20/04/2012
Fatigue démocratique et abstentions...
A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le bilan que l'on peut tirer de la campagne électorale est mitigé : si nombre d'idées intéressantes ont été développées par les uns ou par les autres, leur intérêt et leur crédibilité dépendent évidemment de la possibilité de leur application d'une part, de la volonté de les mettre effectivement en pratique d'autre part... Et je ne suis pas sûr que les candidats, quels qu'ils soient, croient toujours en ce qu'ils avancent ! Cette démagogie est agaçante même si elle est sans doute inhérente au jeu électoral lui-même qui force à promettre plus que l'on ne peut effectivement tenir, l'important étant, en fait, de faire le meilleur score possible pour pouvoir espérer exercer le Pouvoir ou peser, d'une façon ou d'une autre, sur lui.
Cette désagréable impression d'une grande tromperie, même si on peut parfois la trouver exagérée et, dans certains cas, déplacée, peut permettre de mieux expliquer la montée de l'abstention qui corrode sérieusement la légitimité démocratique des postulants et de celui qui sortira vainqueur de la confrontation des deux tours. Bruno Frappat évoquait jadis « la fatigue démocratique » et celle-ci ne se dément pas ces dernières années, surtout depuis le déni gouvernemental, parlementaire et européen du scrutin référendaire de mai 2005 : j'entends souvent cette récrimination contre les partis et contre l'Union européenne qui n'ont pas respecté le vote (officiellement...) souverain des électeurs français (et néerlandais aussi par la même occasion), et l'ont contourné quelques années après par la ratification simplement parlementaire d'un « mini-traité » (sic !) quasi identique au traité constitutionnel rejeté en 2005.
Ce discrédit de la démocratie « légale » est une réalité qui, pourtant, ne doit pas empêcher de faire de la politique et de s'exprimer, y compris par le vote. Si je peux comprendre l'abstention, je n'en fait pas pour autant la promotion, comme je n'en fais pas non plus la dénégation systématique : je distingue d'ailleurs « l'abstention de confort » (souvent liée à une certaine paresse civique ou à un tout aussi certain fatalisme politique) de « l'abstention de combat » qui est l'aboutissement d'une réflexion politique et qui est revendiquée et argumentée, comme celle du royaliste Lorant Deutsch, par exemple.
Quant à moi, puisque la question sur mes intentions de vote m'est régulièrement posée, je rappelle que, depuis 1981 et pour la seule élection présidentielle je glisse toujours le même bulletin éminemment symbolique (et personnel, car cela n'engage que moi et non ceux qui partagent les idées royalistes que je prône aussi...) : un bulletin fait à la main, orné d'une belle fleur de lys et portant juste l'inscription « vive le roi »... Ma parole politique, ceux qui me lisent le savent bien, ne se limite pas à un carré de papier et, pour cette élection si particulière et qui touche au coeur même du système, je préfère le symbolique au choix du « moins pire »...
Ce qui ne m'empêche pas, aux autres élections (législatives, cantonales, municipales, régionales, professionnelles, etc.) de choisir entre les différents noms ou listes proposés...
Un royaliste n'est pas un exilé de l'intérieur, mais un citoyen actif, « par tous les moyens même légaux »...
12:44 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : abstention, présidentielle, royalistes, élections.
09/04/2012
Mon programme présidentiel en couleurs (partie 1).
J'avais annoncé il y a quelques semaines sur ce blogue le développement d'un programme présidentiel « en couleurs » qui serait mien, et je n'ai pas encore tenu cette promesse, faute de temps : du coup, je vais en livrer un résumé en espérant qu'il provoque des réactions, voire des débats.
« La matière grise » est l'une des principales richesses de la France et elle peut être inépuisable si l'on veut se donner la peine de lui donner (ou de susciter) les moyens de son épanouissement, que cela soit par le biais des institutions scolaires et universitaires, mais aussi par le développement des fondations et des agoras culturelles, intellectuelles, voire spirituelles. De plus, il est nécessaire de penser à sa meilleure exploitation (dans le sens positif du terme, bien sûr) en France et pour la France : freiner l'émigration des « jeunes pousses » françaises est aussi le meilleur moyen de limiter l'endettement du pays en valorisant leurs qualités au profit de la Communauté française toute entière, et non en les abandonnant aux tentations des grandes multinationales et de l'Argent...
« Le pétrole vert » que représente l'agriculture (devrai-je dire « les agricultures », tant le fossé est grand aujourd'hui entre les modalités et les fins des différentes exploitations de la terre et de ses produits ?) doit être valorisé encore mais pas forcément en soutenant le productivisme : l'agriculture raisonnée et, mieux encore, l'agriculture biologique doivent être encouragées et développées, tout en privilégiant la qualité et les « circuits courts » de transformation et de distribution. De plus, favoriser un véritable redéploiement agricole par une nouvelle politique d'aménagement du territoire qui permette un renouveau concret des espaces ruraux (y compris ceux en cours de désertification : il faut inverser la tendance !) peut entraîner la création (et le maintien !) de nombreux emplois liés directement à l'exploitation de la terre et de ses produits, mais aussi de ceux liés aux activités annexes ou aux services nécessaires à la vie sociale des campagnes. Je m'explique : quand vous favorisez l'installation sur un territoire de quelques familles, vous permettez le maintien ou l'ouverture de classes pour les enfants et des emplois qui vont avec, de instituteur au technicien ou au personnel d'entretien, mais aussi d'autres activités, artisanales ou marchandes dans le village...
