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24/04/2022

La République désunie et l'élection désacralisée.

 

Evidemment, ce dimanche n’est pas totalement comme les autres : ce second tour de l’élection présidentielle monopolise toutes les attentions médiatiques, mais ne semble pas vraiment intéresser mes voisins de café, pressés de se débarrasser de leur devoir électoral et (en même temps) sans empressement, quel que soit leur vote respectif, d’entendre le résultat final. L’indifférence a remplacé, non le civisme (les électeurs vont voter, quand même, du moins là où j’habite), mais l’intérêt pour l’élection du jour. Bien sûr, ce n’est pas le cas partout, loin de là, et les réseaux sociaux bruissent de rumeurs, de peurs, de conseils martiaux, et de mille illusions d’un côté, de mille renoncements de l’autre. J’avoue ne pas m’être senti motivé par une campagne de second tour qui a été dominée par le mécanisme de « rejet contre rejet », et non de « projet contre projet » comme c’était souvent le cas avant 2002.

 

De plus en plus, je crois que le système de l’élection présidentielle au suffrage universel direct n’est plus approprié à ce qu’est devenu, désormais, le débat politique, et qu’il n’est plus vraiment ce que le général de Gaulle avait voulu en faire, « la rencontre d’un homme et du peuple ». Il y avait un reste de monarchie dans les joutes présidentielles des années 1960-90 : non dans le combat mais dans son acte final, l’huile sainte et le consentement des Grands sous Hugues Capet juste remplacés par l’annonce de la « mort » du président précédent (« le Président ne l’est plus ») qui, parfois, renaissait par lui-même (« le Président est élu »), par la volonté des suffrages majoritaires qui effaçaient, comme par magie, ceux qui n’étaient « que » minoritaires. Si, durant la campagne d’entre-deux-tours, le pays se divisait en soutiens de l’un ou de l’autre, lorsque sonnait la dernière heure de l’élection à la magistrature suprême de l’Etat, et comme lors d’une sorte de « combat des chefs à la loyale », les candidats et leurs électeurs (et même largement au-delà) reconnaissaient la noblesse de la fonction convoitée et s’inclinaient, pour le perdant et ses partisans, devant le sort des urnes, transformant la victoire électorale en une forme de sacre institutionnel. Créon n’était pas Antigone, mais « l’élu » disposait d’une sorte d’état de grâce tout en étant désormais le seul à en avoir le « droit », héritage historique de l’ancien droit royal symbolisé par la main de justice… Bien sûr, les royalistes « hors-système » de l’époque étaient plus « réservés », rappelant que, malgré les apparences régaliennes, Créon n’était pas Antigone et que la République ne pouvait être confondue avec la Monarchie royale

 

Ce temps me semble bien révolu, et la République n’a plus cette « sacralité » qu’elle avait héritée, pas si étrangement que cela en fait, de l’ancienne Monarchie capétienne à cause de la personnalité particulière du fondateur de la Cinquième République et à sa légitimité qui, à l’origine, n’était pas vraiment issue du suffrage universel ni de la légalité républicaine… Désormais, l’élu du soir n’est souvent que l’élu du désespoir, ou de la peur des uns contre les autres. Il est possible de le regretter, mais c’est ainsi. Cela ne me donne que plus de raisons encore d’en appeler à une magistrature suprême qui fédère les différences plutôt que de les monter les unes contre les autres : en somme, une Monarchie royale capable d’incarner l’unité française sans étouffer les dissemblances. Assembler pour bâtir plutôt que diviser pour régner : n’est-ce pas le sens réel de la Monarchie royale et son devoir historique pour les temps de son retour et de son enracinement, temps encore trop lointains pour une Monarchie, elle, toujours et plus encore maintenant nécessaire ?

 

 

03/04/2022

La Monarchie royale, au-delà des promesses et des déceptions électorales.

 

