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26/04/2008

Méditerranée.

Le président français était en visite en principauté de Monaco vendredi, visite traditionnelle des présidents français depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (à l’exception de M. Giscard d’Estaing) à ce petit Etat souverain voisin dont la monnaie est l’euro alors qu’il n’est pas membre de l’Union Européenne et dont l’actuel prince a fait son service militaire (me semble-t-il) sur la « Jeanne d’Arc », navire français, ce qui montre les liens forts (mais complexes) entre le Rocher et la France.

 

M. Sarkozy, sans doute encore « fatigué » de sa prestation télévisuelle de la veille, à moins que cela soit révélateur d’un certain état d’esprit, a  « oublié » de saluer le drapeau monégasque, ce qui revient à négliger de se lever au chant de « la Marseillaise » en France… Oubli qui a agacé le prince Albert II, qui est resté digne devant l’affront mais n’a pas manqué de rappeler discrètement le protocole à son invité…

 

En fait, le plus important était la réunion de travail sur les répercussions du réchauffement climatique, en particulier sur la Méditerranée, et les stratégies à mettre en place pour préserver la mer Méditerranée, pour éviter qu’elle ne devienne ce qu’est devenue la Baltique, c’est-à-dire une mer vide de poissons, envahie par les crabes géants, destructeurs de toutes les autres espèces, achevant ce que la surpêche a déjà fait, en quelques cinquante ans, comme le rappelait le photographe Yann Arthus-Bertrand à cette même réunion.

 

Le prince Albert II connaît bien les problèmes de l’environnement et il s’est lui-même rendu en Arctique, tout comme le prince Jean d’Orléans (Dauphin de la couronne de France), pour constater de visu les dégâts du réchauffement climatique sur les pôles. De plus, c’est Monaco qui, durant de longues années, a soutenu les travaux et les expéditions de la Calypso, le célèbre bateau du commandant Cousteau. Mais, malgré toute la bonne volonté du Prince, Monaco ne peut, tout seul, pas grand-chose : la France, elle, qui a trois façades maritimes et plusieurs centaines de kilomètres de littoral méditerranéen, a plus de poids et de possibilités ; encore faut-il « la volonté de dire et de faire », en ce domaine comme en d’autres. Monaco donne néanmoins l’exemple pour promouvoir une politique de sauvegarde de la Mer, et il ne serait pas inutile de s’en inspirer.

 

Quelles sont les urgences en Méditerranée ? La lutte contre les pollutions littorales, souvent liées à la surpopulation touristique des mois d’été mais aussi aux activités industrielles et portuaires ; la préservation des ressources halieutiques, en particulier le thon rouge, les raies et les requins, aujourd’hui en danger de disparition ; la mise en place de « trames bleues » qui permettent la reproduction et le développement des espèces de poissons dans de bonnes conditions, et en assurent le renouvellement pérenne ; etc.

 

En ce domaine de l’écologie intelligente, la France  doit jouer, plus qu’un rôle de simple acteur, un rôle de moteur, en s’inspirant de l’exemple monégasque : l’idée de « l’Union méditerranéenne », prônée par le président Sarkozy, et qui me semble une idée intéressante si elle est organisée et maniée intelligemment et pragmatiquement, pourrait aider concrètement à cette « gestion durable et soutenable » de cette mer Méditerranée, berceau principal des civilisations d’Europe et, en particulier, de notre France.

 

25/04/2008

Réduction de la vitesse maximale sur autoroute et économies.

