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12/06/2009

Comment la Monarchie ? (réédition)

L’une des questions qui revient fréquemment parmi les commentaires de ce blogue, c’est « Comment la Monarchie peut-elle advenir en France ? ». Il est vrai qu’au regard de l’état actuel du royalisme et des résultats électoraux encore bien dérisoires, cette perspective institutionnelle monarchique apparaît fort lointaine, voire improbable. Si tel est peut-être le cas, cela, de toute façon, n’enlève rien à sa nécessité. Ce constat une fois établi, quelles sont les voies d’une instauration monarchique en France ? Ecartons, dans le cadre de notre « démocratie apaisée », l’idée d’un « coup d’Etat » qui délégitimerait, aujourd’hui, toute entreprise politique aux yeux de nos concitoyens désormais habitués aux règles électorales ou parlementaires. Cela étant, ce qui est vrai en 2009 ne l’a pas toujours été, et le « coup d’Etat » ou la « révolution par la rue » ont longtemps été des pratiques pensées, voire appliquées, par les mouvements républicains, autoritaires (bonapartistes) ou royalistes en France. Il n’est d’ailleurs pas écrit que les circonstances n’autorisent pas, en des temps futurs, le retour de ces perspectives brutales : il n’y a pas de « fin de l’Histoire » et cela serait insulter l’avenir que de croire que la violence va déserter à tout jamais le champ du politique dans notre pays…

 

Dans le cadre de la démocratie représentative actuelle, plusieurs voies sont possibles pour l’instauration, et la Constitution du 4 octobre 1958 elle-même n’empêche pas vraiment une telle perspective, malgré l’article 89 qui stipule que la forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision. C’est ce que signale et développe Daniel de Montplaisir, administrateur de l’Assemblée nationale, dans son livre intitulé « La Monarchie » et publié en 2003.

 

La Monarchie sera-t-elle établie par un processus électoral ou par une « nécessité » politique (le roi comme « recours » en cas de crise politique grave ou de blocage des institutions existantes) ? Rien n’est à exclure. Pourquoi pas, disent certains, un référendum institutionnel sur la forme de l’Etat qui poserait la question de la Monarchie ou, plutôt, l’introduirait comme « possibilité » face à l’actuelle République ou, même, dans la continuité, l’aboutissement « logique » de la Cinquième République ? Cela, d’ailleurs, ne rejoindrait-il pas l’idée première du général de Gaulle au début des années 1960, idée malheureusement non suivie d’effets ?

 

Néanmoins, d’autres pistes existent et méritent sans doute d’être elles aussi exploitées. Quoiqu’il en soit, la première étape vers la Monarchie c’est déjà de faire connaître et accepter la proposition monarchique, d’une part au sein de l’Opinion publique (la création d’un état d’esprit favorable ou « pas opposé » à la perspective monarchique, qui passe par la « dédramatisation » de l’idée royale), d’autre part au sein des « élites » politiques des partis de gouvernement qui peuvent jouer un rôle dans la crédibilisation de l’option royale et permettre sa concrétisation, par la voie parlementaire par exemple.

 

Il faut être clair : la Monarchie n’est pas faite, elle est à faire. Le chemin est forcément long et difficile, mais il me semble, en ce domaine comme en d’autres, qu’il vaut la peine d’être emprunté. A l’heure de certaines échéances, il appartiendra aux royalistes de « saisir la verte chance » : il n’est pas dit que ce soient eux qui établissent la Monarchie, mais ils auront préparé le terrain, psychologique et politique, pour que d’autres, ceux qui auront le pouvoir, la possibilité de le faire, pensent, au bon moment, à l’option institutionnelle monarchique

10/06/2009

Bilan personnel de ma campagne électorale monarchiste.

Au début du mois de mars dernier, j’ai accepté d’être la tête de liste du mouvement royaliste « Alliance Royale » pour la circonscription « Ouest » (13 départements de Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes) aux élections européennes de juin 2009. Bien sûr, l’objectif premier n’était pas de « faire des voix » mais de faire entendre la voix des royalistes, trop souvent méconnue ou déformée.

