22/04/2008
Petites censures ordinaires...
Il est souvent question de censure en ce moment à propos des prochains Jeux olympiques de Pékin, et il est vrai que celle qui sévit en Chine n’est guère sympathique, voire assez frustre et brutale. Mais nos Démocraties, qui s’en offusquent à juste raison au regard de leurs principes, sont-elles si « claires » en ce domaine ? Les multiples lois qui sont censées nous protéger des mille maux possibles de notre monde (tabagisme, alcoolisme, malnutrition, etc. mais aussi toutes les « phobies » possibles…) créent un drôle d’état d’esprit qui force les gens à se méfier de ce qu’ils peuvent dire et faire, et non à exprimer librement leurs idées, leurs réactions, leurs colères : la polémique est, du coup, un art qui se perd, même si la diffamation se porte, elle, plutôt bien, en particulier quand elle est dans le sens du « politiquement correct » et que les tribunaux sont des lieux de plus en plus fréquentés par ceux qui écrivent et parlent en public… Bien sûr, un mot ne vous envoie plus à la guillotine comme à l’époque de la 1ère République qui, souvenons-nous, commença la longue liste des suppliciés pour crimes de « mal-pensance » par un journaliste contre-révolutionnaire (Suleau, je crois). Bien sûr, aussi, la Toile permet à toutes les opinions de s’exprimer et les vidéos de kamikazes islamistes interrogés par leurs comparses avant de se faire exploser sont disponibles sur dailymotion… Ce n’est pas le meilleur côté de la liberté d’expression…
Mais au moment même où ce genre de vidéos circulent, accompagnées de commentaires qui sont autant de cris de haine contre une communauté décidément mal-aimée (cf les commentaires parfois violemment antisémites qui s’en prennent au comique Jamel Debbouze pour la simple raison qu’il file le parfait amour avec une journaliste de confession juive…), d’autres propos qui peuvent sembler bien anodins sont impitoyablement traqués et n’ont pas droit de cité sur les sites « officiels » ou les forums de discussion de journaux ou d’institutions qui clament pourtant leur attachement à la « libre expression de chacun ». Bien sûr, il reste les blogues personnels pour dire ce que l’on a à dire mais il faut bien avouer que le retentissement est largement moindre, à moins de profiter d’un « buzz », version contemporaine de la rumeur.
Je ne suis pas de ceux qui se croient persécutés parce que leur « géniale pensée » n’a pas été relayée par les grands médias, et je n’ai pas la prétention de dire toujours des choses intéressantes ou intelligentes. Mais je suis toujours agacé lorsque je suis, à plusieurs reprises et dans un laps de temps relativement court, « censuré » sur des forums de discussion sans avoir eu l’impression de dire des choses forcément provocatrices. Cela vient de m’arriver ces dernières semaines sur les sites de grands journaux (et de moins connus, aussi…) à propos de la Chine et du « choc alimentaire » mondial actuel. Au regard des réactions acceptées sur ces forums, j’en suis d’autant plus surpris et un peu vexé (mais je m’en remettrai vite).
Quels types de propos ont-ils été censurés ? En voici juste quelques exemples pour que l’on puisse en juger : dans un commentaire, je faisais la remarque que ceux qui manifestent ces jours-ci contre la Chine auraient été bien inspirés de le faire aussi et surtout à l’époque de la dictature de Mao mais, qu’en ce temps-là, la Gauche (et pas seulement l’extrême-gauche ») y voyait une expérience de « socialisme réel » et que les « maos » étaient magnifiés par Godard et Sartre, par ce que la Gauche comptait d’intellectuels brillants et aveugles… Propos qui n’eut pas l’heur de plaire aux « modérateurs » des sites…
Dans d’autres commentaires, j’évoquais les batailles rangées du début des années 70 entre maoïstes de la Gauche Prolétarienne et les monarchistes d’Action Française à Nanterre-Droit, ces derniers étant à l’époque (et parmi les premiers…) fort critiques à l’égard du communisme chinois. Je concluais en remarquant ironiquement qu’il était toujours malvenu, en France, d’avoir eu raison trop tôt… Là encore, malgré mes phrases sans violence et mes tentatives pour éviter les fautes d’orthographe, ces propos ont été considérés comme « impropres » à la publication sur les sites de ces honorables quotidiens et hebdomadaires…
Bien sûr, je le répète, je ne cherche pas à en conclure que nous serions en dictature prompte à étouffer toute velléité de pensée non-conforme ou que ces journaux sont acharnés à étouffer la voix des pauvres royalistes, mais je m’agace un peu de l’hypocrisie qui consiste à dire que « on peut tout dire » et qui, dans le silence des coulisses de la Toile, s’évertue à gommer quelques opinions « différentes » et jugées « politiquement incorrectes ». Je suis d’autant plus conscient que nous ne sommes pas dans une société totalitaire « abrupte » que je peux, ici, évoquer ce que d’autres ne veulent pas entendre ou laisser publier ailleurs, en l’occurrence « chez eux ».
