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21/11/2008

Un milliard d'euros.

 

Encore une information passée inaperçue, à mon grand dam ! C’est le journal « La Croix » qui, dans son édition du mercredi 19 novembre, rapporte l’histoire : en mai dernier, l’idée de consacrer à l’aide aux pays du Sud (principalement des pays africains, dans ce cas précis) un milliard d’euros, consacrés initialement à la PAC (politique agricole commune) mais en définitive non utilisés, avait été avancée par des députés européens et reçue le soutien de la Commission de Bruxelles et du Parlement européen. Une belle idée, témoignant d’une solidarité bienvenue dans un monde souvent cruel aux plus faibles… D’autant plus que cette somme devait surtout servir « à développer leur agriculture, en leur offrant engrais et semences (non OGM) appropriés », selon l’auteur de l’article.

Mais la crise financière est passée par là, depuis, et certains États de l’UE, qui n’ont pas hésité à débourser des milliards d’euros pour sauver des banques pas toujours irréprochables, se refusent désormais à entériner cette mesure de solidarité : l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie pourraient former, avec d’autres, une minorité de blocage et faire capoter le projet, « débattu ce vendredi dans le cadre d’une tentative de conciliation sur le budget 2009 entre le Parlement et la Commission ».

Cette information, peu médiatisée en ces heures de « guerre des roses », mériterait, me semble-t-il, plus d’attention et, en tout cas, est fort révélatrice des hypocrisies de notre société de consommation qui est prête à brûler des milliards pour soutenir une croissance qui s’apparente parfois à un vaste gaspillage des ressources de notre planète, et qui oublie, dans le même temps (à part dans les discours électoraux…), les notions de partage, de charité et de solidarité… Le journal « Le Monde » faisait sa « Une » il y a quelques semaines sur ce chiffre faramineux de 25.000 milliards de dollars envolés en fumée ces derniers mois, tandis que les différents plans de sauvetage financier de par le monde atteignent des sommes qui donnent le tournis : et, dans le même temps, quelques pays d’Europe chicanent sur un « misérable » milliard d’euros, un « milliard utile » pour une fois, et non pas destiné à la spéculation ou aux banques… Triste temps, triste monde…

Il faut souhaiter que, dans cette affaire, le cœur et la raison l’emportent, et que l’Union européenne saura où se trouvent l’honneur et son devoir. A moins que, comme l’affirme la cynique formule, « on ne prête qu’aux riches »…

19/11/2008

Encore des routes...

Dois-je, une fois de plus, clamer mon désespoir devant un mouvement qui semble inéluctable et que j’ai déjà maintes et maintes fois évoqué à travers les notes de ce blog, je veux parler de la construction effrénée de nouvelles routes et autoroutes un peu partout en France, et cela malgré les promesses du Grenelle de l’environnement de l’an dernier ?

L’autre jour, en me rendant à Chartres, un peu après Rambouillet, j’ai longé un immense chantier qui bouleversait la campagne sur une bonne dizaine de kilomètres et mobilisait une véritable noria de bulldozers et de camions. Bien sûr, ce chantier est prévu de longue date mais est-il vraiment une bonne chose à l’heure où il serait plus judicieux de développer les transports ferroviaires ou les liaisons intercommunales par l’autobus, par exemple, ne serait-ce que pour désembouteiller les routes ou pour diminuer les effets des circulations humaines sur l’environnement (ne serait-ce qu’atmosphériques…) ? Car on sait que, contrairement à ce que beaucoup croient, la circulation automobile ne diminue pas lorsque l’on rajoute des kilomètres de macadam au réseau routier mais augmente parce qu’elle nourrit et se nourrit de la rurbanisation qu’elle favorise

Là encore, il est temps de repenser un aménagement raisonnable du territoire, pour freiner ce mouvement de « mitage » de nos campagnes et impulser une nouvelle gestion des espaces ruraux : voilà un vaste chantier de réflexion et d’action pour qui veut agir concrètement, autant pour l’environnement que pour l’habitat et l’emploi !