 

Je dois avouer que j’ai pris un grand plaisir à faire cette campagne électorale sous les couleurs royalistes, dans des conditions parfois difficiles, en particulier au regard de la superficie immense (à ma modeste mesure) de la circonscription, des moyens (faibles) que nous avions et du temps (trop rare) dont je disposais, entre les cours du lycée, les corrections de copies et mes lectures quotidiennes très prenantes…

 

Dans les deux derniers mois, j’ai passé trois à quatre jours par semaine sur les routes de Bretagne (jusqu’à Nantes) et de Mayenne, ne cessant de coller des affiches, que cela soit sur les (de plus en plus rares) panneaux d’affichage libre ou sur les panneaux électoraux (beaucoup plus intéressants car sans risque d’être recouverts par d’autres mouvements), de distribuer des tracts ou de discuter avec des électeurs ou des journalistes. Sur le terrain, quelques amis et militants m’ont aidé par leurs conseils ou leur énergie, leurs bras ou leurs idées (et souvent tout cela en même temps…). Ils n’étaient pas très nombreux et leur aide m’a été d’autant plus précieuse.

 

Cette campagne électorale royaliste était la plus importante opération d’une telle ampleur depuis la campagne présidentielle du monarchiste Bertrand Renouvin de 1974, par son caractère militant et par le nombre très important des villes et des villages touchés par la campagne de promotion des idées royalistes à travers le débat des européennes : ce n’est pas rien ! Il fallait être à la hauteur de l’épreuve et de l’enjeu : l’ai-je été ?

 

Voici quelques éléments d’appréciation et quelques remarques pour répondre à cette question, dont la réponse m’est évidemment personnelle et totalement assumée, sous la forme d’un bilan des actions entreprises en ces quelques mois de campagne dans l’Ouest :

 

-         Affichages en Ille-et-Vilaine : Rennes ; Saint-Malo, Dinard et la Côte d’émeraude ; Combourg ; le pays d’Antrain ; Vitré ; Bécherel ; et bien d’autres communes de toutes les tailles ;

-         En Côtes d’Armor : Dinan et son pays ; Saint-Brieuc ; Lamballe ; Matignon et la côte (dont, évidemment, Lancieux…) ; etc. ;

-         En Morbihan : Ploërmel ; Auray et Sainte-Anne d’Auray ; Vannes ; Lorient ; Hennebont ; etc. ;

-         En Finistère : Quimper.

-         En Mayenne : Mayenne ; Laval et ses environs ; sans oublier les villages aux portes de la Sarthe.

 

 

-         Collages massifs d’autocollants (plusieurs milliers) dans toutes les    villes traversées ;

 

 

    

-         Distributions de tracts, de la main à la main ou sous la vitrine des commerces (ce qui transforme les tracts en sorte d’affiches visibles de tous du dimanche au lundi après-midi, voire mardi matin, selon les jours d’ouverture des magasins…) : Rennes (au moins 7 distributions) ; Dinan (le premier tractage sur un marché au mois d’avril) ; Vannes (2) ; Lorient (2) ; Quimper ; Saint-Brieuc ; Mayenne ; Laval ; Le Mans ; etc.

 

 

-         Plusieurs entretiens radiophoniques (2 radios de Nantes) et articles (ou tribune) dans la presse locale (en particulier « Ouest-France » mais aussi la presse sur la Toile, comme Vendée-infos) ;

 

 

-         Deux vidéos de campagne tournées en Bretagne par le Service Audiovisuel du Combat Royaliste, toujours visibles sur la Toile ;

 

 

-         Sans oublier toutes mes interventions sur des blogues, forums et autres plateformes de débats sur la Toile, y compris de grands médias, etc.

 

 

 

Tous ces efforts ont-ils été vains ? Les résultats électoraux ont été faibles, très faibles même, et m’ont valu, dans mon entourage professionnel en particulier, quelques moqueries. Il est vrai que les quelques 12 voix recueillies à Rennes n’ont rien pour me satisfaire au regard de l’activité militante monarchiste déployée dans cette ville, « ma » ville, sur laquelle j’ai fait porter une grande partie de mes efforts et dont j’escomptais au moins un nombre de suffrages à trois chiffres : cruelle déconvenue ! Bien sûr, il y a l’explication « technique », c’est-à-dire l’absence de bulletins de vote dans les bureaux eux-mêmes (les bulletins devant être téléchargés sur le site de l’Alliance Royale, cela par économie et par écologie…), mais elle ne me satisfait pas complètement… Bien sûr, dans les villes dotées du « vote électronique », les résultats sont bien meilleurs, y compris là où il n’y a pas eu d’affiches placardées, comme à Brest (183 voix) ou au Mans (100 voix). Mais ce n’est pas suffisant pour me consoler… Le résultat total sur la circonscription n’atteint pas les 1.000 suffrages, sur 13 départements, et la Mayenne, ancienne terre royaliste, ne m’a accordé que… 18 voix ! Jean Chouan doit se retourner dans sa tombe…

 

