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28/07/2011

Retour en Bretagne...

 

Dans quelques heures, je serai sur la route pour rallier la Bretagne et, plus précisément ma ville natale de Rennes dans laquelle je vais passer près de trois semaines avant d'en passer deux autres sur la Côte d'émeraude, non loin de Dinard. Ce séjour « chez moi » m'est nécessaire pour me reposer vraiment, au contact de mon enfance et de ma jeunesse, à la terrasse des cafés, mes livres et mes papiers sur ces tables sur lesquelles j'ai noirci tant de pages, politiques ou « littéraires » et dans ces rues qui résonnent dans ma mémoire des slogans que mes amis et moi-même martelions pour alpaguer les Rennais et vendre nos journaux monarchistes, principalement, à l'époque, « Aspects de la France » et, plus épisodiquement, le mythique « Feu-Follet », revue des jeunes d'AF...

 

A chaque fois que je rentre à Rennes, c'est la mélancolie qui m'envahit... Mais j'y respire mieux, je l'avoue, que dans la Région parisienne qui, pour moi et malgré mes bonheurs d'enseigner au lycée Hoche et de passer mes soirées (et le verre du dimanche midi...) autour de la place du Marché à Versailles, reste une « terre d'exil ». Je mesure mieux, de ce fait, le désarroi terrible qu'a dû éprouver un homme comme le duc de Guise, amoureux de son cher « Paname », lorsque, devenu bien malgré lui l'héritier du trône (alors virtuel pour cause de IIIe République...), il lui fallut prendre le chemin de l'exil que la loi de 1886 imposait aux descendants des rois qui avaient fait la France : il emporta avec lui un peu de terre prise au pied d'un arbre de Paris et mourut en 1940 sans avoir revu la Tour Eiffel... La douleur de l'exil ne fut pas pour rien, sans doute, dans sa fin prématurée.

 

Revenir en ma terre de pays gallo (sur laquelle on ne parlait pas le breton malgré les panneaux bilingues actuels qui privilégient cette langue en négligeant le gallo même, langue populaire des faubourgs et des environs de Rennes), c'est revivre au sens fort du terme, je l'avoue sans fausse honte : l'enracinement n'est pas un vain mot, il est surtout ce qui permet de voir plus haut, d'avancer sans regrets, de fonder et transmettre. C'est aussi une affaire sentimentale, une histoire d'amour qui touche au plus profond de soi-même sans que l'on sache raisonnablement pourquoi ! « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas », dit-on. « L'amour sacré de la patrie » que vante « La Marseillaise » est aussi un amour de ce qui a fait son enfance, ses souvenirs, ses espoirs d'antan et de demain aussi, et il s'applique à ce lieu qui est « notre patrie intérieure », celle de la mémoire, sans doute.

 

Me voilà sur le départ, et j'ai hâte ! Cela me confirme aussi dans l'intuition maurrassienne que l'amour de la « petite patrie » est le meilleur terreau pour l'amour de la « grande » ! Amour épanouissant, celui qui éloigne la jalousie et la crainte autant que faire se peut, et qui motive tant de joies et, parfois aussi, de déchirements, de chagrins... qu'il nous faut, espérance oblige, surmonter !

01:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, exil, patrie, gallo, amour.

23/12/2009

Panne d'électricité.

Lundi après-midi, une partie de la Provence a été privée d’électricité durant plus d’une heure, suffisamment longtemps pour désorganiser la vie locale et surtout commerciale au-delà de ce temps de coupure électrique : il est vrai qu’aujourd’hui, tout est électrique, des balances aux distributeurs de monnaie, des réfrigérateurs aux « cartes bleues », des ordinateurs aux moyens de chauffage… Cette dépendance extrême de notre société à l’électricité peut s’avérer problématique, en particulier en ces temps de grand froid ou de « disette énergétique », au moment aussi où l’on cherche à diminuer l’impact des activités humaines sur l’environnement. Notre société est énergivore, voire « énergivorace », mais sait-elle encore exploiter les énergies naturelles, animales ou humaines, autres que fossiles ? Poser la question c’est déjà, en partie, y répondre…

 

