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01/03/2009

Quelques réponses monarchistes.

Dans le cadre d’un débat sur les idées monarchistes qui s’est développé sur Dailymotion autour de la vidéo sur « les victimes de la République » (http://www.dailymotion.com/user/SACR_videos/video/x7v26o_les-victimes-de-la-republique_news ), j’ai répondu à quelques objections avancées par des internautes républicains. Voici, ci-dessous, quelques unes de mes réponses :

 

1. Monarchie, possibilités institutionnelles, principes de légitimité d’une instauration monarchique :

 

La Monarchie, aujourd'hui, a des possibilités institutionnelles que n'offre pas la République, coincée par son quinquennat et sa dépendance au Seigneur-Argent...
Au-delà des caricatures qu'en donnent ses adversaires, elle serait d'autant plus libre que cette Monarchie, par son principe de transmission héréditaire, ne doit rien aux puissances d'Argent ("le vil métal" disait Maurras comme Bernanos) ni aux opinions médiatiques.
Trois principes sont désormais à la base de la légitimité d'une instauration monarchique : l'unité nationale respectueuse des diversités locales ; la justice sociale face aux "Fouquet" de l'économie sauvage ; le souci environnemental.
Le philosophe Michel Serres disait, il y a peu, que ce qui manquait à l'Etat c'était la durée : la Monarchie la permet et l'inscrit dans le politique, par la formule : "le roi est mort, vive le roi", symbole d'un perpétuel rajeunissement du régime royal. A méditer !

 

2. Le roi, souverain et non suzerain :

 

L'histoire de France ne se limite pas, heureusement, à ce que les manuels scolaires en font... Evoquer la Cour [en parlant de la Monarchie, comme le font certains républicains…] aujourd'hui fait sourire, surtout quand on en voit ce que la République a su en faire avec ses jeux de clientèle permanents et ses courtisans empressés autour de l’élysée... Comprenez bien que la Cour sous Louis XIV a été le moyen de désarmer une noblesse qui se croyait encore à l'époque féodale.
Or, le roi ne se considère pas comme le premier des nobles, comme un suzerain suprême, mais bien comme un souverain, ce qui n'a ni le même sens, ni la même portée.
L'intérêt de l'hérédité est de libérer l'Etat, en sa magistrature suprême, du "choix électoral" c'est-à-dire du jeu des clientèles et de l'Argent-Seigneur qui fait les élections, et donc en République, le Pouvoir... De plus, le roi n'a pas à être le plus intelligent ni le plus compétent mais le plus libre, libre de choisir les plus intelligents et les plus compétents qui, dans nos démocraties, ont souvent du mal à être reconnus...

 

3. Le Pouvoir ne se « mérite » pas :

 

"Mériter le pouvoir"? L'expression n'est pas très heureuse, me semble-t-il... L'Etat, lorsqu'il est justement l'objet d'une querelle pour savoir "qui" le mérite, devient alors une sorte de privilège alors qu'il est d'abord une charge politique à assumer, non dans son intérêt particulier, "mérité" ou non, mais dans l'intérêt de tous...
D'où l'intérêt d'une Monarchie où le souverain assume le Pouvoir sans l'avoir ni demandé ni "mérité" : c'est ce qui fait son indépendance et la possibilité d'entendre tous les citoyens...

16/02/2009

Royaliste, encore ? Toujours !

Dimanche midi, j’étais à Paris pour participer au banquet des Volontaires et Camelots du Roi, organisé par le Groupe d’Action Royaliste qui, depuis quelques mois, s’occupe de diffuser les idées monarchistes par le biais de publications de tracts, d’affiches, mais aussi de brochures, de sites sur la Toile, d’un Service audiovisuel (chargé de diffuser des vidéos monarchistes), etc. Nous étions environ une quarantaine, de 16 à 91 ans, et toutes les générations étaient représentées : mais l’espérance était la même, « la Monarchie, pour la France et au plus tôt ! ».

Bien sûr, ne nous leurrons pas, la Monarchie n’est pas faite, et elle apparaît même fort lointaine : cela n’enlève rien à sa nécessité et à l’urgence de sa possibilité. La grande difficulté (entre autres) est de la crédibiliser aux yeux de nos concitoyens et de montrer en quoi, à défaut d’être une solution miraculeuse, elle peut résoudre utilement et sur le long terme la question des institutions, non pas à travers des institutions rigides mais par la constitution d’un cadre institutionnel qui peut accepter en son sein plusieurs formules politiques.

Etre royaliste, aujourd’hui en République, au-delà même de la proposition d’une instauration monarchique, c’est aussi avancer des idées politiques, sociales, environnementales… C’est, en reprenant une formule maurrassienne ancienne, assurer une sorte de « régence du nationalisme » ou, plus simplement, une « régence du politique » dans le cadre des débats et des institutions actuellement existantes.

