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14/04/2009

Vacances militantes royalistes, forcément royalistes...

Certains pourraient croire que je néglige mon propre blogue au regard du peu de notes publiées ces jours derniers, au moment même où commençaient les vacances scolaires : en fait, j’ai profité de mes premiers jours de congé (remisant pour encore une bonne semaine les devoirs d’histoire de Première…) pour me lancer dans une campagne militante royaliste qui, malgré des moyens financiers et matériels fort « mesurés », cherche à être utile et donner quelque visibilité au courant monarchiste français.

 

Ainsi, après le maquettage simple de quelques nouveaux modèles d’affiches (avec une paire de ciseaux, de la colle, du papier et une photocopieuse amie), la reproduction de quelques modèles de papillons et de tracts, et la mise de côté de multiples essais ou brouillons peu convaincants (je ne suis pas un pro de la communication publicitaire et mes connaissances en informatique sont trop limitées pour pouvoir faire des « visuels » satisfaisants), venait l’heure de l’action de terrain : avec ma « roycomobile » décorée de multiples autocollants royalistes, je sillonne depuis dimanche les Yvelines et la région parisienne, principalement côté Ouest, collant affiches, papillons et autocollants fleurdelysés, glissant des tracts sous les portes vitrées des commerces (cela se voit bien, les jours fériés : pub politique peu coûteuse et plutôt rentable, côté visibilité du royalisme), en distribuant parfois quelques uns de la main à la main, etc.

 

Certains moqueront peut-être cette « politique du pauvre », faite de quelques morceaux de papier imprimé, de kilomètres avalés en voiture mais aussi à pied, d’huile de coude et de colle universelle à papiers peints et, parfois, de coups de blues (si, si, ça arrive…), mais je reste persuadé que c’est la volonté qui peut surseoir au manque de moyens et de bras : « la foi peut déplacer des montagnes », dit-on… Il est vrai que les montagnes en question sont imposantes et un peu décourageantes, mais la vieille formule de Maurras « Le désespoir en politique est une sottise absolue » me tient lieu, pour l’occasion, de viatique.

 

La semaine prochaine, je pars sillonner les routes de « ma » circonscription, principalement les cinq départements de la Bretagne historique, toujours dans ma fidèle roycomobile (un peu fatiguée…), pour rencontrer journalistes et électeurs, militants monarchistes et amis, coller les milliers d’autocollants et affiches aux couleurs de l’Alliance Royale mais aussi ceux du Groupe d’Action Royaliste et de la Fédération Royaliste de Bretagne. Pas le temps de m’ennuyer !

 

Je pars avec, dans mes bagages, un petit dossier de presse et le clip de présentation de la campagne royaliste en Bretagne pour les européennes du 7 juin : http://www.dailymotion.com/mychannel/Chauvinroyaliste/video/x8xg5d_video-alliance-royale-europeennes-2_news .

Un clip tourné à Rennes le dimanche 5 avril et qui en appelle d’autres : il est prévu que je « tourne » à Nantes ou en Vendée, terre « historique » de la Contre-Révolution, des Charrette et des Cathelineau, cette terre qui a tant donné, aux heures terribles de la République girondine puis montagnarde, pour sauver l’essentiel, c’est-à-dire une conception humaine des rapports sociaux, et cela en brandissant « le drapeau de Dieu et du Roi ». Une terre à laquelle Pierre Péan vient de rendre hommage dans son livre récent, « Une blessure française, les soulèvements populaires dans l’Ouest sous la Révolution ».

 

En tout cas, des vacances bien remplies, et forcément monarchistes…

10/04/2009

Absentéisme parlementaire.

La mésaventure survenue jeudi au texte gouvernemental controversé sur la répression du téléchargement illégal est fort révélatrice et pas exactement au profit des députés ni du gouvernement, c’est le moins que l’on puisse dire ! Ainsi, ce texte de loi, débattu avec tant de hargne sur tous les médias nationaux et parfois dénoncé comme attentatoire aux libertés des internautes, n’avait attiré qu’une petite quarantaine de parlementaires le jour de son vote : ce qui devait être une formalité s’est transformé en cauchemar pour le ministre de la Culture, Madame Albanel, et a provoqué le courroux présidentiel.

