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08/03/2009

Tête de liste royaliste aux élections européennes de juin.

En juin prochain se dérouleront les élections européennes pour désigner les députés au Parlement de Strasbourg et de Bruxelles, et ceci pour la législature 2009-2014. Les royalistes italiens ne seront pas les seuls à postuler pour cette assemblée et, comme en 2004, le mouvement français « Alliance Royale » présentera des listes sur toutes les circonscriptions de métropole, pour faire avancer l’idée d’ « une France royale au cœur de l’Europe », comme l’indiquent ses affiches et ses autocollants dont certains commencent à apparaître à Paris comme à Versailles et bien ailleurs aussi.

 

Par le passé, j’ai déjà porté les couleurs royalistes à des élections politiques, comme en 1988 et 1995 en Ille-et-Vilaine et en 2005 dans les Hauts-de-Seine, et, suite à la demande des dirigeants d’Alliance Royale, j’ai accepté d’être « tête de liste » de cette formation monarchiste pour la région « Ouest » (13 départements bretons, ligériens, charentais, etc.) pour le scrutin du 7 juin.

 

Ma candidature sous l’étiquette fleurdelysée Alliance Royale signifie-t-elle l’abandon de ma liberté de plume et de réflexion, celle-là même que j’exerce quotidiennement à travers mes diverses déclarations, discussions, interventions sur des forums de presse ou notes de ce blogue ? Bien sûr que non ! Il s’agit pour moi d’un autre moyen, et immédiatement efficace, dans le temps relativement court d’une campagne électorale, d’exprimer mon engagement et ma fidélité monarchistes, en leur donnant même une visibilité et, j’espère, une plus grande crédibilité aux yeux de nos contemporains.

 

L’idée est de conquérir les esprits, les intelligences et les cœurs plus encore que les voix : ce que nous semons par cette campagne électorale royaliste, et je parle pour les militants monarchistes engagés dans cette bataille des européennes, doit trouver à germer dans le paysage politique, par une présence plus marquée, plus habituelle et plus crédible, des royalistes, de leurs journaux, sites, mouvements ou personnalités, dans leur diversité et leurs différences, et, par delà, dans leur volonté de faire advenir la nécessaire Monarchie française.

 

Certains me chicaneront sur tel ou tel aspect du programme européen de l’Alliance Royale, aspect qui ne me ressemblerait pas ou serait même peu compatible avec ce que j’ai toujours dit et écrit, en particulier sur ce blogue personnel dont j’assume toutes les notes rédigées : je ne méconnais pas ces quelques différences d’appréciation et de positions, parfois importantes, mais elles ne me semblent pas pour autant décisives, et je n’y trouve pas un motif suffisant pour me défausser de mes devoirs de militant politique royaliste. Le plus important, pour moi, est de brandir au-dessus des urnes le drapeau royal, d’en faire l’étendard des espérances françaises et de bien le tenir dans les tempêtes qui s’annoncent.

 

Cela a toujours été ma ligne de conduite dans les différentes campagnes électorales que j’ai mené, et je m’y tiens et m’y tiendrai encore demain… Maintenant, au travail : mener cette liste Alliance Royale (ce que je considère à la fois comme un honneur et une charge utile) ne doit pas être un simple titre, c’est aussi le devoir de parler, d’écrire, de débattre, de chercher à convaincre, en somme de « royaliser le pays », à toutes les échelles possibles…

04/03/2009

Ecole de la République...

Je suis en train de revoir le cours que je dois faire demain jeudi sur les années 1880, celles de la consolidation de la République en France et du déclin des monarchistes, dépassés par la concurrence agressive des agents électoraux du régime, qu’ils soient instituteurs ou notables républicains. Il est intéressant de constater comment l’école a été instrumentalisée par Ferry pour républicaniser le pays, et la fameuse phrase de Camille Sée sur l’enseignement secondaire public des jeunes filles, destiné, selon lui, à « fournir des compagnes républicaines aux hommes républicains », est à cet égard révélatrice de l’enjeu scolaire.

 

Ainsi, il y a quelques années, certains collègues rennais me reprochaient de ne pas être « bon républicain » et, même, firent campagne (en vain…) pour que je ne sois pas titularisé dans l’enseignement public, considérant que je n’y avais pas ma place et que je représentais un « danger moral » pour les élèves auxquels j’enseignais l’histoire. Il est vrai que, vendant la presse monarchiste dans les rues de la capitale bretonne et connu comme le « loup blanc » pour cet engagement politique, cela ne pouvait que choquer ceux pour qui l’école publique devait rester la chasse gardée de la République et de ses partisans… Pas de place, donc, pour un royaliste dans « l’école de la République » !

 

Malgré cet état d’esprit partagé alors par quelques profs du lycée Anne-de-Bretagne, je n’ai pas totalement désespéré de l’école, motivé par ma passion profonde pour l’histoire et son enseignement : mais l’attitude de ces quelques collègues était facilement compréhensible au regard même des intentions premières des promoteurs de « l’école gratuite, laïque et obligatoire », confirmées par le propos du député républicain Camille Sée…

03/03/2009

Au royaume d'Absurdie...

