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17/05/2016

Cette Révolution si peu sociale...

La toile est un lieu d’informations et de débats, et il m’arrive d’intervenir dans quelques uns de ces derniers pour dénoncer ou défendre certaines positions politiques ou historiques : je le fais en tant que royaliste engagé, et sans cacher ni mon identité ni mes idées royalistes, même si, parfois, celles-ci me valent d’être censuré ou « bloqué » par des « modérateurs » qui ont une conception fort étrange de la discussion et de la liberté d’expression… Ce n’est pas le cas sur le site du quotidien royaliste « La faute à Rousseau » qui me laisse toute latitude pour réagir et exprimer mes opinions monarchistes, ce dont je le remercie.

 

Il y a quelques semaines, un contradicteur républicain a engagé et poursuivi le débat sur la Révolution de 1789 et ses conséquences, et j’ai pris la liberté de répondre à quelques uns de ses arguments, en toute courtoisie et cordialité, ce qui a permis d’échanger, au sens fort du terme, et non de polémiquer. Voici ci-dessous quelques éléments que j’ai voulu apporter à la discussion qui, je le souhaite, n’est pas terminée, et qui pourront intéresser quelques lecteurs de mon bloc-notes politique…

 

 

Sur la Révolution française :

 

 

Sans doute faut-il en finir avec quelques mythes autour de la Révolution et de la République, transmis par une Education nationale qui n'a eu de cesse de légitimer ce régime dont elle n'était que la modeste servante depuis Jules Ferry...

 

Quelques éléments sur la Révolution, trop souvent négligés par l'historiographie : 1791, et le décret d'Allarde et la loi Le Chapelier, véritables destructions par la nouvelle classe dirigeante bourgeoise de toute protection sociale et ouvrière, au bénéfice des féodalités de l'Argent. En somme, la victoire d'un libéralisme extrême que la République ne fera que fortifier, allant même jusqu'à transformer les semaines de 7 jours en décades (10 jours) pour limiter encore les congés ouvriers... Je suis toujours surpris que ceux qui se prétendent de Gauche défendent une révolution qui va, en définitive, totalement à l'encontre de ce qu'ils disent souhaiter pour la classe ouvrière !!

 

A part cela, reprenons rapidement quelques éléments évoqués par M. Renaudo (le contradicteur républicain) : non, ce n'est pas le roi qui a déclaré formellement la guerre (il n'en avait pas le droit au regard de la nouvelle constitution de 1791), mais bien l'assemblée législative qui y voyait un moyen de sortir de l'impasse politique interne et de faire oublier ses erreurs. Certains y voyaient même le moyen d'en finir avec la monarchie...

 

La guerre de la Révolution sera suivie de la guerre impériale, et ne s'achèvera qu'en juin 1815 à Waterloo. Bilan : environ 2 millions de morts violentes en France, ce qui va affaiblir la démographie française qui ne cessera de décliner désormais jusqu'en 1945...

 

Quant au roi Louis XVI, il est renversé justement parce qu'il refuse de faire tirer sur le peuple, dont il se veut le père, et parce qu'il veut, jusqu'au bout, respecter la lettre et l'esprit d'une constitution à laquelle il a prêté serment, le 14 juillet 1790, lors de la Fête de la Fédération, date qui est célébrée depuis 1880 chaque 14 juillet, étrangement d'ailleurs car elle est bien peu républicaine...

 

En revanche, la République, elle, n'a jamais hésité à faire tirer sur le peuple, « au nom de sa défense », que cela soit dans le Berry, en Corse ou en Vendée, mais aussi à Paris en 1795, ou en juin 1848, sans oublier mai 1871 ou les diverses fusillades de Fourmies et Courrières durant la IIIe République, entre autres... Faîtes le bilan et osez la comparaison, les chiffres et les faits, têtus, parlent d'eux-mêmes...

 

Quant à la "Liberté égalité fraternité", je constate que, aujourd'hui, cette formule est répétée à l'envi par des hommes et des gouvernements qui ne respectent guère les libertés fondamentales (qu'est-ce donc que cet état d'urgence qui permet d'assigner à résidence des écologistes et des contestataires de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dernière lubie républicaine, au lieu de frapper ceux qui soutiennent le terrorisme ?), se moquent de la justice sociale (formule qui, d'ailleurs, a été d'abord formulée, non par les républicains, mais par... Louis XVI !!), et répriment la classe ouvrière, faisant condamner, en janvier 2016, des ouvriers de Goodyear en voie de licenciement et en juste colère à huit mois de prison ferme : drôle de fraternité !!

