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19/10/2009

Toujours la République...

La politique française doit-elle se résumer à des affaires crapoteuses ou à des polémiques foireuses ? Au regard de l’actualité récente, il serait facile et pas totalement illogique de répondre par la positive, mais cela serait plus un aveu d’impuissance et d’impolitique qu’une véritable réponse : la politique n’est pas forcément ce que la République oligarchique de 2009 en montre, loin de là !

 

L’affaire de la candidature du fils de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’EPAD (Etablissement public d’aménagement de la Défense), celui que la presse qui se veut « républicaine » (mais qu’est-ce que cela signifie en… République ?) baptise du titre qui se veut péjoratif (mais qui est surtout immérité et illégitime !) de « Prince Jean » (sic !), est aussi le reflet des contradictions d’une République qui passe son temps, faute des principes de service et d’honneur, à osciller entre anarchie parlementaire et oligarchie néo-féodale : certes, la Cinquième République avait, par la volonté et l’enracinement dans l’histoire de France de son fondateur, tenté de garantir l’Etat contre les offensives féodales et lui avait redonné un lustre certain, dont il reste de beaux restes et quelques institutions… Mais l’actuel locataire de l’Elysée et sa Cour semblent oublier les devoirs de l’Etat pour ne reconnaître que les droits de leurs clans et de leurs clientèles ! C’est Rome moins la gloire !

 

Certains imaginent que nous sommes en Monarchie quand la République de M. Sarkozy n’est qu’une « monocratie oligarchique » qui se cherche une histoire et une légitimité en caricaturant ce qu’ils croient avoir été la Monarchie : cette dernière cherchait (sans toujours l’atteindre, d’ailleurs…) le « bien commun » qui, par essence, ne peut se confondre avec l’intérêt d’un clan ou d’un parti, d’un seul homme ou d’une majorité parlementaire…

 

Nous sommes bien en République, et celle-ci perd de plus en plus ce qui lui servait en fait de colonne vertébrale ou de garde-fou, c’est-à-dire le sens de l’Etat : c’était écrit, d’une certaine manière, dès 1965 lorsque la « solution royale » incarnée par le comte de Paris a été abandonnée par de Gaulle, qui lui préféra sa propre personne, persuadé qu’il serait élu dès le premier tour de l’élection présidentielle, ce qui ne fut d’ailleurs pas le cas, à la grande colère du général.

 

Nous sommes bien en République et ce sont donc les électeurs qui ont « sacré » le monocrate de cette couronne de bulletins, lauriers éphémères d’une République qui recycle les féodalités en partis et les féodaux en ministres ou présidents de conseils, généraux ou régionaux.

 

Soyons clair : ce ne sont pas ces « Etats dans l’Etat » qui sont les plus gênants mais plutôt que certains se posent « contre l’Etat » et, surtout, que l’Etat soit la proie de leurs jeux et enjeux, parce qu’il paraît faible ou peu assuré face aux groupes de pression qui, en définitive, font aussi les élections par des biais fort divers sans être moins efficaces.

 

La Monarchie ce n’est pas cette République-là ! Bien au contraire, en Monarchie, le Roi n’est pas « le premier des féodaux » ou le suzerain suprême, il est le Roi de tous et le souverain fédérateur, il est l’Etat et la nation, l’arbitre suprême sans être forcément consensuel mais simplement juste. C’est aussi ce que rappelle le prince Jean, celui qui porte le beau nom de France, dans son livre d’entretiens paru il y a quelques jours : rien à voir avec les petites manœuvres d’un fils, ambitieux pour lui-même, du locataire de l’Elysée…

 

Oui, décidément, la politique française vaut mieux que cette foire des ambitieux, cette éternelle querelle des « pourquoi pas moi ? »… Elle mérite un roi, tout simplement !

17/10/2009

Bande dessinée et Révolution française.

La bande dessinée (tout comme la littérature et le cinéma…) n’a pas toujours été tendre pour la Révolution française, en particulier après la commémoration du bicentenaire de celle-ci qui a vu s’ouvrir bien des yeux et remettre en cause les poncifs républicains. Voici quelques unes de ces BD qui écornent la légende dorée de la Révolution :

 

Timon des blés, tome 4 et suivants :

Timon, ci-devant de la Fresnaye, revient en France au pire moment de la Terreur et va, au départ malgré lui, reprendre le combat de son père guillotiné pour fidélité au Roi. De la Normandie, où il rencontre Louis de Frotté, à la Bretagne, où sa route croise celle de Georges Cadoudal, le chef chouan, mais aussi celle d’un enfant qui se fait passer pour le Dauphin Louis XVII, Timon des blés va porter haut les valeurs de l’honneur (qui n’empêche pas toujours une certaine cruauté) et du courage.