Ce n’était pas, ce lundi, une panne mais bien un délestage volontaire pour éviter de « faire sauter le système » de tout le sud de la France : car la Provence, comme la Bretagne, ne produit pas l’électricité qu’elle consomme, et constitue ce que les spécialistes appellent une « péninsule électrique », presque totalement dépendante de l’extérieur pour ses besoins en électricité. Si l’on prend le cas de la Bretagne, celle-ci produit seulement 7 à 8 % de son électricité consommée, ce qui est évidemment problématique et peu viable à terme, un terme d’ailleurs de plus en plus proche…

 

Devant cette situation, que faire ? Là encore, il n’est pas de réponse unique mais un faisceau de réponses qui, par leur conjonction et soutien mutuel, peuvent permettre d’améliorer la situation et d’envisager l’avenir plus sereinement.

 

Tout d’abord, et tout simplement, économiser l’électricité : les appels du RTE (Réseau de transport d’électricité) de la semaine passée à destination des Bretons ont permis de faire baisser la consommation de 1 à 1,5 % aux heures de pointe et d’éviter la mésaventure provençale de lundi dernier. Cela étant, cela reste encore bien modeste et il semble utile de repenser le rapport des sociétés et des consommateurs à l’électricité : une attitude plus sobre s’avère nécessaire et peut d’ailleurs permettre de dégager un peu plus de pouvoir d’achat pour les foyers économes en allégeant la facture électrique. De multiples conseils pour parvenir à cette sobriété (qui n’est pas la privation !) sont aujourd’hui fournis par les organismes étatiques et les associations environnementales sans qu’il soit besoin ici d’y revenir maintenant.

 

Mais, au-delà, il faut mettre en place de nouveaux moyens de permettre l’indépendance énergétique (ou « la moindre dépendance ») des régions de Bretagne et de Provence.

 

S’il semble aujourd’hui délicat de construire une nouvelle centrale marémotrice en Bretagne (celle de la Rance, près de Saint-Malo, permet à elle seule de produire 3 % de la consommation électrique bretonne, ce qui n’est pas rien !), utiliser les mouvements des vagues pour produire de l’électricité peut être une piste (déjà exploitée par l’Ecosse, me semble-t-il), tout comme l’installation d’éoliennes au large des côtes ou d’hydroliennes sous l’eau, entre autres ! La Bretagne, comme la Provence, sont des régions côtières ou les énergies du vent comme des courants marins peuvent être utilement exploitées, des énergies qui ont l’avantage d’être éternellement renouvelables même si, à l’heure actuelle, elles nécessitent des équipements encore lourds et que ceux-ci doivent s’intégrer dans les paysages et non les défigurer comme c’est trop souvent le cas pour les immenses pylônes des éoliennes, si peu esthétiques ! On peut aussi évoquer l’énergie solaire, en particulier pour la Provence…

 

Ce qui est certain, c’est que l’occasion est offerte par l’actualité (et par la nécessité !) d’entamer une véritable mutation des modes de production électrique, vers une production plus propre d’une part, plus renouvelable d’autre part. C’est aussi le moment de repenser nos propres modes de consommation et nos capacités d’indépendance et de proximité énergétiques, pour préparer un avenir moins « fossile »…

 

Cette occasion sera-t-elle prise ? Il faut le souhaiter mais cela remet en cause quelques habitudes et quelques intérêts… Là encore, le Politique a le devoir d’intervenir, non par un étatisme étouffant, mais par l’impulsion et l’encouragement : or, la République, piégée par un système électoraliste qui empêche le long terme et corrompt le présent, peut-elle mener cette « révolution énergétique » ? Ne risque-t-elle pas de céder aux sirènes de la démagogie et de « l’immédiateté » qui lui font oublier d’imposer les intérêts des générations futures aux égoïsmes consuméristes du présent ? Il ne s’agit pas de tomber dans le piège d’une « écologie punitive » mais de permettre l’inscription dans la durée du Bien commun. Là encore, la République souffre de ses propres principes…

 

Si l’on veut une politique énergétique et écologique intelligente, raisonnée et durable, il paraît nécessaire d’inscrire le Politique lui-même dans la durée et, donc, l’Etat (ou sa représentation symbolique et active, c’est-à-dire sa magistrature suprême) dans la continuité pour éviter qu’une majorité gouvernementale défasse ce qu’a fait la précédente…

 

Et, d’ailleurs, qu’y a-t-il de plus naturel, de plus écologique, que la transmission d’un père à son fils du Bien qu’il a lui-même reçu en héritage avec le devoir de le préserver et de l’enrichir ? Dans la tradition capétienne, le Roi est aussi considéré comme « le jardinier de France »…

10/06/2009

Bilan personnel de ma campagne électorale monarchiste.

