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16/02/2022

Malgré l'absence d'une candidature royaliste à la présidentielle...

 

Il n’y a pas, il n’y aura pas de candidat royaliste à l’élection présidentielle cette année… Le dernier (le seul, en fait, dans l’histoire de la Cinquième République) a été, en 1974, Bertrand Renouvin, et il n’a pu se représenter sept ans plus tard, faute des fameux 500 parrainages de maires nécessaires depuis M. Giscard d’Estaing pour pouvoir concourir au siège élyséen. Bien sûr, il y eut d’autres tentatives de candidature, comme celle d’Yves-Marie Adeline qui mit une belle énergie à essayer de mobiliser d’autres forces nouvelles pour la cause royale au début des années 2000. Il y eut aussi des tentations de candidature, y compris de feu le comte de Paris, mais rien qui n’ait, malheureusement, abouti. Et pourtant ! N’est-il pas dommage que les royalistes, si prompts à crier « vive le roi ! » tous les 21 janvier ou à afficher des slogans tout le long de l’année universitaire, voire au-delà, soient aussi cruellement absents et apparemment silencieux au moment où les citoyens s’intéressent, un peu plus que d’ordinaire, à la politique ? Sont-ils condamnés à n’être que les mercenaires ou les électeurs de telle ou telle candidature « nationale », qu’elle soit nationaliste, libérale, macroniste ou, même, socialiste, voire communiste ? Cette situation comme ses perspectives ne sont guère réjouissantes : mais, limiter l’engagement royaliste en temps de présidentielle à ces « dégagements républicains » selon la formule d’un observateur critique du royalisme contemporain, serait une erreur, et nous essayons de ne pas y céder, par conviction comme par logique politique.

 

D’abord, l’absence d’une candidature spécifiquement royaliste est-elle si grave ? Bien sûr, je regrette que, dans les débats actuels, la question institutionnelle ne soit pas vraiment abordée, si ce n’est, très à gauche, pour évoquer une hypothétique renaissance de la Quatrième sous la formule de « Sixième République » (sic !). Mais surtout, je regrette que le « projet royaliste », sous ses formes politiques et sociales, n’ait pas d’incarnation reconnue et visible pour les citoyens, si ce n’est sous les traits de Stéphane Bern qui, pourtant, ne fait plus de politique en tant que telle : ne serait-il pas sympathique de pouvoir entendre, à une heure de grande écoute, sur les médias nationaux sans doute trompeurs mais néanmoins regardés par le grand nombre, une personne qui pourrait porter une parole éminemment royaliste et reconnue comme telle par les auditeurs et téléspectateurs ? L’idée, déjà ancienne dans les milieux issus de la Nouvelle Action Française (devenue Royaliste) depuis les années 1970, était de former quelques « politiques » susceptibles, justement, de crédibiliser et de rendre visible dans l’espace médiatico-politique l’engagement royaliste. Il faut bien reconnaître que, pour l’heure, nous n’en sommes pas encore là, même si certaines idées valorisées par l’Action Française (par exemple) semblent « resurgir » sur quelques plateaux télévisuels, malheureusement sans cette coloration spécifiquement royaliste qui leur donnerait tout leur sens et toute leur portée positive.

 

Alors, que faire ? D’abord, rester soi-même sans être sourd aux débats présidentiels. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de se perdre dans les querelles entre tel ou tel candidat et de soutenir l’un ou l’autre, ou l’un contre l’autre, mais de présenter et de développer quelques thèmes qui nous sont chers sans rien cacher de la coloration royaliste que nous donnons aux réponses que nous pouvons apporter. Ainsi sur la question sociale : le combat contre le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, engagé depuis 2011 au sein du Groupe d’Action Royaliste, mérite d’être mis en avant durant cette campagne présidentielle, et cela doit aussi s’accompagner d’une « explication de texte », non seulement pour préciser les raisons profondes de notre opposition et les propositions que nous faisons, en tant que royalistes, pour tenter de résoudre l’immense question du financement des retraites, condition sine qua non de leur pérennité pour nos compatriotes et pour les décennies à venir. Idem pour la question industrielle, à la fois contre les délocalisations spéculatives et pour une réindustrialisation intelligente et ordonnée nécessaire à la souveraineté française, autant sur le plan économique que sur le plan énergétique, mais surtout sur le plan politique et géopolitique. Sur ces questions-là, qu’il s’agit de rendre audibles malgré la cacophonie politicienne de la campagne présidentielle, nos réponses, argumentées, doivent être fleurdelysées… N’est-ce pas, après tout, la meilleure pratique du « Politique d’abord » théorisé par Charles Maurras au début du XXe siècle ?