Certaines anecdotes en disent parfois plus sur l’état moral et spirituel de notre société contemporaine que de longues et savantes pérégrinations intellectuelles : ainsi les deux qui suivent, rapportées par « La Croix » dans son édition du vendredi 27 février 2009.

 

La première, la plus médiatisée aussi (et, pour une fois, tant mieux !), autant Outre-Rhin que de ce côté-ci de la frontière, c’est celle de cette caissière licenciée après 31 années de bons et loyaux services dans le même supermarché pour avoir, selon l’accusation, « encaissé deux bons, l’un d’une valeur de 48 et l’autre de 82 centimes, des consignes que n’avaient pas réclamées les clients »… Il s’est trouvé un tribunal à Berlin pour justifier ce licenciement, et un deuxième pour le confirmer : « le licenciement pour « suspicion » est justifié. « L’employeur doit pouvoir se reposer sur une caissière en toute confiance », a motivé la juge Danièle Reber. Autrement dit, ce n’est pas le montant d’un détournement qui justifie la rigueur de la peine, mais le geste. C’est un principe. »

 

Je remarque que ce n’est pas la simple culpabilité qui est mise en avant, mais la « suspicion »… En somme, l’application tranchante d’une sorte de « loi des suspects » à l’encontre d’une salariée aujourd’hui au chômage et dans l’impossibilité de retrouver du travail, autant dire condamnée à une forme de « mort sociale » !

 

Et pendant ce temps-là, des traders et des financiers sans scrupule peuvent, eux, jouer de la crise pour s’en mettre plein les poches sans trop de risques, qu’ils s’appellent Madoff (aujourd’hui en difficulté mais toujours en liberté et encore riche…) ou Paulson (homonyme du rédacteur du plan de relance états-unien) qui, comme le rapportait une radio ce matin a gagné 67 millions de dollars en quelques heures par de juteuses opérations et manipulations (légales, semble-t-il…) financières, à l’heure même où le nombre de pauvres aux Etats-Unis risque d’atteindre 40 % de la population (36 % en 2007). Un Bernard Tapie, qui a supprimé des milliers d’emplois, triché en affaires et en sport, etc. est aujourd’hui indemnisé de plusieurs centaines de millions d’euros par les contribuables français pour avoir « été roulé » par le Crédit Lyonnais, pourtant dans une logique tout à fait libérale…

 

Mais, de qui se moque-t-on ? La différence entre le sort réservé à l’une et aux autres est, non seulement choquante, mais immorale, profondément immorale !

 

La deuxième anecdote (italienne, cette fois) rapportée par « La Croix » est celle d’une ouvrière ghanéenne de 47 ans qui, après 17 ans d’ancienneté dans l’entreprise, en a été licenciée (en novembre) parce qu’elle… chantait ! L’argument de la gêne occasionnée à ses collègues de travail semble ne pas exactement tenir puisque, « vu son travail sur le fer battu, on ne pouvait pas l’entendre à plus d’un mètre. » Et puis, en quoi chanter est-il, surtout à l’usine, une « faute professionnelle » ? Triste société où l’on vend des baladeurs musicaux qui, parfois, servent à cacher la tristesse de ce monde-là qui oublie de chanter et où l’on vire celle qui pousse la chansonnette pour se donner du cœur à l’ouvrage… Je me souviens pourtant d’une expression que j’ai entendue mille fois jadis et qui disait qu’un peuple heureux est un peuple qui chante : est-ce donc aussi condamné dans nos démocraties consuméristes et ennuyeuses, sans âme et sans mémoire autre que conflictuelle ? Rossignol, où pourras-tu, demain, trouver refuge ?

 

En tout cas, quand elle en est à ce point inéquitable et injuste, liberticide et sans coeur, parce que profitant trop aux puissants de l’heure, aux nouveaux féodaux de l’Argent, parce qu’écrasant les petits et les faibles tout en clamant ses « grands principes », parce qu’étouffant les voix discordantes et, parfois, les voix tout court, une société se condamne elle-même, après le déshonneur, à la ruine morale et s’expose à la contestation de ses principes, fussent-ils ceux d’une démocratie…

 

Au-delà de ces deux anecdotes, il en est de nombreuses aussi du même genre dans notre pays : ainsi, la crise que notre société vit aujourd’hui, n’est pas qu’une simple crise économique, sociale ou politique, c’est aussi une « crise de la civilisation ».

 

Un royaliste social, aujourd’hui comme hier, a le devoir de dénoncer les absurdités de cette « dissociété » (selon le mot heureux et souvent imité du philosophe Marcel de Corte), de cette « décivilisation » qui oublie les personnes et les communautés et offre trop souvent le spectacle d’une immense tartufferie, politique comme spirituelle. Etre royaliste, c’est aussi, au-delà du combat pour l’instauration d’une nouvelle Monarchie française, mener le combat pour la civilisation, celle de l’histoire, des cités et des personnes contre l’anonymat, l’individualisme et l’égoïsme, contre ce règne des principes abstraits et des tromperies médiatiques, contre les injustices sociales et les féodalités méprisantes. Les colères de Bernanos, aussi violentes soient-elles, nous rappellent à notre devoir de polémique et d’insurrection quand l’essentiel est en jeu !