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01/08/2009

Monarchie, naissance et mort d'un roi.

La Monarchie n’est pas forcément l’antithèse de tout ce qui fait une République aujourd’hui, bien sûr, mais elle a des fondations et souvent des fondements, des raisons d’être et d’agir différentes, ne serait-ce que par définition : quand la République (comprise ici dans un sens restrictif, historiquement et politiquement, et particulièrement dans notre pays) est « l’absence de Roi » (suivant la formule d’Anatole France), la Monarchie se caractérise, au regard du cas français et des exemples européens, par la règle de la transmission héréditaire de la magistrature suprême, du père au fils dans la meilleure configuration, règle résumée par deux formules que les légistes français ont souvent rappelée : « Le roi est mort, vive le roi ! » et « le roi ne meurt jamais », cette dernière formule rappelant que « l’Etat demeure toujours » (Louis XIV sur son lit de mort), au-delà de la mort physique de son dépositaire du moment.

Ce mode de transmission du Pouvoir est à la fois le plus simple, le plus naturel, mais aussi le plus contesté aujourd’hui dans notre société politique et par ce que l’on pourrait qualifier d’idéologie dominante fortement teintée d’un individualisme qui s’accommode mal d’une règle et d’une autorité qui lui échappent, ne devant rien, dans leurs applications, à la volonté individuelle pure. Car le choix des électeurs n’est pour rien dans la montée sur « la première place », symbolisée longtemps par le trône, d’un homme qui s’est apparemment juste donné la peine de naître, et de « naître roi » avant que de le devenir concrètement, statutairement, politiquement. La naissance est à la fois l’argument fort et même principiel des monarchies, et son handicap dans l’Opinion publique : mais il est la base de l’autorité monarchique.

En fait, la naissance, aujourd’hui comme hier et sans doute demain, échappe aux jeux de clientèle et de concurrence pour la magistrature suprême : le futur roi n’a pas choisi de « naître roi », mais il n’est pas libre, dans une Monarchie « à la française », de renoncer aux responsabilités que cela impose. A partir de sa naissance, alors que la vie suit son cours et avant que la mort ne « libère » le trône de son prédécesseur, souvent de son propre père, le Dauphin (puisque c’est ainsi qu’on le nomme en France) est entretenu dans cette ambiance particulière qui fait de lui celui qui « attend », sans être pressé (car un fils n’espère pas la mort de son père…), et qui est préparé (et se prépare) à la tâche politique de régner : il apprend le métier de roi sans savoir, d’ailleurs, s’il l’exercera un jour, mais plus encore, quand il l’exercera. Dans cette situation, aucun choix, ni pour le roi ni pour le Dauphin ! Mais, paradoxalement, c’est cette absence de choix, c’est le fait de s’en remettre à la nature et à la vie familiale, à la filiation, qui permet la plus grande liberté à la Monarchie, à la magistrature suprême de l’Etat en monarchie.

20/04/2009

Service de l'Etat.

La monarchie n'est pas la caricature qu'on en donne parfois et, au contraire, elle peut répondre à quelques inquiétudes de nos contemporains... Car ce dont nous souffrons en république c'est, entre autres, la perte de repères face à un Pouvoir qui se fait de plus en plus diffus et tyrannique (administrativement ou réglementairement parlant, en particulier, comme on peut le constater avec la censure dont est victime la pipe de Tati dans le métro parisien depuis quelques jours... Absurdité du "politiquement et hygiéniquement corrects" !), alors qu'il est de moins en moins politique.


Le roi c'est un Etat à visage humain, renouvelé de génération en génération, par le simple fait de la transmission héréditaire : un roi ne choisit pas de l'être mais il assume cette charge, y compris jusqu'au sacrifice suprême, alors qu'en république, un président se moque bien de ce qu'il laissera après lui (sauf ceux, comme de Gaulle, qui ont la notion capétienne du service du pays et d'autrui et qui pensent en termes d'histoire et de durée). L’actuel locataire de l’Elysée est l’exemple même d’un homme qui n’a pas le sens de l’Etat car il se comporte d’abord en propriétaire de l’Etat quand il ne devrait en être que le serviteur…

29/03/2009

"à mort la monarchie" (sic!)...

Sur certains forums, quelques extrémistes s’excitent contre les royalistes avec des slogans qui se veulent assassins et qui ne sont que ridicules… Aussi voici ma réponse à ces personnes qui oublient que le libre débat ne doit pas se limiter à l’imprécation ou à l’incantation…

 

Ceux qui crient aujourd’hui “à mort la monarchie” devraient être contents, ils sont en république depuis tellement d’années…

En tout cas, cette expression, qui rappelle la logique de Saint-Just, est révélatrice d’un certain état d’esprit belligène et mortifère au-delà du simple aspect liberticide : les royalistes, eux, préfèrent crier “vive le roi”, y compris quand cela accompagne et succède à “le roi est mort” : ainsi, politiquement, en monarchie, la vie triomphe toujours de la mort, par le simple mécanisme de la succession héréditaire.