 

De plus, en cette période encore marquée par la lourdeur des mesures de contrôle liées à la crise sanitaire, nos concitoyens paraissent bien peu motivés par les candidats eux-mêmes, ce que traduisent, parfois vertement, les enquêtes d’opinion. Pourtant, il y aura bien un élu à la fin du mois d’avril, et il semble déjà que cela sera « par défaut » plus que par enthousiasme, ce qui laisse entendre que le fossé entre la légalité issue des urnes et la légitimité reconnue par les citoyens n’en sera que plus grand, réactivant le vieux clivage « pays légal-pays réel » plus violemment encore que lors de la crise sociale de l’automne-hiver 2018-2019. Il y a là une occasion de rappeler que la Monarchie royale, sans posséder un sceptre magique, peut apporter une réponse institutionnelle à l’insatisfaction post-électorale, sorte de dépression démocratique et politique qui frappe de plus en plus notre société et qui empêche, sans doute, de motiver nombre de ses jeunes énergies, désormais de plus en plus tentées, soit par l’émigration vers des pays apparemment plus « ouverts » (sic !) ou « dynamiques, ou, en tout cas, plus accueillants au « risque de la jeunesse », soit vers une forme d’émigration intérieure qui peut se signaler par un repli individualiste ou communautariste, par une résignation sourde ou par une colère souvent trop froide pour trouver un débouché politique…

 

L’autre jour, sur une affiche électorale apposée et déjà déchirée le jour même, quelques mots simples avaient été tracés : « Présidentielle ? Bof… Vive le Roi ! », accompagnés d’une fleur de lys un peu maladroite (ou très stylisée…). Un peu plus loin, la même main avait écrit : « Mieux vaut le roi que le pire ! »… Tout cela ne pèse sans doute pas bien lourd dans une campagne présidentielle qui, de plus, passe largement par les réseaux sociaux et les moyens numériques. Mais, malgré son aspect dérisoire, cette double et maladroite évocation de la proposition royale aura peut-être l’effet de rappeler à quelques uns que l’élection présidentielle ne fait pas forcément rêver tout le monde, et que « l’imagination au pouvoir », cette forte demande des étudiants de Mai 68 (y compris royalistes…), pourrait bien prendre la forme d’une Monarchie royale ou, en attendant mieux, de celle de l’espérance royale…

 

 

09/02/2022

Les accidents du travail sont une calamité, pas une fatalité.

 

Le thème de l’insécurité sociale est trop largement sous-estimé dans le débat présidentiel actuel, et il faut le regretter : non que l’on n’en parle pas, mais il n’est abordé, principalement, que sous l’angle de la poussée inflationniste et de la perte de pouvoir d’achat des consommateurs et, de façon trop discrète, sous celui, moins prégnant dans la campagne, de la désindustrialisation dévastatrice et de la nécessaire réindustrialisation, souvent promise et jamais vraiment engagée… Or, l’insécurité sociale, c’est aussi le risque au travail et ses formes les plus dramatiques, les accidents du travail. Un livre récent vient nous le redire, intitulé : « Accidents du travail. Des morts et des blessés invisibles », souligné d’un sous-titre terrible : « 14 morts, 12.500 blessés par semaine en France » (livre signé de Véronique Daubas-Letourneux, 310 pages, édité chez Bayard) ! Chiffres terribles, jamais évoqués dans les grands médias audiovisuels à ma connaissance, et qui peuvent (et doivent) inciter à la réflexion, sans négliger le recueillement possible pour les victimes de ces drames ! Un petit calcul montrera aussi l’ampleur de cette question, celui qui consiste à rapporter ces chiffres hebdomadaires à l’année entière : plus de 700 morts et environ 650.000 blessés sur le lieu du travail chaque année… Bien sûr, tous les métiers ne sont pas concernés de la même manière : peu de cadres et de professeurs, mais nombre d’ouvriers (principalement du bâtiment avec 14 % des accidents et 19 % des décès, des transports et de l’agroalimentaire), ainsi que de la main-d’œuvre féminine des services de soins.