 

En effet, la démocratie reposant sur la loi du plus grand nombre, en particulier au moment des votes, semble bien avoir été respectée, au moins dans l’hémicycle à défaut d’être officiellement et électoralement confirmée : il est indéniable que, par un petit jeu de chat et de souris, ceux qui sont « parlementairement minoritaires » sont devenus « démocratiquement majoritaires » par l’apparition impromptue d’un petit groupe de députés socialistes surgis, à entendre les radios, de derrière un rideau rouge… De la tragédie ! On imagine quelques conspirateurs romains dissimulant leurs poignards avant l’arrivée de César ou les fidèles du roi Henri III guettant le duc de Guise, des masques et des grands chapeaux, des épées luisant dans la pénombre, des regards suspicieux, en somme du Shakespeare et du Racine tout à la fois…

 

En fait, les « comploteurs » de ce jeudi, plutôt des farceurs utilisant juste les subtilités du règlement du Palais-Bourbon, chevaliers de la rose rejoints par le gaulliste Dupont-Aignan, doivent bien rigoler de leur bon coup et de la colère élyséenne.

 

Mais il me paraît fort inquiétant que, sur 577 députés élus, il ne s’en trouve qu’une quarantaine pour se sentir concernés par le vote d’une loi si importante et pour s’être déplacés, en cette belle journée ensoleillée, et accomplir leur devoir législatif. Gageons que, la prochaine fois, les députés de la Majorité présidentielle seront présents en plus grand nombre pour éviter toute nouvelle mauvaise surprise !

 

En tout cas, le « pays légal » donne une image bien peu sérieuse de lui-même, ce qui ne peut que renforcer ce divorce de plus en plus menaçant entre les politiciens et les citoyens, agacés de constater que, lorsqu’ils se déplacent, eux, pour répondre à une question référendaire, leur avis majoritaire n’est pas vraiment pris en compte et qu’il est contourné par une entourloupe et par un vote de ces mêmes parlementaires, pourtant absents ce jeudi, déserteurs de leur propre rôle législatif.

 

Sans doute certains considèrent-ils, à l’instar de l’ancien ministre Alain Madelin que, les lois se faisant désormais beaucoup plus concrètement à la Commission de Bruxelles et au Parlement européen, la présence au Palais-Bourbon relève plus du symbole et du spectacle que de la réalité politique : il est vrai que nombre des textes votés à Paris ne sont que la traduction et la transcription de directives européennes, le Droit communautaire européen s’imposant désormais aux Droits des pays membres, plus souvent pour le pire que pour le meilleur !

 

Mais, tout en appartenant à une tradition politique méfiante à l’égard du parlementarisme, je ne méconnais pas l’importance et, même, la nécessité d’une représentation parlementaire et, au-delà, d’une action législative qui lui appartienne en propre, en particulier au niveau national, que je souhaite, dans le plus bref avenir, véritablement fédéral. En cela, je regrette que le débat parlementaire se résume parfois en un simple affrontement politicien et en quelques « coups » médiatiques, en un spectacle qui dévalorise la politique et en amoindrit la légitimité et la crédibilité.

 

Le combat monarchiste, qui n’est pas un combat « parlementariste », ne peut se satisfaire de ce triste spectacle d’un pays légal « absentéiste », plus soucieux de ses prébendes que de ses devoirs civiques : si le Parlement français, en ses deux assemblées, ne peut prétendre à incarner à lui seul la décision politique, il doit retrouver un rôle de discussion et de représentation, voire de conseil, sur le plan national et au-delà même des décisions prises à Bruxelles.

 

Cela nécessite de repenser l’architecture institutionnelle, non seulement de la France, mais aussi de l’Union européenne et de ses différentes pièces : il faudrait sans doute creuser l’idée d’une interpénétration des assemblées françaises et européenne qui verrait des députés siéger à la fois à Paris et à Bruxelles… De quelle manière ? Pour l’heure, je n’en imagine pas exactement les formes concrètes si j’en vois pourtant déjà les contours possibles…

 

Il ne s’agit pas de bâtir un simple modèle théorique, il s’agit d’ouvrir des pistes de réflexion, sans a priori ni démagogie ; en somme, pratiquer « l’imagination politique » sans oublier les réalités.

08/04/2009

Cryptocratie européenne.

Dans deux mois tout juste auront lieu les élections européennes qui, pour l’heure, n’intéressent pas grand monde, semble-t-il : les journalistes eux-mêmes avouent que ce thème n’est guère porteur et qu’ils en parleront au dernier moment, en somme un mois avant, ce qui ne laisse guère de place à la réflexion et aux débats, au contraire de la campagne référendaire de 2005 sur la Constitution européenne…

 

Pourtant, les thèmes de l’Union européenne, de sa définition, de sa construction, de ses ambitions, de sa place sur la scène internationale et aussi dans nos vies quotidiennes, etc., ne sont pas anodins et méritent d’être sérieusement étudiés, débattus, critiqués parfois.