 

Dernier point : les libertés sous l'Ancien régime étaient bien plus développées qu'aujourd'hui, en particulier localement, les pouvoirs des provinces, des corporations, des villes ou des universités, étant bien plus importants et décisionnaires qu'ils ne le sont actuellement : d'ailleurs, la dernière réforme territoriale nous a bien montré le peu de cas que faisait la République des doléances des régions, celle-ci décidant de Paris d'un découpage territorial qui n'a aucun sens et ne satisfait personne, de l'Alsace à la Bretagne...

 

Tout compte fait, mieux vaut la Monarchie sociale, fédérale et "libertale" que cette République jacobine, liberticide et féodale-bourgeoise ! Alors, oui, vive le roi de France, des travailleurs et des provinces libres !

 

 

 

(à suivre, bien sûr…)

 

 

 

09/05/2016

Ma liberté d'expression...

Samedi dernier se tenait un colloque organisé par l'Action Française sur le thème évocateur « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? », et j'y ai participé, ce qui m'a valu quelques réactions, fort contrastées au demeurant, entre indignation et satisfaction... En fait, ma présence n'aurait pas suscité d'émoi si, parmi les intervenants, il n'y avait eu Marion Maréchal-Le Pen, député du Front National, véritable « vedette » de l'après-midi aux yeux des médias et d'un certain nombre d'auditeurs : d'ailleurs, les micros et les caméras n'étaient là que pour elle, et pour les mots qu'elle pouvait prononcer, certains journalistes y voyant l'occasion de faire apparaître les divisions au sein du parti de sa tante ou de diaboliser une femme politique « se commettant » avec les royalistes de l'Action Française, mouvement dont France-info et d'autres rappelèrent les travers idéologiques et historiques, jusqu'à Vichy...

 

Je connais bien l'histoire de l'Action Française, et je crois même y avoir, un temps qui n'est pas si lointain, participé : c'est par elle, en tant que mouvement et école de pensée, que je suis devenu militant royaliste, même si je dois aussi à Bertrand de Jouvenel, ce libéral fidèle du comte de Paris, une grande partie de mon chemin intellectuel vers la Monarchie, et je ne renie pas cet héritage d'A.F. ou cette partie de mon histoire personnelle, même si j'ai pris, depuis longtemps, d'autres voies et que je réserve ma seule fidélité politique à la Famille de France tandis que je ne revendique qu'une seule appartenance « partisane », celle du Groupe d'Action Royaliste (dont j'ai accepté la vice-présidence dès 2009), étant, encore, toujours et avant tout, royaliste tout simplement. Cela explique que je sois candidat aux élections européennes sous l'étiquette de l'Alliance Royale, que j'ai été le rédacteur en chef du Lys Rouge, la revue d'histoire du royalisme publiée par la Nouvelle Action Royaliste, et que je vais parler de temps en temps dans des réunions de l'Action Française, comme ce samedi-là. Quant aux textes de ce blogue, ils sont « libres de droits » et tout mouvement, journal ou site informatique, qui se revendique royaliste, peut les utiliser, pourvu qu'il en indique la provenance et l'auteur... Je suis royaliste, et je veux faire avancer la cause royale : j'ai l'habitude de dire que « je ne veux pas mourir royaliste, je veux vivre en Monarchie » !

 

Quelques uns me reprochent ma participation à un événement auquel participait Mme Maréchal-Le Pen et auquel avaient été invités MM. Mélenchon et Macron, qui ont décliné l'offre. J'ai écouté l'entretien que la parlementaire a accordé lors du colloque et j'y ai entendu quelques éléments intéressants, je ne peux le nier : à ceux qui y verraient une compromission de ma part avec « l'extrême-droite », je répondrai avec un sourire que, parfois, « le diable porte pierre »... Je combats au nom de valeurs et pour l'établissement d'un régime qui, lui, devra s'accommoder de toutes les diversités politiques de droite comme de gauche sans, pour autant, renier son identité propre et sa position d'arbitre suprême du pays. D'autre part, je sais faire la part des choses et je n'oublie ni l'histoire ni son poids, sans méconnaître non plus ses pièges et ses masques. Et je suis assez solide pour résister aux tentations politiciennes ou électorales quelles qu'elles soient...

 

Il me paraît d'ailleurs inquiétant d'avoir toujours à se justifier de vouloir discuter avec tout le monde, de « Nuit debout » aux « identitaires » (par exemple) : j'ai toujours voulu garder cette liberté d'expression et d'écoute, d'approche et de débat, ce qui ne m'empêche pas de descendre, quand il le faut, dans la rue et dans l'arène contre les uns ou les autres, sans m'interdire de tendre la main vers l'autre côté de la barricade.

