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15/03/2009

République une et indivisible ou Monarchie fédérative ?

Le récent débat sur les régions initié par le rapport Balladur mérite quelque attention, et les monarchistes qui furent, comme le soulignait Maurras, « les premiers fédéralistes », l’observent avec intérêt, en particulier sur le possible rattachement de Nantes à la Bretagne

 

Sans aller plus loin sur ce sujet, juste une remarque : sous les rois de France, ceux-ci s'adressaient au pays en évoquant "les peuples de France" : la République, elle, s'est voulue "une et indivisible" et a détruit les particularités culturelles et les parlers locaux car elle avait peur de la diversité et des traditions. Au regard de l’histoire et des réactions présentes au débat sur l’organisation du pays, il est simple de comprendre que la République est incapable d'accepter les libertés provinciales sans menacer l'unité du pays. Pourtant, sous ce que l’on appelle l’Ancien Régime, la France avait développé un modèle original d'incorporation des provinces et des communautés au sein de la nation, par l'oeuvre patiente de ses rois : en somme, la monarchie fédérative était moins frileuse que cette République encore marquée par des relents de jacobinisme mais travaillée, dans le même temps, par les communautarismes et des identitarismes parfois fort dangereux…

 

11/03/2009

Des colères...

Il est des jours où la colère est plus forte que la raison et, ce mercredi, il y a tant de raisons d’être en colère : d’abord le cynisme des dirigeants de Total qui, au pire moment, annoncent, après des bénéfices mirifiques (14 milliards cette année), la suppression de plusieurs centaines d’emplois en France ; ensuite, le retour complet de la France annoncée par le président Sarkozy dans l’Otan, au risque de paraître céder aux sirènes d’un atlantisme suranné à l’heure de la multipolarité…

 

Et pourtant, la sourde colère qui gronde dans le pays ne trouve pas vraiment à s’exprimer : les manifestations contre les licenciements abusifs, quand elles ont lieu, restent bien sages et prudemment encadrées par des syndicats « responsables », c’est-à-dire le plus souvent timorés et trop soucieux de ne pas poser la question politique, celle qui pourrait fâcher… Quant aux opposants à l’intégration complète dans l’Otan, leur voix est quasiment inaudible, malgré les mises en garde des anciens ministres des affaires étrangères et premiers ministres du président Chirac, Villepin et Juppé : la grande presse, d’ailleurs, a été particulièrement absente du débat, à part quelques articles trop rares pour être vraiment significatifs. L’indépendance française méritait-elle ce simulacre de discussion ?

 

Et si les deux questions, sociale et nationale, étaient intimement liées l’une à l’autre ? Car, en définitive, les réponses sont d’abord politiques, et on ne pourra faire comme si elles ne l’étaient pas : l’Etat peut encore avoir son mot à dire, et c’est tout le combat des monarchistes, de ce « parti des politiques » issu de notre mémoire et tradition politiques, de rappeler qu’il n’y a pas de fatalité là où il y a un Etat digne de ce nom et une volonté affirmée de ne pas subir les oukases d’autrui ou des forces économiques. Cette leçon simple, la République l’a oubliée, mais pas nous, persuadés que nous sommes que « l’avenir dure longtemps », comme l’affirmait inlassablement le comte de Paris !

10/03/2009

Petites remarques sur la démographie française.

En préparant des cours de démographie pour mes élèves de 1ère, je me suis rendu compte de cette chose étrange : alors que la France compte presque 25 millions d'habitants en plus par rapport à 1900, la part de territoire sur laquelle la densité est supérieure à 50 habitants par km2 a sensiblement diminué depuis cette époque : c'est bien évidemment lié à la concentration urbaine et périurbaine des années 50 à aujourd'hui.

 
Donc, il y a plus de places "vides" sur notre territoire aujourd'hui qu'en 1900... Cela ouvre des perspectives nouvelles d’aménagement du territoire sur lesquelles l’Etat mais aussi les collectivités locales feraient bien de se pencher sans plus attendre : il y a là un vivier d’emplois qu’il serait dommage de négliger.


Autre point : si, à l’échelle de la planète, la surpopulation est un problème, ce n'est pas en France qu'il faut le chercher. Ce qui n’empêche pas, dans le même temps, d’avoir le plus haut taux de fécondité en Union européenne, au moment même où les autres pays membres, eux, semblent carrément en « panne de croissance démographique » et nous envient cette belle vigueur de la natalité, si rare dans les pays développés.


En 1900 : 1,5 milliard d'habitants sur la Terre, environ 40 millions en France ; en 2009 : 6,8 milliards sur la planète, soit une augmentation de plus de 450 %... Ce n'est pas le cas en France qui compte désormais 64 millions d’habitants et où l'augmentation séculaire se limite à environ 55 %... Le modèle de développement démographique de la France est un modèle équilibré : c’est aussi cela, l’exception française ! Et c’est une chance qu’il ne faut pas méconnaître…