20/07/2010
La Monarchie royale contre l'Enarchie républicaine.
Ce que l'on peut reprocher à la République, au-delà même des multiples affaires et conflits d’intérêts (cf l’affaire Woerth (mari et femme)-Bettencourt), ce n'est pas tellement d'avoir des énarques ou des technocrates à tous les échelons ministériels, mais de leur avoir abandonné le Pouvoir, en les laissant maîtres des grandes administrations de l'Etat, au risque de perdre le vue le sens de l’Etat au profit du sens des affaires… Or, de par leur formation à « l’efficacité », ils en oublient les simples principes sociaux et moraux qui permettent de justifier une société et d’éviter l’absence de mesure des puissants !
L'intérêt de la Monarchie « à la française », c'est de les remettre dans le service de l'Etat, de les « ordonner » à l'Etat tout en les empêchant de former de nouvelles féodalités. A bien y regarder, la Monarchie est, de ce côté-là, libératrice. Je ne suis pas utopiste, et c'est pour cela que je pense que la Monarchie, en restaurant l'autonomie du Politique, restaure aussi l'indépendance d'action nécessaire de la magistrature suprême de l’Etat, aujourd’hui prisonnière des jeux partisans.
Si je voulais résumer, il s'agit d'établir la Monarchie pour limiter l'Enarchie et la techno-bureaucratie : à l'Etat monarchique les pouvoirs régaliens; aux énarques les tâches administratives et d'intendance, dans un cadre délimité et hors des jeux financiers. Cette utilisation raisonnée des compétences par l'Etat royal évite la féodalisation du Pouvoir.
Il n'est pas dit que cette révolution royale soit facile, mais elle est nécessaire pour libérer l'Etat et redonner des pouvoirs concrets aux citoyens, dans leurs cadres locaux et socioprofessionnels.
16:25 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république, monarchie, administration, ena, enarchie, pouvoir.
16/07/2010
Un 14 juillet contre la République.
Le 14 juillet est évidemment une date symbolique mais il n’est pas certain que nos concitoyens en connaissent toujours le sens et qu’ils la replacent dans son contexte historique et politique : combien, d’ailleurs, savent que la loi de 1880 qui en fait la date de la fête nationale évoque, non la chute de la Bastille, mais la fête de la Fédération du 14 juillet 1790, événement mis en avant par le gouvernement républicain pour rallier les voix des députés monarchistes orléanistes présents au Parlement au début de la IIIe République ? Qui connaît vraiment l’histoire de cette Fédération comme de la Bastille et de la Révolution elle-même ? Si l’on regarde les manuels d’histoire actuels, il n’est pas sûr que l’on s’en sache beaucoup plus qu’avant de les avoir lus… D’ailleurs, les grands noms ont quasiment tous disparu ou sont évoqués presque distraitement, en tout cas trop rapidement : La Fayette ou Marat ont disparu, le plus souvent, donc Charlotte Corday aussi, fatalement ! Je veux bien admettre que, ce qui importe, ce sont les « dynamiques de l’histoire » mais cette dernière a aussi besoin de visages, d’événements, de drames… pour s’incarner et apprendre quelques unes de ses leçons aux hommes et aux sociétés !
Cela étant, le 14 juillet continue à être commémoré même s’il est de moins en moins férié comme on peut le constater au regard de toutes ses grandes surfaces (comme Parly2, près de Versailles, par exemple) et de tous ses magasins ouverts, au grand dam des salariés forcés d’y travailler, le plus souvent contre leur gré : mais les directions ne leur laissent pas vraiment le choix comme j’ai pu le constater… Cela prouve aussi le peu de considération que les élites économiques font du « national », au-delà même du « social » : triste constat…
Symbolique, le 14 juillet est-il la date la plus révélatrice de la liberté ou la plus représentative de la nation ? Ce n’est pas certain, au regard même de l’histoire : il m’a toujours frappé que la première manifestation véritable et massive de résistance étudiante et lycéenne à l’Occupation allemande n’a pas eu lieu le 14 juillet 1940 mais le 11 novembre de la même année, et non pas sur la place de la Bastille ou au Champ de Mars (là où s’est déroulé la fête de la Fédération), mais à l’Etoile, autour de la tombe du Soldat inconnu… Est-ce vraiment un simple détail ?
En tout cas, c’est ce jour du 14 juillet, en cette année 2010 et en pleine affaire Woerth-Bettencourt, celle-là même qui, désormais, lasse nos compatriotes et accroît le sentiment de dégoût à l’égard du système politique (pour de bonnes ou mauvaises raisons, d’ailleurs), que nous avons, avec quelques amis monarchistes, accroché au pont des arts, au cœur de Paris, entre le Louvre royal et l’Académie française (ce n’est pas un hasard…), une longue banderole (12 mètres de long) qui manifestait notre colère devant une situation qui, si elle n’est pas forcément illégale, n’est guère honorable : « La République couche avec le fric ! », proclamait-elle, vengeresse, et elle se terminait par un « Vive le Roi ! » qui se voulait à la fois provocateur (mais éminemment raisonné) et chargé d’espérance. Cette banderole resta visible presque une heure, prise en photo cent fois par des touristes ou des badauds parisiens, face au Pont-neuf sur lequel trône, imperturbable, la statue du roi Henri IV, celui qui redonna une grande popularité à la monarchie qui avait failli disparaître devant les factions et les puissants qui voulaient s’emparer de l’Etat pour imposer leurs règles et leur règne, leur usurpation… Il y a plus de 4 siècles, alors, le roi l’avait emporté et ainsi assuré, pour deux bons siècles, la pérennité de l’Etat et de son indépendance : nous en sommes loin aujourd’hui au regard de cette République dont le sommet a si peu de « hauteur » et manque cruellement de distance à l’égard de l’Argent et de ceux qui en disposent et en dispensent aux partis et aux politiques…
« Détruit par l’argent », titrait l’hebdomadaire Marianne la semaine dernière en parlant du locataire de l’Elysée : mais, n’est-ce pas plutôt « tenu par l’argent » qu’il faudrait dire ? Et ne faudrait-il pas élargir ce constat à une République qui sait si mal s’imposer aux puissances d’argent depuis qu’elle confond l’honneur avec « les honneurs » ? Comment pourrait-elle, d’ailleurs, s’imposer à l’Argent, elle qui en nourrit son Pouvoir, délaissant le politique pour ce que de Gaulle appelait « l’intendance » ? S’il y eut quelques grands républicains ou, plutôt, hommes d’Etat au sens noble du titre (on peut citer Clémenceau ou de Gaulle, sans juger pour autant de leur œuvre respective et de leurs idées), ils ne furent que des exceptions d’autant plus marquantes qu’exceptionnelles, haussant les épaules devant les revendications obscènes des financiers et hommes d’affaires, et souvent détestés par ceux-là mêmes !
