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22/02/2012

Signatures... ou pas !

La question des signatures des maires pour les candidats à l'élection présidentielle agite le « Landerneau » politique et agace les consommateurs du café dans lequel j'écris cette note : « Pendant ce temps-là, ils nous enfument et ne parlent pas de la crise », dit l'un, tandis que l'autre hausse les épaules en entendant le débat sur ce thème retransmis à la télévision.

 

Sans doute ce système des 500 signatures obligatoires peut-il apparaître absurde ou injuste : l'un des premiers, sinon le premier à l'avoir dénoncé est un... royaliste, dès la présidentielle de 1981. Bertrand Renouvin, qui avait été candidat à celle de 1974 et avais acquis alors une visibilité et une notoriété au service du mouvement royaliste, a été ainsi empêché de se présenter en 1981, malgré le fait qu'il représentait un courant d'idées qui trouvait ses origines dans les monarchistes constitutionnels de 1789 (les « monarchiens », courant sur lequel l'historiographie française est peu loquace), voire parmi les « politiques » du XVIe siècle.

 

Sans doute, donc, serait-il utile pour le débat politique que cette règle des 500 soit « édulcorée », voire supprimée, mais il est vrai que ce n'est pas, aujourd'hui, le sujet le plus vital pour la France... Cette affaire est juste révélatrice des difficultés et des blocages de ce système républicain qui a tendance à « se reproduire lui-même », et qui a du mal à accepter certaines contestations, aussi légales (et parfois tout-à-fait contestables elles-mêmes...) soient-elles, y compris sur le plan électoral. Il faut bien dire aussi que l'élection présidentielle est « la reine des élections » et qu'elle mobilise toutes les énergies des partis et toutes les espérances possibles, au regard du pouvoir qu'est celui du président de la République, véritable « monarque élu » et non « figurant politique » comme tant de Républiques voisines (dont l'Allemagne).

 

Mais j'aimerai que l'on parle plus des programmes ou des propositions des courants politiques, y compris de ceux qui n'ont pas de candidat à la course à l'Elysée, et que la politique ne se résume pas, ne se limite pas à des querelles de chiffonniers, comme je l'ai déjà écrit sur ce blogue.

 

D'ailleurs, à la question que l'on me pose régulièrement sur mes intentions de vote, je rappelle que je suis royaliste, militant d'une cause qui ne se réduit pas à un carré de papier glissé dans une urne tous les 5 ans, et que cela me permet d'écouter tous les candidats et au-delà de ceux-ci, sans exclusive et sans compromission. Mais j'essaye aussi de travailler à creuser quelques pistes de réflexion et de proposition sans attendre que cela soit une solution édictée par un parti quelconque...

 

J'ai évoqué le thème de « l'émigration » il y a quelques jours ; je prépare quelques notes futures sur l'agriculture, l'enseignement, l'environnement, etc. Je n'oublie pas tout ce qui concerne « la crise », bien sûr ! D'ici deux mois, toutes ces petites notes formeront une plate-forme de propositions, évidemment non exhaustives, dont chacune pourra faire l'objet, me semble-t-il, de discussions et d'approfondissements. Cette petite plate-forme d'un « royaliste modéré mais pas modérément royaliste » pourra alors être envoyée aux candidats qui auront le fameux sésame des signatures... et aux autres !

 

Puisque je vous dis que je suis en campagne présidentielle... à ma manière !

 

 

 

 

05/02/2012

Ma campagne présidentielle 2012...

Nous sommes, ce dimanche 5 février, à 77 jours du premier tour de l'élection présidentielle, et la campagne s'accélère, entre candidatures désormais bien enclenchées et d'autres déjà retirées, tandis que certaines, annoncées et comptabilisées dans les sondages nombreux du moment, ne sont pas, en fin de compte (de signatures), totalement assurées...

 

Je suis cette campagne présidentielle avec le plus grand intérêt, même si le temps n'est pas ma richesse principale en ces heures de multiples devoirs suivis de longues corrections, préparations de cours nouveaux (le programme de 1ère), mais aussi de lectures nombreuses pour pouvoir répondre aux questions des élèves sur les sujets que nous abordons en cours et ceux dits d'actualité.

 

Puisqu'il reste 77 jours avant ce soir du premier tour durant lequel les candidats remercieront ceux qui les ont soutenus (et maudiront intérieurement ceux qui les ont négligés...), à mon tour de rentrer en campagne présidentielle !

