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11/10/2011

Primaire socialiste : une envie de politique des Français ?

 

La primaire socialiste de dimanche est plutôt un succès et montre aussi, au-delà même de l'étiquette du parti organisateur, la soif de politique encore bien vivace dans notre pays : je trouve cela plutôt rassurant, tout compte fait, car cela rompt avec un certain fatalisme malsain et démobilisateur.

 

Oui, les Français sont un peuple éminemment politique, et ils n'ont jamais complètement renoncé à l'idée qu'il est possible de « faire bouger les choses », y compris contre les injustices sociales et les puissances financières et économiques qui « gouvernent » (ou y prétendent) le monde : le score même d'Arnaud Montebourg qui a fait campagne sur le thème explicite (mais difficile) de la « démondialisation » en est la preuve la plus éclatante !

 

Tout cela renforce ma conviction que la politique a encore un avenir et d'abord dans notre pays, et qu'il convient d'en discuter et de la pratiquer, non pour sa gloire personnelle ou de vils intérêts financiers, mais pour défendre ce qui doit l'être, notre nation française tout d'abord, première protection sociale des Français, mais aussi une certaine idée de l'équité et de l'honneur ; la liberté de l'esprit et la justice qui vaut encore mieux que l'égalité ; etc.

 

La présidentielle, qui a déjà commencé et qui aboutira au printemps 2012 par les deux tours de l'élection, est l'occasion privilégiée du débat et du combat politique, même si elle n'en est qu'un aspect et qu'il ne faudrait pas limiter toute politique à cette simple joute électorale. A défaut d'avoir un candidat, socialiste ou autre, qui convienne à mes convictions monarchistes, forcément exigeantes, j'ai bien l'intention de faire entendre ma « petite musique royaliste », et de rappeler que « dans le concert des libertés, le roi est le chef d'orchestre nécessaire », tout simplement !

 

 

 

04/05/2010

Question sociale, question politique.

La question sociale n’a pas disparu avec la société de consommation et la prospérité indéniable des Trente Glorieuses comme certains l’espéraient, ni même avec la mondialisation présentée comme la panacée universelle, censée donner à tous les moyens de vivre dignement et « selon ses besoins ». Bien sûr, dans le cas français, le niveau de vie des ouvriers tout comme leurs conditions de travail d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec ceux du début du XXe siècle, et c’est tant mieux. Mais la question sociale ne s’est pas éteinte pour autant, et la globalisation (mot plus exact et explicite que celui de « mondialisation »), en rebattant les cartes de l’économie et des puissances, a entraîné, au sein même de notre société, des remises en cause douloureuses et des interrogations sur la nature des rapports sociaux, sur leur territorialisation ou sur leurs formes. Globalisation rime aujourd’hui, pour les travailleurs français, avec délocalisations tandis que l’Union européenne évoque, elle, le terme de libéralisation en insistant sur son caractère de nécessité absolue, sans prendre en compte les exigences de la justice sociale et du bien-être moral des populations laborieuses des pays d’Europe. Doit-on, même, évoquer l’actuelle crise de la zone euro dont les victimes expiatoires semblent être aujourd’hui les Grecs avant, demain peut-être, les Portugais ou les Espagnols ? Les banques, l’an dernier, ont eu droit à plus de sollicitude de la part de la Commission européenne et des gouvernements…

 

Ainsi, avec la crise et la sempiternelle épée de Damoclès du financement des retraites, la question sociale revient au cœur des problématiques françaises, comme le souligne l’hebdomadaire « Marianne » au fil de plusieurs numéros récents. Bien sûr, le « nouveau prolétariat » évoqué par ce journal n’est plus celui de 1900, mais, au-delà de ses difficultés présentes, sa nature reste la même ; c’est-à-dire une masse de travailleurs interchangeables sans autre lien avec le Travail que celui que les détenteurs de l’Argent veulent et voudront bien lui allouer, à titre temporaire, pour en tirer des profits substantiels sans être obligés de les redistribuer à ceux qui en sont les producteurs « de base », mais plutôt et seulement aux actionnaires ou aux cadres dirigeants, les uns se confondant parfois avec les autres : c’est d’ailleurs là un des éléments forts du « scandale social » qui voit d’immenses fortunes se bâtir sur de simples jeux boursiers et non plus sur la qualité du travail effectué en tant que telle.