 

Dans un article publié par La Croix L’Hebdo dans son numéro du samedi 22-dimanche 23 janvier 2021 et qui évoque ce livre, Antoine d’Abbundo résume les données chiffrées du sujet : « En Europe, une enquête de 2007 relève que plus de 3 % des travailleurs de l’Union – soit 7 millions de personnes – ont eu un accident dans l’année précédente. En ce domaine, la place qu’occupe la France n’est guère enviable. En 2012, elle se classait à l’avant-dernière place des Etats membres avec un taux d’incidence de plus de 3 000 accidents graves pour 100 000 travailleurs. En 2019, le secteur privé enregistrait encore 733 morts sur l’année, hors accidents sur le trajet (…). » Cela a d’ailleurs des conséquences sur les chantiers du bâtiment eux-mêmes, comme le souligne à La Croix (vendredi 14 janvier 2022) l’assurance-maladie : « Pour les entreprises du secteur, les arrêts de travail pour cause d’accidents représentent l’équivalent de 36 000 emplois à temps plein » et de « 5 % du coût total des bâtiments », des chiffres qui, de surcroît en cette période de tension de sortie de crise sanitaire, ne sont pas négligeables !

 

Quelles causes à ces accidents du travail beaucoup trop fréquents aujourd’hui ? Selon l’enseignante Véronique Daubas-Letourneux citée par La Croix L’Hebdo, « la montée, depuis quelques décennies, d’un management « à l’objectif » - et les cadences qui vont avec – comme la précarisation des statuts, en particulier chez les jeunes, accroissent la pression sur les travailleurs et les rendent plus vulnérables. Ce qui explique sans doute pourquoi, après une baisse continue du nombre d’accidents de 1950 à 2000, l’indice de fréquence et le taux de gravité ont tendance à repartir à la hausse. »

 

Que faire, dès maintenant, pour éviter au maximum que la mortalité au travail n’augmente ? Multiplier les interventions de l’inspection du travail qui, en 2019, « ont ainsi mis fin à 4 632 chantiers jugés dangereux », est une nécessité mais qui ne peut se faire efficacement que s’il existe une véritable stratégie de recrutement et de formation de nouveaux inspecteurs du travail, ainsi qu’une mise sous pression des entreprises qui utilisent des sous-traitants, en améliorant la « traçabilité » de ces derniers et leur encadrement pour leur éviter une trop grande exposition aux dangers ; retracer les contours d’une véritable politique de santé et de prévention des risques liés aux activités professionnelles ; responsabiliser les entreprises, leur direction et leur encadrement, pour mieux sécuriser les espaces de travail et préserver les travailleurs eux-mêmes ; etc. (liste de propositions non exhaustive, évidemment).

 

Bien sûr, toute activité professionnelle comporte des risques et le « zéro accident » est impossible, ne serait-ce que parce qu’il y aura toujours cette part d’impondérable et du « triste hasard », qui s’avère parfois mortel. Mais, il est tout à fait possible de faire baisser le nombre d’accidents professionnels et de limiter les risques (ou de les prévenir). Il ne s’agit pas d’entraver la vie des chantiers ou des usines par des lois supplémentaires mais juste de faire appliquer celles qui existent déjà, sans tomber dans un formalisme inutile et contre-productif. Mais, au-delà, il est une philosophie qu’il faut appliquer au monde du Travail, dans un esprit à la fois corporatif et « personnaliste » : considérer que l’économie doit être au service des hommes, et non l’inverse (ce qu’a rappelé le pape Jean-Paul II, dans l’encyclique Laborem Exercens sur le travail, en 1981), et qu’elle ne doit pas négliger ce qui fait, aussi, l’équilibre d’une société, c’est-à-dire l’intégrité physique et mentale des travailleurs.

