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26/05/2015

Jours fériés : une tradition à préserver !

La question du temps de travail est régulièrement relancée depuis quelques années, en particulier au mois de mai, lorsque se succèdent les jours de congé, de la fête du travail au lundi de Pentecôte : ainsi, les libéraux dénoncent-ils leur nombre, trop élevé à leur goût, tout comme ils prônent une plus large banalisation du dimanche, avec des arguments répétés mille fois, même lorsqu'ils sont contredits par la réalité visible dans d'autres pays ou par de simples réflexions de bon sens.

Sur cette question comme sur d'autres, il faut éviter quelques pièges, du conformisme étroit à l'économisme réducteur, de la facilité (voire de la paresse...) intellectuelle au carcan dogmatique. Comme en d'autres domaines, il faut faire preuve d'une certaine souplesse, ce qui n'interdit pas la rigueur de la réflexion.

Alors, doit-on réduire le nombre de jours de congé actuels en considérant, comme les calculateurs patronaux du Medef, que « 2 jours de congé en moins, c'est 100.000 emplois en plus » ? Ma réponse est non, mais cette opposition n'empêche pas des aménagements, bien sûr, qui tiennent compte des conditions particulières de chaque profession et secteur d'activités, voire lieux de celles-ci : le tourisme n'a pas forcément le même calendrier que l'enseignement ou que l'industrie.

L'argument du Medef ne tient pas, ne fait, et cela pour quelques raisons simples : tout d'abord, le nombre des jours véritablement fériés varie, en fait, d'une année sur l'autre, et l'an prochain, par exemple, deux d'entre eux tomberont un dimanche en mai (la fête du travail et la fête de la victoire de 1945), ce qui en limite forcément l'impact et, par ricochet, les retombées économiques pour les régions ou secteurs touristiques, en particulier littoraux : pas certain que cela soit forcément une bonne nouvelle pour l'emploi et les revenus de la côte normande qui profitent largement de la clientèle francilienne en cette saison... D'autre part, dans le passé, il n'a pas été constaté qu'une année avec moins de jours fériés et avec plus de dimanches travaillés dans le commerce et la grande distribution, était plus fructueuse et que le chômage baissait de façon déterminante : les chiffres sont cruels pour le Medef et ses revendications quand on les regarde attentivement.

De plus, le Medef semble oublier que, depuis une dizaine d'années au moins, les grands centres commerciaux ne respectent plus les jours fériés, à part Noël, le Jour de l'an et, souvent, le 1er Mai : cela a-t-il empêché la forte hausse du chômage dans le même temps ? Là encore, les chiffres parlent d'eux-mêmes... Sans oublier que, les classes moyennes s'appauvrissant dans notre pays, leurs capacités de consommation se réduisent d'année en année, et ce ne sont pas les clients étrangers qui suffiront pour inverser la tendance.

Une dernière remarque : la robolution, qui nous est annoncée pour la prochaine décennie mais qui a déjà commencé, a tendance à remplacer un certain nombre d'emplois de service par des machines qui, elles, détruisent encore plus d'emplois qu'elles n'en créent et n'en maintiennent. En fait, la proposition du Medef m'apparaît comme une régression sociale et une méconnaissance des nécessaires équilibres humains, mais aussi une volonté d'en finir avec une tradition française qui privilégie le temps libre à l'argent gagné : contrairement à la tradition franklinienne du « Time is money », les Français ont tendance à préférer « prendre leur temps », et ce n'est pas un hasard si nos concitoyens sont ceux qui, en Europe, passent le plus de temps à table... Méconnaître cette particularité française, c'est nier une part de cette « unité d'être et de vivre » qui constitue ce que certains, à l'instar de Fernand Braudel, nomment identité de la France.

Cette tradition française d'un temps qui n'est pas seulement consacré à gagner de l'argent mérite d'être cultivée : c'est aussi une bonne réponse à l'utilitarisme contemporain, trop souvent oublieux des êtres et des vies...

 

 

20/05/2015

Louis XVI, monarque constitutionnel.

Dans la récente édition de l'émission de « secrets d'histoire » consacrée au roi Louis XVI, j'ai été un peu surpris de constater que la fête de la Fédération n'était pas évoquée alors qu'elle est, sans doute, l'un des moments de la plus grande popularité du roi et qu'elle est devenue, dans le calendrier, jour de fête nationale (même si nombre de nos concitoyens y voient d'abord la prise de la Bastille). Marc Bloch lui-même, ce républicain exigeant, la plaçait très haut dans son Panthéon personnel. Bien sûr, c'était une sorte de « grande illusion », et le roi Louis XVI en sera la victime tout autant que La Fayette, ce libéral gonflé de lui-même mais sincère : malgré la bonne volonté de l'un et de l'autre, la monarchie constitutionnelle ne résistera pas aux tourmentes soulevées par la Révolution qui, fidèle à son principe historique, mangera ses enfants et un peu plus encore, pour le plus grand malheur de la France...