Il y a tout de même quelques satisfactions : d’abord, cette campagne m’a forcé à approfondir mes connaissances de l’Union européenne et de son fonctionnement qui, malgré leur complexité, n’ont plus guère de secrets pour moi ; elle m’a aussi contraint à réfléchir plus profondément sur « l’Europe » et sur la place, les possibilités de la France en son sein (ou au-delà d’elle…), et les stratégies françaises nécessaires pour affronter les défis de la globalisation, etc. Je me suis rendu compte, d’ailleurs, que l’Europe était le « grand impensé » de la science et de la classe politiques en France, aussi surprenant que cela puisse paraître… D’autre part, cette campagne électorale a été une formidable source d’expériences et cela ne sera pas perdu pour les « prochaines ». Et puis, au-delà de la grande visibilité (certes temporaire) des royalistes pendant quelques jours, il y a eu toutes ces discussions avec des personnes inconnues dans la rue, tous ces débats impromptus, ces préjugés qui ont pu être ébranlés chez certains de nos interlocuteurs, toutes ces rencontres avec un « pays réel » dont les royalistes parlent trop souvent à défaut de le connaître…

 

Alors, me décourager ? Sûrement pas ! « Ce qui n’abat pas rend plus fort », dit le philosophe… S’il me semble utile de remettre en cause certaines méthodes de travail politique, voire certaines conceptions de celui-ci, s’il me paraît nécessaire de « retravailler le militantisme » et « repenser le royalisme », de réfléchir à d’autres stratégies et de renouveler, parfois, le vocabulaire monarchiste, il n’est évidemment pas question de s’abandonner au fatalisme et au désappointement démobilisateur : la Monarchie reste, plus que jamais, la grande nécessité de notre temps pour la France, face aux défis qui sont déjà là et aux épreuves qu’il ne faut pas renoncer à affronter. Nécessaire, il est du devoir de tout royaliste fidèle, et j’en suis (plus que jamais, même !), de la rendre possible. Tâche ardue, mais à laquelle je refuse de me dérober, malgré les tentations diverses.

 

Parce que la fidélité ne se compte pas seulement en voix et que la foi, royale, peut encore déplacer des montagnes, même d’indifférence… Je n’ai pas l’intention de mourir royaliste, mais bien celle de vivre en Monarchie...

08/06/2009

"Home", film de Yann Arthus-Bertrand, et les élections.

Quand j’étais plus jeune, j’adorais regarder les soirées électorales ou faire la tournée des mouvements politiques qui fêtaient dignement et festivement leurs résultats, qu’ils soient bons ou mauvais d’ailleurs… C’était l’occasion de boire du champagne à moindre frais, de vanter les mérites de la monarchie en adaptant le discours à la situation de l’hôte (défait ou vainqueur…) et, parfois, de repartir avec… des seaux et des paquets de colle qui allaient servir, dès le lendemain, à couvrir les panneaux d’affichage de la ville de placards royalistes ! C’était alors notre manière de faire campagne, après la bataille électorale, ce qui nous semblait plus efficace et plus visible car nous n’avions plus alors de concurrence… J’ai d’ailleurs repris cette bonne tradition en collant ce midi quelques affiches fleurdelysées (sous une pluie battante) à Auteuil-le-Roi, près de Thoiry.

 

Mais hier soir, je me suis contenté de suivre, d’une oreille presque distraite, la soirée et les débats post-électoraux à la radio et sur la Toile : bien sûr, j’essayais de connaître au plus tôt les résultats des listes monarchistes et de celle que je menais en particulier dans l’Ouest (j’en reparlerai dans une autre note de ce blogue), mais ce n’est pas vraiment ce qu’évoquaient les médias radiophoniques, plus occupés à commenter la « victoire » du parti présidentiel, la percée des Verts et la lourde et double défaite (aux conséquences inégales et différentes) du Parti socialiste et du Mouvement bayrouiste. L’un des arguments avancés pour expliquer les bons résultats des listes menées par l’ancien meneur de Mai 68 m’a fait sourire mais je ne suis pas convaincu qu’il ait été vraiment déterminant, même s’il a pu jouer, indéniablement, un certain rôle : la programmation du film d’Arthus Bertrand, « Home », aurait donné un coup de pouce majeur aux listes se réclamant de l’écologie, le célèbre photographe ayant avoué, dans « Le Parisien » de vendredi ou samedi qu’il votait « Vert ».