 

Ce qui m'importe, c'est la liberté d'expression, la possibilité du débat et la nécessité de la Monarchie. Cette Monarchie qui n'est rien d'autre, en définitive, que la forme politique française de l'unité nationale (celle des peuples fédérés, des « provinces unies » de France), de l'écologie intégrale et de la justice sociale face au « consommatorisme » de la société de consommation, au règne multiforme de l'Argent et au globalitarisme mondial dévastateur des paysages comme des âmes. Philippe VI, le premier de la famille des Valois sur le trône de France, s'écriait, au cœur de la bataille, « Qui m'aime me suive ! »... Une proposition tout à fait honnête et éminemment politique, en fait, que je fais volontiers mienne !

 

 

 

06/05/2016

L'historique d'un slogan royaliste.

Dans les années 1960, les militants de l'Action Française collaient des bandeaux bicolores « Le roi, pourquoi pas ? » dont l'un des modèles, dans un hommage involontaire aux « Incroyables et Merveilleuses » de l'époque thermidorienne, avait oublié le « r » de « pourquoi », ce que ne remarquaient guère, en définitive, les colleurs ni les badauds... Au milieu des années 1970, il y eut une inflexion du message, moins anodine qu'on pourrait le penser, et la Documentation Royaliste (basée à Tours, et émanation de l'Union Royaliste de Touraine) imprima des milliers d'affiches jaunes « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » qui, bientôt, furent collées aux quatre coins de la France. Elles attiraient l’œil, parce qu'elles reproduisaient le regard d'une femme qui semblait vous fixer quand vous passiez à proximité. Lorsque, vers 2008, le Groupe d'Action Royaliste fut créé, son premier modèle d'autocollant militant (bientôt reproduit en affiche grand format) reprit le slogan et le regard féminin, avant que, ces dernières semaines, l'Action Française affiche à son tour la même interrogation à l'occasion de son colloque annuel intitulé de même façon.

 

Cette interrogation n'est pas totalement incongrue en ces temps agités, même si j'aurai tendance à poser directement la véritable question qui n'est autre que celle, non d'un « isme » quelconque, mais bien plutôt des institutions nécessaires à la France. En fait, peut-être suis-je trop pressé...

 

Lorsque le Groupe d'Action Royaliste a commencé à (re)coller ce slogan sur les murs, de la Bretagne au Jura, de Dreux à Draguignan, de nuit comme de jour, il s'agissait bien de redonner une certaine visibilité au royalisme lui-même et de rappeler que, en notre République cinquième du nom, il existait un courant politique de longue mémoire qui revendiquait une « autre » histoire et, au-delà, une « nouvelle » politique, qui n'était ni une utopie ni une nostalgie mais une possibilité, une nécessité pour les temps présents et à venir, le passé ne nous intéressant qu'à titre d'expérience et non de regret (car il est trop tard pour changer ce qui a été, il faut s'en contenter, ou s'en « mécontenter »...). La question que posait l'affiche ne disait certes rien de ce qu'était le royalisme, mais elle se voulait une incitation à aller plus loin, et à se poser la question de l'identité politique à travers cette spécificité royaliste.

 

C'était aussi, et c'est toujours une question un peu provocatrice : être royaliste, ce n'est pas si simple à comprendre, à appréhender pour ceux qui ont été nourris au lait de l’Éducation nationale et qui imaginent les royalistes comme des nostalgiques des carrosses et des privilèges nobiliaires, ou comme des extrémistes ne pensant qu'à instaurer une tyrannie moralisatrice, voire théocratique... Mais poser la question, c'est, au moins, la susciter chez quelques personnes qui ne le sont pas encore mais pourraient bien y penser, déçus par les jeux politiciens qui donnent une si mauvaise image de la politique.

 

En apposant cette affiche du G.A.R. à Rennes, il y a quelques mois, avec les amis de l'Action Royaliste Rennaise, nous avons eu à plusieurs reprises l'agréable surprise d'entendre murmurer par dessus notre épaule : « Oui, après tout, pourquoi pas ? »... Mais, si devenir royaliste est une étape importante en politique, et plus il y aura de royalistes, mieux cela vaudra (sans que cela soit, en définitive, déterminant, la volonté et la stratégie comptant plus encore), ce n'est, rappelons-le, qu'une étape : la prochaine question qu'il faudra bien, alors, « imposer » aux esprits, les plus éclairés comme les plus simples (au sens noble du terme, à ne pas confondre avec simplistes, bien sûr), par l'intelligence mais sans omettre la puissance du sentiment, sera, évidemment : « le roi, pourquoi pas ? »...