Mais ces comportements de ceux-là mêmes qui donnent des leçons de morale et de « démocratie » aux autorités chinoises démontrent une difficulté de leur part à accepter le débat dès qu’il dérange un certain confort intellectuel et, peut-être, certaines mémoires…
De plus, je tiens à rappeler que je ne cache pas, sur ces sites politiques ou journalistiques, mon identité propre ; je ne me réfugie pas derrière des pseudos plus ou moins explicites : j’assume tous mes propos (sauf ceux que l’on m’attribue et que je n’ai jamais prononcés, comme cela arrive parfois…) et je signe de ce nom que mes parents m’ont légué et dont je suis fier, cherchant à l’honorer de mon mieux.
13:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/04/2008
Le bonheur de ne pas être républicain...
La République donne aujourd’hui l’impression d’être un bateau ivre : polémiques entre ministres, décisions hâtives et maladroites, rappels à l’ordre présidentiels peu suivis d’effets, etc. Au moment même où il faudrait à notre pays une direction ferme pour affronter les courants et les tumultes d’une mondialisation qui n’est même plus heureuse, il n’y a plus d’Etat, juste un « semble-Etat » (selon l’expression de Pierre Boutang) qui parade et communique à défaut de gouverner.
La salle des profs et les cafés, ces deux lieux dans lesquels je passe la majeure partie de mes temps de « loisirs », bruissent des inquiétudes d’une population de plus en plus désemparée devant les atermoiements et les maladresses (voire pire… ; les mots employés par mes collègues sont plus rudes…) gouvernementaux : pataquès autour des réductions « familles nombreuses » à la SNCF ; allocations familiales dévaluées ; vote d’une loi OGM controversée ; etc. Lors d’une discussion autour de la cafetière, juste avant de retrouver mes élèves, je lâche : « Tout compte fait, je suis heureux de ne pas être républicain : cela m’évite sûrement de désespérer… ». Quelques sourires las accueillent cette déclaration matinale et des hochements de tête discrets justifient mes propos. Cela suffit-il pour faire de ces Français qui désespèrent, ou se résignent à la République, des monarchistes ? Bien sûr que non, et j’en suis conscient. Mais je peux constater que la République, « si belle sous l’Empire », n’a plus la côte, qu’elle n’inspire guère de compassion et que nombre de mes collègues s’agacent de la voir invoquée rituellement à tout propos par ceux-là même qui ne cherchent à conquérir l’Etat que pour en tirer gloire et prébendes avant que de trahir ceux qui se sont enflammés pour eux, le temps d’une élection.
Ce qui énerve aussi, c’est le décalage entre les discours officiels du « pays légal » et la situation vécue du « pays réel », et les tentatives gouvernementales pour éviter toute remise en cause de ce credo européen et libéral qui sert à tout justifier, y compris ce qui n’est ni logique ni juste. C’est une colère, pour l’instant sourde, qui traverse la société et dont il n’est pas certain qu’elle éclate de façon seulement contrôlée… Certaines de ses raisons ne sont pas justifiées, sans doute, mais elles se retrouvent toutes mélangées dans un malaise grandissant, sans toujours laisser la place à une réflexion constructive.
De mon côté, j’essaye aussi de proposer plutôt que de me contenter d’une critique facile et si populaire qu’elle en devient une carte de visite obligatoire. La force du royalisme contemporain est de poser la double question du politique et de l’Etat, et de l’inscrire dans un rapport, non pas à l’Opinion ou à la « dictature de l’instant », mais à la longue durée nécessaire à toute fondation et à tout renouvellement ordonné. Au lieu des atermoiements actuels, cela permet de poser les bases d’une politique « durable » et qui ne se contente pas de détruire ce qui est en laissant faire le « Marché » ou les « événements », comme c’est le cas aujourd’hui : c’est la reconquête par le politique de la « décision » et non le « fatalisme » du « qu’y peut-on ? ».
Cela ouvre des perspectives plus larges que celles que la République, empêtrées dans ses contradictions et dans une logique seulement comptable, peut proposer et mettre en place.
Je vais profiter des vacances qui commencent pour essayer de le prouver en présentant quelques pistes de réflexion sur différents débats institutionnels et sociaux. En somme, une ébauche de « plate-forme royaliste de propositions »…
(à suivre).
13:25 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : sarkozy, république, royalisme, pays légal, pays réel.
17/04/2008
Annonce d'émission sur la surpêche.
Les Océans sont-ils en train de perdre toute capacité nourricière ? C’est la crainte que l’on peut avoir au regard de la surpêche actuellement pratiquée sur toute la planète et qui menace le renouvellement normal des ressources halieutiques. L’émission Thalassa consacre son édition de vendredi prochain (le 18 avril) à ce grave problème, ainsi qu’à quelques solutions possibles. Une émission à voir et à méditer.
http://www.thalassa.france3.fr/index-fr.php?page=emission .
J’aurai l’occasion, dans les temps prochains, d’évoquer à nouveau ce thème qui est loin d’être anodin, ne serait-ce que pour la capacité de la planète à nourrir correctement, et équitablement, les populations qui y vivent… En espérant que le pire ne soit pas certain. Mais il est déjà bien tard…
01:08 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mer, océans, poissons, pêche, surpêche, thalassa.