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29/09/2021

Ce n'est qu'un début, continuons le débat !

 

« Il y a plusieurs chapelles dans la maison du roi » : derrière la formule bien connue des royalistes, il y a une réalité politique qui n’est d’ailleurs pas réductible aux seuls cercles et mouvements royalistes, et qui montre la pluralité du royalisme français, au point de parler parfois « des » royalismes français : quoi de commun, en effet, entre des légitimistes attachés au drapeau blanc et qui dénoncent à longueur de colloques « le nationalisme », et des militants maurrassiens qui se définissent d’abord comme nationalistes ; entre des royalistes sociaux prônant une justice sociale dont la formule même a été « inventée » par le roi Louis XVI et ceux des monarchistes qui ne jurent que par la liberté économique défendue par son ministre Turgot ; entre des partisans de la décroissance inspirés par Bernanos et Tolkien, et des « e-royalistes » qui espèrent que la Monarchie sera technophile et moderniste, voire scientiste ? Une enquête jadis menée par le groupe Sylm et dont les résultats furent publiés en 2009 avait déjà montré la très grand diversité politique des royalistes et de leurs choix sociaux et idéologiques, au risque (heureux, d’ailleurs) d’en finir avec les préjugés et les raccourcis trop faciles pour être crédibles…

 

Cette pluralité est sans doute heureuse, et je la défends en tant que telle : je ne suis pas favorable, en effet, à un royalisme « un et indivisible » qui risquerait de fossiliser toute doctrine et toute réflexion royalistes, quand l’une et l’autre doivent, à mon sens, se nourrir l’une l’autre pour espérer croître et prospérer au-delà des petits cercles fleurdelysés. Qu’il y ait des mouvements royalistes avec une ligne claire et ferme est tout autant nécessaire, ne serait-ce que pour donner une visibilité au royalisme lui-même et pouvoir, autant que faire se peut, s’introduire ou s’inscrire dans les débats de la politique française, y compris électoraux : la Nouvelle Action Royaliste et l’Action Française, aussi différentes soient-elles, incarnent chacune un positionnement royaliste qui peut agir sur le champ politique, de manière fort différente et, parfois, antagonistes. Mais il y a, en France, de la place pour plusieurs mouvements royalistes qui, chacun, s’adressent à des sensibilités et à des publics différents. A leur manière, tous œuvrent à la « (re)fondation royale » dans notre pays. Si vouloir les unir dans une seule entité est illusoire et, sans doute, inapproprié, les soutenir au gré des événements et selon les circonstances paraît possible et utile, comme le Groupe d’Action Royaliste a tenté de le démontrer en une décennie militante en s’engageant dans les campagnes électorales de l’Alliance Royale ou en valorisant les héritages des Camelots du Roi et de l’Action Française, tout en ouvrant de nouveaux « fronts » et de nouveaux chantiers idéologiques pour le royalisme contemporain dans les domaines de l’écologie et de la question sociale.

 

C’est ce travail de réflexion et de prospective que, à ma modeste mesure et selon mon temps et mes moyens (parfois fort limités, surtout pour le premier), j’entends poursuivre dans les semaines et les mois qui viennent, profitant de la campagne électorale présidentielle pour faire entendre une petite voix éminemment royaliste : il ne s’agit pas d’imposer, mais de proposer. J’ai engagé ces jours derniers une réflexion et une discussion sur la décroissance, thème (et terme) qui ne fait pas peur au royaliste que je me flatte d’être depuis quelques décennies déjà, en reprenant le fil largement tressé dans les années 1970-80 par Jean-Charles Masson sur « l’écologisme intégral » dans les colonnes de la revue de l’Union Royaliste Provençale Je suis français. Mais il est aussi d’autres domaines que je souhaite aborder à nouveau ces temps prochains, en particulier sur la question sociale, sur l’histoire de la Révolution française, mais aussi sur le globalitarisme contemporain et, sur le plan des propositions institutionnelles, sur la « Monarchie active », formule qu’il me faudra, évidemment, préciser et valoriser. Sans oublier la question de la définition de la « nation française » dans une optique plus « fédérative et fédéraliste » que celle aujourd’hui pratiquée par la République

