07/08/2008
La Monarchie héréditaire à la française.
Mieux que les républicains classiques, et même si certains doivent être écoutés car ils ont un vrai sens de l’Etat et de la « Res publica », de la Chose publique, et, en ce sens, ils nous sont proches, les royalistes peuvent proposer un nouveau régime qui concilie autorité et libertés, Etat et communautés, politique et social : la Monarchie…
Entendons-nous bien : lorsque je parle de Monarchie, il ne s’agit pas de n’importe quelle monarchie, mais de celle qui, par un effort multiséculaire, a littéralement, territorialement et politiquement, « fait la France » ; celle qui transmet la magistrature suprême de l’Etat par le simple fait des générations qui se succèdent, et qui a, durant sa propre histoire, a pris des formes variées mais adaptées à la construction française et à son histoire. Il ne s’agit pas d’évoquer des monarchies étrangères qui, tout honorables qu’elles soient, ont elles-mêmes leurs traditions, leurs politiques, leurs formes, et qui peuvent, certes, servir d’exemples sans toujours être des modèles. Je dois même avouer que certains régimes monarchiques me sont détestables parce qu’ils sont l’antithèse de la monarchie « à la française »…
Cette précision s’impose où, à l’heure de la globalisation et de la confusion, le sens des mots a parfois perdu son enracinement particulier, sa propre réalité liée à une histoire elle-même particulière, et que le « One world » dénoncé par George Orwell ne laisse guère de place à l’exception, à la « dissidence », pourrait-on dire si le terme n’avait pas été récupéré et vidé de son sens premier par une « démocratie de consommation » qui s’immunise ainsi contre des pensées « alternatives ». La Monarchie dont il est ici question a un cadre, un sens, une réalité historique.
Ce qui distingue la Monarchie des autres régimes en France, c’est d’abord le caractère « héréditaire et successible » de la transmission de la magistrature suprême de l’Etat, symbolisé par deux formules célèbres : « Le roi est mort, vive le roi ! » et « Le roi ne meurt jamais », formules qui peuvent paraître contradictoires et qui, en fait, recouvrent la même réalité. Effectivement, dans la monarchie française, le fils succède au père sur le trône, mais cela dans le meilleur des cas : il arrive que, au fil de l’histoire, la succession « saute » une ou deux générations, ou qu’elle soit, par le jeu des circonstances, dévolue à un frère, voire à un cousin, parfois fort éloigné. Pourtant le principe de la succession « filiale » n’est pas remis en cause et la transmission se fait naturellement, de la manière la plus simple, selon l’ordonnancement même de la famille royale : en somme, c’est le mode de transmission du pouvoir suprême le plus naturel qui soit car fondé sur le principe même de la vie humaine et de sa pérennisation. Il n’y a pas de place pour le choix ou la brigue pour accéder à la tête de l’Etat : pas de campagne électorale entre membres de l’aristocratie politique issue des grandes féodalités partisanes ; pas de promesses et de facilités démagogiques pour « plaire » au plus grand nombre (qui peut être « la majorité plus une voix », principe même de l’élection démocratique si l’on en croit les constitutionnalistes) ; pas de « cousinage » plus ou moins discret avec les puissances financières ou économiques pour payer le travail d’accession au pouvoir présidentiel ; etc.
Le mode de succession au trône en France épargne au pays une vacance de l’Etat (d’où la formule évoquée plus haut : « le roi ne meurt jamais », qu’il faut comprendre comme l’Etat…) ou une bataille violente et forcément destructrice des amitiés, voire des équilibres politiques du pays, pour la conquête de celui-ci : c’est aussi un gage de renouvellement, ne serait-ce que par le fait qu’en général (il peut y avoir des exceptions, certes) le nouveau roi est d’une autre génération que celui à qui il succède, et qu’il est d’un « autre temps », sans pour autant dévaluer le précédent (tout le contraire de l’attitude d’un Sarkozy à l’égard de son prédécesseur…). Ainsi, tout en assurant la continuité de l’Etat, il peut en apprécier différemment la politique ou les enjeux du moment : ce n’est pas une rupture, mais plutôt une évolution, une « autre politique » rendue possible par l’arrivée d’un nouvel homme, d’une nouvelle équipe à la tête de l’Etat. La continuité ainsi permise, reliant l’hier et le demain par le roi du présent et qui ne peut se confondre avec du fixisme, assure la parole de l’Etat, garantit la réalisation des grandes politiques fondée sur la durée, tant sur le plan environnemental que social ou diplomatique : l’arrivée au pouvoir d’un nouveau roi n’est pas une remise en cause des politiques précédentes mais assure leur pérennisation ou, si elles ne semblent plus fonctionner, leur remise à plat.
