reste embryonnaire…

 

Ce silence de l’Etat est un vrai scandale, non pas économique, mais social et politique ! Il montre aussi la faiblesse actuelle, l’impuissance même d’une République qui n’est plus libre et n’ose s’affranchir, quand il le faudrait bien, des règles édictées par les féodalités financières et industrielles, par cette « fortune anonyme et vagabonde » qui se moque des frontières, des pouvoirs publics, des citoyens…

 

« On finira bien par restaurer la Monarchie, un jour, contre la dictature et contre l’anarchie », affirmait Eugène Ionesco dans les années 70 : oui, contre la dictature des féodalités multinationales et contre l’anarchie d’une économie sauvage, voire barbare, il faudra bien, le plus tôt possible, instaurer en France une Monarchie royale, politiquement libre et socialement juste. Non pour faire des miracles mais pour faire respecter la décence sociale et avancer la cause des hommes, tout simplement !

 

 

20/07/2010

La Monarchie royale contre l'Enarchie républicaine.

Ce que l'on peut reprocher à la République, au-delà même des multiples affaires et conflits d’intérêts (cf l’affaire Woerth (mari et femme)-Bettencourt), ce n'est pas tellement d'avoir des énarques ou des technocrates à tous les échelons ministériels, mais de leur avoir abandonné le Pouvoir, en les laissant maîtres des grandes administrations de l'Etat, au risque de perdre le vue le sens de l’Etat au profit du sens des affaires… Or, de par leur formation à « l’efficacité », ils en oublient les simples principes sociaux et moraux qui permettent de justifier une société et d’éviter l’absence de mesure des puissants !

 

L'intérêt de la Monarchie « à la française », c'est de les remettre dans le service de l'Etat, de les « ordonner » à l'Etat tout en les empêchant de former de nouvelles féodalités. A bien y regarder, la Monarchie est, de ce côté-là, libératrice. Je ne suis pas utopiste, et c'est pour cela que je pense que la Monarchie, en restaurant l'autonomie du Politique, restaure aussi l'indépendance d'action nécessaire de la magistrature suprême de l’Etat, aujourd’hui prisonnière des jeux partisans.


Si je voulais résumer, il s'agit d'établir la Monarchie pour limiter l'Enarchie et la techno-bureaucratie : à l'Etat monarchique les pouvoirs régaliens; aux énarques les tâches administratives et d'intendance, dans un cadre délimité et hors des jeux financiers. Cette utilisation raisonnée des compétences par l'Etat royal évite la féodalisation du Pouvoir.


Il n'est pas dit que cette révolution royale soit facile, mais elle est nécessaire pour libérer l'Etat et redonner des pouvoirs concrets aux citoyens, dans leurs cadres locaux et socioprofessionnels.