 

Le « nouveau prolétariat » comme l’ancien se caractérise par la « dépossession » : aujourd’hui, les ouvriers ou les artisans sont condamnés par une logique comptable qui fait qu’il est plus simple de fabriquer à grande échelle et à moindre coût dans des pays lointains où les règles sociales sont peu contraignantes voire inexistantes, que dans notre pays attaché à une certaine qualité et à la préservation des travailleurs. Ainsi, de nombreux métiers et savoir-faire disparaissent-ils, dans l’indifférence générale, puisque le consommateur ne regarde le plus souvent que le prix de l’étiquette sans penser au deuxième coût, beaucoup plus élevé, le coût social : ne pas acheter français quand on en a l’occasion sous le prétexte, fort compréhensible d’ailleurs, que le « même » produit fabriqué en Chine est moins cher, est, à plus ou moins long terme, suicidaire, comme le signalent certains économistes. Car, à trop dépendre des productions étrangères, que pourra-t-on vendre demain à des sociétés à qui nous aurions abandonné toutes nos technologies, nos méthodes de travail et pour qui nous aurions sacrifié nos propres outils de production ? Le cas récent d’Airbus est, à ce sujet, tristement éclairant : désormais les avions seront construits à l’étranger, en Asie, tandis que la Chine, à qui la société EADS a « transféré » les technologies de ses appareils, se targue de bientôt vendre à la France et à l’Europe des… Airbus, chinois bien sûr…

 

Devant cette nouvelle donne qui voit le capitalisme libéral sacrifier les travailleurs de France sur l’autel de la rentabilité, gémir ne sert à rien : il faut désormais « repenser la question sociale », sans vaine illusion ni désespérance. Chercher des pistes alternatives à ce jeu malsain qui se moquent des frontières comme des personnes, des familles ou des traditions. Les royalistes, fidèles à la méthode maurrassienne de l’empirisme organisateur et conscients des enjeux, ne feront pas « la politique du pire qui est la pire des politiques » comme l’affirmait avec raison Charles Maurras. Ils ne doivent pas chercher à créer des utopies mais à imaginer, à inventer de nouveaux modèles économiques et sociaux, sans perdre de vue qu’il s’agit, malgré la difficulté, de remettre « l’économie au service des hommes » et non l’inverse.

 

Il leur revient de rappeler que la nation est la première protection sociale, que c’est le plus vaste des cercles communautaires à mesure humaine et historique et qu’il offre des solidarités fortes en son sein, en son espace souverain, au-delà des différences professionnelles ou culturelles.

 

Aussi, la question sociale est une question éminemment politique, et, là encore, le « Politique d’abord » doit être compris comme la nécessité d’utiliser ce moyen pour limiter les excès de la globalisation ; susciter une véritable impulsion de l’Etat pour les grandes réformes sociales (et pas seulement en vue d’équilibrer les comptes publics) qui sont urgentes et son arbitrage pour les conflits de « légitimité sociale » entre les divers « décideurs » et les « acteurs du travail », et cela sans tomber dans l’étatisme ou le dirigisme ; permettre et accompagner un véritable aménagement du territoire qui ouvre la voie à une relocalisation de nombreuses activités et à une prise en compte véritable du « souci environnemental » ; etc.

 

Aujourd’hui, traiter la question sociale signifie « ne plus laisser faire la seule loi du Marché » (dont on voit les ravages dans la crise grecque) mais redonner au Politique des moyens de pression sur l’Economique : si l’on veut inscrire cette démarche dans la durée et l’indépendance, l’Etat doit lui-même disposer de la durée et de l’indépendance, et être respecté à l’intérieur comme à l’extérieur. Au regard de l’Histoire comme de la réflexion et de la pratique politiques, il n’en est qu’un qui, en refusant de sacrifier les hommes à une logique totalitaire ou marchande, soit possible et souhaitable : la Monarchie à transmission héréditaire, politique et sociale à la fois.  En fait, la meilleure réponse à une « économie sauvage » dont les seules valeurs sont financières : pour retrouver, demain, le sens de la mesure et de la justice sociale que la République des Sarkozy, Proglio et Tapie foule aux pieds…

09/03/2010

Refuser l'indifférence politique.