La région Alsace, par la voix et la volonté de son président UMP Adrien Zeller, propose de réduire la vitesse maximale autorisée sur autoroute à 110 km/h, reprenant en cela une proposition faite par le fameux « Grenelle de l’environnement » jusque là peu valorisé dans la vie quotidienne des Français. Bien sûr, cela fait hurler un certain nombre d’automobilistes et de sociétés qui mettent en avant des arguments qui font fi de toute sécurité et, surtout, de toute conscience civique à l’heure où les matières énergétiques d’origine pétrolières sont considérées comme des vecteurs importants de pollution. Pourtant, et je l’ai déjà évoqué en d’autres notes, cela ne me semble pas, en soi, une mauvaise idée que cette limitation de la vitesse maximale. D’ailleurs, je n’ai pas attendu l’Etat ou une décision administrative pour prendre quelques mesures simples visant, d’une part à réduire ma consommation d’essence et d’autre part, conséquence logique, à maintenir mon pouvoir d’achat personnel.

 

Ainsi, j’évite les autoroutes pour aller de la région parisienne à Rennes, soit une économie, pour un aller-retour, de 50 euros de frais de péage ; la vitesse étant limitée à 90 km/h sur les routes nationales et départementales et à 110 sur quelques tronçons de quatre voies, j’ai calculé que j’économisais environ 2 à 3 litres sur un plein de 40 litres (par rapport à l’autoroute), soit, au prix actuel du litre de l’essence sp 95, une économie de 3 à 4,5 euros par plein, sachant qu’un plein me permet de faire l’aller-retour Versailles-Rennes… En somme, une économie d’environ 54 euros malgré une perte de temps d’environ deux heures et demi pour l’aller-retour : mais, me rendant en Bretagne durant les vacances, cela est-il vraiment dérangeant ? Personnellement, je ne le pense pas, préférant flâner et m’arrêter dans des petits villages pour prendre un café et discuter un peu (parfois coller une affiche monarchiste…) que foncer sur un ruban de goudron sans profiter des paysages : question de tempérament…

 

A partir de ce petit exemple personnel, cela montre qu’il est parfois possible d’éviter l’érosion du pouvoir d’achat par quelques choix simples et, par la même occasion, d’avoir un comportement plus respectueux de ce bien commun des personnes qu’est l’environnement.

 

Aussi, la démarche d’Adrien Zeller qui concerne toute une région frontalière, lieu de forts flux de circulation, aurait-elle un véritable impact sur les économies d’énergie générales et sur la qualité de l’air : comme le souligne « La Croix » dans son édition du mercredi 23 avril dernier, « une réduction de la vitesse sur autoroute de 10 km/h entraînerait une baisse de 300 000 tonnes de CO2 » par an et en France. Cela n’est pas négligeable, me semble-t-il… Mais, M. Zeller souligne que cette politique ne peut se concevoir que dans des régions déjà bien équipées ou soucieuses de s’équiper en transports ferroviaires régionaux et nationaux, en particulier rapides : en Alsace, par exemple, certains TER roulent à la vitesse particulièrement élevée de 200 km/h, ce qui est, évidemment, une offre attractive pour ceux qui doivent se rendre d’une ville à une autre, et qui ont ainsi la rapidité comme le confort et la sécurité.

 

La politique des transports en France doit prendre en compte les données actuelles d’un pétrole cher et qui se raréfie, mais aussi le souci environnemental et la qualité de vie : l’initiative du président du Conseil régional d’Alsace doit se généraliser et les Régions sont les mieux placées pour adapter les mesures aux conditions et aux traditions locales. Mais il est aussi bon et juste que l’Etat donne l’exemple et coordonne les initiatives régionales pour permettre une meilleure efficacité de cette politique énergétique qui ne peut plus oublier qu’elle se doit de respecter les générations présentes et à venir…

 

 

24/04/2008

Présidentialisation ou régence ?

