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19/09/2008

La belle au bois dormant...

Le travail politique s’accumule sur mon bureau et dans mon ordinateur : article à faire sur « L’Action Française et la Révolution française » ; notes d’actualité pour mon blogue et les quelques blogues militants amis auxquels je participe ; relecture des brochures destinées à la diffusion sur la Toile et sur papier, et publiées sous l’égide des Camelots du Roi ; maquettes de papillons royalistes sur le scandale Tapie ou sur l’agriculture ; etc. Pas le temps de m’ennuyer ! En fait, même si cela peut être étonnant pour certains, j’adore ce travail militant parfois ingrat mais nécessaire pour faire connaître les idées monarchistes et conquérir, autant que faire se peut, de nouvelles intelligences, de nouvelles énergies… Le royalisme n’est pas un chemin facile mais l’espérance est un bon guide et un soutien fidèle, et la phrase du président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt (ou Kennedy ? J’ai un doute…) expliquant que ce qui compte ce n’est pas ce que le pays peut faire pour nous mais ce que nous pouvons faire pour lui résume bien mon état d’esprit : servir et non « se » servir, en somme. Reconnaître que nous sommes des héritiers et que nous avons à préserver, mais aussi à entretenir, à faire vivre et prospérer ce patrimoine que ceux qui nous ont précédés nous ont légué : cette France qui, au-delà des politiciens et d’une République oligarchique, sans doute ploutocratique, reste notre trésor intime, cette formidable diversité à l’ombre tutélaire du trône de l’Etat millénaire, cette histoire à nulle autre pareille, faite de déchirements et de dévouements, d’éclats et de secrets, de beauté et de passion, de joies et de peines…

Bien sûr, il y a cette douleur au fond de moi lorsque je vois ce qu’en fait la République, cette coalition des oligarques qui s’empiffrent au buffet des vanités et oublient leurs devoirs de Français, parlent de grande Europe pour mieux cacher leur petitesse et leur lâche abandon, se soulagent du poids de l’Histoire en se réfugiant derrière des grands mots et de petites pensées : prêts pour toutes les trahisons, tous ces renoncements qu’ils nomment « réalisme économique » (sic !) ou « modernisation » (re-sic !), ils ne pensent qu’aux deniers qu’ils recevront pour remerciement de leur servilité intellectuelle…

Georges Bernanos, ce royaliste intraitable, « notre capitaine » comme l’appelait affectueusement Sébastien Lapaque (auteur de deux livres sur Bernanos qu’il faut lire absolument), écrivait avec sa colère contre « les imbéciles », avec cet amour de la France chevillé au corps et au cœur qui, du coup, l’empêchait de désespérer finalement : « L’espérance c’est le désespoir surmonté ».

De toute façon, il n’est pas possible de désespérer de la France : elle est cette belle au bois dormant qu’il s’agit de réveiller, « la République au roi dormant », selon la surprenante et heureuse formule de Bertrand Renouvin… Il ne s’agit pas seulement de lui parler d’amour : il faut l’aimer, passionnément !

17/09/2008

Générosité.

En ces temps d’égoïsme, il reste néanmoins, et Dieu merci, quelques beaux exemples de partage, qu’il n’est pas inutile de signaler, comme celui pratiqué par un patron « à l’ancienne », André Faller, décédé il y a peu. C’est l’hebdomadaire Marianne qui rapporte cette histoire :