 

Justement, vendredi matin, j’accompagnais des classes de Seconde du lycée Hoche à la projection sur grand écran de ce film qui passait à la télé le soir même. « Home » a le mérite de rappeler que notre planète, si belle par tant de ses aspects, est aussi fragile et que ce sont les hommes qui, malgré leur supériorité intellectuelle sur les autres espèces vivantes, menacent les équilibres naturels par leur appétit féroce, par leur volonté démiurgique de tout contrôler et, parfois, par leur cupidité, mais aussi, plus simplement et plus largement, par leur désir d’ « avoir toujours plus », de consommer sans fin, parfois même « sans faim », et de consumer, par cela même, les ressources pas toujours renouvelables de notre Terre, de ses rivages comme de ses océans. Condamnation quasi-explicite de notre société de consommation, ce film montrait à la fois les emballements actuels et non-contrôlables du climat, et les tentatives, encore trop rares au regard des enjeux d’avenir, pour changer de perspectives et sauver ce qui peut, ce qui doit l’être pour la pérennisation de la vie (et de sa qualité) sur terre.

 

Ce film m’a parfois laissé un peu sur ma faim car, si le constat dressé et la morale de l’histoire étaient clairs et nets, il ne m’a pas semblé en être de même pour les solutions, plus suggérées que véritablement évoquées : en fait, il apparaît que les débats qui ont suivi, au cinéma comme à la télévision, complétaient utilement le film, joignant l’explication des nouvelles pratiques à appliquer à la belle démonstration des dangers encourus par la planète.

 

Mais qu’en reste-t-il, quelques jours après et surtout malgré la polémique autour de l’éventuel rôle de ce film dans la percée des listes « Verts » ? Sans doute une impression d’urgence mais aussi de fatalisme, comme si la tâche environnementale était trop lourde à assumer et à pratiquer… D’ailleurs, on aurait pu penser que, à la suite de ce film, la semaine des Mers et la journée mondiale des Océans (aujourd’hui même…) tiendraient une grande place dans l’actualité et les médias : il n’en est rien, comme si, une fois l’émotion passée, la société de consommation reprenait son festin d’ogre insouciant, réclamant une assiette toujours pleine de ces poissons dont les stocks ont désormais cessé de se renouveler, comme la morue de Terre-neuve, désormais disparue des mers et des étals, ou le thon rouge de Méditerranée, condamné à échéance de trois ans (trois ans ! Autant dire demain…).

 

Le combat pour la préservation de la planète ne passe pas, j’en suis persuadé, par une « gouvernance mondiale », mais bientôt plutôt par des politiques volontaristes et actives d’Etats soucieux de leurs propres concitoyens et de la pérennité des équilibres internationaux qui imposent, aussi, des coopérations fortes et éminemment politiques, qui puissent s’imposer aux puissances, aux féodalités financières et économiques… A bien y regarder, la France a plus fait, par le discours d’un Chirac (« la maison brûle, et nous regardons ailleurs »…) ou la convocation d’un « Grenelle de l’environnement » (malheureusement peu suivi d’effets concrets malgré la bonne volonté d’un Borloo et le harcèlement d’un Nicolas Hulot), suivi d’un « Grenelle de la mer », actuellement en cours, que la Commission européenne plus prompte à accepter les OGM et à déprécier les normes de l’agriculture biologique au nom du sacro-saint principe du Libre-échange marchand…

 

La France, et Nicolas Hulot le reconnaissait dans un récent manifeste, a la possibilité, par la place qu’elle tient sur la planète (deuxième superficie maritime, par exemple) et son rôle de puissance libre (quand elle veut bien assumer cette liberté…), de jouer un rôle d’entraînement et avoir valeur de modèle : encore faudrait-il que sa magistrature suprême soit elle-même inscrite dans la durée et puisse être libre des échéances électorales qui peuvent défaire ce qui a été entrepris auparavant, au gré des opinions fluctuantes et peu résolues à se laisser contraindre par une politique écologique moins consumériste… Là encore, il y a nécessité de Monarchie, et ce n’est pas tout à fait un hasard si, de par le monde, ce sont des monarques (comme le roi de Thaïlande, le prince de Monaco ou la reine des Pays-Bas) ou des héritiers de la Couronne (le prince Charles d’Angleterre, vanté un matin de ce printemps 2009 sur France-inter par… Cohn-Bendit lui-même !) qui apparaissent, parmi les chefs d’Etat, comme les meilleurs défenseurs de l’environnement…

 

Maillon d’une chaîne de générations qui doit penser à l’avenir de ses descendants, le monarque voit, par statut et obligation, au-delà de sa propre vie personnelle : « mes arrière-petits enfants me devront ombrage »…