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10/10/2008

L'énergie des vagues.

Dans le cadre des recherches sur de nouvelles sources d’énergie, il en est une qui est sans doute appelée à un bel avenir, pour des raisons assez évidentes, en particulier en Bretagne : l’énergie houlomotrice, c’est-à-dire l’énergie des vagues. Le journal « La Croix », dans une récente édition (vendredi 26 septembre 2008), annonce que « la première plate-forme d’essais en mer verra le jour en 2010 au large des Pays de la Loire. Objectif : mettre au point un système produisant de l’énergie électrique à partir des vagues ». Il est vrai que cette énergie, par essence même, est inépuisable et que, tout compte fait, elle n’est pas si compliquée à récupérer, comme le montrent les expériences déjà menées au Royaume-Uni, pays pionnier en ce domaine. De plus, cette énergie houlomotrice « semble la plus prometteuse. D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’énergie récupérable pourrait s’élever à 5 000 térawatts par an, soit pratiquement le tiers de la consommation mondiale actuelle d’électricité. A l’échelle de la France, en utilisant 1 km² de mer, la ferme houlomotrice pourrait alimenter en électricité 7 000 à 8 000 foyers (hors chauffage) sur une année ». Au regard du domaine maritime de la France (le deuxième du monde), cette énergie, si elle était massivement utilisée, pourrait permettre à notre pays de sauvegarder, voire d’accroître, son indépendance énergétique (en prenant le relais de l’énergie nucléaire) et, en même temps, de donner l’exemple d’une politique écologiste volontariste de réduction des gaz à effet de serre : deux enjeux qui pourraient faire de notre pays une véritable puissance énergétique et écologiste et qui lui donneraient à nouveau les moyens de peser concrètement sur les affaires de l’Europe et du monde, en particulier au moment où le souci environnemental se fera de plus en plus prégnant sur la planète et où les énergies fossiles verront leur poids s’alléger pour le simple motif de leur épuisement progressif. La France, avec l’énergie houlomotrice, peut, si elle le veut et fait en sorte de ne pas « louper le coche », devenir « l’Arabie saoudite des vagues »… Mais c’est maintenant qu’il faut investir en ce domaine : il y a urgence et opportunité, à saisir !

09/10/2008

La crise, transfert de richesses vers l'Asie.

La crise financière continue à se développer sans que l’on sache combien de temps elle va durer et quelles en seront toutes les conséquences. La dégringolade des places boursières donne l’impression d’une vaste panique incontrôlée et d’une perte de confiance généralisée dans le système financier mondial. Mais, au-delà des évènements, il me semble important de chercher à comprendre ce qui se passe, condition indispensable à toute stratégie économique crédible et à toute réponse politique.

En fait, il n’est pas inutile de se rappeler que le terme même de crise est la traduction française du mot grec « krisis » qui signifie « séparation » : c’est bien de cela dont il s’agit, une séparation entre un avant et un après, une forme de transition en somme entre deux situations, deux réalités, deux mondes.

Ainsi, nous assistons au « passage de témoin » de la puissance financière et économique, des pays du Nord (Etats-Unis, pays européens, principalement) à certaines nations d’Asie, en particulier l’Inde et la Chine, ce que soulignent quelques (rares) articles qui évitent de tomber dans le piège d’une lecture simpliste et seulement idéologique, pas toujours suffisante pour comprendre la situation présente : si crise du capitalisme il y a, cela ne signifie pas la fin de celui-ci mais son transfert dans de nouveaux espaces dominants, dans de nouvelles zones de réalisation et d’expansion. Le centre du monde se déplace vers l’Asie et, comme tout déracinement de ce que l’on a cru éternel et inexpugnable, cela se fait dans de grands craquements et dans la poussière soulevée par ces grands arbres qui s’abattent sur un sol devenu aride… L’argent est désormais ailleurs que dans nos pays qui, en caricaturant un peu, se contentent juste de consommer des produits fabriqués en Asie, serrant par là-même la corde autour du cou de nos économies.