« Un patron qui pense à ses salariés, c’est trop rare pour ne pas être salué. » Cette remarque du journal républicain devrait d’ailleurs faire réfléchir celle qui a écrit cet article et ceux qui le lisent : comment se fait-il que, deux siècles après ce qui est évoqué dans les manuels d’histoire comme le moment fondateur de la fraternité républicaine, la générosité d’un patron, d’un possédant, soit considéré comme « trop rare » ? Où sont les promesses d’un monde meilleur où les hommes seraient forcément bons et solidaires à mesure que l’esprit républicain s’imposerait au pays ? Alors même que la République est triomphante, affichant sa fière devise aux frontons de toutes les mairies et des écoles, que les bustes de la Marianne se couvrent désormais des couleurs de l’Union européenne, que les opposants monarchistes se font rares et (trop) discrets, comment se fait-il que les notions de charité, de partage ou d’entraide, semblent de plus en plus appartenir au registre d’un passé de moins en moins prégnant ? Ainsi, le « sens obligatoire de l’Histoire » dont nous ont abreuvé les « progressistes » mènerait-il à cette cruelle « impasse du sens », à cet abandon des plus faibles… Triste République qui se pare d’or et se détourne des miséreux, qui néglige l’acte gratuit et privilégie l’assistanat, la dépendance et non plus l’entraide… Les républicains devraient conclure, s’ils étaient logiques et véritablement sociaux : les principes mêmes de leur République ne sont pas autre chose qu’une vaste escroquerie intellectuelle, une fausse promesse sans doute, ou, peut-être, une espérance détournée pour laquelle des hommes, croyants de l’An II ou de 1848, sont morts, désormais en vain…

Poursuivons l’histoire : « André Faller, décédé en juillet dernier à l’âge de 96 ans, a eu un dernier geste pour son personnel. PDG de l’entreprise de lingerie Lou et de prêt-à-porter Karting à Echirolles (Isère), il a légué à environ 300 des salariés employés en 1981 une partie de sa fortune, soit entre 5 000 euros et 10 000 euros chacun. André et Lucienne Faller, décédée en 2004, n’avaient pas eu d’enfants. (…) « André Faller considérait ses employés comme ses fils ou ses filles. Cela n’avait rien à voir avec les relations habituelles entre salariés et patron », s’est ému un salarié. » Cela est un démenti aux propos parfois haineux de quelques envieux qui se contentent de vouer aux gémonies les patrons sans comprendre que leur attitude dépend d’abord d’un état d’esprit, et qu’il est des patrons qui n’ont pas oublié leurs devoirs « familiaux », sociaux, à l’égard de ceux qui travaillent avec eux. Certains parleront de paternalisme : je ne suis pas certain que ce terme soit le plus approprié : je lui préfère celui de « familialisme », car cela correspond mieux à cet attachement presque filial à des personnes qui, chacun dans leurs domaines de compétences, apportent leur aide à « l’ouvrage industriel » qu’impulse et coordonne le chef d’entreprise.

Sans doute y aurait-il aussi quelques ressemblances avec la Monarchie « familiale et sociale » à évoquer, le souverain étant, dans la tradition ancienne (mais qui trouve encore quelques échos dans notre société à la recherche de repères et de confiance), « le père de ses peuples » ou « de la nation ». Sans doute est-ce d’ailleurs pour cela que le vieux royaliste que je suis voit en cet événement apparemment anecdotique une véritable leçon de choses sociale et politique…

15/09/2008

Ecole et conservatismes syndicaux.

La question de l’école est en train de revenir sur le devant de l’actualité ces jours derniers, entre la proposition de M. Darcos de donner des médailles aux bacheliers et les prochaines annonces de réforme au sein de l’éducation nationale, sans oublier les tout aussi prochaines journées d’action des syndicats enseignants…

Dans l’édition de samedi dernier (13 septembre) du journal « Le Parisien », une page est consacrée à « l’école idéale en Europe » et la question « Par quel dispositif éducatif européen êtes-vous séduit ? » est posée à quelques lecteurs qui, comme une certaine Aurélie Chauvin (homonyme sympathique au fort joli minois mais sans aucun rapport avec ma personne…), sont attirés par des exemples étrangers qui à mon avis, ne sont pas vraiment, en leur forme actuelle, transposables dans notre pays. C’est d’ailleurs ce que dit avec beaucoup d’à-propos un autre lecteur, un certain M. Tilloy (oui, oui, c’est bien lui, pour ceux qui connaissent les temps anciens de la « génération Maurras » des années 90…) dont je me permets de citer ici les remarques pertinentes : « Evitons d’appliquer les méthodes des autres pays. Chacun sa culture et son histoire. Commençons d’abord par revaloriser le métier d’enseignant, cela me semble primordial. Ce n’est pas un métier comme les autres, c’est une vocation. Il faudrait donner les moyens aux professeurs d’accompagner les élèves d’une façon plus individualisée pour éviter l’échec scolaire. » Effectivement, revaloriser le métier d’enseignant, pas forcément en augmentant les salaires (même si cela peut être utile) mais d’abord en redonnant du crédit aux professeurs, à leur rôle dans la société et en les soutenant, concrètement et non par de grands discours pontifiants, dans leur travail quotidien, voilà qui est nécessaire. Il s’agit aussi de redonner confiance à des enseignants qui se sentent, aujourd’hui, mal aimés par la population ou, en tout cas, incompris, à tort ou à raison.