 

Je n’ai pas vocation à être un doctrinaire, et mes petites notes politiques n’ont comme objectif que de susciter quelques discussions et, pourquoi pas, quelques engagements militants royalistes pour aujourd’hui et pour les générations qui montent et celles qui viennent. Si elles peuvent aider à « fonder » un nouveau projet royal français, tant mieux. Mais elles restent évidemment une initiative personnelle et n’engagent que moi-même : je ne puis affirmer que la Famille qui incarne l’histoire royale et sa promesse du lendemain soit lectrice et approbatrice de ces notes royalistes, ce qui n’enlève rien à ma fidélité à celle-ci. La Monarchie royale n’est pas une « grande chose morte » mais bien plutôt une « histoire en dormition », qu’il s’agit de préparer au réveil et au règne

 

 

17:44 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : débats, monarchie, royalisme.

22/09/2021

La réflexion sur la décroissance et l'économie : vers la Monarchie ?

Dans la campagne des primaires écologistes des Verts, une candidate a tenu un discours fort intéressant et moins dogmatique que celui habituellement tenu par les représentants d’un « écologisme légal » qui, trop souvent, n’a que peu à voir avec l’écologie réelle et beaucoup plus avec des idéologies venues d’Outre-Atlantique. Même si elle n’a pas accédé au second tour de cette primaire, il n’est pas inintéressant de la relire et, dans certains cas, de la citer en se demandant, d’ailleurs, pourquoi elle ne l’est pas plus par les grands médias, alors même que ses idées peuvent contribuer utilement au débat et à la réflexion. C’est une confrontation courtoise qu’elle a eu avec le président des patrons des petites et moyennes entreprises François Asselin qui a attiré mon attention (débat publié dans Libération du mercredi 15 septembre dernier) et qui me paraît mériter quelques échos et approfondissements.

 

Delphine Batho, puisque c’est d’elle dont il s’agit, a été ministre de l’écologie sous François Hollande durant environ un an avant d’être mise à la porte sur proposition du premier ministre d’alors, Jean-Marc Ayrault, qui n’avait pas supporté les critiques d’icelle sur un budget qui accordait peu de place à une politique écologique digne de ce nom. Cette mésaventure, qui en dit long sur la duplicité de la Gauche et du Parti Socialiste, en particulier sur les questions environnementales, va peu à peu mener l’ancienne ministre à préciser sa réflexion écologique et à conclure à la nécessité de la décroissance, s’éloignant alors des théories habituelles et conformistes du « développement durable » (sic), dont le théoricien historique de la décroissance Serge Latouche parle depuis fort longtemps comme d’un oxymore. Bien que ce terme de décroissance, aujourd’hui, serve souvent de repoussoir (parce qu’il est, à tort, confondu avec le terme de « récession » et qu’il semble, encore plus à tort, être le contraire de celui de « prospérité »), l’ancienne ministre, désormais présidente de Génération écologie, en a fait son cheval de bataille tout comme Arnaud Montebourg, il y a dix ans, avait enfourché celui de la démondialisation dans une démarche alors aussi disruptive que celle de Mme Batho en 2021. A-t-elle raison ? En tout cas, elle a de bonnes raisons d’employer ce terme et de vouloir le populariser, et elle a, sans aucun doute, pris date pour de prochains rendez-vous politiques et environnementaux, les autres candidats (dont les deux finalistes de cette semaine) ayant préféré éluder ce thème qui, pourtant, mérite au moins réflexion !