Bien sûr, la réalité est parfois moins simple, mais la durée inscrite par la Monarchie à la tête de l’Etat est un gage de sécurité politique et diplomatique qui, d’ailleurs, permet aux gouvernements de travailler plus librement, sachant que la question de la magistrature suprême ne se pose plus, ce qui désarme déjà quelques velléités politiciennes…
21:03 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : monarchie, hérédité, politique, élection.
01/08/2008
Vacances et malaise social.
Or, aujourd’hui, les différences semblent se marquer plus nettement là où, jadis, elles s’atténuaient comme par enchantement durant cette période de vacances : sans doute ont-elles toujours perduré, malgré tout, et mes souvenirs d’enfance sont-ils peut-être une « reconstruction idéale » de mes années 70. Mais aujourd’hui il me semble que l’apaisement social de la période estivale se fait moins évident. J’ai senti, ainsi, certaines tensions entre vacanciers de milieux sociaux différents lors d’un récent et bref passage à Dinard, malaise que j’avais déjà constaté l’an dernier et auquel je n’avais pas, à ce moment-là, accordé d’importance particulière.
Or, la crise sociale larvée actuelle, conjuguée aux valeurs de la société de consommation et de loisirs (qui privilégient l’avoir au détriment de l’être, et poussent les plus faibles à s’endetter pour consommer « comme tout le monde » : le désir suggéré crée le besoin…), m’inquiète car elle divise de plus en plus notre société, sans doute parce que l’idéologie dominante, en privilégiant l’économique, a désarmé le politique et a amoindri le caractère fédérateur de la nation, cadre social protecteur et « amortisseur social » indéniable qui se marque encore lors de grands événements sportifs, dernier reliquat (ou presque…) de l’unité nationale… En dévaluant la nation au profit d’une Europe lointaine et d’une mondialisation globalisante (voire globalitaire…), les élites qui nous gouvernent ont sans doute commis une erreur, voire une faute : quand le nomadisme des classes dirigeantes est érigée en valeur sociale (flexibilité et migrations de travail, au détriment des enracinements et de la « propriété de métier »), quand l’Argent devient la cause suprême, ce sont les petites gens, les classes populaires qui se retrouvent délaissées, marginalisées, méprisées souvent… La justice sociale n’y trouve pas son compte ! Et ce genre de situations prépare des lendemains délicats : si l’Etat ne voit et ne sert que les élites sociales et financières (et les affaires Tapie et Bon en sont les malheureux exemples : « selon que vous serez puissant ou misérable… »), au nom de principes plus idéologiques que réalistes et humanistes, il se discrédite aux yeux de tous.
Si la République ne tient plus son rôle d’Etat et d’arbitre juste, quelle légitimité a-t-elle encore ?
La Main de justice de la Monarchie capétienne reste le recours : « politique d’abord », cela veut aussi dire « la Monarchie comme moyen », comme magistrature suprême de l’Etat, comme puissance arbitrale publique et indépendante, pour préserver le « pacte social » de la nation française. Sans Monarchie « à la française », ce que veulent conserver les hommes attachés aux principes de justice sociale sera balayé par les « exigences » de l’économique et de la « liberté des marchés »… De plus en plus, entre les discours étatistes d’une « alter-gauche » et les pratiques libéralistes d’une certaine droite, je pense qu’il n’y a pas, qu’il ne peut plus y avoir aujourd’hui et demain, de justice sociale sans une Monarchie libre et entière.
14:54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vacances, justice sociale, monarchie, main de justice.
01/05/2008
Ne pas cacher la monarchie.
Le journaliste royaliste Edouard Hervé, qui dirigea le quotidien « Le Soleil » dans les années 1880, écrivait ces lignes il y a plus d’un siècle, lignes qui restent d’actualité pour les militants monarchistes : « Il ne faut pas cacher la monarchie ; il faut, au contraire, la montrer, rappeler ce qu’elle a été dans le passé, dire surtout ce qu’elle serait dans l’avenir ». Le travail des historiens soutient aussi le travail des militants et des prospecteurs.
Post-scriptum : cette citation est extraite du site : http://citationsroyalistes.blogourt.fr/ , petit blogue qui a pour but de collecter et de diffuser des propos en faveur de la Monarchie.
10:41 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : monarchie, citations royalistes, roi.