 

Je rassure les lecteurs inquiets : je n'ai pas l'intention de me présenter aux suffrages et de déclarer que je brigue la magistrature suprême avec des chances évidentes d'atteindre (au moins !) le second tour... Non, bien sûr, et s'il y a un candidat royaliste à cette élection présidentielle, la « reine des élections » (une formule bien peu républicaine, non ?), il n'a pas non plus cette arrogance que certains candidats hautement républicains peuvent avoir dans une logique illusoire et illusionniste...

 

Il s'agit, en fait, de profiter de ce moment particulier qui dure quelques mois et durant lequel les débats quotidiens, au café comme dans la salle des profs, tournent d'abord autour de la politique et de tout ce que l'on met d'espoirs, de confiance ou de défiance, voire de ressentiments, en elle et en un homme ou son parti, son idéologie déclarée. Si la République, cinquième du nom, semble en « présidentielle permanente » du soir de l'élection à la veille de la suivante, il y a tout de même des « moments d'incandescence », et nous y sommes !

 

Il serait curieux que le royaliste que je suis et qui, chaque jour de sa vie, essaye de faire avancer l'idée royale par tous les moyens du moment et du bord, s'abstienne de participer à cette « querelle présidentielle » en se bouchant le nez et en se réfugiant dans un exil intérieur qui ne prendrait fin que le soir du second tour ! Je ne suis pas royaliste à mi-temps, et je ne suis pas un « exilé de l'intérieur », mais, à défaut d'être un acteur majeur de la vie politique française, je suis un citoyen qui use de sa liberté d'expression pour prôner cette autorité qui garantirait, mieux encore que la République aujourd'hui, les libertés publiques dont la première, la plus nécessaire et qui autorise toutes les autres, la liberté du pays, son indépendance d'être et d'agir !

 

Dans un monde où les rapports de force sont devenus défavorables aux citoyens comme aux cités (au sens grec du terme, la « polis »), il est nécessaire de « politiser nos inquiétudes » pour éviter à la fois la tyrannie des féodalités financières et de cette fameuse Société de consommation, et le nihilisme destructeur des peuples qui, parfois, se trompent de colère...

 

« Politique d'abord », clamait Maurras, et c'est sans doute une heureuse formule que l'on peut reconnaître à ce doctrinaire si décrié (avec quelques bonnes raisons, d'ailleurs, si l'on s'en tient à la lettre de certaines de ses polémiques...), mais c'est une formule souvent mal comprise : elle ne signifie pas que « tout est politique », ce qui serait absurde et dangereux, et surtout sacrément réducteur, mais que la politique comme souci et le politique comme moyen (et inversement, d'ailleurs) sont les conditions de la maîtrise des jeux économiques et du contrôle des calculs de la spéculation. Quand de Gaulle, dans une logique toute politique et éminemment capétienne, s'exclame que « la politique de la France ne se fait pas à la Corbeille [la Bourse] », il rappelle un principe fort de tout Etat digne de ce nom : ne pas dépendre de l'Argent et de ses commanditaires, et décider librement, au-delà des intérêts particuliers, pour le Bien commun, notion aujourd'hui étrangement absente de tous les discours des prétendants à l'Elysée...

 

Pour cela, la République n'a plus un de Gaulle pour lui donner cette colonne vertébrale qui fût la sienne jadis : ce que la République gaullienne avait gardé, maladroitement et incomplètement certes, de l'ancienne tradition capétienne, la République post-gaullienne l'a bradé sur l'autel des promesses électorales « pour devenir le premier » en cette éternelle et présidentielle course à l'échalote, et a désarmé l’Etat face aux « Marchés », terme générique qui dissimule (de moins en moins) ces « intérêts privés sans générosité » et ses sociétés, nationales ou multinationales, qui privilégient « l'individualisme de l'Avoir » sur « l'entraide et le partage ».

 

C'est cette situation génératrice, par essence même, d'injustices et de mépris, qui me font, chaque jour qui passe encore un peu plus que la veille, souhaiter une Monarchie qui ne serait rien d'autre que ce « libre Etat » qui arbitre et fédère, non pas un Etat-Moloch mais un Etat sûr de lui sans être, pour autant, présomptueux...

