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07/11/2011

Economies budgétaires : les députés aussi !

Dans la situation difficile dans laquelle la France se trouve au regard de son endettement public, la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) propose avec un certain bon sens  la réduction du nombre des députés nationaux de 577 à 300 en rappelant que la plupart des décisions législatives actuelles trouvent leur origine au niveau de l’Union européenne et du Parlement européen, ce que l’on peut d’ailleurs regretter. Cette réduction, si elle était avalisée par les autorités politiques, devrait être l’occasion d’un redécoupage des circonscriptions et il me semble que cela pourrait aussi être le bon moment pour en finir avec le département, création artificielle et administrative de la Révolution française qui avait été faite pour permettre une meilleure centralisation, en fait un véritable centralisme politique dont la France a encore du mal à se remettre… Mais réduire le nombre de députés pourrait aussi se conjuguer avec une baisse du nombre des sénateurs, mais une baisse moins marquée en proportion car il me semble que le Sénat pourrait jouer un rôle plus important dans les années à venir, comme celui d’une « Chambre des régions et des collectivités locales, politiques et socio-économiques » : n’est-ce pas une piste à creuser ?

 

Evidemment, cette proposition d’une réduction de leur nombre risque de déclencher les foudres des députés, attachés à leur siège respectif, et nous allons avoir droit à de beaux argumentaires de leur part sur « la proximité » (sic !) des élus avec leurs électeurs… Or, il faut rappeler quelques éléments simples : aujourd’hui et constitutionnellement, le « mandat impératif » n’existe pas et il a même été interdit dès les premières heures de l’Assemblée nationale, à l’été 1789, les députés étant désormais censés représenter, par leur assemblée même, la « volonté générale » ou « souveraineté nationale », forcément « une et indivisible » : cela signifie que les députés n’ont, en fait, aucune obligation envers leurs électeurs et qu’ils peuvent, cas extrême mais pas forcément rare, faire exactement l’inverse de ce que pour quoi, au regard de leurs promesses de campagne, ils ont été élus !

 

De ce fait, le nombre de députés n’a, en définitive, aucune importance dans le cadre d’une démocratie représentative et parlementaire, et ce nombre actuel de 577 est totalement arbitraire… Le diminuer aurait comme conséquence d’agrandir les circonscriptions mais pas forcément d’abaisser un peu plus les responsabilités des députés, celles-ci étant de moins en moins grandes dans le cadre européen et d’autant plus quand, aujourd’hui, les principales mesures « politiques » semblent se prendre au sein des agences de notation ou par les institutions de l’Union européenne, quand ce n’est pas seulement dans le cadre d’un partenariat (bancale, d’ailleurs) franco-allemand… Alain Madelin, ultra-libéral notoire et européiste non moins virulent, avait mis les pieds dans le plat il y a quelques années en expliquant son peu d’intérêt pour sa fonction de député au Palais-Bourbon par le fait qu’elle ne servait « à rien » ! Sans doute était-il un peu sévère et prenait-il son désir pour une réalité mais il n’avait pas complètement tort, c’est le moins que l’on puisse dire !

 

Concrètement, cette diminution du nombre de députés français permettrait une économie de presque 300 millions d’euros par an, selon les estimations de la CFTC : est-ce si négligeable que cela ?

 

Mais on pourrait demander aussi une baisse significative des revenus des députés français siégeant au Parlement européen : aujourd’hui, le seul salaire d’un eurodéputé est d’environ 8.000 euros, et une députée reconnaissait l’an dernier que la moitié lui suffirait bien, puisque, à côté de ce salaire, il y a de multiples indemnités de fonctionnement (assistants parlementaires, secrétaires, etc.) qui permettent (très) largement l’exercice des fonctions parlementaires à Bruxelles et Strasbourg…

 

Si le monde politique veut garder une certaine crédibilité, il doit aussi faire les mêmes efforts que ceux qu’il demande aux citoyens, sous peine de nourrir un ressentiment qui pourrait vite tourner à l’antiparlementarisme. Les mêmes efforts, voire un peu plus, pour donner l’exemple…

 

 

 

27/10/2011

Conférence royaliste "Peut-on vaincre la crise ?", à Rennes, le 27 octobre.

La crise de la zone euro, qui est aussi une crise de l’endettement public (mais il faudra bien un jour aussi parler de l’endettement privé, celui-là même qui a provoqué la crise dite des « subprimes ») et une crise de l’euro-monnaie unique lui-même, ne va pas être réglée par les quelques déclarations des dirigeants européens et, en particulier, du couple franco-allemand Sarkozy-Merkel, couple visiblement dominé par « Frau Germania » au nom du « droit du plus gros payeur » et non de la solidarité européenne…

 

Dans son dernier ouvrage, « Mourir pour le yuan ? », ouvrage dont je recommande chaudement la lecture, Jean-Michel Quatrepoint insiste sur le fait que nous ne sommes pas à la fin mais bien au début de ce que l’on nomme « la crise » : sachant cela, il s’agit de ne pas céder à la facilité de la fatalité, mais bien au contraire de préparer et d’activer les réponses à cette crise multiforme ou à ces crises qui s’agrègent pour ne former, aux yeux des spectateurs producteurs, consommateurs et contribuables, qu’un seul ensemble global, menaçant et redouté.

 

« Peut-on vaincre la crise ? » : c’est le titre que j’ai choisi pour traiter des propositions que je fais, en tant que royaliste engagé, pour surmonter les effets de la crise et, au-delà, se servir de celle-ci pour « penser le monde qui vient » et commencer à bâtir cette « post-démocratie » qui, si elle est éminemment démophile, pourra plus efficacement en finir avec la suzeraineté des financiers et des « experts », et rendre leurs capacités d’intervention aux Politiques et leurs pouvoirs, au sens civique du terme, aux peuples souverains par leurs Etats.