Sur une pancarte aperçue le 20 mars lors de la manifestation de l’Union Populaire de M. Mélenchon (1), un manifestant avait inscrit : « Jean-Luc, je crois en la VIe République : ne me déçois pas ! », véritable acte de foi (laïque, bien sûr) envers une République qui, pourtant, a déjà tant déçu à travers les quatre précédentes et la cinquième actuelle. Je ne me moquerai pas de cette injonction républicaniste et de son auteur, mais je ne la partage évidemment pas, et je crois, à mon tour, qu’elle reflète, au-delà d’un espoir qui me semble vain, une illusion politique qu’il importe de dissiper. Car la République que nous promet M. Mélenchon, celui-là même qui « est fait pour cette Ve République qu’il abhorre », comme le souligne Guillaume Tabard dans Le Figaro du mercredi 30 mars (2), n’est rien d’autre que le retour à une République parlementaire qui, dans l’histoire de notre pays, n’a jamais mené qu’à la défaite parfois doublée du déshonneur. Le parlementarisme, quand il devient la doctrine de la République, a tendance à désarmer l’État (parfois même au sens littéral du terme) face aux groupes de pression et aux puissances extérieures tout en imposant son idéologie jacobine aux communautés et aux citoyens de la nation, au détriment des libertés concrètes des uns et des autres : c’est bien la IIIe République qui, tout en affaiblissant l’armée par une absence de stratégie sur le long terme et une diplomatie parfois maladroite (et que moquait d’ailleurs Anatole France, pourtant officiellement républicain mais lucide, au moins, sur cette particularité de la République de n’avoir point de réelle et crédible politique étrangère), interdisait aux provinces d’exister et aux peuples de s’exprimer comme tels au sein d’une nation déclarée « une et indivisible », à rebours de l’histoire de France et de ses anciennes pratiques institutionnelles.

 

Revenir à une République dominée par le parlementarisme serait donc une véritable régression politique et redonnerait encore plus de poids à ces groupes de pression qui, justement, ne cessent de profiter de l’affaiblissement de la magistrature suprême de l’État et du sens du service de celui-ci et de la nation dont il préside aux destinées, pour s’affirmer davantage, comme le démontre à l’envi le cas du cabinet dit « de conseil » McKinsey, sorte d’éminence grise du président sortant sur nombre de questions plus techniques qu’éthiques. De plus, l’instabilité qui fut celle des Troisième et Quatrième Républiques est-elle vraiment une bonne chose au moment où le pays nécessite des politiques et des stratégies de long terme pour faire face aux enjeux contemporains ? Personnellement, j’en doute et il n’est pas bon de croire que « l’alternance permanente » (en fait, l’autre nom, plus « politiquement correct », de l’instabilité) est un mode de gouvernement souhaitable, comme certains semblent y songer, preuve d’une courte vue peut-être bien représentative (ou significative) de notre société de consommation et de l’immédiateté qui « consume » plutôt qu’elle ne fonde et n’enracine… La politique de l’État, sans être fixiste, doit disposer d’un temps suffisamment long pour porter ses effets, et les meilleurs possibles, même si cela dépend évidemment des projets politiques des gouvernants du moment : le véritable « garde-fou » peut, pour cela, être une magistrature suprême de l’État qui puisse jouer un rôle d’arbitrage et de rappel permanent de ce que doivent être les principes du bien commun et de la préservation des libertés du pays en ses composantes sociales, historiques et personnelles.

 

Celui qui portait le panneau appelant à la Sixième République serait-il vraiment déçu si, de République oligarchique et féodaliste, notre pays passait à la Nouvelle Monarchie royale, politique et éminemment sociale ? Le royaliste que je suis ne promets rien, mais il promeut un régime dans lequel ce n’est pas l’Argent qui « fait » le Pouvoir ou qui le tient ; un régime qui n’est pas incarné par « le meilleur des meilleurs » mais par un homme indépendant des luttes de faction et des sociétés de communication ou de conseil ; un régime qui préfère le bien commun pour durer plutôt que les intérêts privés pour gagner…

 

Dans une discussion amicale autour de quelques tasses de café et de verres de breuvages euphorisants, un vieux royaliste résumait aussi, avec des mots crus et des phrases directes, tout l’intérêt de la succession royale par rapport à l’élection présidentielle, celle-là même qui, demain, décevra plus des deux tiers des électeurs du 10 avril sans forcément contenter tous ceux du dernier tiers (et encore moins les absents du bureau de vote…) : « Une présidentielle, c’est millions et millions dépensés avec de beaux discours, de belles promesses et de grandes illusions à la clé, et, au final, un « mal-élu » qui ne plaît, un temps, qu’à ses courtisans. Une succession royale, c’est la mort du roi en exercice (« le roi est mort ! ») et c’est, tout de suite, le dauphin qui devient souverain (« vive le roi ! »). Durée de l’opération : le temps des constatations d’usage, en somme quelques minutes… Coût : zéro… La bonne affaire, non ? ».