 

77 jours et ceux de l'entre-deux tours en prime pour expliquer tout l'intérêt de la Monarchie sans en cacher les ambiguïtés et les difficultés possibles... 77 jours pour décliner, aussi, un véritable « projet royaliste » qu'il conviendra d'approfondir, de discuter mais aussi de faire connaître aux Français actifs (et aux autres...) pour les convaincre du bien-fondé d'une politique monarchiste avant que d'être, le plus tôt possible, monarchique !

 

Ma campagne présidentielle commence...

 

 

01/08/2010

Starisation et règne de l'Argent en République.

Georges Balandier est un auteur trop souvent méconnu des médias et des royalistes eux-mêmes alors que ses réflexions rejoignent les préoccupations des monarchistes français, ce que j’avais déjà évoqué dans un article de… 1994 ! Son livre « Le dédale » a été pour moi une véritable révélation et je l’ai souvent cité alors dans mes discours : après tout, pourquoi bouder un sociologue qui se pose les questions auxquelles les royalistes cherchent eux-mêmes à répondre ?

 

Justement, dans son récent livre d’entretiens déjà cité sur ce blogue, Balandier souligne l’un des traits de la présente République, celle de la « starisation » du pouvoir présidentiel et du paysage politique ou, plus exactement, électoral : « Quelque chose apparaît, dans le fonctionnement actuel du politique, qui tient aux instruments aidant à l’action et contribuant à une connivence complaisante des acteurs. Cela conduit à une façon d’acceptation du vedettariat. (…) On est en train de produire et de multiplier les petites dramaturgies, les petites fictions imagées, qui recherchent un accord de l’opinion sur tel ou tel point. C’est de la connivence ainsi provoquée et construite que résulte la capacité de gouverner et de se maintenir, en contenant par la suite des dramatisations, le dissentiment. » Le monde des médias participe donc à cette starisation, cette « société du spectacle » qui se joue aussi sur la scène politique depuis quelques années, de Ségolène Royal, sacrée candidate miraculeuse de la Gauche avant l’élection de 2007, à Nicolas Sarkozy, dont les aventures (et mésaventures) conjugales, à défaut d’enrichir le débat politique, ont occupé les couvertures de la presse, autant celle qualifiée de « people » que celle se présentant comme « sérieuse »… Et la tragicomédie de l’affaire Bettencourt-Woerth, véritable feuilleton estival politico-juridico-financier à multiples rebondissements, semble bien aussi participer de cette spectacularisation, mais aussi de cette volonté, plus affirmée que toujours appliquée, de transparence et de morale, utilisée par les uns comme un bélier contre les autres… Au risque (mais en est-ce vraiment un, pour l’établissement politique ? La question mérite d’être posée) de lasser une opinion publique qui aimerait aussi bien que la presse comme les politiques abordent les vrais débats et acceptent la critique et la discussion !

 

Et ce ne sont pas les informations récentes sur la place prise par la communication présidentielle (et qui trouve sa place dans la stratégie pour 2012), autre élément de la promotion et du maintien du pouvoir en place, qui infirmeront le propos de Georges Balandier, tout comme le poids de plus en plus important du budget du SIG (Service d’information du gouvernement, chargé de diffuser la « bonne parole » gouvernementale et présidentielle…), passé de 6,2 millions d’euros dépensés en 2007 à 27 en 2009, soit 4 fois plus en seulement 2 ans ! Là encore, cela confirme un argument qu’avancent régulièrement les monarchistes, celui que c’est bien l’argent qui fait les élections et particulièrement la présidentielle, parfois plus sûrement que les électeurs, d’ailleurs de plus en plus contestataires (lors des premiers tours principalement) ou abstentionnistes. Une République si dépendante, dans son fonctionnement démocratique même, de l’Argent et des jeux d’influence des féodalités financières, peut-elle alors promouvoir et pratiquer concrètement une véritable équité sociale ? Au regard des dernières affaires en cours, des fonds levés à Londres par le ministre Wauquiez près de spéculateurs pour financer son « parti-écran » aux multiples magouilles du Parti socialiste en Provence, des affaires ( le pluriel n’est-il pas de mise, effectivement ?) Woerth (mari et femme)-Bettencourt (mère et fille) aux puissants du fameux « Premier cercle » des donateurs de l’UMP, je doute fort que la République trouve la force de trancher les liens qui la relient à l’Argent-Suzerain…