Je retrouve mes élèves mardi après une quinzaine de jours de vacances passée à corriger des copies, certes, mais surtout à lire et à flâner, de livre en ville, de presse en campagne… Les coupures de journaux et de revue se sont une fois de plus accumulées, au risque d’éboulements de piles dans mon studio toujours fort encombré (c’est peu dire !) : il faut bien dire que l’actualité n’a eu de cesse de me donner matière à réflexion ou à colère, de la crise grecque à la lâcheté d’un Chef de l’Etat soucieux de ne pas tâcher son veston au Salon de l’agriculture, du voyage du président russe Medvedev à Paris aux cruelles inondations de Vendée, de la morne campagne électorale des régionales à l’éternelle question de la violence scolaire, etc. Le temps me manque pour réagir à tout sur ce blogue et je réserve beaucoup de mes réactions, par la force injuste des choses et la sécheresse mécanique de ce temps qui passe trop vite, à mes interlocuteurs directs. « Le Parlement du peuple », c’est-à-dire le comptoir des cafés selon la belle expression de Balzac, est aussi ma tribune, plus directe, plus rude parfois que celle de la toile plus virtuelle, souvent impersonnelle ou anonyme.

 

Et pourtant ! Qu’il y aurait de choses à dire, à écrire !

 

Ce soir, penché sur mon ordinateur, celle qui me vient à l’esprit c’est l’indigence de la campagne actuelle des régionales qui semble n’intéresser que les « initiés » au point que, moins d’une semaine avant le premier tour, de nombreux panneaux électoraux officiels restent vierges d’affiches. Bien sûr, cela fait le bonheur de ceux qui dénoncent le système démocratique ou électoral mais je ne suis pas sûr, en définitive, que ce désintérêt soit une bonne chose : l’indifférence ne fait pas une politique mais elle sert celle de l’oligarchie politicienne qui nous gouverne aujourd’hui et qui se réjouit discrètement de cet « abandon » des pratiques électorales. Certes, ces élections, les dernières régionales qui éliront pour seulement quatre ans des conseillers qui seront remplacés avant le délai habituel par les conseillers territoriaux (mis en place par la réforme sarkozienne des collectivités locales), ne sont guère « emballantes », pas plus que les programmes des uns et des autres et cette campagne des « boules puantes » qui fatigue les meilleures volontés du monde. Certes, les citoyens paraissent désabusés devant les effets d’une crise multiforme et pas toujours bien comprise, et cela favorise aussi l’abstention ou les votes contestataires mais sans doute aussi une résignation qui n’a rien d’heureuse ni de « politique », au sens noble du terme.

 

Mais cette sorte de fatalisme qui s’est installée doit être fermement combattue : c’est par la réflexion, la discussion, l’action que peuvent se faire les choses ! Le découragement ne doit pas l’emporter et, d’ailleurs, cela serait indigne de notre histoire, de nos traditions politiques, de notre destinée nationale.

 

Ce langage du refus du renoncement, je le tiens en tant que royaliste qui n’attend pas que les autres décident ou fassent pour moi, et cela est largement conforté par ma lecture actuelle du témoignage riche d’enseignements et d’espérances que constituent les trois tomes du livre « C’était de Gaulle » rédigé par Alain Peyrefitte. La politique gaullienne rejoint la politique capétienne par l’application du « Politique d’abord » quand de Gaulle déclare que « la politique de la France ne se fait pas à la Bourse » ou qu’il ne saurait y avoir de France utile et digne sans indépendance, condition souveraine de toutes les autres libertés des citoyens du pays comme le soulignait Maurras.

 

Il n’y a pas de fatalité s’il peut y avoir des volontés contrariées : si le fond des urnes ressemble parfois à un marécage, cela ne signifie pas qu’il faille se désintéresser des élections et des débats qui en forment le préambule. « Le Grand Paris », qui est aussi l’enjeu de ces élections dans l’Ile-de-France, mérite discussion et appelle souvent critique : il serait dommage de s’abstenir de débattre à ce sujet ou d’attendre que des technocrates ou des promoteurs monopolisent la discussion au point de la rendre stérile…

 

S’il ne faut pas se désintéresser des débats électoraux, il ne faut pas se contenter de cette période de confrontations : si la campagne des partis s’arrête au soir du 21 mars, la mienne et celle de mes amis royalistes se poursuit, inlassablement, tant que l’Etat n’a pas retrouvé, en sa magistrature suprême, ce qui lui confère liberté et souci justicier.

 

Ainsi, au-delà des élections, nous assurons, d’une certaine manière, une sorte de « régence du Politique », en travaillant à l’instauration de la « libre Monarchie » : pas facile, mais nécessaire, envers et contre tout !