 

 

31/01/2022

La lutte contre la pauvreté, grande oubliée de la République contemporaine.

 

L’élection présidentielle est l’occasion de tirer un bilan du quinquennat de M. Macron, au-delà des effets d’annonce et des fumées de la communication, et la Fédération protestante de France n’a pas manqué à cet exercice qui n’est pas que comptable. Cela est d’autant plus intéressant que cette Fédération se veut une « vigie de la République » et qu’elle donne, pourtant, de nombreux arguments qui paraissent parfois moins républicains que leur affirmation précédente pourrait le laisser croire… Bien sûr (si je puis dire, au regard de ses engagements précédents dans le temps), elle prône un accueil des migrants qui, à bien les lire, confine à une forme de fatalisme : celui-ci, à se croire généreux, n’en est pas moins démagogique, voire dangereux si l’accueil n’est pas accompagné d’une véritable politique de francisation des nouveaux arrivants et non d’une simple « insertion » dans la société de consommation, si vide de sens qu’elle nourrit d’abord, aujourd’hui, les appétits, et les rancœurs quand ces derniers ne sont pas assouvis… « L’acceptation de l’altérité », vantée par la Fédération, ne doit pas être l’excuse du renoncement à faire valoir quelques valeurs du pays d’accueil, et je crains qu’elle ne s’accompagne, en fait, d’un déni de réalité et d’une incapacité à réenraciner les déracinés accueillis, comme si « l’ouverture aux autres » empêchait de penser les cadres solides d’un accueil circonstancié et les limites, nécessaires, à l’altérité venue d’ailleurs. Cette position « ouverte » de la Fédération protestante paraît aussi un peu étrange, au regard du jacobinisme ancien de la République dont elle se réclame, jacobinisme dont les provinces de France eurent tant à souffrir : doit-on rappeler, une fois de plus, comment la République, en sa logique centralisatrice et unitariste (uniformisatrice, en somme), a nié, longtemps, la pluralité des peuples de France au nom d’une formule d’« unité et indivisibilité » guère respectueuse de « l’altérité » des provinciaux, pourtant Français, selon les endroits considérés, depuis bien des siècles ? Il est fort regrettable que la Fédération protestante semble ne rien dire de ce qui fait la nation française, non pas en « grands principes » mais en histoire et en civilisation, et qu’elle « oublie », dans le même mouvement, cette attitude déplorable de la République face aux identités provinciales, ces marques immémoriales de la pluralité française (une formule d’ailleurs préférable à une « altérité » aux contours trop incertains pour être vraiment honnêtes)…

 

Il est un autre thème abordé par la Fédération qui mérite l’attention et un certain accord de ma part : celui sur la pauvreté, un sujet fort peu abordé dans cette campagne présidentielle et qui, pourtant, n’est pas mineur, loin de là ! En 2014, lors de ma campagne européenne sous la bannière de l’Alliance Royale, j’en avais fait un point fort et incontournable de mon message royaliste, sans grand succès d’ailleurs : la pauvreté n’intéresse pas, sans doute parce qu’elle inquiète, et les électeurs ne se déterminent pas sur ce thème, faute de croire que les politiques puissent résoudre cette grande question autrement que par quelques pansements ou le recours aux associations charitables telles que le Secours catholique ou les Restos du cœur. Et pourtant ! Je crois qu’il y a un devoir de l’Etat de prendre soin des pauvres, non par l’assistanat, un piège coûteux et peu efficace, mais par la lutte contre les causes de la pauvreté contrainte et par le soutien aux initiatives sociales, locales ou (et, parfois) professionnelles, qui peuvent assurer un meilleur partage des produits du travail et de la richesse et une meilleure intégration sociale de tous, quelles que soient leur fonction productive dans la Cité. Or, en ce domaine, le quinquennat de M. Macron n’a guère été convaincant, comme le souligne avec raison la Fédération protestante, citée dans un article du Figaro de ce lundi 31 janvier : « En cinq ans, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté », touchant 15 % de la population, soit près de 10 millions de personnes, « alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé à ce que plus personne ne dorme dans la rue ». » Bien sûr, la crise sanitaire n’a pas forcément arrangé les choses, mais il faut reconnaître aussi que le libéralisme premier du président et de la République qui, depuis plus de quarante ans, a renoncé à développer une stratégie politique digne de ce nom contre les nouvelles précarités, peut expliquer ce désintérêt pour une cause qui ne mobilise pas les foules, de plus en plus inscrites dans une logique d’individualisme « de masse ».