 

Or, à entendre les commentateurs politiques, ces élections vont se jouer une fois de plus sur des thèmes plus politiciens et nationaux que sur les thèmes qui pourraient sembler naturels au regard de l’assemblée qu’il s’agit de remplir… Et pourtant ! Cette campagne électorale des européennes doit être l’occasion de poser les « bonnes » questions sur « l’Europe » et, dans le cas des royalistes français, d’évoquer la dichotomie entre cette Europe légale, symbolisée au plus haut point par la Commission européenne, technocratique et éloignée des citoyens, et l’Europe réelle, celle des Etats, des souverainetés, des « proximités ».

 

L’Europe légale est actuellement cette « machinerie » aux mécanismes complexes, si complexes même qu’ils entretiennent un trouble permanent quant à la compétence des institutions les unes par rapport aux autres et surtout par rapport aux institutions propres des Etats et aux citoyens eux-mêmes. D’ailleurs, le principe de subsidiarité, mis en avant dans le débat référendaire de 1992 sur le traité de Maëstricht, est aujourd’hui complètement oublié et, en tout cas, si peu évoqué que l’on pourrait croire qu’il n’a rien été d’autre que l’argument électoral d’un moment à défaut d’être une réalité concrète ! Or, ce principe, cher aux monarchistes qui l’ont souvent utilisé jadis dans leurs argumentaires sur la décentralisation politique en France, aurait mérité un autre sort : mais son abandon, au moins dans la pratique et les débats européens, montre bien l’hypocrisie d’un système qui, par le biais d’une démocratie représentative qui n’admet pas (ou de très mauvaise grâce…) la démocratie directe (symbolisée par le référendum) ou, même, la démocratie des terroirs et des quartiers, tend à confisquer, non pas tellement ou seulement la parole politique, mais la décision politique (y compris celle des Etats) au profit d’une forme de « cryptocratie » informelle.

 

Le terme « cryptocratie » (qui désigne d’ordinaire un « Pouvoir caché aux yeux d’autrui ») peut sembler excessif si l’on considère que les décisions de la Commission européenne ou les directives européennes sont évidemment rendues publiques et lisibles sur quelques sites institutionnels. Mais pourtant, au regard de l’opacité des motifs de décisions et des procédures de débats et de vote au Parlement européen, ainsi que le peu de publicité accordée par les médias aux travaux des institutions européennes, le terme semble s’imposer naturellement aux citoyens et aux observateurs, mais aussi à quelques politiques qui constatent de plus en plus la réduction de leur rôle à une simple gestion d’un système qui « décide pour eux » et soumis de plus en plus au contrôle de la Cour de Justice européenne ou de celle des Droits de l’Homme. Ces institutions judiciaires européennes apparaissent d’ailleurs comme les « arbitres » des débats et des décisions politiques, au risque de mettre en place une sorte d’ « Europe des juges » qui serait, par ses arrêts, au-dessus même de ceux qui sont les législateurs désignés par le vote quinquennal à l’Assemblée bruxello-strasbourgeoise et des Etats rassemblés dans l’UE.

 

L’Europe légale réalise ce que les Etats rêvent parfois de faire alors que les décennies passées leur ont imposé, sinon une transparence totale (qui, d’ailleurs, serait tout aussi dangereuse que l’opacité, à ne pas confondre avec le secret ou la discrétion…), du moins une large publicité et une soumission apparente aux désirs versatiles des Opinions publiques. La Commission européenne échappe aux regards trop appuyés, sans doute parce qu’elle est trop « lointaine » ou se présente comme « la gouvernance » de L’Europe, et non comme un gouvernement, ce dernier terme impliquant évidemment, dans nos régimes contemporains, une certaine forme de contrôle exercé par les électeurs ou par les citoyens (je ne confonds pas les deux termes car ils recouvrent deux réalités politiques différentes). Cet « éloignement » de la Commission n’est pas une simple stratégie de sa part, il est constitutif même de la Construction européenne comme le confirment les écrits de Jean Monnet et ce que l’on a appelé la « méthode Monnet » : il suffit pour s’en convaincre de se souvenir de la genèse de cette fameuse déclaration Schuman du 9 mai 1950 dont certains veulent faire l’acte de naissance de « l’Europe », ce qui n’en est que plus logique… et révélateur !