Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/05/2015

La royauté, une solution politique intéressante.

L’Action Française m’a invité à prendre la parole la semaine dernière (le samedi 9 mai) à son colloque annuel intitulé « Dessine-moi un roi ! », colloque fort instructif et intellectuellement motivant. Ainsi, durant une vingtaine de minutes, j’ai évoqué la nécessité de renouer le lien entre les hommes (et leurs sociétés) et la nature, de mener une véritable politique d’Etat écologique et de faire de la France une puissance écologique capable de motiver et d’entraîner nos voisins et nos amis au-delà de nos frontières métropolitaines et ultramarines : le texte de mon intervention sera prochainement publié sur ce site, avec quelques annexes et exemples supplémentaires…

 

 

Pour le dossier de presse destiné aux journalistes, trois questions m’ont été posées : voici la première, et ma réponse…

 

 

1.   Pourquoi la royauté est-elle une solution politique intéressante à explorer pour la France au XXIe siècle ?

 

La monarchie « à la française » (car c'est de celle-là dont il s'agit, et non de l'imitation d'un modèle étranger, aussi intéressant soit-il), par la transmission héréditaire (du père au fils, pour la plus simple) de l'autorité politique, de l'Auctoritas, redonne à la magistrature suprême de l’État une indépendance d'action et de parole, mais surtout lui permet d'assumer et d'assurer un statut d'arbitre entre toutes les composantes politiques, économiques et sociales du pays, et d'incarner, aux yeux des Français comme à ceux des pays étrangers, l'unité française, au-delà des différences et des adversités internes.

 

 

Bien sûr, elle n'a pas de «  sceptre magique » pour régler tous les problèmes de notre société, mais elle est le moyen politique, institutionnel, de préserver les capacités du politique face aux nouvelles féodalités financières et économiques, et de protéger (sans les couver...) les Français, dans leurs familles comme dans leurs professions, des conséquences parfois néfastes d'une mondialisation sans limites ou sans freins. Je parle bien sûr d’une monarchie active, qui ne se contente pas d’un simple rôle commémoratif (aussi honorable et utile soit-il, d’ailleurs), mais qui a les moyens constitutionnels d’agir, ce qui ne signifie pas forcément gouverner à la façon d’une République intrusive et centralisatrice, mais promouvoir et garantir par sa durée intrinsèque les « grandes politiques d’Etat », qu’elles soient diplomatiques, sociales ou environnementales, tout en permettant une fédéralisation concrète du pays, non vers l’éclatement mais, au contraire, pour l’unité de la France, cette « nation plurielle » comme le soulignait Pierre Chaunu, dans la lignée d’un La Rouërie ou d’un Maurras…

 

 

07/05/2015

La Monarchie, une nécessité écologique.

 

Je suis en train de préparer mon intervention au colloque « Dessine-moi un roi », organisé par l'Action Française samedi prochain, intervention qui portera sur ce que pourrait faire la Monarchie en matière d'écologie : sujet passionnant qui permettra, je l'espère, de démontrer aussi qu'elle est le régime le plus à même de comprendre le « souci environnemental » et d'y répondre, concrètement.

 

Car aujourd'hui, il y a une urgence écologique : le dérèglement climatique inquiète ; l'artificialisation des terres progresse quand la déforestation et l'asséchement inconsidéré des zones humides se poursuivent et, parfois, s'accélèrent, y compris dans notre pays ; la biodiversité, végétale comme animale, s'effondre malgré les efforts de nombre d'associations de protection de la nature ; les pollutions se multiplient et le nombre de décès annuels liés à celles-ci semblent augmenter, jusqu'à atteindre, en France, 40.000, soit une centaine de personnes chaque jour ; etc. La liste est longue des atteintes à l'environnement, à notre environnement, et elle n'a pas fini de s'allonger, malgré les annonces multiples et variées de « développement durable » faites par le gouvernement ou les municipalités qui se réfugient derrière cette formule magique mais peu crédible au regard des réalités environnementales...

 

Alors, désormais, la présence d'écologistes (ou prétendus tels...) au gouvernement ne suffira pas pour inverser une tendance lourde (et néfaste) qui entraîne notre pays vers un dramatique stress environnemental par le simple fait de la poursuite de cette société de consommation trop énergivore et trop pollueuse. Un gouvernement écologiste lui-même serait insuffisant, prisonnier des contingences électorales et des féodalités économiques et financières qui auraient tôt fait de rappeler leur existence et leurs exigences, pas forcément appropriées à l'exercice d'une politique environnementale crédible et durable...

 

En fait, au-delà d'un gouvernement forcément de passage si l'on suit la logique électorale de nos démocraties contemporaines, c'est, véritablement, un État écologique qu'il faut promouvoir et installer dans la durée : n'est-ce pas justement la Monarchie qui peut le mieux répondre à cette exigence de la durée, « renouvelée » par le mode de succession du père au fils, mode le plus naturel et le plus humain qui soit ?

