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26/03/2010

Ecologie en France : l'urgence d'un Etat durable.


Mauvaise semaine pour l’écologie, en France comme ailleurs : l’abandon par M. Sarkozy de la taxe carbone comme le refus par la conférence de Doha de classer le thon rouge, les coraux de même couleur et trois espèces de requins en cours d’extinction pour cause de surpêche, comme «espèces menacées » au niveau international, montrent, après l’échec de la conférence de Copenhague, la difficulté de sensibiliser à ces questions environnementales les décideurs tout autant que les populations plus consuméristes qu'écologistes… La planète et les espèces animales comme végétales n'ont guère de vrais défenseurs, une fois passée l'émotion liée à la vision de quelques images-choc des films de Nicolas Hulot ou Yann-Arthus Bertrand : tout cela peut paraître bien désespérant !


Et pourtant ! Il n'est pas question de désespérer mais d'agir, envers et contre tout, pour atténuer les effets d'une société qui « consume » la planète et ses richesses. C'est d'ailleurs un devoir pour tous ceux qui pensent que les générations présentes ne sont que dépositaires d'un patrimoine environnemental et non propriétaires ou usurières d'une Terre qui leur survivra, à moins d'un cataclysme qu'il ne faut évidemment pas souhaiter.


Ce qui est certain, au regard des renoncements sarkoziens de cette semaine, c'est que l'écologie mérite mieux que cette République démagogique qui, un jour promet ce qu'elle renie le lendemain. En fait, cette attitude d'un président qui, désormais, ne pense plus qu'à gagner sa réélection, est désastreuse pour le pays et, tout compte fait, enlève à la France le crédit que, peu à peu, elle était en train de gagner grâce à sa stratégie du « Grenelle de l'environnement » (fort incomplète certes, mais qui a eu le mérite d'exister...) sur la scène internationale en matière d'environnement.


Alors que la France a les moyens d'être un exemple pour le monde, elle laisse (encore !) passer sa chance, sa République étant plus préoccupée du court-terme (électoral et économique) que du long-terme, pourtant nécessaire lorsqu'il s'agit des grands enjeux planétaires et environnementaux. Combattre contre le « bougisme » de la République qui, en définitive, ramène toujours au même point de négation du Politique, n'est pas un simple exercice de style ou un amusement de dandy : c'est une nécessité, mais qui ne trouve sa pleine efficacité que par la volonté d'inscrire la magistrature suprême de l'État dans la longue durée, celle-là même que permet la transmission héréditaire du Pouvoir, au-delà des échéances électorales et par-delà les promesses éphémères d'une campagne présidentielle. On le constate aujourd'hui : il ne peut, en France, y avoir d'écologie durable que par l'établissement d'un État durable, c'est-à-dire d'un État royal, capable de résister, par son indépendance de position, aux pressions des groupes d'intérêts économiques comme politiques.: en somme, tout l'inverse d'un vulgaire État-Sarkozy !



22/03/2010

Discours devant la statue du roi Henri IV.

J’étais dimanche matin à Paris, devant la statue du roi Henri IV, pour participer à la commémoration annuelle organisée par le Groupe d’Action Royaliste auquel j’appartiens, commémoration qui a réuni plus d’une soixantaine de personnes sur le Pont-Neuf avant le banquet bimestriel traditionnel du même Groupe. L’ancien ministre de l’intérieur Pierre Joxe nous a fait la surprise (ou l’inverse…) de passer nous voir, avec un regard visiblement étonné, à la limite de l’inquiétude, devant les drapeaux fleurdelysés déployés et les couronnes de fleurs ceintes de rubans éminemment monarchistes…

 

A cette commémoration henricienne, en cette année du quadricentenaire de la mort brutale du roi Henri IV, j’ai, à la suite d’autres orateurs, prononcé un court discours politique dont voici, ci-dessous, le texte quasiment intégral :

 

« Le 14 mai 1610, le roi Henri IV est assassiné par Ravaillac, un fanatique religieux.

 

En commettant cet acte, il a, en définitive, rappelé, tristement et douloureusement, que le roi était d’abord un politique, c’est-à-dire l’homme d’un Etat qui, s’il ne méconnaît pas la question religieuse, est d’abord celui qui, par sa fonction de roi, représente l’union de tous les Français, au-delà de leurs divergences, privées ou publiques. Il les dépasse pour mieux incarner l’unité, pour mieux être la France, au-delà de son propre temps, de ses contemporains et de leurs querelles.

 

L’unité, l’unité française, non pas contre les divisions, mais au-delà de celles-ci…

 

C’est sans doute ce qui manque à l’actuelle République, cette capacité à « être la France », à l’incarner par son chef élu, aujourd’hui candidat perpétuel et éternel à sa propre réélection ou à la postérité.

 

Comme manque aujourd’hui à la magistrature suprême de la République d’être l’arbitre que l’on attend, mais aussi d’être la justice, en particulier sociale.

 

Certes, les mérites d’un homme ou d’un Etat lui sont souvent comptés après sa mort, et le roi Henri IV a aussi conquis sa popularité par la suite de son assassinat.

Car l’histoire de France ne s’arrête jamais, avec ses heurs et ses malheurs, et lorsque la Révolution laissera un goût de cendres dans la bouche, de promesses non tenues et de tragédies humaines, de folie et d’orgueil, parfois de bravoure, des soldats de l’an II face à l’invasion étrangère de 1793 comme des Vendéens et des Chouans face à la République dictatoriale et usurpatrice, le roi Henri, le « bon roi Henri » comme on disait alors, le « vert galant » nous rappelle que la haine, la destruction et la déchéance ne sont pas des fatalités obligatoires.

