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11/08/2009

10 août 1792 et conséquences...

Le 10 août 1792, la monarchie capétienne française, vieille de 800 ans, s’effondrait devant le coup d’Etat républicain : la Révolution prenait un nouveau cours et rompait avec le régime monarchique qui l’avait, bon gré mal gré, accompagnée jusque là, par la personne du roi Louis XVI, le seul, au regard des événements de ce 10 août, à croire encore en la Loi et la Constitution… Les républicains, eux, n’en avaient que faire et ils allaient, dès leur insurrection réussie et le massacre des défenseurs des Tuileries accompli, permettre l’établissement d’une véritable dictature qui, au nom de la République (proclamée le 21 septembre suivant), « terroriserait » les oppositions par tous les moyens, y compris les plus atroces…

 

Cette Première République ne laissera pas vraiment de bons souvenirs aux contemporains : massacres de septembre (y compris à Versailles, dans ce qui est aujourd’hui un bar de nuit réputé, « les caves du roi » : 13 personnes trucidées sur ordre de Fournier l’Américain, de sinistre mémoire) ; guerres extérieures et réquisition des jeunes Français, souvent peu désireux de livrer bataille loin de chez eux ; guerres civiles et exterminations de masse, en Vendée ou à Lyon, dans les années 1793-94 ; Terreur « à l’ordre du jour » sous le contrôle de Robespierre et de Saint-Just ; règne, à partir de Thermidor, de la Bourgeoisie affairiste et de l’Argent-Seigneur ; coups d’Etat à répétition, de 1794 à 1799, le dernier étant celui du général Bonaparte qui établira alors un Etat dictatorial avant que d’être impérial ; etc.

 

Bien sûr, il y aura Valmy, qui marquera les esprits et l’Histoire comme la première grande victoire militaire de la Révolution, la veille même de la proclamation de la République : mais, à part cela, le tableau de cette période n’est guère réjouissant et montre plutôt jusqu’où le fanatisme idéologique peut mener. Certains y verront même la préfiguration des totalitarismes du XXe siècle, sans vraiment exagérer… La lecture du livre de Jean Artarit intitulé sobrement Robespierre confirme cette impression désastreuse donnée par les débuts de la République, et il me faudra y revenir dans une prochaine note car cet ouvrage édité par le CNRS est fondamental pour comprendre la personnalité de celui qui est souvent considéré comme « la figure maîtresse de la Terreur », voire son incarnation.

 

Pouvait-il en être autrement ? Une République née dans le sang (« impur » selon une formule dont on commence à mesurer les périls et les conséquences), née aussi dans l’illégalité et, beaucoup plus grave encore, dans l’illégitimité, n’avait d’autre choix que de trancher les fils (en attendant les têtes…) qui reliaient la Monarchie à l’histoire de France et de « faire table rase du passé », formule majeure de tous les totalitarismes que n’ont pas manqué de remarquer Orwell et Mac Gohan dans leurs œuvres respectives sur ce thème.

 

Certes, la Cinquième République n’est heureusement pas la Première : mais la tache originelle n’est pas complètement effacée, comme peuvent le constater les historiens contemporains bien en peine d’excuser les crimes de la République née du coup d’Etat de 1792… « Les faits sont têtus », dit-on, et l’Histoire cruelle pour les idéologues…

 

07/08/2009

La République se f... de notre g... !

Si l'Union européenne, par la voix de la Commission européenne, voulait à nouveau se rendre impopulaire par son excès de libéralisme mêlé de contraintes réglementaires, c'est gagné ! Sa demande de remboursement des aides versées par l’Etat français à ses propres producteurs de fruits et légumes nationaux, aides versées au moment d’une crise grave (au début des années 90), apparaît comme plus idéologique que véritablement juste. Comme si les lois de l’économie devaient, à tout prix, s’imposer aux sociétés, au risque de sacrifier des milliers d’hommes et de femmes travaillant la terre et les arbres…


Pendant ce temps, en ce mois d’août 2009, les petits producteurs de fruits et légumes sont en train de crever, parfois à tous les sens du terme : combien y aura-t-il de suicides cette année parmi eux ? (une question que l'on pose rarement et qui, pourtant, n'est pas anodine...).


En tout cas, cette affaire m'éloigne un peu plus cette « Europe-là » et de cette République oublieuse de ceux qu'elle prétendait défendre... Je suis encore un peu plus monarchiste !