 

Etait-ce écrit en ce 14 juillet 1790 ? Je n'en suis pas certain : au-delà de l'indécision tragique du roi, c'est bien plutôt la disparition précoce de Mirabeau qui désorientera le souverain et lui fera commettre l'erreur d'un départ précipité vers l'est du pays, qui s'achèvera dans la confusion à Varennes. A ce moment-là, la monarchie semble se disjoindre d'une « souveraineté nationale » qui, en l'année 1791, ne lui est pas encore hostile sans, pour autant, lui être complètement favorable : ce sera l'occasion pour les plus ardents révolutionnaires de basculer dans un républicanisme politique qui incarne, mieux que la monarchie, leur idéologie jacobine.

 

 

La monarchie constitutionnelle façon 1791 n'est pas mon idéal monarchique : je suis plutôt partisan d'une monarchie active, fédérative et fédérale, éminemment politique sans être bureaucratique ou omniprésente, véritablement sociale sans être étatiste, d'abord arbitrale plutôt qu'arbitraire... Mais l'expérience (malheureuse en fin de compte) de la monarchie de 1791 n'était pas inutile et a, au moins, posé les bases d'une démocratie parlementaire qui, si elle me semble parfois fort périlleuse (et l'histoire de la IIIe République l'a tristement prouvé à l'envi et pour la plus grande honte de la France...), permet l'expression (plus ou moins...) apaisée des opinions et des grandes tendances intellectuelles et politiques  de notre pays.

 

 

En fait, la démocratie représentative ne me semble pas aller assez loin dans cette expression politique des peuples et de leurs cadres sociaux, de la famille à la nation, voire à l'Union européenne : sans tomber dans une démagogie « démophilique » qui ne serait que la caricature de la véritable démophilie, éminemment nécessaire à mes yeux, il ne me paraîtrait pas choquant de donner de véritables pouvoirs aux communes et aux provinces, aux professions et aux établissements scolaires (par exemple), pouvoirs qui seraient confirmés ou légitimés par les électeurs locaux ou les travailleurs concernés. Dans les années soixante-dix, la Nouvelle Action Française prônait la « sociogestion » et une « nouvelle citoyenneté » active : ce sont des pistes intéressantes que les royalistes se doivent de préciser encore, pour concilier « les libertés à la base » et « l'autorité au sommet »... N'était-ce pas, d'une certaine manière, la problématique de Louis XVI, malgré les pressions d'une Assemblée qui ne jurait que par une « démocratie représentative », en définitive si mal adaptée à notre histoire et à nos « passions populaires » ?

 

 

 

 

18/05/2015

Le Groupe d'Action Royaliste, en quelques lignes.

Avant le colloque « Dessine-moi un roi » organisé par l’Action Française le 9 mai dernier, j’ai répondu à quelques questions : la dernière d’entre elles s’adressait au vice-président du Groupe d’Action Royaliste que je suis depuis sa fondation, et portait sur sa nature et ses activités. Ce ne sont que quelques lignes, et elles ne sont en rien exhaustives, évidemment, des actions et des moyens mis par le GAR à la disposition des royalistes, de tous les royalistes… D’ailleurs, en se promenant sur les sites du GAR, en regardant les vidéos du SACR (la branche audiovisuelle du GAR animée par l’ami Kdou), ou en lisant les publications écrites aussi disponibles sur la toile, chacun pourra constater que, depuis quelques années qu’existe notre Groupe, celui-ci n’a pas chômé et continue, contre vents et marées, de diffuser idées et propositions royalistes… Je dois avouer que je suis très fier d’en faire partie !

 

3. Comment le Groupe d’Action Royaliste conçoit-il son rôle et de quelle manière participe-t-il à l’entretien et à l’essor de l’espérance royale ?

 

Le Groupe d’Action Royaliste, qui n’est ni un  mouvement ni un parti, est une structure qui a pour vocation de diffuser les idées royalistes dans le pays, mais aussi de réfléchir à des propositions dans le domaine social, économique, environnemental, institutionnel, et de transmettre le patrimoine royaliste des générations passées, « dans la tradition et l’esprit des Camelots du Roi ». Il intervient aussi et de manière circonstanciée dans certains débats politiques et dans des luttes sociales, régionalistes ou environnementales (Notre-Dame-des-Landes ; PSA-La Janais, à Rennes ; lutte contre la retraite à 67 ans ; etc.).

Pour cela, le GAR édite affiches, autocollants, brochures et livres, ainsi qu’une revue, « Libertés », qui prend la suite de « Action Sociale Corporative » (ou « ASC »). Mais il diffuse également de nombreuses vidéos sur la toile, vidéos qui abordent autant les sujets historiques que les questions sociales ou politiques.

De plus, le GAR soutient toutes les initiatives royalistes, d’où qu’elles viennent, qui peuvent aider au développement crédible du royalisme en France, à Paris comme dans les provinces.

Dans le même temps, chaque année, le GAR organise l’hommage des royalistes au roi Henri IV, et des banquets monarchistes bimestriels.