Je ne termine pas toutes mes notes et commentaires par un « vive le roi » sonore et majuscule, mais c’est mon royalisme qui anime ma participation aux débats de notre société, avec la volonté de servir (et non de « se servir »…). Certains s’en étonnent et me disent, d’ailleurs souvent fort amicalement, que je serai plus efficace si je renonçais à « mon » royalisme et adhérais à un « grand » parti de gouvernement. D’ailleurs, ne trouve-t-on pas des royalistes dans les partis de droite comme de gauche, y compris, parfois, dans des instances de direction locales ?

Mais, personnellement, je pense qu’il faut bien qu’il reste quelqu’un (et quelques uns, heureusement) pour évoquer, bannière déployée et fièrement fleurdelysée, la « proposition monarchique », indépendamment des grandes structures partisanes et en pleine liberté d’esprit. Pas toujours facile, je l’avoue… L’espérance est une vertu difficile ; la Monarchie aussi

28/01/2009

Révolution ?

La colère monte, dit-on et constate-t-on un peu partout en France, et l’arrogance des puissants, de la finance comme de la République sarkozienne, exacerbe cette montée de la fièvre contestatrice. Le succès annoncé de la manifestation du jeudi 29 janvier tient beaucoup à ce sentiment diffus et confus, et c’est sans doute ce qui est le plus dangereux, car les syndicats eux-mêmes ne savent pas comment gérer la colère des masses, parfois versatiles et violentes lorsque les cadres sociaux sont fragilisés ou brisés et que l’énergie de la fureur se libère brutalement, en explosion dévastatrice, que cela soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons d’ailleurs.

Peut-on, aujourd’hui, passer de la révolte à la révolution, comme le titrait jadis le quotidien « Combat », imité en cela par toutes les feuilles contestatrices, maoïstes, anarchistes ou, même, monarchistes à la suite du philosophe Maurice Clavel, « révolutionnaire chrétien » qui, à la veille de sa mort, avait reconnu dans les royalistes post-maurrassiens de la Nouvelle Action Française ses « héritiers » ? Si l’on voit bien ce que peut recouvrir le terme de révolte, que peut vouloir signifier celui de révolution à l’heure où l’histoire nous rappelle que celle-ci fut souvent sanglante et cruelle dans ses diverses déclinaisons et qu’elle devient tout aussi terrifiante, dans l’imaginaire des populations occidentales, que les guerres et les totalitarismes ?

Maurras, qui ne passait pas particulièrement pour un gauchiste, affirmait qu’était nécessaire une « révolution rédemptrice » qu’il qualifiait, plus loin, de « conservatrice » (sans, évidemment, les connotations actuelles que lui donnent les libéraux et leurs contempteurs), et se proclamait « traditionaliste révolutionnaire ». Le plus intéressant était son idée qu’il est de bonnes révolutions et qu’elles se font principalement « par le haut », par l’action même de l’Etat et, particulièrement, de sa magistrature suprême.

Les exemples contemporains les plus fameux sont, entre autres, celle accomplie par le général de Gaulle par son action réformatrice à la tête de l’Etat et qui a donné naissance à cette « monarchie inachevée » qu’est la Cinquième République, et celle menée, du haut de sa position « d’héritier libre du franquisme » (et libéré par son essence même de cet héritage encombrant), par le roi Juan Carlos d’Espagne entre 1975 et 1981 et qui a permis une transition en douceur de la dictature à la démocratie, souvent qualifiée de « révolution tranquille », formule d’ailleurs reprise par les partisans de François Mitterrand en 1981-1983…

C’est bien « par le haut » que peut, en France, se faire la véritable révolution politique, condition nécessaire d’une justice sociale retrouvée : il est possible que, comme en 1958, les événements de la rue servent de détonateur à cette révolution souhaitable. Mais c’est bien la magistrature suprême ainsi instaurée qui peut agir et remettre les puissants à leur place qui ne doit pas être la première, comme le soulignaient tout autant Louis XI que Louis XIV ou de Gaulle… « La politique de la France ne se fait pas à la Corbeille » (à la Bourse, dirait-on aujourd’hui), formule gaullienne qui fait écho à la mise au pas d’un Fouquet (l’homme le plus riche du royaume, véritable oligarque de son temps !) par le roi-soleil, résume bien la nécessaire révolution qu’il s’agit de mener, à la fois éminemment politique à la tête de l’Etat et, en même temps, dans les esprits et les mœurs des pouvoirs publics.

M. Sarkozy n’est pas l’homme de cette révolution car il incarne le Pouvoir du Seigneur Argent, celui qui tient la République quand elle-même tient sa légalité du jeu des influences et des clientèles, des partis et des factions : la véritable révolution, qui n’est pas non plus celle d’un Besancenot ou des nihilistes, est bien celle de l’Etat et de sa magistrature suprême. Reste, pour les monarchistes qui attendent et espèrent cette révolution, à trouver les moyens de la faire advenir…

Recherche Talleyrand, pour instauration royale, nécessaire et urgente