Constitutivement, et l’histoire l’a amplement démontré, de Georges Danton à Nicolas Sarkozy et ses comparses (Proglio, Tapie, etc.), la République, à tous les échelons de son Pouvoir, « couche avec l’Argent » : après tout, le rappeler un 14 juillet, n’est-ce pas aussi s’en prendre, nécessairement et utilement, à des bastilles beaucoup plus solides et immorales que celle qui, vieille forteresse médiévale quasiment dépourvue de défenseurs, est « tombée » un 14 juillet de 1789 ?
00:33 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : argent, république, bettencourt, woerth, bastille, 14 juillet.
07/07/2010
La République en danger ?
Les affaires fragilisent la République, entend-on depuis quelques jours avec une certaine angoisse du côté des politiques et des journalistes, et ceux-ci nous refont, la main sur le cœur, la complainte des pleureuses dénonciatrices du « populisme » et de « l’antiparlementarisme », s’en prenant plus à la presse et aux « révélations » qu’à la réalité des affaires et aux scandales mêmes mis à jour ces derniers temps. Ce sont parfois les mêmes qui s’en prennent à l’équipe de France de balle-au-pied, aux joueurs surpayés et aux symboles d’un sport devenu une simple affaire commerciale, et qui, pourtant, ne veulent pas reconnaître que les mœurs politiciennes de la République ne valent guère mieux, avec ce même état d’esprit du type « Enrichissez-vous, et sans vergogne ni scrupule ! » qui prévaut jusqu’à la tête de l’Etat…
« La grande peur des bien-pensants » : ce titre de Bernanos s’impose aujourd’hui pour signifier l’attitude des hommes du gouvernement et d’un Etat aux abois faute d’avoir su, en temps voulu, « tailler dans le vif », c’est-à-dire prendre quelques mesures de précaution élémentaires pour éviter ce discrédit du pouvoir sarkozien, la première étant d’éviter le mélange des genres, de la finance et de la politique ! Jamais M. Woerth n’aurait du cumuler les fonctions de trésorier de l’UMP avec celles de ministre, du budget puis du travail, cela semble évident : ça ne l’est visiblement pas pour celui qui, aujourd’hui, se dit victime d’une cabale indigne.
En fait, plus encore que M. Woerth, c’est bien un système, celui d’une République oligarchique (et non pas monarchique comme elle pouvait paraître l’être à l’époque du général de Gaulle), qui est coupable aujourd’hui, mais dont M. Woerth est le « fusible » visible en attendant de provoquer d’autres courts-circuits jusqu’au faîte de l’Etat.
La République est menacée ? Sans doute mais, plus que par un hypothétique populisme, épouvantail sémantique politique qui a succédé au « fascisme », c’est par ses propres pratiques qui, jadis fatalement tolérées, sont aujourd’hui choquantes et insoutenables aux yeux d’une opinion publique qui ne se confond pas encore exactement avec le corps civique. La République s’est discréditée et est discréditée : ses coucheries permanentes avec l’Argent et ses Puissants révoltent ceux à qui elle demande de faire, encore et encore, des « sacrifices » quand des lois absurdes redonnent des millions d’euros à ceux qui en possèdent déjà par milliers… Il n’est pas impossible que le chèque de 30 millions d’euros fait à Mme Bettencourt au titre du fameux bouclier fiscal soit la goutte d’eau qui fasse déborder le vase !
Menacée, la République ? Cela peut être l’occasion de poser la question institutionnelle et de rechercher quel est l’Etat le moins susceptible d’être le fruit amer de l’Argent et le jeu des Puissants. La naissance, elle et contrairement aux élections, ne s’achète pas : cette indépendance qu’elle confère, par essence, à la magistrature suprême de l’Etat, peut permettre un meilleur équilibre entre les forces sociales et une « équité sociale » dont nos compatriotes appellent de plus en plus fort de leurs vœux, voire de leur colère.
L’effondrement de la République dans l’esprit de nos concitoyens ne doit pas entraîner une sorte de nihilisme qui, en définitive, remplacerait la loi de l’oligarchie par celle de la jungle : rétablir les notions de service et de « Res publica » est nécessaire pour éviter le pire. La Monarchie « à la française » a quelque véritable expérience en ce domaine, il serait trop dommage de la négliger !
01:40 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république, woerth, argent, scandale, ump, populisme.