En fait, dans le corps enseignant, il y a, comme dans toute profession, des qualités différentes et quelques incompétences qui nuisent à la lisibilité et à la réputation de l’enseignement. Mais il y a aussi des structures qui, dans l’état actuel des choses, ne répondent plus exactement à toutes les nécessités de la société et à toutes ses envies, ce qui peut expliquer des incompréhensions mutuelles entre enseignants et enseignés, entre autres. Faut-il pour autant tout détruire ou céder aux modes de la « facilité » ? Je ne le pense pas car, là encore, il faut savoir raison garder, ce qui n’empêche pas de réfléchir à une profonde transformation du système scolaire.

Un véritable remodelage du système éducatif est possible, mais il est de multiples « conservatismes » à surmonter, et ils ne sont pas là où l’on croit : ces dernières années, les principaux syndicats ont eu à tendance à dire « non » là où il aurait été possible de dire « oui » et se sont tus quand il aurait fallu s’opposer fermement…

Ainsi, sur le problème des remplacements temporaires des collègues par d’autres professeurs du même établissement, qui est plutôt une bonne mesure à partir du moment où cela repose sur le volontariat enseignant et si cela ne porte que sur des périodes limitées. J’ai personnellement fait cette expérience l’an dernier, durant deux mois, avec quatre autres collègues : cela a permis à six classes de collège (soit environ 170 élèves) d’avoir cours d’histoire-géographie alors que, si nous n’avions pas proposé de faire cours en remplacement d’un prof qui n’aurait pu être remplacé autrement (faute de personnels disponibles, selon le rectorat), ces classes n’auraient pas eu d’enseignement de ces matières d’avril à juin… On imagine ce qu’aurait été, à juste titre, la colère (vaine) des parents d’élèves. D’autre part, le fait que ce soit surtout des professeurs de lycée qui enseignaient devant des élèves de collège a été très instructif pour nous et nous a permis de reprendre contact avec d’autres réalités que celles que nous connaissons dans nos classes de lycée, en général de bon niveau. Dernier point, d’ordre matériel : les heures supplémentaires ainsi effectuées nous ont permis de gagner quelques sous supplémentaires, ce qui n’est jamais totalement négligeable…

Or, cette mesure de remplacement temporaire a été très critiquée, lors de sa mise en place il y a quelques années, par les principaux syndicats enseignants, ce qui apparaît désormais comme une erreur, voire comme une faute car cela semblait montrer un refus d’ « en faire plus » et de rendre service (rémunéré) aux élèves…

C’est ce genre de refus syndical enseignant qui a participé au discrédit du corps professoral dans l’opinion et qui, désormais, fait que plus personne dans la société n’écoute ceux-ci ni ne cherche à comprendre les raisons des enseignants, même (et surtout…) quand elles sont justes. Quel gâchis ! C’est d’ailleurs pour cela que je ne m’associe pas à la prochaine « journée d’action » des syndicats enseignants car elle tombe à plat dans l’actualité, suscitant des « encore ! » agacés parmi les parents d’élèves et les salariés…

Il y aura d’autres moments où il sera nécessaire de parler haut et fort et, surtout, de se faire entendre… Mais ce ne sont pas les syndicats qui en donneront le signal.