16/06/2010
Contre le règne de l'Argent.
Dans notre société, l’argent a pris une place qui est devenue, aux yeux de beaucoup de nos concitoyens, la première, dans l’ordre des fins plutôt que des moyens : cela n’est pas une bonne chose et cela réduit la liberté des hommes et des sociétés à la simple possession (et à sa visibilité, le plus souvent) et indexe les relations humaines à celle-ci ! Dans ce cas, l’argent devient vite un maître impitoyable ! Cela ne signifie pas que je méconnaisse le rôle et l’importance de l’argent mais simplement que je veux le remettre à sa place qui est de servir les hommes et non de les asservir.
Dans le quotidien « La Croix » du lundi 14 juin, Mgr Pierre Debergé, recteur de l’Institut catholique de Toulouse rappelle en quelques phrases des vérités simples, dans lesquelles tout royaliste social, attaché à la dignité des hommes, peut se retrouver aisément : « Selon la Bible, l’argent n’est ni bon ni mauvais : c’est un outil qui contribue au bonheur. » Le verbe « contribuer » signale bien que l’argent n’est pas, en tant que tel, la source du bonheur mais juste un élément qui peut aider à être heureux : mais être riche, par exemple, ne rend pas forcément heureux, loin de là, bien plus plutôt craintif de perdre sa fortune… « Contribuer » ne veut pas dire « obliger » ou « permettre », au sens strict du terme !
« Le danger survient quand la richesse devient une fin, qu’elle conduit au mépris des autres et alimente les injustices. Derrière la quête d’argent, il peut y avoir une mauvaise réponse au besoin d’être reconnu et d’assurer son avenir. L’Eglise ne diabolise pas mais dit : attention, si tu ne veux pas être piégé, donne, partage. L’argent doit être le fruit d’un labeur, non de gains en Bourse ou de paris sur Internet. Faire fructifier son argent n’est pas négatif, s’il n’est pas cultivé pour lui-même. La preuve, on parle de « placements solidaires ». Aujourd’hui, le rapport à l’argent est biaisé, il y a des rémunérations et des profits qui sont scandaleux. » Il est vrai que ce qui choque de nombreux Français en ces temps de crise où l’on demande des efforts aux salariés (et ceux de France ne sont pas les plus mal lotis, au regard de ce qui se passe en Grèce, en Roumanie ou en Espagne…), ce sont les revenus mirobolants d’un Proglio, homme-lige de la République sarkoziste, ou les « indemnités » choquantes d’un Tapie (payées par les contribuables…), ou encore les salaires effarants des joueurs de balle-au-pied mais aussi les « petits privilèges » (pas si petits, parfois) des parlementaires européens comme nationaux… Ce qui choque, c’est la démesure et le sentiment que l’argent touché par ces personnes évoquées plus haut n’est pas forcément mérité ! C’est le « trop » quand beaucoup n’ont « pas assez » !
En France, la République n’a guère brillé par son souci de justice sociale ou fiscale, y compris dès les « Grands ancêtres » comme Danton… Aujourd’hui, en France, elle apparaît de plus en plus comme une oligarchie ploutocratique : or, libérer l’Etat de l’emprise de l’argent, c’est lui donner la liberté de ne rien devoir à l’argent… La naissance, elle, et contrairement à l’élection présidentielle, ne s’achète pas : s’en rappeler et le redire constamment, c’est préparer le recours à l’Etat affranchi de l’argent, c’est-à-dire l’Etat royal ! Pour que l’argent ne soit plus le Suzerain de notre société…
13:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : argent, république, tapie, oligarchie, riches.
09/06/2010
Le monde s'arme...
