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20/04/2009

Service de l'Etat.

La monarchie n'est pas la caricature qu'on en donne parfois et, au contraire, elle peut répondre à quelques inquiétudes de nos contemporains... Car ce dont nous souffrons en république c'est, entre autres, la perte de repères face à un Pouvoir qui se fait de plus en plus diffus et tyrannique (administrativement ou réglementairement parlant, en particulier, comme on peut le constater avec la censure dont est victime la pipe de Tati dans le métro parisien depuis quelques jours... Absurdité du "politiquement et hygiéniquement corrects" !), alors qu'il est de moins en moins politique.


Le roi c'est un Etat à visage humain, renouvelé de génération en génération, par le simple fait de la transmission héréditaire : un roi ne choisit pas de l'être mais il assume cette charge, y compris jusqu'au sacrifice suprême, alors qu'en république, un président se moque bien de ce qu'il laissera après lui (sauf ceux, comme de Gaulle, qui ont la notion capétienne du service du pays et d'autrui et qui pensent en termes d'histoire et de durée). L’actuel locataire de l’Elysée est l’exemple même d’un homme qui n’a pas le sens de l’Etat car il se comporte d’abord en propriétaire de l’Etat quand il ne devrait en être que le serviteur…

05/04/2009

Souriez, mais ne filmez pas...

J’étais ce ouiquènde à Rennes, ma ville natale, pour des activités principalement militantes et éminemment royalistes : l’occasion, donc, de distribuer plus d’une centaine de tracts fleurdelysés sur la crise (« La crise n’est pas une fatalité ») en les glissant, ce dimanche matin, sous les portes vitrées des commerces du centre-ville, mais aussi de coller des autocollants d’Alliance Royale (« Une France royale au cœur de l’Europe ») et du Groupe d’Action Royaliste (« Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »), et de travailler sur le thème « Europe légale, Europe réelle » que je me propose bientôt d’expliquer plus largement lors de cette campagne monarchiste pour les élections européennes.

 

Mais le principal objet militant de ma venue à Rennes était la réalisation d’un clip de campagne bientôt diffusé sur la Toile. J’avais bâti un petit scénario simple, avec des prises de parole dans ou devant les principaux lieux d’histoire et de politique représentatifs de Rennes, suivant un plan lui aussi fort simple : présentation personnelle ; raisons de la présentation d’une liste monarchiste aux européennes ; dénonciation des jacobinismes bruxellois et parisiens, et volonté décentralisatrice ; dichotomie entre Europe légale, technocratique et lointaine, et Europe réelle, celle des Etats, des souverainetés et des libertés locales ; appel au vote « Alliance Royale »…

 

Un de mes amis, personnalité politique rennaise, m’accompagnait pour me prodiguer de bons conseils, tandis que le fidèle K-Dou, venu de Paris tout exprès, était chargé de la prise de vues. La première de celle-ci devait me montrer gravissant l’escalier menant du quai au grand hall de la gare de Rennes : une scène fort simple et très banale… Mais, lorsque K-Dou commença à sortir sa caméra numérique, ce fut l’affolement pour le personnel de la gare et un préposé à l’accueil, talkie-walkie en main, vint prestement s’enquérir de ce qui se passait et nous demander si nous avions l’autorisation de filmer dans la gare elle-même, au moment même où, un peu plus loin, un jeune muni d’un téléphone portable filmait sa compagne du moment. Inquiet de notre initiative, il s’en fut prévenir ses supérieurs pour savoir ce qu’il devait faire et nous dire : au bout de quelques minutes, talkie-walkie toujours en main et l’air soupçonneux, il revint nous expliquer que nous n’avions pas le droit de filmer et qu’il fallait une autorisation à déposer à partir du lundi (en recommandé et avec accusé de réception ?) à une administration de la SNCF seule habilitée à nous délivrer le précieux sésame… Du Kafka pur…

 

Ainsi, chaque citoyen peut être filmé à son insu par les dizaines de caméras de surveillance accrochées dans la gare, sans avoir jamais le droit, ni la possibilité de refuser ce perpétuel « regard fixé sur vous » censé protéger nos personnes mais qui ne remplace pas, évidemment, la présence réelle d’une force de sécurité, beaucoup plus utile lorsque des incidents ou des violences se produisent dans les lieux pourtant « surveillés électroniquement ». Eternelle « loi des suspects », agaçante à plus d’un titre et qui, semble-t-il, ne dissuade guère les comportements inciviques et agressifs, comme j’ai pu le constater à plusieurs reprises en ces mêmes lieux…

 

Par contre, la petite caméra destinée à prendre, avec mon accord plein et entier, quelques images de ma personne destinées à être montrées au plus grand nombre possible, est considérée comme une forme d’atteinte à la « propriété privée de la SNCF » et nécessite de multiples démarches administratives « légales » ! Du Kafka, vous dis-je !

 

Une toute petite anecdote, mais révélatrice d’une certaine dérive de notre société… A cet état d’esprit kafkaïen je préfère opposer la liberté et la responsabilité, ce couple nécessaire à l’équilibre des rapports sociaux. Pas certain que la République qui, en même temps qu’elle divinise l’Homme avec un grand H se méfie des hommes singuliers et réels, soit capable de conjuguer l’un avec l’autre… Il est vrai que la Monarchie, Etat incarné en une famille bien vivante et non en de simples individus ambitieux acharnés à conquérir le Pouvoir, la Monarchie « à la française » a l’avantage de savoir concilier ce que la République croit devoir opposer pour exister

 

 

15/03/2009

République une et indivisible ou Monarchie fédérative ?

Le récent débat sur les régions initié par le rapport Balladur mérite quelque attention, et les monarchistes qui furent, comme le soulignait Maurras, « les premiers fédéralistes », l’observent avec intérêt, en particulier sur le possible rattachement de Nantes à la Bretagne

 

Sans aller plus loin sur ce sujet, juste une remarque : sous les rois de France, ceux-ci s'adressaient au pays en évoquant "les peuples de France" : la République, elle, s'est voulue "une et indivisible" et a détruit les particularités culturelles et les parlers locaux car elle avait peur de la diversité et des traditions. Au regard de l’histoire et des réactions présentes au débat sur l’organisation du pays, il est simple de comprendre que la République est incapable d'accepter les libertés provinciales sans menacer l'unité du pays. Pourtant, sous ce que l’on appelle l’Ancien Régime, la France avait développé un modèle original d'incorporation des provinces et des communautés au sein de la nation, par l'oeuvre patiente de ses rois : en somme, la monarchie fédérative était moins frileuse que cette République encore marquée par des relents de jacobinisme mais travaillée, dans le même temps, par les communautarismes et des identitarismes parfois fort dangereux…