 

A travers cette conférence qui se tiendra ce jeudi 27 octobre à Rennes, et qui fait suite à celle du 15 octobre, je veux aussi montrer que les monarchistes ne sont pas des « exilés de l’intérieur » justes bons à crier « vive le roi » le 21 janvier, mais au contraire et sans renier le cri de la fidélité royale, des « engagés de l’intérieur », soucieux du Bien commun et porteurs d’espérance…

 

 

 

 

01:17 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, euro, dette, crise, allemagne, yuan.

18/10/2011

Quelques impressions sur la manifestation antinucléaire de Rennes...

 

Samedi dernier, j'étais à Rennes pour animer une réunion de l'Action Royaliste Rennaise sur « la crise », conférence sur laquelle je reviendrai et qui aura une suite d'ici la fin de ce mois d'octobre. Mais il y avait le même jour une manifestation antinucléaire d'ampleur nationale, avec la présence de quelques candidats de gauche et d'extrême-gauche à la prochaine élection présidentielle : les calicots et les drapeaux claquaient au vent, les slogans se mélangeaient aux musiques déversées par des sonos saturées, c'était le grand raout festif et revendicatif d'une gauche qui, en ces temps de crise et en ses doutes profonds, cherche à se réconforter et à se prouver qu'elle a encore un poids face à un Système dont le sens véritable, souvent, lui échappe, faute de sortir de ses habitudes et de ses tabous : cette gauche qui, tout compte fait, préférerait une alternative plutôt qu'une alternance, devrait lire Michéa et relire Proudhon, et se plonger dans Bernanos et « La France contre les robots »... Cela lui éviterait quelques désillusions futures et lui permettrait d'ouvrir de nouvelles pistes de réflexion comme d'action !

 

 

 

Si la manifestation semblait calme mais déterminée, quelques banques et agences immobilières ou d'assurances en firent les frais : murs décorés de slogans drôles ou vengeurs, distributeurs recouverts de peinture, ouvertures sabotées, etc. En fait, cela s'est fait dans une grande indifférence, au point que les façades des agences sont toutes restées dans cet état peu glorieux le soir du samedi et toute la journée du dimanche, voire, d'après des amis rennais contactés il y a quelques heures, tout le lundi ! Comme si les établissements visés ne se sentaient pas concernés par l'exaspération qui monte dans tous les milieux à l'égard des jeux financiers et d'une spéculation peu favorable à une activité économique équilibrée et juste pour tous, et qu'ils n'avaient pas jugé nécessaire de déplacer une agence de nettoyage pour ces quelques déprédations, plus visibles que vraiment méchantes... Ces vitrines maculées intriguaient bien les passants, mais sans autre chose qu'un haussement d'épaules, dans la plupart des cas.

 

 

 

Durant cette manifestation, des groupes « radicaux » (dans la posture, semble-t-il, plus que dans la rigueur de la réflexion...) ont apposés des milliers d'autocollants, parfois contradictoires les uns des autres ou revendiquant « la » révolution, la vraie, celle qui est plus « révolutionnaire » que les autres... Cet assemblage coloré des sigles pouvait faire la joie des collectionneurs ou des « entomologistes politiques » (quelques espèces rares se retrouvant dans ces grandes démonstrations) et j'avoue faire partie de ces observateurs curieux des groupes « minoritaires » qui, pour certains, ne sont pas forcément inintéressants, à défaut d'attirer du monde ou les pensées.

 

 

 

Et les royalistes, là-dedans ? Après tout, certains d'entre eux sont, depuis toujours, des adversaires de l'atome et je me souviens de cette voiture d'un vieux militant d'Action Française d'à côté de Loudun qui arborait fièrement sur la vitre arrière la fleur-de-lys et le soleil rouge des antinucléaires, et cela en 1983, lors de l'Université d'été monarchiste d'AF ! Mon ami Frédéric Winckler, ce fidèle Camelot du roi qui préside aux destinées du Groupe d'Action Royaliste, ne cache pas non plus son hostilité à l'énergie nucléaire et y a consacré une belle série d'articles dans l'ASC (Action Sociale Corporative, revue sociale monarchiste) après le drame de Fukushima. Petite anecdote : près du lycée Emile Zola, des manifestants de samedi n'ont pas hésité à apposer des autocollants antinucléaires à côté de papillons royalistes, ce qui donnait l'impression curieuse que des monarchistes avaient participé au grand barbouillage général des lampadaires et des poteaux indicateurs du centre-ville... A moins que quelques fidèles chouans se soient glissé dans le cortège, ce qui n'est pas impossible !

 

 

 

Pour ma part, je pense qu'il est effectivement temps de préparer une sortie ordonnée du nucléaire, mais en étant conscient que cela ne peut se faire que par un changement radical des attitudes et des habitudes de consommation. Or, je doute que les nombreux manifestants de l'autre samedi soient prêts à cette réduction de leur « niveau de vie énergétique »... Je crains que la posture de certains ne soient qu'une forme d'imposture ! Pourtant, il y a dans cette « révolution des comportements », qui atteint à l'essence même de la société de consommation, une forte nécessité mais aussi une autre manière d'aborder ce que l'on appelle communément « la crise » : en privilégiant la sobriété, on peut éviter l'austérité et ses frustrations, dangereuses à plus ou moins long terme. Mieux vaut une sobriété responsable et assumée qu'une austérité obligatoire imposée par le Pouvoir (économique ou politique) et souvent désespérante pour qui s'en sent la victime !

 

 

 

 

 

(à suivre)