 

Henri IV reste le roi qui a fait la paix civile, recousu la toile française, relevé l’économie et permis « la poule au pot » du dimanche, si populaire dans le peuple des villes, par cet apaisement général imposé par sa volonté et rendu possible par la nature même de l’Etat royal.

 

Lorsque le 14 mai 1610 le roi tombe sous les trois coups de poignard maudits de Ravaillac, la France ne meurt pas.

 

A la reine Marie de Médicis qui pleure son époux en répétant dix fois « le roi est mort », le chancelier de France réplique poliment et fermement : « Votre Majesté m’excusera, mais les rois ne meurent point en France ». Et en se tournant vers le jeune fils d’Henri IV, le jeune Louis XIII pas encore adolescent : « Voilà le roi vivant ».

 

Oui, en France, même en République, les rois ne meurent pas, et, s’ils sont pour l’heure loin du Pouvoir, ils restent, dans la mémoire et l’être même de la France, et comme l’exprimait si bien et si fort Thierry Maulnier « l’unique et dernière chance de la liberté », de cette liberté qui a pour nom : France ! ».

 

17/03/2010

L'abstention de Gauche.

Depuis dimanche soir, l’abstention est l’objet de toutes les attentions des politologues et des différents survivants du premier tour qui, tous, appellent à une « mobilisation des électeurs », pour leur compte respectif, bien sûr ! Si la Droite y a laissé quelques plumes, il n’est pas faux de constater que la Gauche est aussi victime de cette désaffectation envers les urnes du corps électoral : les traditionnels bastions du communisme ou du syndicalisme ouvrier sont parmi les territoires les plus touchés par le phénomène. Mais pas seulement quand l’on peut constater, comme le fait ce mercredi matin Dominique Reynié dans « Le Figaro », en signalant que, par la comparaison entre le vote pour Ségolène Royal en 2007 et le vote de Gauche aux Régionales, on remarque « une perte de 4,9 millions de suffrages, soit un recul de 51 % ».

 

Il semble que l’offre politique de la Gauche et de l’Extrême-gauche ne satisfasse pas ceux qui ont, jadis, cru ou croient encore à un bouleversement profond des politiques gouvernementales ou à la Révolution sociale : la fin des espérances révolutionnaires n’est pas vraiment récente et elle remonte sans doute aux années 80 et au ralliement à la social-démocratie européiste de la plupart des partis de Gauche, tandis que le rêve communiste d’un monde meilleur se révélait en définitive n’être qu’une sinistre farce, éminemment mortelle pour les pays qui y avaient cru…

 

Du coup, tout un « peuple de Gauche » se retrouvait orphelin de l’espérance et commençait à déserter les isoloirs (si l’on met de côté le basculement d’une forte proportion du vote ouvrier vers le Front National, comme on le constate encore dans le Nord-Pas-de-Calais), se réfugiant à la fois dans une nostalgie des « grandes heures révolutionnaires » et dans un individualisme festif et parfois « communautaire », mais surtout dans une sorte de sourde désespérance sociale, qui ne profite même pas aux partis les plus contestataires de Gauche : l’effacement électoral de l’Extrême-Gauche, qui peut paraître surprenant au premier abord, signale la difficulté ou l’impossibilité de cette mouvance à traduire la colère ou la désespérance sociale en voix ou en militants, faute sans doute d’un projet porteur et visible, et surtout qui apparaisse crédible à l’heure d’une mondialisation qui paraît (peut-être bien à tort, d’ailleurs…) inéluctable.

 

Il y a autre chose : c’est le ralliement (évoqué plus haut) trop marqué du Parti Socialiste à l’européisme social-démocrate qui semble, en fait, un renoncement du Politique face au « triomphe de l’Economie ». D’autre part, le fait que le « Non » de Gauche à la Constitution européenne (en fait, Traité constitutionnel européen) n’ait pas trouvé d’incarnation ni même d’écoute au sein de l’appareil dirigeant du PS, et que le Traité de Lisbonne (porteur de cette même Constitution, à quelques virgules près) soit passé par la voie parlementaire en France, avec l’accord et le vote massif des députés et sénateurs socialistes, a sans doute détourné un certain nombre d’électeurs habituels (mais aussi potentiels) des urnes régionales… Car, après tout, pourquoi voter à Gauche si celle-ci n’écoute ni ne respecte ce que le corps électoral de cette même Gauche a dit clairement, encore plus que l’électorat de Droite, en 2005 ? En somme, « l’Europe a désespéré Billancourt », et la Gauche n’a pas réussi à rassurer ceux qui avaient marqué leur inquiétude, largement fondée sur la question sociale, par le vote négatif au référendum de mai 2005.

 

Et puis, la Gauche peut-elle marquer une vraie différence avec la politique actuelle quand, ces dernières années, on constate la facilité de certaines de ses têtes de proue à passer de « l’autre côté » (M. Bernard Kouchner, par exemple le plus significatif) ou à rejoindre de grandes institutions « capitalistes » comme le FMI (M. Strauss-Kahn) ou l’OMC (M. Lamy), ou de grands groupes financiers ou industriels ? Là encore, cela peut désillusionner les électeurs de Gauche les mieux intentionnés à l’égard de celle-ci…

 

 

 

 

 

(à suivre)