Il est fort possible (voire probable !) que, dans les temps de crise qui s'annoncent, les campagnes s'avèrent plus nourricières que les centres urbains aujourd'hui rongés par les maux endémiques du chômage et de la désindustrialisation, voire (un problème qui se fait de plus en plus prégnant avec la progression du tout-informatique et dont personne n'ose parler...) de la dématérialisation des activités de service du secteur tertiaire...
(à suivre : l'énergie bleue et la houille blanche ; la nation tricolore).
23:06 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielle, agriculture, émigration, crise, désindustrialisation.
08/04/2012
Faire de la politique, malgré la République...
La démagogie est mauvaise conseillère et cette campagne présidentielle m'apparaît de plus en plus irréaliste sans pour autant faire preuve d'imagination ou en appeler au rêve... Les promesses se multiplient, les thèmes et les propositions se succèdent sans que de véritables, et surtout profonds, débats n'aient le temps de les discuter, voire de les amender ou de les peaufiner. On passe sans cesse du coq à l'âne et cela est agaçant, au risque de démobiliser ceux qui, au-delà des paroles, souhaiteraient une véritable réflexion sur les projets économiques, politiques ou sociaux : dans cette campagne, ce n'est pas « prendre du temps » qui compte mais « prendre des voix » à l'adversaire ou à l'abstention.
Du coup, la crise de la zone euro et celle de la dette des Etats, la question environnementale et de l'accélération du dérèglement climatique, la construction d'une géopolitique française adaptée aux nouveaux risques, défis et atouts de la mondialisation , etc., tous ces thèmes ont été oubliés, ou plus encore négligés, ce qui montre combien cette République, lorsqu'elle se fait de plus en plus républicaine par le simple fait de l'élection de son magistrat suprême, est, en définitive, irresponsable et peu crédible au regard des enjeux actuels !
Une fois dit cela, il nous est néanmoins interdit de pratiquer la politique du pire qui est, comme le rappelle Maurras, « la pire des politiques » : il nous appartient alors de poursuivre le débat et le combat politiques, en gardant à l'esprit ce que pourrait faire une Monarchie (et en le disant !) et en n'oubliant pas que, malgré la République, sarkoziste ou hollandiste, il nous faut envisager notre action en pensant d'abord à la France et à ses intérêts, qui sont les nôtres, quoi qu'il arrive. Je n'imagine pas être un exilé de l'intérieur : refuser de faire de la politique parce que nous sommes en République serait une insulte à notre histoire, et les royalistes ont trop souvent, par facilité ou par paresse, renoncé à leurs devoirs en se réfugiant dans l'attitude facile du « pur aux mains propres », ce qui revient, en définitive, à « ne plus avoir de mains », comme le dit le proverbe...
Ainsi, malgré la période électorale et en faisant « ma » campagne présidentielle (c'est-à-dire profiter de la période privilégiée de la « parole politique » qui court durant les mois précédant « la reine des élections »), je poursuis mon militantisme en faveur d'un « nouvel aménagement du territoire », entre redéploiement rural et industrialisation de proximité, et je dénonce toujours les « conséquences de l'inconséquence », surtout en ces heures où rebondit la crise de la dette en zone euro et, plus généralement, la crise de l'Europe, crise multiple et pas seulement financière...
Dénoncer ou prévenir, c'est nécessaire mais ce n'est pas suffisant : si la critique et la posture d'opposition sont des positions faciles, elles seraient particulièrement vaines si elles ne s'accompagnaient pas de propositions ou de pistes de réflexion.
Le « que faire ? » est primordial, et il ne doit pas attendre l'établissement de la Monarchie pour s'exprimer et se pratiquer, dans tous les domaines possibles : il s'est aussi faites d'excellentes choses en République, et cela souvent « malgré la République » elle-même... La Cinquième fut pensée comme une « possible monarchie » par de Gaulle, ce qui explique qu'il ait pensé que le comte de Paris puisse lui succéder un jour ; ce fut, au moins du temps du général et de son immédiat successeur (qui n'était pas forcément son héritier...), une sorte de « monarchie du possible ». Pierre Boutang, fidèle royaliste et néomaurrassien assumé (ce qui lui valut tant de problèmes et de vexations, y compris universitaires...), l'avait bien saisi et voulait tirer ce régime vers la Monarchie royale en affirmant (et en l'expliquant fort bien mais sans être vraiment compris...) que c'était le meilleur moyen de pérenniser ce que la Cinquième République avait de capétien en elle.
Je regarde d'un oeil attentif (mais un peu rapide en ces temps de bac blanc...) les programmes des principaux candidats : j'y trouve parfois, sous le lourd attirail des machineries électorales, quelques éléments d'une juste politique, et cela sur tout l'éventail politicien : cette dispersion des bonnes idées doit-elle nous empêcher de les reconnaître, quel que soit le candidat qui les porte ? Cela n'enlève rien en la prudence et en notre capacité de résistance aux conformismes qui sont tout de même la marque de fabrique des partis qui s'affrontent aujourd'hui. Mais le discernement doit être aussi une pratique politique, là encore pour résister à la démagogie et à l'esprit de système, si révélateurs de la Démocratie d'opinion (qui n'est pas forcément le « tout » de la démocratie...).
Ce qui m'intéresse dans les programmes des candidats, ce n'est pas ce avec quoi je suis en désaccord (ce qui m'arrive souvent, c'est le moins que l'on puisse dire... la liste serait trop longue !), mais ce qui peut constituer des points d'accord et, donc, une base de discussion pour la question de la meilleure direction politique et, donc encore, vers la Monarchie politique.
(à suivre : sur des éléments intéressants des professions de foi présidentielles)
23:54 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élection présidentielle, crise, république.