Suis-je trop pessimiste ? Je ne cesse de mettre en garde contre les périls d’un monde qui, au-delà même de sa dangerosité « naturelle », est surtout incertain et fragile, et je ne suis pas le seul à partager cette inquiétude, voire cette angoisse pour les temps qui s’annoncent : alors que nos sociétés européennes se persuadent que la paix est éternelle et que la guerre s’est détourné de notre continent, les nuages s’amoncellent pourtant sur la planète, et ils ne sont pas que volcaniques… Certes, et heureusement, le pire n’est jamais certain lui non plus ! Mais, mieux vaut prévenir que guérir, me semble-t-il au regard de l’histoire…
« Le Figaro » de ce mercredi matin me confirme dans mon sentiment, sous la plume d’Isabelle Lasserre qui titre son article « Quand l’Europe baisse la garde » : « Le monde va mal, la crise financière s’aggrave, mais les dépenses militaires s’envolent. Partout. Sauf sur le Vieux Continent. » Et de signaler que, quand les Etats-Unis partagent la tête du classement des budgets militaires avec la Chine, la Russie, le Brésil, l’Inde par exemple, que « les dépenses militaires ont atteint de nouveaux records en 2009, en hausse de 5,9 % par rapport à l’année précédente », les pays de l’Union européenne « désarment » ou, car ce verbe n’est pas employé par la journaliste, font des économies sur ce qui, pourtant, est l’instrument majeur de l’indépendance des Etats, son instrument de protection par excellence, qu’on le veuille ou non.
Cela inquiète d’ailleurs ceux qui ont un peu de mémoire et qui n’ont pas renoncé à l’ambition de voir l’Europe et ses nations constitutives (dont la France, évidemment) rester dans le champ de l’histoire et de la liberté d’être et durer ! « Certains d’entre eux redoutent un déclassement des forces armées et un décrochage industriel, qui auraient des conséquences à long terme sur l’emploi, l’économie, la souveraineté, la puissance même du pays [la France]. »
« L’histoire de France, aiment-ils rappeler, et notamment la période qui précède la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle Paris a assisté sans réagir au réarmement allemand, devrait pourtant servir de leçon. » Se souvient-on assez des appels désespérés et quotidiens d’un Maurras dans « L’Action Française » : « Armons, armons, armons ! » Il ne fut pas écouté et l’on connaît la suite ! Il est de bon ton (et à bon droit, certes) de critiquer la politique de Pétain : encore faut-il se rappeler que pour éviter le régime de Vichy et la Collaboration, faut-il d’abord éviter l’invasion qui mène à l’Occupation !
La guerre est toujours horrible, quoique l’on fasse, et les cadavres qui empuantissent l’histoire doivent nous rappeler que la paix est un bien qui reste éminemment fragile, aujourd’hui comme demain : mieux vaut se donner les moyens de dissuader ceux qui seraient tentés de nous agresser ou de vouloir nous imposer leur « empire », quel qu’il soit !
La France ne doit pas baisser la garde ! Mais ses voisins et amis, non plus !
(à suivre)
13:19 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : armées, militaires, guerre, risques, france, indépendance.
07/06/2010
Petit rappel...
Le 7 juin 1654, le jeune roi en titre depuis la mort de son père Louis XIII, est sacré à Reims : il a autour de lui tous ceux qui, aux heures de la Fronde des nobles, lui sont restés fidèles malgré les difficultés, fidèles non seulement à sa personne mais à ce qu’il incarne, c’est-à-dire l’Etat, le pays et son histoire, la France fondée par ses ancêtres capétiens… La fidélité n’est pas toujours chose simple ni même évidente, en particulier dans les époques troublées où s’affrontent les intérêts et où semble triompher la loi du plus fort.
Le propos vaut encore pour notre temps : l’Argent est, non le maître, mais le tyran de nos sociétés qui ont oublié que les vraies valeurs humaines ne sont pas celles qui « s’achètent » mais celles qui « se donnent »… Il nous faudrait bien un nouveau Louis XIV pour mettre à la raison les « Fouquet » actuels qui nous gouvernent du haut de leur suffisance, de leurs pyramides financières et de leur trône d’airain ! Un nouveau roi qui ne soit l’élu de personne et qui, ainsi, se devrait à tous, tout en assumant et exerçant sa liberté d’Etat. Un nouveau roi qui pense en terme d’hommes et non en termes de statistiques ou de règles comptables. Un nouveau roi qui soit le roi, et détrône l’idole Argent !
Certes, le roi paraît, à l’échelle du temps, bien lointain : cela donne au royaliste que je suis, fidèle défenseur d’une certaine idée de l’équité sociale et du « moyen politique royal », des devoirs, comme à chaque royaliste. Le premier étant d’assurer cette « régence française et sociale » qui passe par la défense des hommes, de leur dignité et de leur personnalité, contre les exigences d’un Argent qui rend fou ceux qu’il hypnotise et veut perdre pour mieux assurer son Pouvoir définitif.
12:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : argent, roi, régence, social, fouquet.