 

 

 

 

 

 

 

03/05/2015

Cet heureux événement royal...

 

 

Il est des informations heureuses qui éclaircissent un ciel européen bien sombre et menaçant, et il serait fort dommage de ne pas s'en féliciter. La naissance d'une petite fille au sein d'une famille royale, cette fois outre-Manche, a occupé la scène médiatique samedi dernier, et j'ai levé mon verre, au soir de ce jour-là, à la santé de la nouvelle venue sur la grande scène dynastique de notre voisin anglais (au 5ème rang, je crois, pour ce qui la concerne), tout en écoutant la vieille chanson « Au 31 du mois d'août », pourtant peu favorable à la Couronne britannique...

 

Toute naissance est une fête pour la famille qui accueille le nouveau-né, garçon ou fille. Toute naissance royale est une fête pour la nation couronnée et pour toutes les familles qui la composent, et le cas de la monarchie britannique, l'une des plus anciennes et solides d'Europe, nous le montre ces jours-ci à l'envi : le « royal baby » (c'est-à-dire le « bébé royal », en français) appartient à la nation toute entière, au point qu'elle se l'approprie à travers les photographies et de multiples objets décorés à son image, et toute famille du pays peut, en fait et parfois inconsciemment, se reconnaître dans le bonheur domestique (mais public et largement médiatisé) des parents princiers... Certains se gausseront de cet engouement populaire, qui dépasse néanmoins très largement les frontières du Royaume-Uni, et ils auront tort : le sentiment d'identification des citoyens d'une nation à la famille régnante est aussi un élément fort de l'unité nationale, parfois plus fort que des principes qui valent ce que les gouvernements en font... Le petit être de chair devient l'objet de toutes les attentions et de toutes les tendresses des mères du pays qui y reconnaissent, d'une certaine manière, un peu de leur propre chair, et qui seraient prêtes à en assumer la « régence familiale », au moins sentimentalement. Toutes les mères se veulent, en se penchant symboliquement par l'intermédiaire des médias sur le berceau du nouveau-né, les bonnes fées des histoires anciennes et des temps présents !

 

Lorsque Jean Jaurès évoquait « le charme séculaire de la monarchie », sans doute n'oubliait-il pas cette dimension sentimentale de l'institution royale fondée sur la famille et son mode de transmission le plus naturel qui soit, entre amour et naissance : il savait que la monarchie, en France, n'avait pu être brisée que par les morts successives du « boulanger, de la boulangère et du petit mitron », ce dernier agonisant, seul et misérable, « enfant-roi » jeté au fond d'un immonde cachot de la République et privé de tout rapport avec cet « extérieur » qui était sa « famille par statut », c'est-à-dire les Français. Tuer l'enfant, c'était tuer, plus sûrement que le 21 janvier 1793, le lien filial entre la Monarchie et la France, la transmission entre un hier glorieux et le lendemain toujours incertain mais plein de promesses et d'espérances : ce lien, malgré les efforts des monarques qui régneront après 1814 (mais aussi ceux de Napoléon qui, empereur, avait compris le sens profond de la monarchie familiale à défaut de pouvoir la restaurer à son profit, et cela malgré le roi de Rome, hypothétique et malheureux Napoléon II...), ne sera pas renoué. Et pourtant, il manque à la France !

 

Nos contemporains, Français orphelins de famille royale depuis plus d'un siècle et demi, se consolent avec celle des autres : républicains affirmés, ils s'enthousiasment, même sans le dire ouvertement (et parfois en contestant, un peu trop bruyamment, cette attraction pour la dynastie des autres...), pour les enfants royaux, de Londres comme de Monaco... La naissance d'un enfant présidentiel, sous le règne de M. Sarkozy, n'a guère ému les foules hexagonales et n'a provoqué aucun mouvement économique dans le pays quand on annonce que celle de la fille du prince héritier William devrait rapporter quelques centaines de millions d'euros à l'économie britannique et qu'elle a braqué les regards des citoyens du monde entier vers la capitale du Royaume-Uni, véritable publicité touristique gratuite et bienvenue pour la ville de Londres, grande concurrente de Paris...

 

Décidément, Régis Debray, ce républicain paradoxal et amoureux passionné de la France, avait raison quand il écrivait, au milieu des années 1980 : « Il manque à la République une famille royale » ! Cette sorte de combinaison entre des institutions « républicaines » et la tradition monarchique est-elle possible ? Une nouvelle Monarchie, peut-être, qu'il nous reste à imaginer, à penser, à fonder...

 

Ce qui est certain, c'est que la naissance de la fille de Kate et William nous laisse quelques regrets de ne pas avoir, nous aussi et chez nous, aujourd'hui et maintenant, au-delà de nos différences et en France, au-delà de nos propres liens filiaux, une famille à aimer et qui, ainsi que nous sommes, nous aime...