17/11/2008

Royal ? Non, seulement la royauté.

Le spectacle donné ce ouiquende par le congrès du Parti socialiste était assez misérable et n’avait rien pour plaire aux citoyens qui, tous les matins, conciliabulent au comptoir des cafés, ce « parlement du peuple » évoqué par Balzac. Si la rose est le symbole du PS, ce n’est pas exactement l’odeur qui montait aux narines des militants ni des électeurs, et les petites manœuvres assez médiocres d’un Delanoë au matin du lundi suivant n’ont guère été appréciées par ceux qui, la veille encore, lui faisaient crédit de sa retenue au Congrès. Du coup, Ségolène Royal en devenait presque sympathique à ceux-là mêmes qui, encore il y a deux jours, la brocardaient…

Ces quelques phrases sur le congrès me sont suggérées par l’écoute attentive de quelques émissions de radio et, en particulier, par les réactions des auditeurs et, dans le café parisien dans lequel je me suis trouvé ce matin à la Porte Maillot, par celles des consommateurs. Bien sûr, certains moquaient le lyrisme de madame Royal et les « étoiles » qu’elle a vantées, sans savoir qu’il s’agissait en fait d’une citation de… Jean Jaurès ! En somme, elle a fait fort, et les railleries de certains « camarades » se sont vite retournées contre ceux-ci, piteux d’avoir moqué Jaurès quand ils pensaient avoir dénoncé une nouvelle « crétinitude » de cette « folle mystique » (formules que j’ai entendu prononcées par des socialistes hier dimanche, visiblement peu favorables à la Dame du Poitou…).

A ce jour, personne ne sait exactement qui va emporter le poste de premier secrétaire du Parti socialiste, et, en fait, cela agace plus que cela n’émeut… Cette guerre des roses, si inopportune au moment où la crise économique se traduit chaque jour un peu plus en crise sociale, ajoute encore au discrédit de ce régime des partis qui caractérise la République actuelle, toujours coincée entre deux élections et en « présidentielle permanente » au risque de négliger les vrais enjeux et de penser sur le long terme.

Entre une UMP qui joue le rôle de porte-flingues du président et un PS qui se confond avec la foire d’empoigne, où sont l’intérêt général de notre pays et le service public que doit normalement être la politique ? Les « ego » surdimensionnés de quelques uns qui veulent « se servir » avant de « servir » me navrent et me fâchent : mais n’est-ce pas tout le système de la République électorale lui-même qui, en faisant des partis les maîtres du jeu démocratique, tend à cette logique de division et de confiscation des « voix citoyennes » ?

Qu’on me comprenne bien : si je n’apprécie pas les petits jeux scabreux des politiciens, je ne remets pas en question l’existence des partis, qui peuvent être des médiateurs nécessaires entre les citoyens et les institutions. Mais je souhaite que l’Etat n’en soit pas la victime ni la proie : d’où mon combat pour libérer la magistrature suprême de l’Etat des jeux électoraux ! Tout l’intérêt d’une monarchie royale est de ne pas faire dépendre le temps politique du seul « tournoi démocratique » mais de lui fixer d’autres limites, d’autres règles qui sont celles de la vie d’un homme, d’une famille même, d’un père et d’un fils…

Un roi ne se désigne pas au sortir d’un congrès ou un dimanche de querelle, au fond des urnes : il naît pour être roi sans l’avoir lui-même choisi ! C’est cette charge qu’il est préparé, éduqué à assumer et qu’il n’a pas à récupérer dans le ruisseau des vanités après de multiples tirades guerrières et assauts fratricides… Il attend sans impatience la mort de l’être cher, de ce père qui l’a conçu avec sa mère, car la monarchie « naît d’un coup de rein » comme le disait crûment Vladimir Volkoff…

Remettre les partis à leur place et à l’honneur, c’est d’abord leur ôter ce hochet présidentiel qui est, pour certains ambitieux, l’unique objet de leur sollicitude envers les citoyens. Et rendre un sceptre à la France