 

Le terme de décroissance, qui a été préféré à celui de « l’a-croissance » il y a une quinzaine d’années (le « a » privatif entraînant, à l’oral, une confusion certaine sur le mot…), est de plus en plus employé dans les milieux soucieux des questions environnementales, quand le journal mensuel qui l’affiche en titre depuis presque vingt ans (2004) l’a popularisé près d’une frange non négligeable des partisans d’une écologie active et pas seulement médiatique ou conformiste, malgré des oppositions fortes et parfois violentes de certains extrémistes, plus de gauche qu’écologistes, et malgré les moqueries, plus grinçantes désormais devant la poussée du terme dans les débats environnementaux, des libéraux et des milieux économiques. L’intérêt du débat entre Mme Batho et M. Asselin publié par Libération est de préciser, en quelques lignes, ce que recouvre la notion de décroissance par celle qui s’en réclame désormais : « La décroissance est (…) un mouvement volontaire et progressif, choisi démocratiquement et mis en œuvre par le dialogue social, de réduction progressive de notre empreinte écologique, c’est-à-dire de la consommation d’énergie et de matières premières. Elle s’entend au sens macroéconomique. Cela veut dire qu’il faut sortir d’un certain nombre d’actifs toxiques et développer ce qui a une utilité sociale, ce qui concourt à atteindre l’objectif de bien-être humain avec une empreinte carbone neutre. » Si la stratégie évoquée ici (« choisi démocratiquement ») peut apparaître encore un peu naïve dans une société de consommation où tout est mis en place pour « consommer sans raison » et dans laquelle les populations sont peu disposées à résister aux sirènes du « consommatorisme », le reste de la définition me paraît crédible sans, pour autant, être complète et sans vraiment plonger dans les racines du mal, c’est-à-dire l’individualisme frankliniste (« le temps c’est de l’argent », à comprendre aussi comme « le temps c’est mon argent »…) et les fondements de l’industrialisme capitaliste et de la société de consommation contemporaine, trop énergivore pour être considérée comme acceptable. Mais cette définition a le mérite de sortir du seul domaine écologique pour entrer dans celui de l’économie, ce qui paraît logique au regard de son interlocuteur et des inquiétudes sociales des populations. La décroissance prônée n’est pas la misère que certains annoncent, mais bien plutôt le retour à une économie équilibrée et ramenée à sa juste place d’utilité sociale, avec des conséquences moins lourdes sur les ressources terrestres et marines que celles de l’actuelle société de « gourmandise et de gaspillage » : il ne s’agit pas de « régresser » mais de privilégier la qualité de vie sur la quantité de dépenses et d’extractions de matières premières, dépenses et extractions souvent trop polluantes et sources de trop nombreux rejets de gaz à effet de serre dans notre atmosphère. En soi, la décroissance est « la raison économique (dans le sens de la mesure contre la démesure, contre l’hubris) accordée à l’écologie », et non la destruction de l’économie : il s’agit de reconnaître que, sans limites environnementales (mais c’est vrai aussi des limites économiques et sociales), l’économie se fourvoie et menace de faire dépérir, non seulement les équilibres socio-économiques, mais aussi et surtout les complémentarités et les équilibres environnementaux. La décroissance n’est pas « l’anti-économie », elle est la « juste économie », intégrée aux milieux naturels comme humains et soucieuse d’une conciliation apaisée entre les uns et les autres : à la fois contre l’économie de prédation et contre celle de l’outrance. En cela, la décroissance fait naturellement plus pour la justice sociale que les appétits d’une croissance qui dévore la planète sans contenter tous ceux qui vivent sur celle-ci. Il est néanmoins à rajouter que le contentement n’est pas toujours synonyme de « satisfaction », celle-ci reposant énormément sur la volonté d’assouvir une tentation, et la société de consommation sait malheureusement jouer sur cette corde sensible près de nos contemporains pour maintenir son hégémonie dans notre monde et sa « société distractionnaire », pour reprendre le beau et terrible mot de Philippe Muray…

 

Dans son propos, Mme Batho évoque les « actifs toxiques » : il y a deux manières d’entendre la formule, celle des produits spéculatifs (risqués en Bourse comme périlleux pour les travailleurs considérés alors, dans le cas de cette spéculation, comme de simples variables d’ajustement taillables et corvéables à merci, particulièrement dans des pays qui nous sont lointains) et celle des ressources dangereuses, dans leur extraction-production et leur consommation, leur usage, comme celles qui polluent pour donner, dans le même temps, une énergie nécessaire au transport, au chauffage ou à d’autres aspects de la société technique. Il est à noter que, dans la réalité, ces deux aspects des actifs toxiques peuvent s’appliquer en même temps à certains produits, comme ceux issus du sous-sol ou de l’agroalimentaire, par exemple.