 

Car soyons franc : qu'on le veuille ou non, c'est bien la République elle-même, en ses plus hautes sphères (et le silence étrange de M. Sarkozy en dit long…), qui cède aux injonctions de la Commission européenne, et cela depuis un bon bout de temps et quelques présidents... De Gaulle et Pompidou ont fait exception en leur temps en n'hésitant pas à s'opposer fermement aux oukases des amis de Jean Monnet et Robert Schuman : pour ces deux présidents de la Cinquième République, l’intérêt des Français ne devait pas être sacrifié à une quelconque supranationalité qui n’était, en définitive et selon eux, que le paravent d’une forme de « dictature des experts et des marchands de bretelles ».


En tout cas, cette affaire des "500 (ou 700 ?) millions" (en fait 338 millions...) met en lumière les faiblesses d'une République qui n'a pas (ou plus) de colonne vertébrale… et qui savait depuis l’origine qu’elle se mettait en contradiction avec le Droit communautaire !

 

Le ministre de l’agriculture, europhile piégé par sa propre idéologie, annonce de « nouvelles aides aux producteurs » qui seront évidemment décrétées tout aussi "illégales" par la Commission européenne et pour les mêmes raisons que celles actuellement en question, celles de 1992-2002... Franchement, de qui se moque-t-on ?

27/07/2009

Le malaise du président Sarkozy.

J’ai roulé tout le dimanche après-midi vers Sauternes, la radio diffusant tout ce temps des nouvelles du Tour de France et du malaise « vagal » (sic !) du président Sarkozy, la dernière information prenant vite le pas sur la compétition et le spectacle cyclistes : ainsi, les personnalités présentes sur les Champs-élysées, politiques et sportives, y allaient toutes de leurs « vœux de bon rétablissement » pour le président Sarkozy ou de formules « rassurantes » sur la tête de l’Etat, assurée quoiqu’il en soit par la pratique constitutionnelle…

Dans cette affaire d’un malaise fortement médiatisé, la communication politique de l’Elysée et, en fait, les médias eux-mêmes ont accrédité l’image d’un président tellement actif que, tel un Molière contemporain, il s’effondre, au bord de la scène, comme foudroyé en pleine gloire ! Mais, miracle, il se remet vite sur ses pieds, il n’a jamais perdu connaissance, nous explique-t-on, et il tient bon la barre. En somme, c’est l’image d’un Chef d’Etat infatigable qui ne s’arrête, à peine, que contraint et forcé par un malaise lors d’une course à pied qui rappelle son côté sportif, moderne, jeune… Même RTL y consacre un débat, ce lundi 27 juillet, sur le thème « M. Sarkozy en fait-il trop ? », formulation qui, d’ailleurs, est plutôt « ambiguë » car elle peut être comprise de deux manières bien différentes :

  1. Il est « tellement actif » (comme déjà dit précédemment), il mène tambour battant les réformes, il est surmené par un travail de tous les instants, il devrait se reposer un peu, il a bien mérité des vacances… : communication impeccable qui en fait une « victime sympathique » du travail d’Etat, qui « ne demande pas qu’on le plaigne » comme le dit un partisan de l’UMP sur RTL. Tout bénéf’ pour M. Sarkozy et son image, tandis qu’il fait encore l’actualité, au moment où l’été tournait à la litanie des plans sociaux et des réactions de colère des ouvriers…
  2. Malgré son malaise, la communication élyséenne est trop pesante et monopolise beaucoup trop l’espace médiatique, au risque d’énerver les citoyens et les auditeurs : « Comment ? Encore Sarkozy ?! »…

En fait, dans cette « République du spectacle » contemporaine, ne sont-ce pas les médias eux-mêmes qui ont donné une telle importance à ce qui n’était sans doute pas préparé ni prévu (contrairement à ce que certains commencent à murmurer : toujours un complot à dénoncer…), qui peut arriver à tout le monde mais qui, évidemment, prend toujours une certaine tournure quand il s’agit d’un homme d’Etat, d’une personnalité institutionnelle et politique, d’un souverain (étranger puisque la France n’est plus, pour l’heure, une Monarchie), etc. ?

En tout cas, dans cette République qui ne vit qu’au rythme des élections présidentielles et des débats autour de celles-ci, le moindre « incident de santé » d’un président ou d’un prétendant à la présidence se pense en termes éminemment « électoraux » : il sera intéressant de regarder, à l’heure même où ils sont tant controversés, les sondages des semaines prochaines, à l’aube d’une rentrée politique qui s’annonce socialement chaude…

Quand un roi qui n’a pas, a priori, besoin de se constituer une « clientèle » en vue d’une prochaine réélection, tombe malade, ce sont les sentiments qui priment : en République, à entendre les uns et les autres au regard du malaise du président Sarkozy, ces mêmes sentiments, s’ils sont bien (et naturellement) présents (et c’est d’ailleurs tant mieux), n’empêchent pas que ce sont néanmoins les arrière-pensées qui semblent dominer…