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21/04/2011

Churchill censuré...

 

Il m’arrive parfois d’intervenir dans des débats sur la toile, en particulier sur quelques sites de journaux ou sur « Le Post », lié au quotidien « Le Monde », et de présenter quelques arguments monarchistes, sans agressivité mais souvent avec fermeté quand les autres débatteurs ne jouent pas franc jeu ou qu’ils se trompent délibérément et, donc, trompent les autres… Ainsi, ce jeudi 21 avril, dans une discussion sur la possibilité d’un « nouveau 21 avril 2002 » et les moyens pour l’empêcher, j’avais posté deux commentaires dont l’un a été purement et simplement supprimé, soit par la modération du Post soit par le rédacteur de l’article, je ne sais. Normalement, il est d’usage que les commentaires diffamatoires, racistes ou appelant à la violence contre autrui soient effectivement et justement éliminés, ne serait-ce que pour permettre une bonne tenue du débat, mais là, je suis fort surpris de cette censure ! Pour que chacun puisse juger de celle-ci (et de ma surprise !), je reproduis ci-dessous mon commentaire :

 

« Churchill disait que "la démocratie était le pire des régimes, à l'exception de tous les autres", et il le disait en bon sujet de sa majesté le roi George VI, celui popularisé par le film oscarisé "Le discours d'un roi", car il savait, d'expérience, que la monarchie parlementaire avait sauvé la démocratie en 1940 en refusant de céder aux pressions de l'Allemagne nazie. Un exemple à méditer, quand on se souvient que la IIIe République, elle, s'est réfugié dans les bras du maréchal Pétain... »

 

Ainsi, la citation de Churchill, que je replaçais dans son contexte institutionnel, s’est vue censurée, à moins qu’il ne s’agisse de ma réflexion sur la IIIe République qui, en 1940, n’a pas brillé par sa pugnacité à résister à l’envahisseur et s’en est allée chercher un vieux soldat presque gâteux et au soir de sa vie, alors ambassadeur français à Madrid, pour lui refiler un Pouvoir qu’il ne demandait même pas ! Et pourtant, heureusement que « Londres » a dit « non » aux velléités de négociations que l’Allemagne nazie souhaitait voir s’engager tandis que la plupart des parlementaires de la IIIe, toutes étiquettes confondues, votaient les pleins pouvoirs au vieux maréchal après la signature d’un armistice qui n’avait rien d’honorable et que, déjà, un de Gaulle ou un d’Estienne d’Orves avaient refusé, trouvant dans la capitale du Royaume-Uni un refuge provisoire pour préparer « la revanche » et la libération du territoire français.

 

L’histoire est cruelle, ai-je l’habitude de dire et d’écrire, car elle ne se conforme pas toujours aux idéologies du moment et aux préjugés : mais son étude, sa compréhension, sa discussion aussi, sont et restent nécessaires pour qui veut « penser l’avenir ». Alors, tant pis pour la censure…

 

 

 

22/03/2011

Les urnes de la colère ?

Les élections cantonales ont été marquées par une forte abstention et par la montée du Front National : deux symptômes du « malaise démocratique », peut-être même de cette « fatigue démocratique » que j'évoque régulièrement depuis 2005, et plus encore depuis la dernière présidentielle.

 

Cette situation devrait alarmer les grands partis sur la désespérance qui s'exprime ainsi, et cela de façon désormais chronique, quand elle ne se traduit pas par des émeutes ou des coups de colère qui laissent toujours quelques traces sur le mobilier urbain et dans les esprits des protagonistes et des témoins. Mais rien ne bouge dans notre « bonne République » (l'expression est ironique, bien sûr !), et les réactions post-électorales le prouvent à l'envi : que les responsables socialistes, par exemple, nous rejouent l'éternelle ritournelle du « front républicain » confine au ridicule, voire à l'insupportable ! Je n'ai guère de sympathie pour le Front National, mais je ne méconnais pas les raisons qui motivent ceux qui se font ses électeurs, et je ne crois pas qu'elles soient insignifiantes, loin de là : on aurait tort de ne pas entendre cette plainte qui se transforme en colère, voire en rage, encore réservée aux urnes (mais pour combien de temps ?), mais je doute que la République et ses partis, véritables féodalités politiciennes dont les suzerains sont souvent des intérêts économiques et financiers, soient en mesure ou aient la volonté de répondre aux questions soulevées par la colère des urnes...

 

En veut-on des preuves ? Après le refus électoral du Traité constitutionnel européen en mai 2005, la classe politique majoritairement européiste a cherché à culpabiliser les opposants à ce traité, à les diaboliser, et cela sans entendre le cri de déception des Français à l'égard de la construction européenne et de ses aspects antisociaux. Pis : ce Traité rejeté par le corps électoral français mais aussi par celui des Pays-Bas, fut imposé par un vote du Congrès sans repasser par la voie référendaire, ce qui a soulevé l'indignation de nombreux électeurs, comprenant que leur vote ne comptait guère aux yeux de la République et de la classe politique institutionnelle... Cela a laissé des traces et explique que de nombreux électeurs ont depuis déserté les urnes, ou que les sondages d'opinion laissent entendre que les Français ressentent « un recul de la démocratie », du moins de celle qui se veut plus directe que représentative !