 

L’enjeu environnemental n’est pas négligeable dans une logique économique pensée à long terme. Mais, en notre société « pressée » (et le qualificatif peut s’entendre, là encore, en plusieurs sens, de la vitesse et de l’immédiateté souhaitées à celui de la pression destinée à tirer le meilleur – ou le plus grand, ce qui n’est pas forcément la même chose - profit des ressources comme du travail, parfois au détriment de la nature et des hommes eux-mêmes…), le long terme est trop souvent « défait » par la logique démocratique commune qui raisonne, en notre pays particulier, en termes d’abord électoraux et, en notre République du quinquennat, de cinq ans en cinq ans… Ce qu’évoque ici Mme Batho ne peut que s’inscrire dans un long terme que, seul, peut permettre un Etat disposant de la continuité, non sur deux quinquennats mais sur trois, quatre ou dix quinquennats : en somme, une suite dynastique ! La décroissance de Mme Batho, pour être efficace et ne pas disparaître au détour d’une élection ou d’une autre qui favoriserait ceux qui prônent un « croissancisme » toujours plaisant pour les consommateurs compulsifs, doit s’inscrire, au faîte de l’Etat, par une continuité qui, si elle ne veut pas pour autant être fixiste, doit s’organiser autour de l’axe intergénérationnel, celui qu’incarne la Monarchie royale, héréditaire et successible, éternellement renouvelable par la célèbre formule : « Le roi est mort… Vive le roi ! »…

 

 

 

13/09/2021

Vingt ans après le 11 septembre, que faire ?

Il y a vingt ans, le mardi 11 septembre, j’ai assisté comme tant d’autres et par médias interposés à l’attaque de New-York par les islamistes et à l’effondrement des deux tours qui surplombaient, encore triomphantes la veille, la capitale économique du monde : le premier jour du XXIe siècle, en somme, comme l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914 l’avait été pour le XXe siècle, pour ce siècle que Eric Hobsbawm avait baptisé « l’Âge des extrêmes » et qui fut celui d’un mélange de violences et de contraintes mais aussi de pacifications et de détentes, entre démocraties libérales et démocraties totalitaires, dans une sorte de reprise élargie et mondiale de ce qu’avait été la courte période de la Révolution française. La chute du communisme européen, en 1991, chute qui avait suivi celle du Mur de Berlin a, un temps, pu laisser croire à une possible « fin de l’histoire » vantée par quelques idéologues états-uniens (comme Francis Fukuyama) qui avaient tout simplement oublié les leçons de cette dernière… et qui auraient sans doute gagné à lire Jacques Bainville, à la fois plus prudent et plus lucide : Cassandre a trop souvent raison !

 

Car l’histoire ne s’arrête jamais, en définitive, et le feu couve sous la cendre des histoires passées. L’orgueil démocratique des Etats-Unis, persuadés d’être, par eux-mêmes et leur modèle de société démocratique de consommation, cet « empire du Bien » que tout le monde devrait aimer, est le même que celui qui a perdu l’Athènes de Périclès ou la Rome de Caracalla : bien sûr, la « déroute occidentale » en Afghanistan au mois d’août n’est pas forcément une défaite pour les Etats-Unis qui ont atteint, pour l’heure, leur principal objectif : éloigner guerre et terrorisme international du « Mainland » depuis 2001 tout en refilant les soucis et les conséquences de leur propre stratégie à leurs vassaux européens… Mais les Etats-Unis devraient se souvenir de l’antique formule : « Tout empire périra », formule qui appelle à l’humilité ces géants géopolitiques qui, parfois, deviennent trop imposants pour survivre… « Son embonpoint cache ses pieds », dit une autre formule moins connue et pourtant si explicite ! D’ailleurs, les Etats-Unis ne sont plus cette « hyper-puissance » que l’ancien ministre Hubert Védrine évoquait il y a quelques années, et ils ne font plus vraiment peur à des adversaires ragaillardis par la prise (sans combats) de Kaboul le jour de l’Assomption quand, à l’inverse, ils inquiètent ceux qui se sont placés (parfois bien imprudemment) sous leur protection, en particulier en Europe. La chance de la France, dans cette affaire, est d’avoir gardé les moyens d’une indépendance française, à défaut de toujours savoir ou vouloir les utiliser et les valoriser.