 

Au-delà de la rudesse du propos, et malgré celle-ci, en somme tout (ou presque) est dit ! Et cela réduirait sans doute, sans les effacer complètement, une part des fractures françaises en « libérant » la magistrature suprême de l’État du poids des promesses et de celui des groupes de pression (ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, provoquent l’ire de nombre de Français qui se demandent à qui ils confient vraiment leur destin, à un homme ou à une société de conseil étrangère et mondialisée), tout en revalorisant la parole politique elle-même et celle des citoyens, désormais délivrés eux aussi de la charge de désigner un titulaire qui, en définitive, « se légitime » de leur vote en sa faveur pour imposer des mesures décidées ailleurs à ceux-là mêmes qui l’ont désigné pour présider…

 

S’il ne me viendrait pas à l’idée d’affirmer que la Monarchie royale est « le régime parfait » (car, s’il faut y tendre, la perfection n’est pas de ce monde, et le roi est d’abord « l’homme humain », donc imparfait par nature, et celui qui reconnaît aussi l’imperfection d’autrui, reconnaissance nécessaire pour toute politique qui n’oublie pas les hommes mais travaille pour eux), je n’hésite pas à déclarer que, au regard de l’histoire de notre pays et de l’avenir à penser et à construire au-delà même de nos vies propres, la Monarchie royale est « le régime le moins mauvais et le plus humain », celui qui peut rendre à la France son rang et sa force sans écraser ceux qui y vivent et l’aiment.

 

 

 

 

 

Notes : (1) : Je n’y étais absolument pas, mais c’est une photo vue dans La Croix mardi 22 mars qui m’a donné le souhait d’écrire cette note…

 

(2) : « Lui (M. Mélenchon) qui prône une VIe République et fustige le caractère monarchique des institutions s’épanouit dans l’exercice le plus personnalisé, le plus incarné et le plus solitaire de la vie politique. »

 

 

 

23/02/2022

La Monarchie royale de demain, un Etat minimal ? Partie 1 : Quel rôle souhaitable pour l'Etat ?

 

Que sera, que pourra être la Monarchie royale à venir ? C’est une question maintes fois entendue et à laquelle il n’est pas toujours facile de répondre, ne serait-ce que parce que les royalistes en sont réduits, malheureusement, à évoquer la théorie sans savoir si l’histoire confirmera, au moins, l’espérance d’une nouvelle instauration royale. De plus, s’ils se moquent des promesses électorales (et surtout électoralistes), ce n’est pas pour en rajouter ! Néanmoins, ces précautions étant évoquées, il serait tout aussi néfaste d’attendre « le moment bienheureux venu » pour, alors, découvrir un programme ou improviser : une « prise de pouvoir », quelles qu’en soient les formes, s’envisage et se prépare, en-deçà et au-delà du moment même.

 

La Monarchie royale sera-t-elle un « Etat minimal », comme le vantait une affiche ancienne de la Nouvelle Action Française longtemps aperçue sur les murs de la Fac de Droit de Rennes ? (1) En fait, depuis déjà bien longtemps, je me réfère à ce qu’en disait Maurras avec lequel, pour ce coup-là, je suis en plein accord (2) : « Que les neuf dixièmes de l’espace stérilisé par l’Etat dit moderne soient nettoyés d’occupants sans qualité ni utilité. Que cet Etat administrateur et gérant universel vide les vastes lieux qui ne lui appartiennent pas. Et qu’il rentre vite dans sa légitime fonction de haut arbitre et de président lointain, de simple contrôleur et de suprême conducteur. Notre essentiel vital, qui est de ne pas être envahis, nous a contraints à concentrer les pouvoirs confédéraux et fédéraux, disons mieux nationaux, dans l’enceinte de l’unique Etat royal. Alors, décentrons tout le reste. Que tout ce qui n’est pas nécessaire à cette autorité protectrice de la sûreté nationale revienne donc à chacun de ses maîtres normaux : provinces, villes, pays, villages, métiers, associations, corps, compagnies, communautés, Eglises, écoles, foyers, sans oublier la personne d’aucun de nous, citoyens et hommes privés. Tout domaine que l’Etat s’est approprié indûment doit être redistribué entre tous, dans la hiérarchie de la puissance et des compétences de chacun. » En quelques mots, voici le programme de la décentralisation qui nous rappelle la fameuse citation du même Maurras, « La France intégrale, c’est la France fédérale », que l’Action Française du début des années 1990 avait renouvelée avec sa campagne « Monarchie fédérative ». Mais, au-delà de ce message décentralisateur (3), il importe de saisir ce que dit Maurras et qui me semble correspondre à l’impérieuse nécessité de « laisser vivre » la pluralité française (condition sine qua non de la pérennité du sentiment d’appartenance à la France), et à celle, non moins impérieuse, de « désétatiser l’Etat » sans le défaire.