Au début du mois de mars dernier, j’ai accepté d’être la tête de liste du mouvement royaliste « Alliance Royale » pour la circonscription « Ouest » (13 départements de Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes) aux élections européennes de juin 2009. Bien sûr, l’objectif premier n’était pas de « faire des voix » mais de faire entendre la voix des royalistes, trop souvent méconnue ou déformée.

 

Je dois avouer que j’ai pris un grand plaisir à faire cette campagne électorale sous les couleurs royalistes, dans des conditions parfois difficiles, en particulier au regard de la superficie immense (à ma modeste mesure) de la circonscription, des moyens (faibles) que nous avions et du temps (trop rare) dont je disposais, entre les cours du lycée, les corrections de copies et mes lectures quotidiennes très prenantes…

 

Dans les deux derniers mois, j’ai passé trois à quatre jours par semaine sur les routes de Bretagne (jusqu’à Nantes) et de Mayenne, ne cessant de coller des affiches, que cela soit sur les (de plus en plus rares) panneaux d’affichage libre ou sur les panneaux électoraux (beaucoup plus intéressants car sans risque d’être recouverts par d’autres mouvements), de distribuer des tracts ou de discuter avec des électeurs ou des journalistes. Sur le terrain, quelques amis et militants m’ont aidé par leurs conseils ou leur énergie, leurs bras ou leurs idées (et souvent tout cela en même temps…). Ils n’étaient pas très nombreux et leur aide m’a été d’autant plus précieuse.

 

Cette campagne électorale royaliste était la plus importante opération d’une telle ampleur depuis la campagne présidentielle du monarchiste Bertrand Renouvin de 1974, par son caractère militant et par le nombre très important des villes et des villages touchés par la campagne de promotion des idées royalistes à travers le débat des européennes : ce n’est pas rien ! Il fallait être à la hauteur de l’épreuve et de l’enjeu : l’ai-je été ?

 

Voici quelques éléments d’appréciation et quelques remarques pour répondre à cette question, dont la réponse m’est évidemment personnelle et totalement assumée, sous la forme d’un bilan des actions entreprises en ces quelques mois de campagne dans l’Ouest :

 

-         Affichages en Ille-et-Vilaine : Rennes ; Saint-Malo, Dinard et la Côte d’émeraude ; Combourg ; le pays d’Antrain ; Vitré ; Bécherel ; et bien d’autres communes de toutes les tailles ;

-         En Côtes d’Armor : Dinan et son pays ; Saint-Brieuc ; Lamballe ; Matignon et la côte (dont, évidemment, Lancieux…) ; etc. ;

-         En Morbihan : Ploërmel ; Auray et Sainte-Anne d’Auray ; Vannes ; Lorient ; Hennebont ; etc. ;

-         En Finistère : Quimper.

-         En Mayenne : Mayenne ; Laval et ses environs ; sans oublier les villages aux portes de la Sarthe.

 

 

-         Collages massifs d’autocollants (plusieurs milliers) dans toutes les    villes traversées ;

 

 

    

-         Distributions de tracts, de la main à la main ou sous la vitrine des commerces (ce qui transforme les tracts en sorte d’affiches visibles de tous du dimanche au lundi après-midi, voire mardi matin, selon les jours d’ouverture des magasins…) : Rennes (au moins 7 distributions) ; Dinan (le premier tractage sur un marché au mois d’avril) ; Vannes (2) ; Lorient (2) ; Quimper ; Saint-Brieuc ; Mayenne ; Laval ; Le Mans ; etc.