La question posée dans « Le Monde 2 » dans son édition du samedi 4 octobre : « Au décours de cette crise, les actuels maîtres du monde seront-ils toujours ceux de demain ? » trouve ainsi sa réponse dans un autre article du « Monde » du même jour : « La crise renforcera l’Asie », article de l’économiste Jean-Raphaël Chaponniere qu’il conviendrait de découper et de conserver dans son portefeuille, non comme un talisman mais comme un avertissement, et qui confirme mes prévisions déjà anciennes.

Ainsi, est-il expliqué que « la crise financière, la plus grave depuis 1929, accélérera le glissement du centre du monde vers l’Asie », glissement commencé depuis les années 80-90 et freiné par la crise de 1997. « Cependant, tous les pays asiatiques ont tiré les leçons de la crise de 1997 et ont accumulé des réserves pour se protéger. Investis en bons du Trésor américain, elles ont permis aux Etats-Unis de maintenir des taux d’intérêt bas et aux ménages américains de s’endetter davantage. L’Asie a ainsi profité de la boulimie de consommation aux Etats-Unis. Ces excès ont conduit à la crise. (…)

Depuis l’été 2007, les Etats-Unis souffrent de la grippe des subprimes et, si les marchés asiatiques ont souffert, les économies réelles ont été épargnées. En 2009, elles seront bien sûr affectées par la récession qui s’annonce. Pour autant, elles connaîtront un rythme de croissance supérieur à celui des économies américaines, européennes et japonaises.

(…) L’attention portée aux échanges occulte l’essentiel : la croissance asiatique repose bien davantage sur la demande domestique. L’investissement et la consommation sont les principaux ressorts de ces pays. Ils ne seront affectés qu’à la marge par la crise. (…)

Les Etats et les ménages asiatiques qui en ont les moyens financiers continueront d’investir et de consommer. S’ils ont pâti de la crise financière, les fonds souverains asiatiques vont quant à eux probablement saisir cette opportunité pour acquérir des actifs aux Etats-Unis et en Europe.

(…) En accélérant le basculement vers l’Asie, la crise actuelle accouchera d’un monde multipolaire. ».

Comprendre ce transfert de richesses et de puissance économique, c’est en prévenir aussi les conséquences et en amortir le choc : le capitalisme libéral, s’il se retire de nos terres pour aller fleurir ailleurs, pourrait bien laisser la place à de nouvelles formes, traditionnelles ou inédites, d’économie et de société, mieux orientées vers le partage et la sobriété. Pour en finir, non pas avec l’Argent, mais avec son règne indécent et cruel…

 

08/10/2008

Nationalisme, au-delà de Barrès.

Lundi soir, j’étais invité à débattre du thème « Peut-on être royaliste en 2008 ? » sur Radio-Courtoisie, aux côtés de mon vieil ami Michel Fromentoux, rédacteur en chef de L’Action française. Apparemment, le thème a intéressé les auditeurs, si l’on en croit le nombre important de messages de ceux-ci, dont certains lus à l’antenne : parfois, on y retrouvait les arguments mille fois ressassés par les nationalistes républicains, abrités derrière la figure tutélaire de Maurice Barrès.  Cet écrivain de la fin du XIXe siècle, « inventeur » du mot de « nationalisme », est resté fidèle à l’institution républicaine malgré la forte dialectique maurrassienne,  et cela au nom d’un « réalisme » pourtant battu en brèche par la pratique et qui a permis au régime républicain de perdurer, parfois sans amour particulier des Français, résignés…