 

Autre exemple : après les émeutes de l'automne 2005, combien de promesses ont été faites et de grands discours prononcés sur « l'urgence » à traiter les « maux des banlieues » ? Qu'en a-t-il été, depuis ? Rien, rien de concret, ce qui explique largement le sentiment toujours plus prononcé d'un abandon éprouvé par les classes populaires et moyennes de cette France des quartiers, quasiment abandonnés au règne des bandes et des maffias...

 

Et si l'on remonte à 2002, à cette double semaine de « la lutte contre le fascisme » de l'entre-deux-tours de la présidentielle, se souvient-on des grandes déclarations de cette même classe politique, de ces mêmes appels au « front républicain », de ses promesses de « faire vivre la démocratie », de traiter enfin la question sociale, etc. ? Et après ? Rien, rien que la routine républicaine et la poursuite du train-train politicien, comme avant et comme d'habitude...

 

J'ai gardé les coupures de presse de cette quinzaine de 2002 : cela représente sept boîtes archives, et je viens de les ressortir et d'en secouer la poussière avant de les rouvrir. Et là, au travers des multiples articles de l’époque, je retrouve les mêmes réflexes, les mêmes déclarations de principes, les mêmes hypocrisies : rien n'a changé en 9 ans... sauf le prénom du symptôme ! Décidément, la République a la mémoire courte ou cette forme d'alzheimer politique qui finira par l'emporter, un jour ou l'autre !

 

La France souffre de cette amnésie et de cette absence de volonté politique qui caractérisent un régime républicain en pleine décomposition démocratique : on peut le regretter, et c'est mon cas. Cela renforce mon royalisme institutionnel et ma proposition d'une magistrature suprême de l'Etat qui « ose l'avenir » en s'incarnant dans une lignée familiale, royale. Non pour maintenir le « désordre établi », mais pour refonder des « démocraties locales », ces fameuses « républiques françaises » qui doivent être les interlocuteurs et les contre-pouvoirs nécessaires de l'Etat central.

 

En somme, une Monarchie du service public de la France et de ses citoyens !

 

14/02/2011

Les mauvaises habitudes de l'oligarchie.

Il est des anecdotes qui sont révélatrices : ainsi, celle de ce conseiller de Nicolas Sarkozy qui s’est fait prendre au volant de sa voiture à 119 km/h sur une route limitée à 70, à la fin du mois de janvier dernier, et qui a « gentiment signalé » aux gendarmes qui l’avaient interpellé qu’il serait « maladroit » de lui dresser procès-verbal, eu égard à ses relations « au plus haut niveau situées »… Ainsi, ce monsieur considère que ses fonctions et ses relations font de lui un être exceptionnel qui, de ce fait même, devrait échapper au régime commun des recommandations et interdictions de sécurité !

 

Ce même monsieur, également maire d’Anet, petite commune dans laquelle on peut visiter le château de Diane de Poitiers, la maîtresse du roi Henri II, s’est empressé, une fois l’affaire dévoilée, de jouer « l’amnésie », comme le rapporte l’hebdomadaire « Marianne » dans son édition du 12 au 18 février : « Il affirme « ne pas être au courant » de ces faits. Cela se comprend : excès de vitesse, abus d’autorité, le tout à bord d’un véhicule payé par le contribuable, c’est proprement inavouable. Surtout quand on doit sa carrière à papa ! ». Car ce monsieur, si peu respectueux du code de la route et de la sécurité d’autrui comme de la sienne, roulant dans une voiture du parc élyséen, est le fils d’un ancien secrétaire d’Etat du gouvernement Fillon, Alain Marleix. Ainsi, l’oligarchie républicaine reproduit la tradition dynastique, celle-là même qui est reprochée à la monarchie : une sorte d’hommage du vice à la vertu, en somme

 

Mais la différence est grande car, quand la monarchie privilégie le service de l’Etat et de la communauté nationale, au nom du Bien commun, l’oligarchie ne pense qu’à « se servir », ce qui n’a ni le même sens ni la même portée. Cette différence de nature même explique aussi le combat incessant de l’Etat royal contre des féodaux plus imbus de leurs « privilèges » que de justice sociale.

 

Aujourd’hui, la République a bien renversé la monarchie ancienne des Capétiens, mais au profit de quelques uns, ceux qui « possèdent » les richesses et s’abstiennent de faire leur « devoir d’Etat ». Si de Gaulle et une certaine classe politique « colbertiste » incarnée en son temps par un Michel Debré ou un Philippe Séguin ont longtemps maintenu la tête de la République hors du marécage où les quatre précédentes l’avaient fait naître, il n’en est plus de même aujourd’hui, comme on peut le constater tous les jours en voyant les faits et gestes du mari de Carla Bruni et de sa Cour ou, plutôt, sa basse-cour…

 

Non, décidément, même quand elle la singe, la République n’est pas la Monarchie car elle n’est pas, fondamentalement, de même nature ni de même légitimité… Et la Régence que fut la Cinquième République en ses débuts est bien morte, comme l’a montré un soir d’élection un Nicolas banquetant au Fouquet’s… Un nom qui est, là aussi, tout un symbole : la revanche de Fouquet sur l’Etat ou, pire, la conquête de l’Etat par Fouquet, Nicolas de son prénom !