 

Mais ce scandale social de la paupérisation contemporaine est-il si étonnant, au regard de l’histoire de la République qui, en définitive, n’a été « sociale » qu’en de courts moments (février 1848 ; 1936 ; 1944-45 ; etc.), et cela malgré la volonté de quelques uns qui, en fait, n’étaient pas tous républicains : Louis Blanc, socialiste, ou Albert de Mun, royaliste et catholique fervent, Jean Jaurès, Léon Blum, mais aussi le général de Gaulle, lecteur du théoricien royaliste du corporatisme La Tour du Pin, et catholique exigeant pour qui les devoirs sociaux des plus aisés prévalaient sur leurs droits économiques… La République n’a jamais été spontanément sociale, et elle ne l’est jamais restée longtemps… En revanche, elle a fondé un « État-providence » qui pensait régler par l’assistanat légalisé ce qu’elle n’avait pas le courage d’affronter par la volonté politique. La Fédération protestante le reconnaît implicitement quand elle déclare que « la fraternité désigne la promesse la plus délaissée de notre devise républicaine »… Délaissée aussi par les candidats de 2022, semble-t-il…

 

Doit-on attendre l’instauration d’une nouvelle Monarchie en France pour agir contre le paupérisme et le précariat ? Non, évidemment non ! Mais il est absolument désespérant tout autant que révélateur que les 10 millions de Français (dont nombre sont aussi de « nouveaux venus ») touchés par la pauvreté contrainte et le précariat n’aient aucun « porte-parole » en ces temps de présidentielle. Et pourtant ! Ne négligeons pas la phrase célèbre de Georges Bernanos, ce royaliste intraitable et en colère permanente contre les injustices de son temps : « Le pas des mendiants fera trembler le monde ! » Cette citation, que feu François-Régis Hutin répétait régulièrement dans ses éditoriaux du quotidien Ouest-France jadis, devrait alerter ceux qui prétendent aujourd’hui au fauteuil élyséen : oublier les pauvres (au sens de ceux qui se trouvent en dessous du seuil de pauvreté), dont nombre sont des travailleurs mal payés ou de petits artisans rejetés des métropoles mondialisées aux loyers trop élevés pour leur entreprise, c’est maintenir une insécurité et une injustice sociales qui peuvent, si l’on n’y apporte que des réponses méprisantes ou incomplètes, susciter de nouvelles colères et de nouvelles révoltes telles celles des Gilets jaunes en 2018, ou celles des banlieues déshéritées et trop souvent communautarisées (le communautarisme étant une mauvaise et dangereuse réponse au dilettantisme social de la République et à l’absence d’âme de la société de consommation) en 2005.

 

 

 

 

 

Post-scriptum : la critique est facile, mais l’art est difficile, dit-on avec une certaine raison. Un prochain article évoquera donc quelques propositions, que je fais suivant une logique royaliste sociale, sur les moyens d’atténuer les précarités contemporaines. Ce ne sont pas des solutions miraculeuses, mais quelques idées qui peuvent aider à la résolution de certaines situations de pauvreté contrainte. Ce combat, difficile, n’est pas vain et il est une pierre nécessaire dans la construction de la non moins nécessaire justice sociale sans laquelle il n’y a pas de société apaisée à long terme.