 

L’Etat républicain contemporain est devenu ce « Pouvoir » anthropophage que Bertrand de Jouvenel craignait et dénonçait, d’autant plus qu’il avait pu, en les années 1930, paraître céder aux sirènes totalitaires. L’Etat est partout sans être, parfois, ni efficace ni convaincant : la récente crise sanitaire a montré les insuffisances de la politique de Santé publique, minée par des stratégies publiques de court terme et par une administration parfois kafkaïenne et de plus en plus intrusive grâce aux moyens de contrôle numérique (et au numérique tout court…), qui nous transforment en numéros puis en grilles labyrinthiques de codes. L’Etat, qui devrait être « service et serviteur », est devenu, un peu plus encore, « maître et tyran » : s’il est de bons maîtres, il n’est que des tyrans mauvais, de ces Créon parfois de « bonne foi » (ce sont souvent les plus terribles, au regard de l’histoire…) qui parlent de « bonheur » et veulent le rendre « obligatoire », à l’instar d’un Saint-Just, idéologue et praticien de la Terreur des années 1793-94 (4).

 

L’Etat-tout (ou « total », tel que les républicains des années terribles de la Révolution le concevaient, au nom d’une notion abusive de la « volonté nationale sans limite ») est néfaste quand le Tout-Etat ne l’est pas moins ! Ce dernier peut bien s’appeler « Etat-providence » (hommage du vice à la vertu, diraient quelques catholiques taquins…), cela ne change rien à l’affaire. Néanmoins, il n’est pas interdit de penser, qu’en un temps donné, l’intervention massive de l’Etat dans l’économie et pour des raisons éminemment circonstancielles (la reconstruction nécessaire après la Seconde Guerre mondiale, particulièrement), n’a pas forcément été inutile ni inappropriée : au-delà des excès de l’époque et des parements idéologiques de la politique menée à partir des projets du Conseil National de la Résistance, les mesures prises en ce temps particulier, si elle a aussi abouti à l’imposition du modèle de la Société de consommation dont il n’est pas certain qu’il faille forcément se féliciter (5), ont permis à la nation française de « refaire de la force » et d’assumer son rôle devant l’histoire et dans le monde durant quelques décennies tandis que ses populations y trouvaient tout de même quelques avantages et une prospérité qui faisait oublier les rigueurs des temps passés et lui donnait une espérance bienheureuse !

Mais ce temps de l’Etat-providence est aussi celui de notre endettement massif, particulièrement depuis les années Giscard d’Estaing (celles du renoncement à la politique d’indépendance nationale ?), endettement qui, aujourd’hui, condamne (si l’on ne fait rien) les générations nouvelles à être toujours débitrices et donc esclaves des féodalités économiques créancières de la France ! Si une certaine Seisachtheia (6) est possible (voire souhaitable autant que nécessaire, y compris moralement), elle ne suffira pas, seule, à assurer un avenir prospère aux citoyens et à la nation. C’est là tout l’enjeu et l’intérêt de « désétatiser l’Etat » et de sortir du Tout-Etat sans renoncer à l’Etat lui-même, essentiel serviteur et directeur de la nation.

 

Alors, quelle place légitime et utile pour l’Etat dans la société contemporaine ? Si l’Etat joue un rôle d’incitateur et assume un certain soutien des forces d’initiatives économiques sans se mêler des affaires elles-mêmes ; si l’Etat facilite la vie des entreprises et permet, par une législation adaptée, l’essor de certains secteurs ou industries stratégiquement importants pour le pays tout entier ou pour quelques parts de celui-ci, selon les « traditions » économiques et socio-professionnelles des provinces ou des localités ; si l’Etat joue un rôle de protection des activités françaises (entre autres sur le plan national et face à la concurrence mondiale parfois indélicate et immorale) et favorise, sans y intervenir directement, l’organisation des secteurs et des acteurs économiques et sociaux ; s’il mobilise les énergies et les compétences (et, éventuellement, favorise leur formation et leur information) dans le cadre d’une véritable « mise en ordre » de l’économie nationale pour affronter les défis de la mondialisation ; s’il intervient, au niveau national comme international, pour rappeler les devoirs sociaux des dirigeants d’entreprise et des actionnaires… Il est possible alors de considérer qu’il est dans son rôle politique de préservation et « d’incitation à la prospérité » de l’armature économique et sociale du pays, et qu’il tient sa place de « Chef protecteur » de la nation et de ses citoyens. S’il veut tout contrôler et réglementer sans fin ; s’il se veut autant maître d’école que grand « aspirateur » fiscal, au risque de décourager l’esprit de liberté et d’initiative (en particulier chez les jeunes créateurs ou inventeurs) ; s’il se comporte en Etat-nounou, déresponsabilisant les uns et les autres, et distribuant sans compter un argent qu’il finit par ne plus avoir, juste propriétaire des dettes qu’il ne cesse d’aggraver… Il n’est plus alors qu’un « Grand Frère » sourcilleux et inquiétant qui organise la vie de tout un chacun sans égard pour les libertés sociales comme pour les équilibres économiques : n’est-ce pas ce qui, aujourd’hui, domine (même si accuser le président et son gouvernement de tous les maux qui les précédent largement serait injuste, au double sens de ce qualificatif) dans la pratique de la République libérale et social-démocrate contemporaine (macronienne, depuis 2017), tout en accélérant la dépossession industrielle et la déresponsabilisation sociale des plus aisés (dirigeants et actionnaires) ?