 

 

-         Plusieurs entretiens radiophoniques (2 radios de Nantes) et articles (ou tribune) dans la presse locale (en particulier « Ouest-France » mais aussi la presse sur la Toile, comme Vendée-infos) ;

 

 

-         Deux vidéos de campagne tournées en Bretagne par le Service Audiovisuel du Combat Royaliste, toujours visibles sur la Toile ;

 

 

-         Sans oublier toutes mes interventions sur des blogues, forums et autres plateformes de débats sur la Toile, y compris de grands médias, etc.

 

 

 

Tous ces efforts ont-ils été vains ? Les résultats électoraux ont été faibles, très faibles même, et m’ont valu, dans mon entourage professionnel en particulier, quelques moqueries. Il est vrai que les quelques 12 voix recueillies à Rennes n’ont rien pour me satisfaire au regard de l’activité militante monarchiste déployée dans cette ville, « ma » ville, sur laquelle j’ai fait porter une grande partie de mes efforts et dont j’escomptais au moins un nombre de suffrages à trois chiffres : cruelle déconvenue ! Bien sûr, il y a l’explication « technique », c’est-à-dire l’absence de bulletins de vote dans les bureaux eux-mêmes (les bulletins devant être téléchargés sur le site de l’Alliance Royale, cela par économie et par écologie…), mais elle ne me satisfait pas complètement… Bien sûr, dans les villes dotées du « vote électronique », les résultats sont bien meilleurs, y compris là où il n’y a pas eu d’affiches placardées, comme à Brest (183 voix) ou au Mans (100 voix). Mais ce n’est pas suffisant pour me consoler… Le résultat total sur la circonscription n’atteint pas les 1.000 suffrages, sur 13 départements, et la Mayenne, ancienne terre royaliste, ne m’a accordé que… 18 voix ! Jean Chouan doit se retourner dans sa tombe…

 

Il y a tout de même quelques satisfactions : d’abord, cette campagne m’a forcé à approfondir mes connaissances de l’Union européenne et de son fonctionnement qui, malgré leur complexité, n’ont plus guère de secrets pour moi ; elle m’a aussi contraint à réfléchir plus profondément sur « l’Europe » et sur la place, les possibilités de la France en son sein (ou au-delà d’elle…), et les stratégies françaises nécessaires pour affronter les défis de la globalisation, etc. Je me suis rendu compte, d’ailleurs, que l’Europe était le « grand impensé » de la science et de la classe politiques en France, aussi surprenant que cela puisse paraître… D’autre part, cette campagne électorale a été une formidable source d’expériences et cela ne sera pas perdu pour les « prochaines ». Et puis, au-delà de la grande visibilité (certes temporaire) des royalistes pendant quelques jours, il y a eu toutes ces discussions avec des personnes inconnues dans la rue, tous ces débats impromptus, ces préjugés qui ont pu être ébranlés chez certains de nos interlocuteurs, toutes ces rencontres avec un « pays réel » dont les royalistes parlent trop souvent à défaut de le connaître…

 

Alors, me décourager ? Sûrement pas ! « Ce qui n’abat pas rend plus fort », dit le philosophe… S’il me semble utile de remettre en cause certaines méthodes de travail politique, voire certaines conceptions de celui-ci, s’il me paraît nécessaire de « retravailler le militantisme » et « repenser le royalisme », de réfléchir à d’autres stratégies et de renouveler, parfois, le vocabulaire monarchiste, il n’est évidemment pas question de s’abandonner au fatalisme et au désappointement démobilisateur : la Monarchie reste, plus que jamais, la grande nécessité de notre temps pour la France, face aux défis qui sont déjà là et aux épreuves qu’il ne faut pas renoncer à affronter. Nécessaire, il est du devoir de tout royaliste fidèle, et j’en suis (plus que jamais, même !), de la rendre possible. Tâche ardue, mais à laquelle je refuse de me dérober, malgré les tentations diverses.

 

Parce que la fidélité ne se compte pas seulement en voix et que la foi, royale, peut encore déplacer des montagnes, même d’indifférence… Je n’ai pas l’intention de mourir royaliste, mais bien celle de vivre en Monarchie...