 

Vingt ans après le 11 septembre, il faut bien reconnaître que la situation n’est guère joyeuse et la crise sanitaire participe de cette ambiance particulière et, parfois, désespérante ou défaitiste. Partout dans le monde, les forces islamistes semblent progresser et paraissent pouvoir « frapper où et quand elles veulent », y compris au sein de nos sociétés sécurisées et pacifiées (ou pacifiques), et la France est sur la défensive qui, il faut bien le reconnaître, n’est pas la meilleure position pour affronter les défis de l’avenir avec les meilleures chances. Quand, depuis 2015 et les attentats qui ont frappé la France de la plus horrible des façons, notre pays vit le plus souvent en état d’urgence ou suivant des mesures dites d’exception mais qui deviennent la règle, il est possible de penser que, si les islamistes n’ont pas gagné (et Dieu merci !), ils ont au moins remporté une manche en provoquant une restriction des libertés en France, restriction qui nous prive de quelques aspects de notre civilisation si particulière et joyeuse. Il faut bien admettre aussi que l’actuelle pandémie est une terrible alliée (pour nos ennemis) qui, ironie du sort, masque les visages que ces mêmes islamistes veulent, pour les femmes, couvrir, tout en fermant, dix mois sur les dix-neuf qui viennent de s’écouler, ces lieux si caractéristiques de notre art de vivre « à la française », des théâtres aux restaurants dont les terrasses furent, hier, les cibles des tueurs de l’automne 2015…

 

Faut-il désespérer ? Non, car cela serait reconnaître, ou accepter, le triomphe du Mal, et s’empêcher de vivre et transmettre aux générations suivantes le trésor français. Encore faut-il prendre les moyens de combattre efficacement et il me semble que c’est un double combat, politique et civilisationnel, qu’il faut mener. Maurras évoquait le « politique d’abord » parmi les moyens : « Faîtes-moi une bonne politique, je vous ferai de bonnes finances », s’écriait le baron Louis au roi du moment. Je reste persuadé que ce moyen-là est le premier à mettre en œuvre pour préserver et entretenir ce que nous sommes et aimons (même s’il est possible de préférer tel ou tel aspect plutôt que tel autre, mais c’est la pluralité enracinée qui fait, aussi, notre unité et notre être français), et c’est pour cela que je mène, encore et toujours, un combat royaliste qui n’est pas que celui de l’instauration monarchique, mais qui a comme idée principale que c’est bien un pouvoir dynastique, à la fois central et fédérateur (fédératif, diraient certains), qui peut être le plus efficace dans cette contemporanéité troublée. Quant au combat civilisationnel, dont Georges Bernanos fut un chantre passionné, il paraît plus que jamais, dans le même temps, nécessaire : la France n’est pas une simple société de consommation et les « valeurs de la République », dont la définition se fait de plus en plus floue (d’où les malentendus autour de la laïcité, devenue largement inopérante dans un monde qui ne croit plus au politique et qui prône l’individualisme tout en se communautarisant…), sont impuissantes face aux idéologies religieuses ou impériales, de plus en plus mondialisées dans un monde qui se veut « global ». Notre civilisation française mérite toute notre attention, non comme pour un trésor caché, mais comme un trésor vivant aux multiples aspects, un trésor à transmettre, certes, mais aussi à utiliser, à valoriser, à faire prospérer, sans nostalgie inutile mais avec l’espérance de l’avenir.

 

Du haut de nos cathédrales, tant de siècles nous contemplent… et nous contemplons tant de siècles, passés et à venir…