 

D’où la nécessité d’une Monarchie royale pour concilier « le minimum d’Etat pour le maximum des libertés » : l’un ne peut aller sans l’autre, mais, dans cette formule politique, c’est l’Etat qui est la condition politique des libertés, sans en être le « surveillant » intrusif et sévère

 

 

 

(à suivre)

 

 

 

 

Notes : (1) : Le texte exact de l’affiche en question était (je cite de mémoire) : « Etat-minimum, liberté maximum », et elle était collée par les jeunes militants rennais de la NAF, à la fin des années 1970.

 

(2) : Je ne suis pas maurrassien, mais je ne suis pas de ceux qui se bouchent le nez à son évocation : je sais ce que je dois à Maurras et, sur de nombreux sujets, je le cite sans hésitation, ce qui ne m’empêche pas d’être violemment opposé à certains de ses propos qui, à bien y regarder, ne font honneur ni à son intelligence ni à l’école de pensée dont il a été l’incomparable animateur et « excitateur d’idées ».

 

(3) : Un message fort actuel au moment où le président de la Région Grand-Est, création artificielle de la République hollandiste en 2015, conteste la volonté affirmée par nombre d’Alsaciens de reconstituer une véritable région d’Alsace, donc séparée de la structure Grand-Est, et où les manifestations se multiplient en Bretagne pour obtenir le retour de Nantes, ancienne capitale des Ducs de Bretagne, dans le giron de la province armoricaine, au grand dam des jacobins désormais ralliés aux concepts de « mondialisation » et de « métropolisation » et peu soucieux des racines et des terreaux historiques locaux…

 

(4) : Que l’on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas : je ne considère pas que la République actuelle soit une « tyrannie » au sens terrible et sanguinaire que l’on accole souvent à ce mot, mais au sens symbolique (et premier, en fait) d’un Pouvoir qui s’impose sans respect pour ceux qui en sont ses adversaires ou qui paraissent présenter une alternative à celui-ci. Si les oppositions existent et peuvent s’exprimer dans notre pays (et c’est heureux !), leur champ d’application et de « faisabilité » se restreint de plus en plus, et la possibilité d’un changement ne s’envisage que comme une alternance (qui ne remet pas en cause les fondements du Pouvoir contemporain) et non plus comme une véritable alternative ou « renouvellement » (retournement ?) du paysage idéologico-politique…

 

(5) : La Société de consommation, que le philosophe traditionaliste Marcel de Corte repérera comme menant, en définitive, à la « dissociété », est véritablement née et s’affirme dans les années qualifiées par Jean Fourastié de « Trente Glorieuses » et qu’il n’est pas déplacé de rebaptiser « Trente Ravageuses » (référence au livre de Barjavel) au regard de ses dégâts environnementaux dont nous payons, aujourd’hui mais encore moins que demain, la note particulièrement salée… Sans oublier ces nouvelles dépendances qu’elle créée et entretient, autant sur le plan technique que purement ludique : le vieil adage impérial romain « Panem et Circenses » (traduit par « Du pain et des jeux ») pourrait figurer sur les frontons des lieux de Pouvoir aujourd’hui sans choquer outre mesure la réalité…

 

(6) : La Seisachtheia est la politique pratiquée par Solon il y a 2.500 ans : elle signifie « la remise du fardeau » et a consisté en l’abolition des dettes des paysans pauvres d’Athènes, une mesure qui a été l’une - mais pas la seule - des principales causes de la prospérité de la cité grecque au Ve siècle avant Jésus-Christ…