La Constitution de la Vème République n’en finit plus d’être modifiée, triturée, et aujourd’hui « sarkozysée » : il n’y a plus une année sans Congrès à Versailles pour un nouvel arrangement constitutionnel, au point que l’esprit des institutions voulues par le général de Gaulle semble bien mal en point. Notre pays à la liberté retrouvée à l’époque gaullienne, dans une certaine tradition capétienne, est devenu une simple province touristique de cette « Europe » qui, elle non plus, n’est plus libre de ses mouvements, prisonnière de la politique états-unienne, pour le meilleur et pour le pire, dans le cadre de l’Otan, véritable bras armé de la diplomatie de Washington. Ce ne sont pas les piètres arguments de M. Hervé Morin, ministricule de la Défense, qui pourront me démentir, à l’heure où celui vante cette « alliance emprisonnante » tout en rechignant à faire construire un second porte-avions, cela au moment même où la Chine et d’autres pays, pourtant beaucoup plus « pacifistes », s’en procurent, et que nous n’avons plus AUCUN porte-avions sur les mers actuellement (le Charles-de-Gaulle est immobilisé à quai encore un an…). Comment peut-on alors peser sur une scène internationale de plus en plus mouvante et sur laquelle montrer sa force (sans avoir à s’en servir toujours, heureusement !) est le meilleur moyen d’être crédible et d’être, simplement, écouté ? En tout cas, les modifications constitutionnelles, nouvelle « habitude institutionnelle » comme on pourrait ironiser, vident la Vème de sa substance et, tout royaliste que je suis, je n’en suis pas satisfait car, dans l’époque actuelle, c’est affaiblir ce qui pouvait rester de « capétien » dans une Constitution que de Gaulle envisageait peut-être comme une forme de « régence », en attente d’une vraie Monarchie… Ainsi, la volonté du Président Sarkozy de se présenter pour promouvoir et défendre sa politique devant les parlementaires (ce qui aujourd’hui le rôle du premier ministre) ne me semble rien d’autre qu’une forme de présidentialisation qui, loin de rapprocher d’une logique monarchique traditionnelle française, rapproche d’une véritable formule « monocratique » de la République et qui, en même temps, risque, au contraire de ce qui est évoqué par ses partisans, de transformer le Parlement en simple chambre d’enregistrement bavarde et « spectaculaire »… Etant plutôt méfiant à l’égard de la Chambre des députés (vieux reste d’antiparlementarisme hérité de 1934 et de 1958 ?), je suis partisan d’une forme de bicaméralisme dans laquelle le Sénat serait une Chambre des provinces, des communes et des métiers, et la Chambre des députés, une assemblée représentative des grandes (mais aussi des petites, qui ont aussi des choses à dire, parfois fort intéressantes) mouvances politiques partisanes, chargée de débattre et de proposer plutôt que de décider pour tous les aspects de la vie du pays, souvent en n’étant d’ailleurs depuis des années que la chambre de retranscription des directives européennes en lois françaises… Je suis plutôt partisan d’une décentralisation législative qui redonne une partie des compétences actuelles des assemblées parisiennes aux assemblées régionales et aux conseils municipaux, avec un  Etat arbitral qui puisse garantir un certain équilibre entre les instances décentralisées et une meilleure redistribution des ressources disponibles, un Etat qui donne la direction générale et représente la nation à l’extérieur… En somme, un Etat dégraissé mais « musclé » ; un Etat fort mais juste, qui soit capable de rester ferme face aux groupes financiers et économiques et qui ne laisse pas ceux-ci décider à la place du Politique ; un Etat libre et libérateur qui rende la parole aux citoyens et à leurs corps civiques, et évite l’omniprésence administrative tout comme l’abstention et l’absence politique (cas de notre actuelle République…) ; etc. Si la Vème République a perdu beaucoup de son sens et intérêt premiers, elle reste tout de même une référence importante qu’il serait dommage de sacrifier sur l’autel d’un « changement pour le changement », souvent démagogique et vain par essence. Je ne suis pas un nostalgique de la République gaullienne mais je reconnais facilement qu’elle a restauré le sens de l’Etat et de sa liberté, et ce sont des éléments forts pour une France qui ne s’ignore pas. Cette « régence du nationalisme », si elle reste incomplète (comme toute régence…), mérite d’être préservée et améliorée, en attendant mieux…