Depuis un siècle, l’Histoire a été cruelle pour ceux qui se veulent barrésiens et a, à l’envi, montré que les craintes de Maurras sur l’avenir de la nation en République, étaient malheureusement fondées : il suffit de constater comment, aujourd’hui, la France a perdu une grande part de son influence dans le monde, souvent chassée par les Anglo-Saxons ou par les Chinois (comme en  Afrique), et comme essoufflée de vivre. Or, elle aurait pu jouer un autre rôle en ce XXe siècle désormais de plus en plus lointain et elle aurait quelque chose à dire (et à faire !) dans ce grand remue-ménage de la mondialisation : d’ailleurs, le général de Gaulle, sans doute, assuma la tâche d’un « régent de France », mais qui n’aurait pas eu le temps ni réussi à rendre le Pouvoir à son légitime prince. Quand on voit comment la volonté d’un homme, attaché à l’héritage capétien, a réussi à changer le cours de l’Histoire et à rendre un visage à une France qui semblait condamnée à n’être plus qu’une « province européenne » ou une « colonie de l’américanosphère », on se dit que tout cela aurait pu s’enraciner s’il avait osé fonder une nouvelle Monarchie royale avec le comte de Paris. Mais, cela n’a pas été, et il ne sert à rien de rêver : la Monarchie n’est pas faite, le Roi reste « l’absent »…

Maurras avait qualifié la Monarchie qu’il souhaitait de « nationalisme intégral » par une curieuse référence aux mathématiques, en soulignant combien il était le moyen institutionnel nécessaire pour permettre à la France « de manœuvrer et grandir » : en somme, faire du nationalisme, réflexe souvent hâtif et désordonné, une forte raison qui appelait la condition, l’exigence monarchique. Mais Maurras n’a pas réussi à convaincre Barrès et les nationalistes républicains furent, finalement, peu nombreux à franchir le pas et à conclure à la Monarchie : les mêmes aujourd’hui, s’ils saluent Maurras, le font de loin, de plus en plus loin.

Pourtant, tout ce que veulent conserver les nationalistes (je parle des nationalistes politiques ou de ceux que Taguieff nomme, reprenant un terme créé par Pierre Boutang, le fils spirituel de Maurras, « les nationistes ») ne peut l’être par un système républicain qui, aujourd’hui, n’est même plus sûr de vouloir se défendre, et qui se réfugie dans une Union européenne confortable, sans ambition autre que de profiter du banquet économique et consumériste et de « sortir de l’Histoire ». C’est d’ailleurs assez normal, la République ayant longtemps vécu sur l’élan créé par la Monarchie des siècles passés, fondatrice des formes de l’Etat et de la nation en France : mais le carburant, amassé par les capétiens et consumé par les Républiques et autres Empires césariens, est en cours d’épuisement…

Du coup, les nationalistes républicains se crispent sur des attitudes et des réflexes qui ne sont pas toujours compris de nos contemporains et qui décrédibilisent toute velléité un peu farouche de défendre la nation : or, un nationalisme bien compris (mais peut-être le terme lui-même apparaît-il trop connoté aujourd’hui pour garder quelque efficacité que ce soit) doit se rappeler la fameuse formule de Jacques Bainville, si méconnue alors qu’elle mériterait de figurer sur les banderoles des nationalistes conséquents : « Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation. »

D’où ma défense des musulmans français qui, d’ailleurs, m’a été hier reprochée par l’animateur de l’émission comme une « naïveté » quand j’y vois, au contraire, une prise en compte des réalités françaises contemporaines et des traditions nationales capétiennes elles-mêmes.

Tout nationaliste conséquent, et je sais que je m’adresse alors à une petite part, peut-être fort réduite, du public nationaliste, doit « faire France » avec les habitants, anciens ou récents, de notre pays. Il ne s’agit pas d’ouvrir la France à tous les vents mais de la faire aimer à ceux qui, de par l’Histoire lointaine ou proche, s’y trouvent, et s’y trouvent bien. Le vrai nationalisme français est d’abord une déclaration d’amour à la France, une passion qui n’est pas jalousie mais envie de vivre en commun, de regarder dans la même direction… L’amour, un terme trop peu employé en politique, malheureusement… Il est, en tout cas, à la base de mon « nationalisme », et ne se conçoit, pour s’inscrire dans la durée, dans cet avenir que je souhaite à mon pays, que par la fidélité au Roi !