 

Dampierre, une dizaine de tomes :

Dans une Vendée en proie à la guerre civile et à la répression, Dampierre va coudre, au départ sans enthousiasme et sans illusions, le sacré-cœur rouge des insurgés catholiques et royalistes sur sa poitrine. Il doit faire face aux Bleus des troupes républicaines, mais aussi aux multiples rivalités qui minent l’Armée catholique et royale. Dans cette série, rien ne nous est épargné des horreurs infligées par la République à la France de l’Ouest, autant les noyades de Carrier à Nantes que la destruction des villages vendéens.

 

La Révolution enfin :

Une BD qui, à travers quelques tableaux des débuts de la Révolution, en montre les terribles ambiguïtés et les dérives fort précoces…

 

Chouannerie ; Vendée ; Histoire de la Bretagne (tome 5) :

Des BD très pédagogiques et fort agréables à lire, écrites par l’historien Reynald Sécher, celui-la même qui a fait entrer la notion de « génocide vendéen » dans l’historiographie française. Pour tout connaître de la Révolution et de ses effets dans les provinces de l’Ouest…

 

La nuit de Carnac, une aventure de Michel Vaillant :

Le célèbre pilote automobile se retrouve au centre d’une histoire vieille de deux siècles, dans laquelle les « perdants », les chouans, restent plus honorables que les Bleus…

12/10/2009

Les casseurs de Poitiers, idiots utiles du capitalisme ?

Hier soir, en écoutant les informations sur les incidents violents de Poitiers survenus samedi, je pensais à ce qu’aurait éprouvé mon père en apprenant que les casseurs s’en étaient pris, non pas seulement aux commerces et aux cabines téléphoniques, mais au baptistère Saint-Jean et à une autre église du centre-ville de Poitiers, cette ville qui lui tenait tant à cœur et où il a passé la plus grande partie de sa vie professionnelle à enseigner l’histoire médiévale à l’université : j’imagine sa colère, sa voix de tonnerre accompagnée de grands gestes nerveux, ses mots qui savaient être terribles à l’égard des imbéciles (entre autres…) ! Et puis, je sais qu’il aurait décroché son téléphone pour « savoir », pour connaître, effaré, les dégâts sur les monuments auxquels il savait donner vie par ses commentaires érudits…

 

Je suis le fils de mon père : comme lui l’aurait fait, j’ai réagi vivement à cette information, moi qui, pourtant et contrairement à lui, connaît si peu Poitiers. Mais, que des casseurs s’en prennent ainsi, par un vieux réflexe d’anticléricalisme dogmatique ou simplement par bêtise et ignorance, à un baptistère roman, l’un des joyaux de l’art religieux ancien, cela me révolte ! J’avoue que les vitrines commerciales ne suscitent pas la même pitié chez moi, et encore moins les succursales de banques et les façades de certaine chaîne états-unienne de malbouffe au patronyme écossais… Sans doute un vieux reste d’anticapitalisme ou, plus exactement, une certaine défiance à l’égard des symboles du règne de l’Argent !

 

En tout cas, je me demande de plus en plus si les casseurs (je dis bien « les casseurs » et non les militants ou les partisans avec lesquels je m’entretiens parfois et sans acrimonie, loin de là) de "l'extrême-gauche" (qui ne sont pas toute l'extrême-gauche, d'ailleurs) ou "anarchistes" (qui ne sont pas tous les anarchistes non plus) ne sont pas en définitive les meilleurs alliés de la République capitaliste qu'ils prétendent combattre... Car ils apparaissent d'un coup, cassent et bastonnent, et hop ! disparaissent pour quelques années, laissant sur place des gens passablement énervés et fâchés, non contre le "Système" mais contre la contestation de celui-ci, même si elle peut être légitime… Après tout, le royaliste que je suis revendique haut et fort une « autre civilisation » que celle où l’Argent et la Consommation sont des dieux ou, plus sûrement, des idoles ! Et s’en prendre à une église quand l’Eglise elle-même, par la récente encyclique pontificale « Caritas in Veritate », dénonce les fondements mêmes de cette société de consommation parfois inhumaine et souvent injuste, me paraît fort maladroit et inapproprié…

Les casseurs se sont fait plaisir, une petite poussée d'adrénaline avant de regagner leurs bars où je les croise parfois (authentique !), racontant quelques années après leurs "exploits" d'un jour qui n'ont guère fait trembler le capitalisme (malheureusement, peut-être…) qui en a vu bien d'autres...

Je préfère travailler sur le long terme, discuter et proposer, user de la plume (ou du clavier) et de la parole pour avancer des idées de protection environnementale, de défense sociale et de tradition critique : d'où, d'ailleurs, mon engagement pour une Monarchie fédérale, redistributive et écoloactive...